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Copi
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Alors qu'ils menaient une petite vie tranquille sur les hauteurs de la Butte, les militants homosexuels du 18e arrondissement sont pris pour cible par un gang de travestis brésiliens, bien décidés à mettre le quartier à feu et à sang. Entre le clan des homos respectables et celui des barbares latinos, la guerre s'annonce sans merci. Seulement voilà : l'un des Parisiens, un certain Copi, va tomber sous le charme de Conceïçâo do Mundo, une créature du camp adverse qui l'arrachera à son confort petit-bourgeois pour l'emmener au bout du monde et de lui-même...
À mi-chemin entre la satire sociale, le roman d'aventures exotique et le space opera au second degré, La Guerre des pédés est une comédie féroce et jubilatoire. Elle met en scène les luttes intestines qui traversent les communautés, donne à voir les relations entre les peuples à travers le prisme du sadomasochisme et pose une question d'une actualité brûlante : appartenir à une minorité, quelle qu'elle soit, implique-t-il forcément d'être toujours en guerre ? -
C'est l'histoire d'un écrivain argentin qui aime à écrire dans des chambres d'hôtel sordides à Paris. D'un beau Romain qui souhaite devenir une belle Parisienne, d'un sosie de Marilyn Monroe tyrannique et envahissant, d'un éditeur qui aimerait que son auteur cesse de le prendre pour un micheton. D'une boulangère qui pratique la voyance, d'un hippie neurasthénique qui élève ses triplés à Ibiza de façon peu orthodoxe, d'une véritable amie - qui à défaut d'avoir l'heure a toujours une bonne bouteille et une astuce pour échapper à la police.
D'un Paris interlope à une Rome fervente, en passant par le New York branché et l'Ibiza baba-cool, Copi nous immerge dans les années 1970 et leurs folles libertés. Amours purs, sexe débridé, crimes odieux : en fantasmant sa vie, Copi nous donne à lire un roman aussi drôle qu'épouvantable. -
Dans le Buenos Aires des années cinquante, un jeune provincial, Alfredo, pousse la porte de la pension de Madame Lisca pour y louer une chambre. Poli mais réservé, fuyant, le nouveau venu se retrouve vite au centre de l'attention. Susana, la fille naturelle de Madame Lisca, tombe secrètement amoureuse de lui. Le professeur, un autre locataire dont la vie est nimbée de mystère, tente maladroitement d'entrer en contact avec le garçon. Quant à la tenancière des lieux, une femme haute en couleur qui fume des cigarettes à la chaîne et passe son temps à deviser avec les clients, elle n'hésite pas à le soumettre au feu roulant de ses questions indiscrètes, sans jamais parvenir à le percer à jour. Mais les silences sont parfois plus éloquents que les mots et les secrets finissent toujours par se savoir...
Fulgurante, poignante, la première pièce de Copi, inédite en français, ne ressemble à aucune autre. Une oeuvre pionnière qui aborde déjà ses grands thèmes de prédilection - la différence sexuelle, la solitude, la difficulté de s'exprimer - dans une langue aux accents lyriques et une ambiance à la Tennessee Williams.
L'édition de cette pièce, écrite à Buenos Aires en 1961, a été établie par Thibaud Croisy à partir des manuscrits de Copi. Elle nous convie à un voyage exceptionnel dans son atelier d'écriture. -
L'Homosexuel
Échouées au fin fond de la Sibérie, Madre et sa « fille » Irina tentent de survivre dans les steppes infestées de loups. Madame Garbo, la professeure de piano d'Irina tombée amoureuse de son élève, débarque en pleine nuit chez ces deux marginales, ce qui suscite une succession d'aveux inattendus et de règlements de comptes fracassants.
Les Quatre Jumelles
Perdues elles aussi dans un autre « Grand Nord » - l'Alaska -, les soeurs Smith tombent nez à nez avec leurs doubles, les soeurs Goldwashing. Ces quatre gangsters obsédées par l'héroïne et les billets de banque se livrent alors une guerre sans merci au cours de laquelle elles mourront et ressusciteront à un rythme effréné.
Objets théâtraux non identifiés, L'Homosexuel et Les Quatre jumelles sont des pièces emblématiques de Copi, deux comédies barbares dans lesquelles on retrouve ses thèmes de prédilection : l'exil, la drogue, la solitude et la mort. Bijoux de cruauté et de drôlerie, elles sont créées en 1971 et 1973 par Jorge Lavelli et jettent les bases de la longue méditation de l'auteur sur le corps, le sexe et l'identité. -
« Pour qui serait atteint de morosité - affection fréquente pendant le mois le plus court de l'année -, nous lui conseillerions fortement de prendre à jeun ces quelques pilules « copiques ». L'effet est immédiat : sept brèves nouvelles, autant de dangereuses grenades dégoupillées qui éclatent au visage sans crier gare, laissant sur les lèvres un rictus incrédule. Sept fables d'une somptueuse ignominie, d'une funèbre jubilation. Dac, Péret, Forneret, Cami, on cherche en vain des zones familières à ces sarcasmes toxiques. La filiation est rompue. Pas de Copi conforme. Aucun enlisement de procédure, ni précaution, ni préambule ; sur-le-champ, la démesure pernicieuse. Ces petites pépites d'humour infâme que nous tenons au creux de la paume n'ont pas d'histoire, elles ont le prix de leurs éclats. » (Patrice Delbourg, Les Nouvelles littéraires, 1978)
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« Post-scriptum. Je rouvre l'enveloppe pour raconter quelques dernières nouvelles : ma situation s'est notablement améliorée depuis que je me suis associé à un de mes congénères du nom de Rakä qui, bien que jeune, a déjà fait le tour du monde dans les soutes d'un cargo vénézuélien... Il n'est pas aussi instruit que vous, mais il connaît mieux le monde et ses usages... Bien à vous, votre rat chéri qui vous estime très fort. » Dépositaire d'une correspondance adressée par un rat à son vieux maître - un humain qui s'est cassé trois côtes - , Copi nous fait pénétrer dans la Cité des Rats (du côté de la rue de Buci et de la rue de Seine) où la vie est délicieusement provinciale.Il y a la Reine des Rats et ses deux filles. Il y a l'armée royale des hamsters (syndiqués et revendicatifs), une enfant sauvée des eaux par Mimi le Clochard, et bien d'autres comparses... On occupe Notre-Dame, l'archevêché, l'Odéon, la Sorbonne. Puis, la troupe, grossie d'un serpent, d'un iguane et de l'Émir des perroquets, s'embarque pour le Nouveau Monde... Un conte signé Copi qui, à sa façon, nous entraîne à la chasse au snark dans le jardin d'Alice.
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Cher Jorge Lavelli. Je te donne cette pièce en souvenir attendri de la ville de Benos Aires qui a été, pour nous aussi, un peu le parc de notre enfance. C'est dans un coin de rue rose de cette ville que nous avons tué à coups de marteau dix-sept facteurs, un marchand de melons et la putain du coin avant d'aller comme des gosses scier les arbres des patios de San Telmo. Poursuivis par les grenadiers, nous nous envolâmes dans un bimoteur bleu, non sans laisser tomber, pour se marrer, notre valise sur la tête de nos grands-pères qui bouffaient des spaghetti sur la piste d'atterrissage. Pour bien d'autres raisons aussi mystérieuses que Buenos Aires, je souhaite que cette pièce soit à toi = à moi. Si cela arrive, merci. Copi
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Virginia Woolf a encore frappé
Copi
- FeniXX réédition numérique (Persona)
- Fiction
- 5 Novembre 2015
- 9782402016407
«... Nous nous séparâmes dans le hall du deuxième étage. Je m'aventurai dans le back-room, évitant de toucher la masse humaine aux multiples mains rapaces. - Est-ce que le portier ou le barman se trouvent dans cette pièce ? répétais-je plusieurs fois à voix très haute. Silence. À part quelques sons répugnants comme des bruits de chaînes et des floc-floc d'enculade. J'allai rejoindre Jean-Pierre dans les toilettes. Il se tenait debout contre le mur. Il avait un couteau de cuisine à la main. Ses avant-bras étaient trempés de sang... »
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L., une transexuelle vulgaire, reçoit un frigo comme cadeau d'anniversaire. La présence de cet appareil déclenche chez L. un bombardement d'hormones qui va la plonger peu à peu dans la folie. L. va jouer tous les personnages d'une intrigue qui reflète sa destinée théâtrale. Le costume de mort est au fond de son armoire. Mais l'amour sous la forme d'une marionnette de Rat, guette en coulisse. L'Amour parviendra-t-il à forcer le Frigo ?
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L'Internationale argentine
Copi
- Belfond (réédition numérique FeniXX)
- 11 Septembre 2015
- 9782714463906
Nicanor Sigampa s'est fixé à Paris, où il dirige et finance une société secrète, L'Internationale Argentine. Mais Nicanor ne passe pas inaperçu : il est noir et mesure deux mètres ; milliardaire, il roule en limousine et distribue les chèques de 500 000 F, comme d'autres les poignées de main. Or, Nicanor a jeté son dévolu sur un réfugié argentin, un poète famélique nommé Copi. Séduit par l'obscurité absolue de ses odes, Nicanor a décidé de faire de Copi le prochain président de la République argentine... Derrière les provocations et les quiproquos d'un humour acide, L'Internationale Argentine constitue la plus sérieuse des satires politiques. Bohèmes et nantis, travestis et femmes du monde, diplomates de carrière et arrivistes professionnels s'y pressent et s'y bousculent. Ce roman est, peut-être, le plus gai de tous les livres de Copi. C'est-à-dire le plus désespéré. Quelques semaines avant sa mort, à l'occasion d'une ultime relecture, il en avait dessiné la couverture. Son dernier dessin.
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Eva Peron se meurt d'un cancer. À l'image de King-Kong, elle hante Buenos Aires. Sa mère, Peron, un ministre et une infirmière l'aident à mourir. Mais l'intrigue est policière. Des généraux en bottes de strass laissent tomber du poison dans les coupes de champagne. Sa mère, rentrée en catastrophe de la Côte d'Azur, lui vole le numéro de son coffre-fort en Suisse. La foule attend son cadavre pour le canoniser. Eva, déguisée en Mickey mouse, s'enfuit par les égouts. Son cancer est-il réel ? S'agit-il d'un coup d'Etat ? Contre qui ? Comme d`habitude, la victime est la plus inattendue. Jouée par un travesti, à mi-chemin entre le comédie musicale et la tragédie, Eva Peron séduit.
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« Il y a chez Copi une très grande discrétion devant ce sujet-bateau, sujet-gâteau, qu'est la mort. Au moyen d'écarts de dialogue, Copi fait basculer cette comédie-farce de la mort vers une fête de l'amitié, et en premier lieu de l'amitié qui attache les homosexuels. Car la pièce est là : dans le lien amical, fraternel, de l'acteur Cyrille, condamné, et de son copain, Hubert, et dans l'alliance de charme et de cruauté par quoi ce vieux couple entreprend d'intercepter de la chair fraîche, un grand dadais de jeune homme qui se retrouve là, dans sa chambre. Mais Copi, insensiblement, divinement, fait danser les fils de son illusion, opéra, grand-guignol, cirque, tragédie. Tout cela d'une touche si légère... Dans sa gaieté et sa modestie, Une visite inopportune est une pièce immense. Elle provoque le rire. Elle ratisse la détresse. C'est très rare, un sommet de théâtre comme celui-là. » (Le Monde, Michel Cournot)
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« Écrire est devenu moins coûteux qu'autrefois, le papier es plus moche mais il est moins cher, ce n'est plus la peine d'acheter des bouteilles d'encre et les frais de réparation des plumes de stylographe qui se tordaient, se cassaient, ont disparu, alors tout le monde écrit, il se fait un trafic incroyable d'objets imprimés, les gens qui, autrefois, vendaient des cravates dans des parapluies ou des oranges blettes dans de petites voitures, ou des photos cochonnes sous leur pardessus entrouvert, désormais vous vendent des livres, et, le pis, c'est peut-être quand même les prétendus vrais romans publiés chez Gallirion, Flammimard, toutes ces maisons spécialisées, bref ça cause de tous les côtés, on ne sait plus ce qu'on lit, on en a par-dessus la tête, on réclame du silence, du papier blanc, des livres postiches, on est prêt à brûler tout ça comme les soldats du Chili, et juste à ce moment paraît un machin génial qui fait oublie ce cauchemar, un machin qui tombe du ciel : L'Urugayen de Copi. » (Michel Cournot, Le Nouvel Observateur, 3 décembre 1973)
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« Quel ouragan ! Il y a dans l'oeuvre de Copi - soudain l'un des très grands du théâtre d'aujourd'hui - une progression rigoureuse qui va des rêveries de sa Rêveuse (presque encore du Weingarten) à ces Jumelles-là. Une ascension vertigineuse, une lutte forcenée contre lui-même et contre son propre humour, qui passe par la rage de vivre - et de ne pas mourir - d'Eva Perón et les incertitudes affolées de L'Homosexuel ou la difficulté de s'exprimer, pour arriver à ce crescendo, ce paroxysme, ce délire parfaitement maîtrisé que sont les Jumelles. » (Pierre-Jean Remy, Le Point, 1974)
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« Nu et vert, nu comme un ver, beau comme un ange du Greco, il boitille sur un seul escarpin, et ses cheveux dansent. Sous les pas de Copi, le sol se dérobe. Depuis longtemps, Copi a quitté notre terre ferme ; il l'a quittée partiellement. Il n'est jamais en un seul endroit à la fois, il est avec nous, et sur la planète qu'un jour il a découverte, que depuis il explore, il décore sa planète intérieure, son île au trésor. » (Colette Godard, Le Monde, 1974)