Quelle est cette maison qui brûle ? Le pays où l'on vit ou bien l'Europe, ou encore le monde entier ? Peut-être les maisons et les v illes ont-elles déjà brûlé, depuis on ne sait combien de temps, dans un unique et immense brasier que nous avons feint de ne pas voir.
Dans la culture occidentale, principe, création et commandement sont des notions étroitement liées. L'archè (l'origine) est toujours déjà le commandement, et le commencement toujours le principe qui gouverne et commande. C'est vrai aussi bien dans la théologie que dans la tradition philosophique et politique, où principe et création, commandement et volonté forment ensemble un dispositif stratégique au fondement de notre société. Les cinq textes rassemblés ici cherchent à désamorcer ce dispositif au moyen d'une enquête archéologique des concepts d'oeuvre, de création, de commandement et de volonté.
"Profaner c'est restituer à l'usage commun ce qui a été séparé dans la sphère du sacré." Cette définition offre au lecteur le fil d'Ariane qui lui permettra de s'orienter à travers les neuf petites proses théoriques dans lesquelles Giorgio Agamben a recueilli les motifs les plus urgents et les plus actuels de sa pensée en une sorte de dernier compendium. Avec un bonheur retrouvé son écriture se meut entre littérature et philosophie.
Qu'est-ce que raconter ? Quel est le feu qui anime la création ? En dix essais, Agamben offre une réflexion sur la littérature et la création qui déplace le coeur de l'esthétique vers une réflexion plus vaste sur notre présence au monde.
Depuis la fête qui entretient une relation contemporaine avec la boulimie, jusqu'à la nudité ; depuis le problème du corps glorieux des béats, qui ont un estomac et des organes sexuels mais qui ne mangent pas et ne font pas l'amour, jusqu'à la figure nouvelle d'une identité impersonnelle imposée à l'humanité par les dispositifs de la biométrie ; le point de fuite vers lequel convergent tous ces thèmes est le désoeuvrement. Il ne faut pas entendre ce terme comme oisiveté ou inertie, mais comme le paradigme de l'action humaine et celui d'une nouvelle politique. C'est la pratique même de ce désoeuvrement qui définit le no man's land où se meut une écriture qui est tout à la fois, pensée et littérature, divagation et fiche philologique, traité de métaphysique et note sur les moeurs.
"Pinocchio n'est pas un conte ni un roman, il n'est assignable à aucun genre littéraire ; tout comme son protagoniste, qui n'est ni un animal ni un garçon, n'est pas même un « quoi », mais seulement un « comment » : il est, au sens le plus strict, une voie de sortie, ou une échappatoire, aussi bien hors de l'humain que de l'inhumain - c'est pour cela qu'il ne fait que courir, et que quand il s'arrête, à la fin, il est perdu". (Giorgio Agamben) Un texte magistral sur le livre "Pinocchio" par l'un des grands philosophes de notre époque.