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Julia Deck
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Avril 2022. En arrivant un soir chez sa mère, Julia Deck trouve celle-ci étendue sur le sol de la salle de bains, victime d’un accident cérébral. Selon les médecins qui la prennent en charge, ses chances de survie sont infimes. Commence alors une longue attente, faite d’angoisse et d’espoir de convalescence, à travers le dédale des établissements de soins, sur fond de crise hospitalière. En parallèle, Julia Deck raconte la vie de cette femme, issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s’est élevée socialement, est venue vivre en France, tout en restant marquée par son milieu d’origine et en continuant d’entretenir avec sa famille d’Angleterre un rapport étroit, complexe. Car au milieu de cette histoire Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret – une tache aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation seule sa mère, précisément, pourrait répondre.
Un texte splendide sur les liens entre les mots et la vie, qui est aussi un geste d’amour bouleversant d’une fille envers sa mère. -
Au château, il y a le père, vieux lion du cinéma français et gloire nationale. Il y a la jeune épouse, ex-Miss Provence- Alpes-Côte d'Azur, entièrement dévouée à sa famille et à la paix dans le monde. Il y a les jumeaux, la demi-soeur. Quant à l'argent, il a été prudemment mis à l'abri sur des comptes offshore. Au château, il y a aussi l'intendante, la nurse, le coach, la cuisinière, le jardinier, le chauffeur. Méfions-nous d'eux. Surtout si l'arrêt mondial du trafic aérien nous tient dangereusement éloignés de nos comptes offshore.
« Le décalage ironique est d'emblée donné de cette délicieuse, rocambolesque et acerbe farce, où la réalité se joue de la fiction avec des accents de polar et de comédie de boulevard. » (Fabienne Pascaud, Télérama)
« On se délecte à nouveau, dans ce cinquième livre, de son art de peindre l'époque, élégamment mais impitoyablement, en touches légères et cruelles. (...) Surtout, au-delà de la virtuosité narrative, Monument national esquisse une réflexion sur les fantasmes et les rêves qui nous animent. » (Renaud Pasquier, La Croix) -
Il était temps de devenir propriétaires. Soucieux de notre empreinte environnementale, nous voulions une construction peu énergivore, bâtie en matériaux durables. Aux confins de la ville se tramaient des écoquartiers. Notre choix s'est porté sur une petite commune en plein essor. Nous étions sûrs de réaliser un bon investissement.
Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l'échelle. Sur la table de la cuisine, nous déroulions les plans des architectes, et nous jouions à déplacer la bibliothèque, le canapé, à la recherche des emplacements les plus astucieux. Nous étions impatients de vivre enfin chez nous. Et peut-être aurions-nous réalisé notre rêve si, une semaine après notre installation, les Lecoq n'avaient emménagé de l'autre côté du mur.
Julia Deck crée un microcosme de protagonistes archétypaux, portant chacun un des maux de notre société. La narratrice, venue dans cet enfer avec son mari qui, d'abord écolo enthousiaste, s'est ensuite révélé être un aigri dépressif, ne sait plus comment se protéger de cet entourage nocif. Usant du pastiche en construisant son livre comme un faux polar, elle souligne avec causticité les hypocrisies de la bourgeoisie d'aujourd'hui et porte un regard sans concession sur la vie de couple. Surtout, au-delà de l'humour, le livre est une savante critique de la rénovation urbaine telle qu'elle est vendue par les pouvoirs publics. (Sylvie Tanette, Les Inrockuptibles) -
Vous êtes Viviane Élisabeth Fauville. Vous avez quarante-deux ans, une enfant, un mari, mais il vient de vous quitter. Et puis hier, vous avez tué votre psychanalyste. Vous auriez sans doute mieux fait de vous abstenir. Heureusement, je suis là pour reprendre la situation en main.
« Le tour de force de Julia Deck consiste à installer son lecteur dans la tête de la meurtrière, dont le nom est aussi le titre du livre, Viviane Élisabeth Fauville. D'emblée, nous sommes captifs de ses failles, nous entendons les voix qui lui disent des choses banales, mais saturées de paranoïa.
Julia Deck entremêle les fils de deux enquêtes à travers les rues de Paris : celle de la police sur l'entourage du médecin, et celle de la littérature sur les confins de l'humain. Son polar fêlé nous fait découvrir une mère aussi haineuse qu'indulgente, un mari en souffrance, et un bébé qui, comme tout le monde ici, ne demande qu'à s'exprimer. Ainsi la plume de Julia Deck reconstitue-t-elle cette scène sanglante, innommable, où la folie s'inscrit à même les corps. Gare à ceux qui s'aventurent à lui faire face. Ils risquent de se trouver touchés au vif. » (Jean Birnbaum, Le Monde)
Viviane Élisabeth Fauville, permier roman de Julia Deck, est paru en 2012. -
Messieurs,
Vous avez confié à notre Organisation le soin de lutter contre les oeuvres indésirables. Quand il est impossible de les éliminer à la source, nous les faisons entrer dans des musées, où leur potentiel de nuisance s'épuise de lui-même. Aucune pièce majeure n'échappe à notre vigilance.
Nous apprenons aujourd'hui qu'une oeuvre disparue du peintre Konrad Kessler referait surface aux alentours de Genève. La fâcheuse influence de cet artiste n'étant plus à démontrer, notre bureau suisse déploie immédiatement ses agents auprès de toutes les parties prenantes - galeriste, collectionneur, banquier, scientifique - afin de mettre hors de nuire le tableau.
Sigma, New York, le 31 mars -
Mademoiselle ne veut plus travailler. Mademoiselle est criblée de dettes. La vie serait tellement plus simple sous une nouvelle identité. Qu'à cela ne tienne, elle emprunte celle de la romancière Bérénice Beaurivage, change de ville et rencontre l'Inspecteur, dont elle tombe aussitôt amoureuse. C'est sans compter la journaliste Blandine Lenoir, éprise du même homme et résolue à la confondre. Bientôt le soupçon gagne sur tous les côtés du triangle que forment ces trois-là, parfaitement équilatéral.