Filtrer
Langues
Accessibilité
Littérature
18 produits trouvés
-
"Je connais peu d'images aussi frappantes que celle par laquelle Nabokov décrit le départ d'un train : ce sont les wagons qui reculent le long du quai. Quant à la destination, elle n'est jamais celle qu'on a entrevue, en esprit, au moment de s'en aller."
François Sureau n'a jamais cessé de rechercher la compagnie bienfaisante de ceux qui, comme lui, ont été habités par le désir de s'en aller ; de Victor Hugo, fuyant la politique à Guernesey, à Philby père et fils fuyant la loyauté nationale, en passant par Patrick Leigh Fermor et sa soif d'éprouver la mystérieuse unité du monde. À travers leurs voyages, l'auteur revoit certains moments de sa vie : la Hongrie au moment de la chute du Mur, l'Inde et l'Himalaya, la guerre en Yougoslavie. Dans ce récit, l'écrivain poursuit avec éclat sa méditation sur la beauté de l'aventure. -
"La Seine est le fleuve sur le bord duquel j'aurai passé l'essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince coulée grise et verte formait le centre d'un territoire réel et imaginaire, dont je n'avais cessé de vouloir déchiffrer le secret."
De la source à Troyes, de Samois à Évry, Bercy, Paris et au-delà, François Sureau suit les courbes de la Seine et rapporte de chacune de ses haltes un récit unique, étonnant et libre. -
"Je me suis demandé depuis, presque chaque jour, si j'aurais pu rédiger autre chose que ce que j'avais écrit."
Paris, début des années 1980. Un ancien militant basque refuse de rentrer en Espagne après vingt ans d'exil. Il se dit menacé de mort et réclame la protection de la France. Pour la justice française, l'affaire est délicate. Accéder à cette demande, c'est nier le retour de l'Espagne à la
démocratie et à l'État de droit. Refuser serait faire preuve d'aveuglement sur la réalité de ces assassinats visant les ex-opposants du franquisme. C'est au narrateur, un jeune juriste encore inexpérimenté, qu'il va revenir de trancher. -
En 1938, Blaise Cendrars a cinquante et un ans. Il est "le bourlingueur", et l'un des écrivains les plus connus du temps. Pourtant il est triste, et n'arrive plus à écrire. Un soir, un ami lui présente Élisabeth Prévost. Elle a vingt-sept ans, a déjà traversé l'Afrique plusieurs fois ; elle est belle, riche, c'est une aventurière.
Pendant un an, Cendrars part vivre avec elle dans la forêt des Ardennes, où elle élève des chevaux. Auprès d'elle, il puise l'enthousiasme et se remet à l'oeuvre. Ils forment le projet d'un tour du monde à la voile, s'organisent. Mais c'est la guerre : Cendrars la quitte presque sans un mot, pour s'engager à nouveau. Ils ne se reverront pas.
Nul ne sait ce qu'il y a eu entre eux pendant cette année hors du temps, mais cette rencontre fugace, magique, fut importante pour tous deux.
Dans des notes trouvées après sa disparition, Élisabeth Prévost écrit : "Blaise Cendrars est l'homme qui a le plus marqué mon coeur et mon esprit." -
Ce livre est le libre récit d'une vie d'homme d'action. Celle de Patrocle Passavant des Baleines, lieutenant de vaisseau, agent de l'État, aventurier bien vivant, qui, à l'instar de Moravagine ou de Battling, ses prédécesseurs, aurait pu, tout aussi bien, n'être qu'une créature de fiction.
Mais, l'auteur peut en témoigner, cette vie de héros, Passavant l'a conduite sans faiblir vingt ans durant. Yougoslavie, Cambodge, Djibouti, Afghanistan...
Comment épouser le mouvement d'une pareille existence, sinon en inventant ce long poème, qui chante un monde où l'action est vraiment la soeur du rêve ? -
"J'ai longtemps détesté Ignace de Loyola, lui trouvant l'air d'un égaré baigné de larmes, nous appelant sans discrétion aux sacrifices qu'une imagination médiévale lui faisait concevoir. Je n'aimais ni sa phrase, ni ses deux étendards, ni son passé de soldat ni son avenir de général du pape, ni son visage au front étroit et fuyant.
Son militarisme m'écoeurait, tout comme ses règles et ses disciplines et les mille arguties de sa correspondance. je ne voyais pas comment le même homme qui avait voulu, selon la tradition orientale, devenir fou pour le Christ, et méprisé, pouvait dans ses lettres peser à ce point le pour et le contre et composer avec les puissants."
En un portrait bref et acéré, François Sureau fait céder l'image trop lisse d'un homme auquel les livres pieux sont impuissants à rendre justice. -
Au début du siècle, un petit château dans le Berry. Les habitants du pays croient que chaque nouveau propriétaire apporte avec lui une nouvelle guerre. Augustin Pieyre est chirurgien à la Pitié-Salpêtrière. Il aime son métier. Il a pris, croit-il, la mesure de sa vie, entre l'hôpital et ses misères, son père, libraire place Saint-Sulpice, l'amour qu'il porte à sa ville, et les plaisirs de l'amitié. Il qui reste encore à passer de l'autre côté du miroir.
Augustin Pieyre et le château de Bussy se rencontrent. Commencent pour Augustin un parcours initiatique où, sur les traces de ses aînés, il est mis en face de la folie, de l'amour, de la guerre, et de sa propre mort. Le Berry, étangs et forêts, Paris et l'hôpital, la Macédoine et Salonique, l'Égypte et l'Alsace, sont à l'arrière-plan de ce long voyage dicté par le désir de traverser les apparences.
Grand Prix du Roman de l'Académie française -
« On raconte que les mourants revoient dans les derniers instants leur vie entière, en commençant par la fin. C'est ainsi que je vais vous raconter celle de Guillaume Apollinaire, des hasards de la maladie aux hasards de l'origine : une fin, comme un commencement, pris dans le mystère. »Prenant le contrepied des biographies, François Sureau a choisi de remonter le cours de la vie d'Apollinaire, pour mieux s'approcher de ce qui a hanté de manière permanente l'existence de Guillaume : la mort, la vie, la guerre, les femmes, la France, l'étranger.Ce n'est pas tant le destin du poète qui importe à François Sureau, que l'acuité avec laquelle il a perçu le monde dans lequel il vivait et la retranscription unique qu'il en a livré dans son oeuvre. Ma vie avec Apollinaire montre combien elle résonne encore, intacte, un siècle après que la grippe espagnole a emporté l'écrivain.
-
En mars 1918, la Grande Guerre est tout près d'être perdue, sous les coups de l'armée allemande rassemblée pour un dernier assaut. Au même moment, le gouvernement belge demande au gouvernement français de lui prêter la guillotine et le bourreau de Paris pour exécuter à Furnes, en zone d'occupation allemande, un condamné à mort. Voici plus de cinquante ans que la Belgique n'exécute plus ses criminels, mais le roi des Belges a décidé de faire un exemple. La France accepte. Deibler, 'l'exécuteur des hautes oeuvres', se met en route vers Furnes, avec sa machine démontée et rangée dans des caisses, sous la protection d'une petite escorte. Il leur faudra traverser la ligne de front, munis de sauf-conduits délivrés par tous les belligérants. Les États se sont mis d'accord, non pour arrêter la tuerie, mais pour permettre à un bourreau d'exécuter un homme de plus.
S'inspirant de faits réels, François Sureau nous présente un récit dramatique sur l'obéissance aux ordres, une méditation sur la conscience de ceux qui y consentent malgré tout. -
Un soir de novembre 1918, au lendemain de la Victoire, un homme se souvient. Né en 1865 en Alsace, il repasse avec une précision calme et douloureuse la chronique d'une vie française. À vingt ans il a suivi les hommes de Lesseps au Panama. Dans la putréfaction tropicale il a vu s'effondrer les amours et les rentes. Revenu à Paris il devient, auprès de Clemenceau, une éminence grise de la Ille République. Dans le lent crépuscule qui mène à la guerre, il est un montreur d'ombres et d'intrigues, rompu au clair-obscur de l'affairisme et des alcôves. Mais la trame secrète qui relie le scandale du Panama, la forfaiture des politiciens et les saignées de la Grande Guerre dessine, au soir de sa vie, l'image d'une corruption. Un acide qui a rongé le siècle comme le temps consume toute vie. Une femme tôt aimée, tôt disparue, qui représente tout cela, lui revient sans cesse en mémoire. Un vieil homme hanté par ses souvenirs dit son amertume et ses désillusions à l'égard de la politique.
-
Sans bruit sans trace est un recueil de poèmes «fortuitement» retrouvés dans une prison lointaine. Si l'on en croit le récit du légionnaire Roublev en préambule, l'auteur de ces vers est un certain Passavant des Baleines qui n'est autre que ce héros des conflits en Yougoslavie, Djibouti, Afghanistan dont François Sureau nous avait retracé la vie dans la chanson de Passavant.
Vrai-faux poèmes d'un vrai-faux héros, ce recueil joue à nous conter les aventures d'un homme de guerre contemporain - à l'heure où tout le monde s'efforce de penser qu'il n'en existe plus. -
"Autant avouer que j'ai toujours eu la facilité de m'approprier les souvenirs des autres, même ceux des temps reculés. Je suis une machine à souvenirs, et c'est très bien ainsi, sauf quand il y a trop de grain à moudre et que la mécanique s'arrête, me laissant écoeuré de tout. J'ai connu la forêt de l'Argonne et le bal de Pavese. J'ai dîné chez Paillard, fait jouer le Quatuor Poulet. Le sable de Bir Hakeim a coulé entre mes doigts. J'ai pleuré devant Dunkerque et ri pour quelques courtisanes qui sont sous la terre... J'ai joui du spectacle de la comtesse Greffulhe sur les marches de Garnier, des papillons de la Forêt-Noire, des oiseaux que Buffon regardait. Je ne suis plus le même. Je ne serai pas le même. Je n'ai jamais été le même... Si le passé m'a fait une seconde nature, je n'y puis rien."
-
Flottant sur le Nil, le corps d'un homme est trouvé, sans vie. Qui avait intérêt à percer à l'aide d'un coupe-papier en laiton le coeur impénétrable de Gabriel Bérard ? Ce banquier si français avait attisé les rancunes, déjoué trop souvent le sort, plaisanté avec la justice, celle des hommes et celle des dieux. Sous l'oeil narquois du juge de Haute-Egypte chargé de l'enquête, Maurice Bassily, deux mondes irréconciliables s'affrontent. D'une part, l'Egypte des pachas voltairiens, des felouques légères, des femmes oubliées par le temps, et du temps immobile qui ressemble à l'éternité. De l'autre, la France d'une certaine banque à la façade noire de fumée, un vieux pays qui se joue à la Bourse, place grisante de toutes les corruptions.
Mais les hommes impurs ou maladroits ne le furent pas toujours. Conte moral, étourdissante et rêveuse fable, roman réaliste, portrait à charge : François Sureau parle de ce qu'il connaît bien, l'Egypte et la France des années quatre-vingt. Et le Nil, indifférent, engloutit les péchés.
François Sureau est romancier. Il est l'auteur entre autres, de la Corruption du siècle (Prix Colette), l'Infortune (Grand Prix du roman de l'Académie française ) et Les hommes n'en sauront rien. -
Sur les bords de tout est le troisième volet des aventures du lieutenant de vaisseau Passavant des Baleines. Par l'entremise de ce double, François Sureau revient sur vingt ans d'aventures dans les points chauds du globe, aventures qu'il traite sur un mode à la fois attendri et parodique. Ce récit poétique a l'allure d'un collage où les éléments les plus prosaïques et parfois les plus cruels de notre monde moderne servent malgré eux à une forme d'accomplissement. Hommage à peine voilé à Cendrars comme aux ermites égyptiens des premiers siècles, Sur les bords de tout explore les rivages du fleuve qui nous emporte vers on ne sait où.
-
Terre inconnue
Francois Sureau
- FeniXX réédition numérique (Saint-Germain-des-Prés)
- Chemins profonds
- 23 Avril 2016
- 9782402080279
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
-
Pour survivre aux prisons japonaises dans l'Indochine occupée, Ambroise Vincent, le héros de Dunkerque et des maquis tropicaux, renseigne-t-il les Russes ? Afin de savoir si cet agent, sans doute le plus remarquable du service, est un lâche ou un traître, D. (Ducruech), son chef, lui tend un piège : Claire, une jeune recrue. Vincent, comme chacun d'entre nous, attend depuis toujours l'heure de sa délivrance. Et Claire s'en ira, coupable et enchaînée à son tour au secret. Roman d'espionnage ou conte oriental ? On ne saura pas, tant les deux genres s'apparentent dans le mélange mesuré de cruauté et d'indulgence que révèle une observation, presque tendre, des héros. Le folklore des services secrets est dépeint de l'intérieur : lutte sournoise et universelle de l'invisible avec le visible, goût du secret, manoeuvres de dissimulation et pseudo-énigmes, autant de signes du destin. Enfin la banalité du courage quotidien, un oeil sur le front ennemi et l'autre sur le tableau d'avancement, le portrait d'une bureaucratie dérisoire et héroïque, dans cette France de l'après-guerre où le soupçon divise encore les hommes de devoir tandis que plane la nostalgie de l'Est, de Sedan à Moscou. Ni hasards ni coïncidences. Il n'y a que des fiches tenues par des hommes sur d'autres hommes. A moins qu'il n'existe autre chose dont on ne sait rien, et à quoi le plus puissant d'entre nous ne fait jamais qu'obéir.
-
"Chaque soir de nouvelles villas se vident, chaque matin l'on voit des familles gagner le port, croisant les belles lycéennes au large chemisier blanc, à la jupe qui dessine les hanches, et les pêcheurs de sardines. Alexandrie s'en va. Des policiers sifflent pour personne, comme des oiseaux, aux carrefours déserts. C'est l'hiver et pourtant il arrive que monte du rivage une odeur moite qui rappelle l'été. Dans ces moments, le regret est le plus fort. Ceux qui ont moins de bagages et d'enfants s'arrêtent pour un dernier café d'Alexandrie à la Maison du café. On lit au plafond la devise ordem in progresso. Les murs sont couverts de glaces biseautées, de statistiques, de réclames en français - les cafés brésiliens sont les meilleurs du monde - et l'on ne s'entend pas, à cause du bruit des hautes machines nickelées. Que dirait-on ? Ceux qui partent ne retiennent rien, ni le grondement ferrugineux du tram, ni les inscriptions des kiosques, ni l'odeur du poisson aux épices et au citron, enveloppé de papier huilé. Ils n'ont plus de mémoire. Du moins le croient-ils. Elle se vengera plus tard, en leur présentant, à l'occasion, Alexandrie telle qu'elle fut, plus complète même qu'ils ne l'auront jamais connue, et nimbée de la fraîcheur particulière aux premières fois."
-
Discours de réception de François Sureau à l'Académie française et réponse de Michel Zink
Michel Zink, François Sureau
- Gallimard
- blanche
- 9 Juin 2022
- 9782072994944
"M. François Sureau, ayant été élu à l'Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Max Gallo, y est venu prendre séance le jeudi 3 mars 2022, et a prononcé le discours suivant : Mesdames et Messieurs de l'Académie, Avant de m'asseoir parmi vous, suprême récompense des talents incertains d'eux-mêmes, laissez-moi rester quelques instants debout parmi les vivants et les ombres. Aux vivants je dois ce remerciement que je ferai tout à l'heure. Quant aux ombres, je voudrais faire apparaître, bien sûr, celle de La Fontaine, qui fut un moment avocat à Paris et reste à jamais le plus vivant d'entre nous, lui qui dormait vingt heures sur vingt-quatre et ne se réveillait que pour la poésie et pour l'amour ; mais l'ombre aussi de Chateaubriand exposé pour toujours au silence et au vent de la mer, et celle de Deniau revenant du Panshir, et celle de Jean d'Ormesson parlant d'Augustin avec Ayyam Wassef, et j'étais ébloui, et cet éblouissement n'a pas cessé. Je m'en serais voulu d'annexer ainsi, à l'instar d'un député des candidatures multiples, d'autres fauteuils que le mien, si je ne m'étais souvenu que l'Académie, c'est une Compagnie dans laquelle on entre, et non une circonscription dont on hérite..."
Ce volume rassemble le discours de réception de François Sureau à l'Académie française et la réponse de Michel Zink.