Le 6 avril 1940, un décret présidentiel assigne à résidence ceux que la loi de 1912 désigne comme "nomades". Il s'agit de populations itinérantes (Manouches, Roms, Gitans, Yéniches, forains), englobées sous le vocable Tsiganes, mais françaises de souche pour la plupart. L'occupation allemande scelle leur destin : dans l'indifférence générale, ils sont traqués et internés dès l'automne 1940, dans une trentaine de camps. Cet ouvrage retrace le quotidien des internés d'Arc-et-Senans, dans le Doubs, à partir d'archives et de témoignages.
« Parce qu'il est un temps où il devient urgent de transmettre le passé dont on a hérité, je ressentis dans les années 2000 la responsabilité d'offrir dans la mémoire de notre famille une place à ceux qui avaient disparu dans la Shoah ». Anna Senik née en 1938 à Paris, de parents juifs polonais, nous livre un ouvrage dont la singularité est d'éclairer l'histoire individuelle par la grande Histoire et de porter jugement sur des questions qui font encore débat dans la mémoire collective française.
1952 : Stanislaswa a 23 ans et vit à Vilnius. Elle est déjà en exil, exil dû à l'histoire de sa Pologne originelle, malmenée par la guerre avec l'Allemagne et l'occupation soviétique. Sa vie bascule lorsque sa mère, inculpée "koulak" (riche propriétaire censé exploiter le peuple) est mise en prison par le KGB ; la jeune fille est alors déportée au Kazakhstan. Loin de sombrer dans le néant d'une vie gâchée, elle résiste... trouve l'audace d'écrire à Staline...
L'auteur de ce journal consigne son emploi du temps jour après jour, décrivant un quotidien on ne peut plus banal....pourtant la période, elle, ne l'est pas : il porte une étoile jaune. C'est en le suivant dans le Paris occupé que sa petite-fille tente de reconstituer la vie sociale et intellectuelle qu'il s'est efforcé de mener, tant bien que mal, avant la date fatale du 13 octobre 1943, jour de son arrestation et de son transfert à Drancy, puis Auschwitz, dont il ne reviendra pas.
Ce témoignage personnel et historique retrace les destins de Viktor et Klara, embarqués par l'Union soviétique en 1944 pour participer à la reconstruction de l'URSS après la guerre et le retrait de l'Allemagne. L'auteur y dénonce le communisme au temps de Staline et décrit le quotidien dans un camp de travail soviétique. Au cours de deux années de souffrance en Ukraine, ils sont nombreux à succomber. Viktor survit grâce à l'amitié de ses compagnons et l'amour de Klara.
La culture classique, l'éducation, les dons pour le théâtre et la poésie de Paul Grison transparaissent dans les lettres qu'il écrivit aux siens entre 1944 et 1953, comme cavalier, brigadier, maréchal des logis puis lieutenant des transmissions. Il décrit la période d'après-guerre tant en France qu'au Maroc et en Algérie, donnant son avis sur les gens, la politique, les restrictions, les colonies, l'armée, etc. Affecté au Laos en 1951, il raconte ses inspections à pied, à cheval, en pirogue, en auto ou en avion jusqu'à la frontière chinoise...
Le chemin de Rafael retrace le destin d'un jeune homme de condition modeste, originaire de Valence, de 1917 aux années 50. Dans ce récit, Rafael Monreal nous fait vivre la montée du fascisme et brosse un tableau intime des ravages de la guerre civile. Démocrate et antifasciste convaincu, mais ni militant ni idéologue, il nous raconte la vie quotidienne des siens et des sans-grades durant la guerre d'Espagne et nous fait pénétrer, sans apitoiement ni complaisance, au coeur des troupes républicaines.
Les lecteurs se sont demandé comment la jeune héroïne des Coquelicots de l'espérance, déportée en 1952 dans un kolkhoze du Kazakhstan, avait pu devenir médecin en Lorraine... Nous découvrons ici la vie de Stania à son retour de déportation. Nous y suivons ses débuts comme médecin, sa rencontre avec son futur mari, leur vie dans la Pologne soviétisée et enfin l'extraordinaire concours de circonstances qui les conduira jusqu'en France. La précarité des débuts et leurs péripéties sont toujours vécues avec une volonté farouche de s'intégrer et un formidable appétit de vie.
Auguste Vonderheyden, ancien combattant de la guerre de 1870 côté français, se retrouve en 1914 dans la position du vétéran qui commente le conflit. Son fils aîné, Henri, jeune lieutenant de 29 ans, Saint-Cyrien, meurt lors du premier mois de la guerre. Malgré le drame son père suivra les opérations militaires avec régularité, acuité et parfois même une « vision prophétique » des événements. À travers ses écrits personnels l'auteur se révèle un observateur informé et un père animé par la douleur profonde d'avoir perdu un fils. Un témoignage passionnant et poignant.
À travers ce témoignage, nous retrouvons ou découvrons ici Auguste Vonderheyden, alsacien d'origine, qui a été fait prisonnier lors du siège de la ville de Strasbourg pendant le conflit franco-prussien de 1870. Envoyé au camp de Mayenne, il s'en évade en janvier 1871. En 1916, il a 67 ans et il est professeur d'allemand au lycée de la ville de Troyes. Ancien combattant de 1870, il connaît parfaitement la tactique et la stratégie militaire, s'imprègne des évènements liés aux batailles de Verdun et de la Somme.
Quelques annes aprs la mort de Gaml Abd al-Nasser, son pouse a voulu mettre par crit les souvenirs qu'elle avait gards de lui. Ces mmoires racontent leur vie partage pendant trente-six annes. Elles offrent galement un regard neuf sur l'homme d'Etat qui dirigea l'Egypte de 1954 1970. C'est tout un pan trs largement mconnu de Nasser, de ses relations prives, de ses traits profonds de caractre que cet ouvrage permet d'apprhender.
Henri Chennebenoist a 34 ans lorsque, le 4 août 1914, la guerre le saisit et l'arrache à sa famille et à son commerce. Sa guerre, il la consigne, dès le premier jour, sur des carnets de poche. Consciencieusement, avec obstination, il note, apprécie, juge, condamne. Il nous livre, cent ans plus tard, un témoignage de première importance dans lequel se mêlent de fortes convictions. Rangés, égarés puis retrouvés et exhumés de l'oubli, ces carnets apportent une pierre supplémentaire à la connaissance de ce qui fut une guerre totale.
Voici l'histoire de la famille de l'auteur, venue de Pologne pour s'installer en France dans les années 1860. Il s'agit de comprendre concrètement comment une famille juive de l'Europe de l'Est s'intègre - intégration qui s'accompagne d'une certaine laïcisation et débouche parfois sur un affaiblissement, voire une disparition complète du sentiment de l'identité juive. Ceci n'a pas empêché la déportation et l'anéantissement de la famille à Auschwitz. Voici une contribution à l'histoire de l'immigration juive en provenance de l'Europe centrale et orientale.
Fin décembre 1942, une petite fille s'échappe du ghetto de Varsovie. Elle est accueillie par quatre femmes dont Helena, 15 ans, qui lui fait partager sa vie. Dans la chaleur de ce foyer, elle retrouve un peu de bonheur mais bientôt elle doit de nouveau fuir. Dans le chaos de l'après-guerre, elle tente de retrouver cette famille, en vain. Soixante ans après, un message venu de Pologne permet de chaleureuses retrouvailles... Trois autres récits évoquent la vie clandestine de jeunes traqués.
Gabriel Balique (1891-1980) a participé à la totalité de la Première Guerre mondiale. Mobilisé comme simple soldat, promu caporal, sergent puis lieutenant, il a reçu la Croix de guerre et la Légion d'honneur. Ses notes de combattant, écrites sur le théâtre d'opérations, offrent un regard saisissant sur l'évolution du conflit et permettent de mieux comprendre comment plusieurs millions de combattants ont pu accepter l'inacceptable et accomplir, avec un courage inouï, leur devoir de patriote.
Le premier conflit mondial a marqué une réelle rupture artistique, stigmatisant la fin du XIXe siècle qui s'attardait un peu, pour basculer dans la modernité éclectique du XXe siècle. Outre la musique au front, il y avait également une vie musicale à l'arrière. Sont ici rassemblées des lettres inédites qui dormaient dans des fonds privés ; missives envoyées par leurs proches aux compositeurs suivants : Maurice Emmanuel, André Caplet, les Castéra et Gustave Charpentier.
Ces pages qui sont tirées des lettres envoyées à sa famille par Albert de Vathaire, polytechnicien affecté à l'artillerie coloniale à sa sortie de l'Ecole, couvrent la période de 1926 à 1928 et font revivre une époque qui semble aujourd'hui bien lointaine, celle de la présence française en Afrique coloniale.
« J'ai longtemps cru que je les retrouverais, que le hasard de la vie nous ferait nous rencontrer et, bien sûr, nous reconnaître [...], que tout commencerait, que le passé [...] ne serait là que pour nous faire aimer [...] toujours. » Ce rêve, c'est celui que je faisais en pensant à mes grands-parents quand mon père me racontait sa vie d'enfant fuyant les rafles puis caché, grâce à sa mère, dans un collège catholique à Nice. Un jour, je croise un regard perçant et familier sur une photographie...
Anita Nandris-Cudla est née en 1904 dans une famille de paysans de Bucovine (nord Roumanie). A compter de 1941, après l'invasion soviétique, ce sont plus de treize mille personnes de cette région qui vont vivre la terreur de la déportation soviétique - dont Anita et ses trois enfants. Ils survivront miraculeusement au froid, à la faim et à la détresse morale. Sachant un peu lire et écrire, Anita, de retour chez elle, fait en mots simples un récit détaillé de tout ce parcours.
Dès la défaite de l'armée française en juin 1940, Charles Mangold, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères n'ayant aucune illusion sur la politique étrangère de l'Allemagne, quitte l'Alsace pour rallier Périgueux. En octobre 1942 il intègre la Résistance et tient rapidement un rôle de premier plan au sein de l'Armée secrète. Il est finalement arrêté le 7 août et fusillé le 12, au cours du "dernier quart d'heure", soit douze jours avant le départ définitif des nazis de Périgueux.
L'auteur a effectué son service en Algérie de mars 1961 à juillet 1962 dans le bled algérois. Ce sont des extraits des lettres qu'il a écrites chaque jour à son épouse qui sont publiées ici et qui constituent un dossier de mémoire. Si la guerre est présentée en filigrane, le jeune appelé n'y a pas participé directement. Ce premier volume évoque son embarquement pour l'Algérie, ses séjours à Aiïn Dahlia comme inspecteur des écoles, puis à Demangeat comme instituteur...
Lucien Murat est incorporé dans le 98e régiment d'infanterie et rejoint les lignes à Ressons-sur-Matz le 8 janvier 1916. À partir de là, chaque jour jusqu'au 12 avril 1917 où il fut porté disparu au combat à l'âge de 21 ans, il note sur de petits carnets son quotidien, son vécu et celui de ses camarades, croquant avec habilité quelques instants de vie. Ce sont ces carnets, ainsi qu'une riche correspondance, qui sont ici présentés.
Né de l'émotion suscitée par l'explosion du terrorisme en Algérie dans les années 1990, cet ouvrage n'est pas simplement un nouveau livre sur la guerre. C'est un récit où s'entrecroisent les mémoires : celle des deux conflits mondiaux, de l'Indochine, de l'Algérie, des événements postérieurs des années 1990. La guerre, que l'auteur a faite comme appelé, sera pour lui le moment des choix essentiels. Il confronte ses souvenirs et les traces écrites qu'il en a conservées pour comprendre son cheminement individuel.
Un livre trés interressant qui permet de mieux comprendre Georges Sadoul, journaliste et écrivain français spécialisé dans le cinéma, surtout connu pour la rédaction de ses dictionnaires sur le cinéma et les cinéastes, lesquels sont traduits en anglais.