Au début du vingtième siècle, la région de Yalta est un centre intellectuel regroupé autour d'Anton Tchékhov et de Léon Tolstoï. Alexandre Ivanovitch Kouprine fait partie de ces nombreux écrivains, artistes, éditeurs, médecins qui viennent visiter les Maîtres et discuter entre eux. Cette traduction annotée évoque les souvenirs pasionnés de ce monde littéraire.
Monstrueuses formes obscures de la mine qui effraient un jeune mineur, monstrueuses machines de fer qu'il faut nourrir sans se lasser, monstres au service de l'argent... Dans le monde difficile de la mine et des hauts-fourneaux de la Russie des années 1890 en pleine révolution industrielle, l'amitié, l'amour, l'espoir de jours meilleurs sont aussi insatiables. L'auteur entremêle avec brio le monde du travail, le monde des affaires et celui de l'amour.
Françoise Darnal-Lesné a consacré plusieurs ouvrages et un site internet à l'oeuvre de Tchekhov. Dans cet ouvrage elle s'intéresse plus particulièrement aux figures de l'enfance à travers une sélection de nouvelles. Tchekhov a rarement pris un enfant pour personnage principal. Vania, Serioja, Vanka, Volodia et les autres sont dans la poétique au même titre que les adultes des âmes où le bien et le mal cohabitent dans un équilibre précaire.
Tchekhov décrit ici un nihiliste, Misaïl Polozniev. Aristocrate, il nie de bout en bout les privilèges que sa naissance lui octroie, idéalise le travail physique et veut se débarrasser des simulacres de la convention... Sur fond de campagne russe, où cosmos et chaos s'affrontent, Misaïl entraîne dans sa rébellion sa soeur Kleopatra sans jamais se résigner un seul instant.
La jeunesse tsariste n'eut pas alors à crier à l'imposture. C'est pourquoi ce roman nous interpelle encore aujourd'hui...