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Histoire du monde
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Ma petite France ; chronique d'une ville ordinaire sous l'Occupation
Pierre Péan
- Albin Michel
- 3 Avril 2017
- 9782226423979
En septembre 1939, la guerre vient bouleverser la vie des habitants de Sablé- sur-Sarthe.
Cinq ans plus tard, deux balles sont tirées dans la nuque de « Papillon », un présumé collabo, par le chef FFI de cette petite ville de six mille habitants.
Entre ces deux dates, c'est une France en réduction, vue du salon de coiffure familial, que nous raconte Pierre Péan, de la mobilisation à l'exode, de l'Occupation à la Libération : commerçants qui s'enrichissent au marché noir, prostituées du bordel local qui ne regimbent pas devant les nouveaux clients allemands, la résistance qui s'organise timidement.
Ceux-là et d'autres traversent ce récit jusqu'à l'épuration, qui verra arrestations et règlements de compte, sous la direction du même commissaire de police qui obéissait aux ordres de Vichy.
Pierre Péan fait revivre sa « petite France » grâce aux nombreux récits des derniers témoins et informations tirées des archives privées, départementales, nationales, ainsi que du Service historique de la Défense et des archives britanniques.
En reconstruisant l'histoire de sa ville avec un fil rouge personnel, l'auteur nous livre une fresque inattendue de ces années tumultueuses, dont l'héritage se fait toujours sentir.
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Noires fureurs ; blancs menteurs
Pierre Péan
- Fayard/Mille et une nuits
- Documents
- 23 Novembre 2005
- 9782755501742
Au printemps 1994, le monde est stupéfié par les images du déchaînement de fureur et de violence qui s'est emparé d'un petit pays africain, au coeur de la région des Grands Lacs, le Rwanda: les corps d'hommes, de femmes et d'enfants tués à la machette, les charniers dans des villages vidés de leurs habitants, les figures des rescapés horriblement mutilés et traumatisés, les populations fuyant vers l'ouest... Jamais le continent noir n'avait connu des massacres d'une telle ampleur.
Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n'a rien fait, dont la mission (Minuar) a même réduit ses effectifs à la veille de l'embrasement général du pays; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana, qui aurait formé les milices Interahamwe qui ont traqué systématiquement les Tutsis. Son opération militaire (Turquoise), décidée tardivement, n'aurait servi qu'à masquer sa compromission « néo-colonialiste » avec le régime génocidaire. Ainsi l'histoire se fige-t-elle dans une version voulue et imposée par le vainqueur: Paul Kagame, le « libérateur », chef des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR).
Cependant, cette thèse présente une faille : le déclenchement des massacres, au lendemain de l'attentat du 6 avril 1994, au cours duquel l'avion du président rwandais fut abattu. Qui a tué Juvénal Habyarimana, président du Rwanda ? La question resurgit aujourd'hui, plus de dix ans après les faits, mais cette fois-ci elle trouve une réponse : des mercenaires à la solde du FPR de Kagame, selon le juge Bruguière, qui s'apprête à clore son instruction. Ce ne sont donc pas les extrémistes hutus du régime Habyarimana qui ont prémédité ce coup d'État et ses monstrueuses conséquences.
Ainsi toute l'histoire du génocide serait-elle à reconsidérer, et Paul Kagame, aujourd'hui président du Rwanda, apparaîtrait-il comme le plus grand criminel de guerre en vie. Pierre Péan démontre que le génocide de 1994 ne fut qu'un épisode dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis octobre 1990. Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier Hutus et Tutsis. -
Les deux bombes ; ou comment la guerre du Golfe a commencé le 18 novembre 1975
Pierre Péan
- Fayard
- Documents
- 6 Mars 1991
- 9782213644622
Il est devenu évident aux yeux de tous que les buts de la guerre du Golfe ne sont pas seulement ceux qu'ils paraissaient être lors du déclenchement du conflit: contraindre Saddam Hussein à se retirer du Koweït, restaurer par la force, sur mandat des Nations Unies, la primauté du droit international sur l'expansionnisme irakien. Il était clair depuis le début que l'Occident ne pouvait tolérer que les énormes réserves mondiales de pétrole que contient la région tombent sous la dépendance plus ou moins directe de Bagdad. Mais, par-dessus tout, la transformation de l'Irak en superpuissance militaire au cours des quinze dernières années _ la quatrième armée du monde, reconnaît-on aujourd'hui _ menaçait d'embraser à brève échéance l'ensemble du Proche et du Moyen-Orient. A fortiori si, comme il était prévisible, Bagdad finissait à très brève échéance par se doter de l'armement nucléaire, face à un ennemi de toujours, Israël, qui en était déjà doté.
C'est de cet aspect capital des origines de la guerre du Golfe que traite ce livre de référence de Pierre Péan en évoquant la manière dont la France, entre 1956 et 1975, a successivement donné à l'Etat hébreu, puis à l'Irak, les moyens d'exercer l'un sur l'autre, à court ou moyen terme, le chantage à l'arme atomique.
A l'heure où chacun se repent un peu tard d'avoir contribué à surarmer Bagdad et à transformer la région en poudrière, il n'est pas inutile de lire ou relire cette longue et ténébreuse histoire. -
Une blessure française ; les soulèvements populaires dans l'Ouest sous la révolution (1789-1795)
Pierre Péan
- Fayard
- Documents
- 8 Octobre 2008
- 9782213645346
1793-1794. La Terreur règne dans les départements de l'Ouest. Des dizaines de milliers de «monstres», paysans et ruraux, pauvres dans leur grande majorité, sont liquidés.
Depuis deux siècles, leur réputation est si mauvaise -fanatiques ignares, asservis par une religion et des aristocrates obscurantistes ou pauvres hères constituant l'armée des ombres des princes émigrés pour récupérer le Trône et l'Autel- que peu de monde s'est indigné de la politique d'extermination menée par la Convention. Rares sont les épisodes de l'histoire de France à avoir été autant travestis. Sans doute parce qu'il était impensable que la Révolution qui a brisé l'hégémonie de la classe aristocratique ait pu dans le même temps broyer la révolte de «gens de peu». Ceux qui firent et enseignèrent l'histoire par la suite pouvaient difficilement justifier que le mouvement qui avait érigé en nouvelles Tables de la loi la déclaration des Droits de l'homme n'avait cessé de fouler aux pieds, par ailleurs, l'un de ces droits primordiaux: la liberté de croire et de participer au culte de son choix.
En circonscrivant son enquête à la commune de Maumusson, dans le territoire d'Ancenis, une terre qui lui est particulièrement chère, aux confins de l'Anjou et de la Bretagne, Pierre Péan est parvenu à établir que ces soulèvements populaires réagirent autant à l'atteinte à la liberté de culte (la constitution civile du clergé) qu'à la paupérisation des campagnes organisée par la bourgeoisie conquérante des villes.
Pour éclairer cette «blessure française», il a dépouillé archives, registres d'état civil, correspondances, mémoires, brossant ainsi les portraits et les itinéraires des protagonistes dans un tableau de chair et de sang. -
Secret d'Etat ; la France du secret, les secrets de la France
Pierre Péan
- Fayard
- Documents
- 3 Septembre 1986
- 9782213644684
Le secret est un des moyens importants de défense d'un Etat comme la France, au même titre que la détention de l'arme absolue. Au demeurant, la Bombe n'aurait pas de raison d'être si tout le monde la possédait. D'où le secret qui a longtemps entouré sa fabrication.
Le secret protège donc les intérêts vitaux de la Nation, mais il ne sert pas qu'à cela. Toute une organisation complexe s'est constituée pour protéger les différentes sortes de secrets. Les règles de ce système sont elles-mêmes tenues secrètes, bien que la loi précise depuis 1978 que l'information du citoyen soit la règle, et le secret l'exception. L'Administration a en fait rédéfini et consolidé une forteresse à l'abri de laquelle elle a loisir de fonctionner selon ses propres lois, souvent en contradiction avec la Loi.
Le secret justifié par la raison d'Etat _ qui, par définition, n'a pas elle-même à être argumentée _ permet toutes les illégalités: cambriolages, écoutes téléphoniques, interconnexions d'ordinateurs, décisions arbitraires de toute nature. Le système de protection du secret est une organisation fermée de la communication à l'intérieur de l'appareil d'Etat avec de nombreux réseaux protégés: téléphones, télex, valises, radios, etc. A l'intérieur de ces réseaux ne circulent pas seulement des secrets nécessaires à la défense du pays contre les menaces externes ou intérieures, mais bien d'autres secrets moins avouables...
C'est sur les rouages de cette machinerie du secret d'Etat, sur ses règles, ses hommes, ses objectifs, ses méthodes, que porte la nouvelle enquête de Pierre Péan.
Pierre Péan, journaliste, est notamment l'auteur chez Fayard d'Affaires africaines (100 000 ex.) et de V (l'affaire des avions renifleurs) (40 000 ex.).