Peut-on dépeindre « l'amour d'une femme et celui d'un pays au point que l'un devienne le signe et le symbole de l'autre » autrement que par la poésie ? Assurément, non. C'est pourquoi François Xavier nous offre ces vers rafraîchissants pour clamer haut et fort cet amour binôme : « que ce pays soit le Liban, que la femme autour de qui ce pays tourne soit une fille du Liban, voici qui lie l'amour d'aujourd'hui à un amour de toujours », souligne Salah Stétié dans sa préface. François Xavier mène, par l'entremise de ses récits poétiques, une quête individuelle et métaphysique pour essayer de déterminer le lien qui peut unir dans un même songe la pensée mystique du soufi Ibn `Arabi à la rigueur cartésienne. Le regard qu'il porte sur le mouvement du monde est tourné vers la recherche de son origine ontologique et géographique, baignée des mystères de l'incertitude et des croyances religieuses. Allant, telle une plume portée par le vent des contradictions, de l'Orient sacré à la spiritualité occidentale, il jalonne ses espoirs et ses échecs de propositions diverses. Ce livre, profondément « méditerranéen », tente une nouvelle fois de démontrer l'existence d'un humanisme commun entre Orient et Occident pour sauvegarder l'idée maîtresse de l'indispensable nécessité des différences. Abordant tour à tour les thèmes sacrés de l'Orient - la terre, le respect des traditions, l'histoire de la famille, les religions, la philosophie, l'imaginaire et l'honneur - en y mêlant la vénération de la femme - d'une femme - ce recueil transporte son lecteur vers les idéaux millénaires d'un peuple et d'une région qui de trop de souffrances aspirent à la clémence des cieux. Mais surtout, ce livre démontre que l'amour est et restera toujours le seul et unique lien qui permettra d'unir au-delà des mondes et des civilisations les hommes de toutes obédiences, de toutes races, car seul l'abandon de soi peut offrir la paix.
Le monde s'éloigne au fur et à mesure que le poète l'observe. Il devient une miniature entourée de gros cubes.
Recueil de poèmes qui évoquent l'atmosphère citadine.
Recueil où la parole poétique est là pour communiquer une expérience qui est de nature essentielle, à savoir intérieure.
Prix de poésie du Val de Seine 1999.
Une poésie en sous-titres de films, dont la version originale serait à demi effacée, sautillante et hachurée par usure, saturation ou surexposition.
De quelle nature sont nos échanges ? Souvent financiers. Fréquemment guerriers. Généralement négatifs. On pourrait les espérer poétiques. Par fortune.
L'auteur ne nie pas l'hiver, la vieillesse, la souffrance, la mort, mais elle leur fait de délicieux pieds de nez.
Ce livre est un jardin : une manière d'habiter le monde au rythme des saisons. Comme les jardins classiques, il dialogue avec les paysages voisins et se souvient des saisons passées. C'est aussi, comme les anciens jardins basques, un lieu cerclé de pierres où l'on murmure les paroles de rites peu catholiques. Pour y pénétrer il faut suivre une ancienne piste de berger qui gagne le sommet de la colline en traversant la forêt. On peut aussi tourner les pages. Il veille sur le pays mouvant de la mer d'où viennent (Pierre de Lancre, démonologue illustre nous l'assure), avec les averses, la vielle Aphrodite et quelques Vierges marines, des sorcières effrontées (leurs soeurs ?) qui vont danser leurs métamorphoses dans les fougères. Naïves comme des poètes, elles pensent que leurs mots ont prise sur le monde. Pour l'instant, elles ignorent que Dieu les a chassées du jardin, où l'auteur prend plaisir à les retrouver.
Une traversée de la nuit, avec ses questionnements et ses doutes, liés à des temps de clôture et de ronce. Prix de poésie du Val de Seine 2000.
Le beau titre, emprunté à Marguerite Duras, peut se lire de cent manières. Serait-ce l'espérance modeste, obstinée d'une aube ou de presque l'aube, la promesse - en partie - tenue ?
Il n'est point d'avenir pour l'homme sans un belle et riche vie intérieure et il n'est point de vie intérieure sans que la poésie n'y soit présente.
La poésie, c'est l'enfance retrouvée à volonté, écrivait Baudelaire qui savait qu'aux pires heures de la malédiction, le secours vient toujours de la planète enfance. Gérard Lecha offre ses fleurs comme des instances fulgurantes destinées à consumer l'angoisse et à susciter la déflagration du Beau.
Une poésie estivale.
L'auteur enferme son cri, son errance, (la roue du Tarot) sa déchirure, entre les lignes enflammées d'un poème d'amour qui éclate à la première page. Elle s'en sert en quelque sorte comme les pages de garde du livre. Entre les rives de ce temps retrouvé, de cette transfiguration accomplie, elle situe le souvenir. Et c'est bien d'une blessure qu'il est question. C'est bien ici, l'âme qui épanche son sang. Cette blessure, (je songe à la chanson de Léo Ferré) se détaille, se construit, s'amplifie, se résorbe peut-être, au travers d'un flot incessant d'images, de réminiscences, d'allées et venues dans les labyrinthes de la mémoire.
On m'a souvent reproché d'écrire des fables pour adultes ; c'est oublier que les enfants d'aujourd'hui sont infiniment plus dégourdis que nous ne l'étions à leurs âges. Lorsque je vais dans les écoles, collèges ou lycées tel un professeur de vie, je leur parle comme si nous étions tous de la même famille. Je leur dis qu'ils ont une âme mais qu'il faut qu'ils la défendent contre la robotisation qui les attend. Je leur dis que la Poésie est le langage de l'âme et que lire et écrire est le seul moyen pour eux de se mieux connaître en prenant conscience de la vie des autres, en mesurant leurs différences. Et mes fables surgissent comme une succession de vérités et de drôleries, et tous les jeunes qui m'écoutent s'éveillent à la joie de vivre. Par ailleurs, « Les Nouvelles de France » du Ministère des Affaires Extérieures, et les éditeurs Colin, Hachette-Jeunesse, Saint-Germain-des-Prés, MDI, La Farandole, L'École et La Famille, Scolavox, et Nathan dans son dernier album des Grands Classiques, ont participé à la diffusion de ces fables, en publiant une trentaine d'entre elles. Pierre Béarn
Une poésie du réel, du quotidien où le poète nous apprend à regarder les mille et un spectacles et événements du monde, absurdes, touchants, imprévus, banals, effarants, mystérieux, emplis de multiples petits gouffres comme dans les dessins alvéolés de Gérard Sendrey.
Des mots pour vibrer l'émotion à l'interstice des êtres, dans ce magique et tremblant fluide des uns aux autres.
La marche du mouvement, ici comme une sorte d'arrêt en la demeure, à l'intérieur de l'être, lieu de réflexion et de contemplation.
Que l'on plonge au fond de soi ou dans les profondeurs marines, l'essentiel n'est-il pas de savoir nager entre les lignes ? Voilà pourquoi l'encre et l'eau sont si intimement liées dans ces poèmes.
Ce recueil de poésie est la rencontre de deux sensibilités : celle du poète qui signe son ouvrage le plus abouti avec ce septième recueil et celle du peintre Camille Claus qui propose une aquarelle et huit lavis pour accompagner les poèmes qu'il a aimés.
Rythmé, séquencé par les étapes, les rendez-vous, les haltes, le temps du voyage est celui de l'homme d'affaires, de l'agenda. C'est le temps qui correspond au rythme de vie des Occidentaux. Le temps des saisons étant celui des Orientaux. Toutes les choses y ont valeurs égales ... la rêverie et la sociabilité y occupent une grande place. Prix de l'édition du Val de Seine 1997.
La rêverie est le dimanche de la pensée confiait Amiel à son journal intime. Et n'est-ce pas cette rêverie d'un funambule de l'instant en équilibre balancé sur son fil de vie qui peut susciter, au-delà des petits riens du quotidien, la survenance d'une certaine poésie vagabonde?
L'auteur est un amoureux constant, fragile et sensible, qui tente de sauver l'âme des rêves, lorsque le corps sombre dans les profondeurs de la pénible réalité. Un hommage vibrant aux Christelle.