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Laurent Douzou
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Le moment Daniel Cordier : comment écrire l'histoire de la Résistance ?
Laurent Douzou
- CNRS Editions
- Nationalismes et guerres mondiales
- 7 Octobre 2021
- 9782271138767
Le 9 juin 1983, dans le cadre de la commémoration du 40e anniversaire de la fondation du Conseil national de la Résistance et de l'arrestation à Caluire de Jean Moulin, le résistant Daniel Cordier était invité par l'Institut d'histoire du temps présent à intervenir publiquement à la Sorbonne en qualité d'historien. Il y dévoila les premiers fruits de son travail, exclusivement fondé sur des sources écrites. Suivit une table ronde réunissant des historiens et des dirigeants de la Résistance. Elle donna lieu à une intense discussion entre partisans d'une histoire conçue à partir des seules sources écrites et tenants d'une écriture prenant en compte la voix des protagonistes.
En présentant les textes de la journée de 1983, Laurent Douzou décortique ce moment en le resituant dans l'effort accompli dès 1944 pour écrire une histoire documentée, malgré un accès longtemps difficile aux archives. Il le met en relation avec la distance prise depuis 1983 vis-à-vis des témoins. La " table ronde " de 1997, qui opposa Lucie et Raymond Aubrac à des historiens (dont Daniel Cordier) soucieux de les entendre s'expliquer sur un certain nombre de faits, fut à cet égard un point d'aboutissement en même temps qu'une voie sans issue.
Le " moment Daniel Cordier " permet ainsi de mieux évaluer l'apport de ce dernier à l'histoire de la Résistance et de penser la difficulté à composer avec la parole des acteurs pour aboutir à une histoire à la fois complexifiée, incarnée et critique : à quels écueils l'écriture de cette histoire fut-elle et reste-t-elle confrontée ? -
La désobéissance ; histoire du mouvement libération-sud
Laurent Douzou
- Odile Jacob
- 1 Février 1995
- 9782738159731
Tout le monde n'est pas devenu pétainiste après la débâcle et tous les mouvements de résistance n'ont pas été noyautés par les communistes à la solde de Moscou ! En s'appuyant sur de nombreuses archives, Laurent Douzou raconte pourquoi des hommes et des femmes aussi différents qu'un officier de marine libertin, un philosophe normalien féru de mathématiques, une jeune militante communiste du Quartier Latin et un banquier fondateur de ligue contre l'antisémitisme, ont refusé de se soumettre. Et c'est ainsi qu'Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Jean Cavaillès, Lucie Aubrac et Georges Zérapha, rejoints par d'autres, de plus en plus nombreux au fil du désenchantement, ont appris à résister, à s'organiser pour lutter et à tracer la voie de la désobéissance. Chercheur associé à l'Institut d'histoire du temps présent, Laurent Douzou est spécialiste de l'histoire de la Résistance.
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La lutte clandestine en France : une histoire de la Résistance 1940-1944
Sébastien Albertelli, Julien Blanc, Laurent Douzou
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 4 Avril 2019
- 9782021401257
Trois historiens, spécialistes de la Résistance, ont décidé de conjuguer leurs expertises, de croiser leurs regards, de se soumettre à une critique réciproque et exigeante. S'appuyant sur une abondante littérature, les auteurs se sont attachés à dérouler un récit qui prend parfois à rebours, comme dans le cas de la mémoire de la Résistance, les thèses communément admises.
Chacun des dix-sept chapitres du livre s'ouvre sur un document visuel – photo d'identité, reproduction d'une feuille clandestine, cliché d'une scène publique ou privée – qui illustre une facette de cette histoire, saturée de représentations mais si pauvre en illustrations. Ces documents variés font ainsi office de portes d'entrée vers un monde par nature difficile à saisir, celui de la lutte clandestine.
Tout en suivant la trame chronologique de la période, depuis les premières manifestations du refus en 1940 jusqu'aux libérations du territoire à l'été et à l'automne 1944, c'est bien une approche anthropologique du phénomène qui a été privilégiée. Elle conduit à mettre l'accent sur la densité extrême du temps résistant, à scruter ses pratiques et ses sociabilités, à interroger aussi les liens qui se tissent peu à peu avec la société. Elle cherche à comprendre ce que vivre en Résistance pouvait concrètement signifier. Soumis à un danger permanent, sans modèle préalable auquel se référer, l'univers clandestin de la Résistance, enfoui et invisible, n'aura en réalité jamais cessé d'inventer sa propre action. Il a généré des expériences d'une extrême variété tout en exposant l'ensemble de ses protagonistes, où qu'ils aient oeuvré, à des risques identiques et mortels.