La situation des sciences naturelles au sein des disciplines scientifiques est fort contrastée, marquée par une différence entre l'enseignement secondaire et le haut enseignement. Discipline secondaire au lycée, elle constitue un pont dans le supérieur via l'interdisciplinarité, entre les facultés de sciences et de lettres. Le présent ouvrage propose une approche thématique de l'enseignement des sciences naturelles allant de l'enseignement au lycée jusqu'au doctorat et l'agrégation des facultés de sciences.
L'ethnomusicologie est souvent définie comme la discipline qui étudie les pratiques musicales considérées comme exotiques ou populaires. En France, ce domaine de savoir fut institutionnalisé en 1929. Cet ouvrage, en distinguant plusieurs modes d'accès à la connaissance des musiques qui furent alors découvertes à travers le monde, analyse et contextualise l'évolution de l'ethnomusicologie, à partir d'une documentation le plus souvent inédite et en renvoyant régulièrement à des archives sonores.
Cet ouvrage présente des géographes aux itinéraires singuliers. Positionnés aux marges de l'institution, ce ne sont pas pour autant des marginaux, mais des hommes libres qui inventent leur parcours professionnel au fil du temps, des engagements, des projets. Pour la plupart d'entre eux, ces vies nomades sont tributaires d'une conjoncture tragique : la Première Guerre mondiale. Ils sont aussi parmi les premiers à saisir la mutation que constitue la mondialisation.
Voici ciblées ici quelques questions qui ont marqué l'histoire de l'enseignement des sciences. Et s'affirme le souci de montrer qu'à côté d'une culture littéraire peut prendre place un humanisme scientifique d'égale valeur éducative. Quelle place accorder aux sciences dans les études secondaires ? Comment les y intégrer ? Quel rôle leur assigner : culturel ou utilitaire ?
L'examen d'un vaste corpus de textes, allant de 1900 aux années 1980, met en évidence l'importance du "réalisme" comme fondement épistémologique de la géographie. Ce souci du réel, indiscuté jusqu'à la fin des années 1960, a été battu en brèche dans les années 1970. Un épisode important de l'histoire de la géographie française est ainsi réinterprété comme une révolution scientifique, la "Nouvelle Géographie" ayant mis en question le paradigme "classique" défendu par l'Ecole française, selon une critique constructiviste. Voici une contribution à l'histoire de la géographie française.
Que représente le choc de la guerre de 1914 en matière de politique de l'éducation ? D'une part les compagnons de l'université nouvelle militent pour l'école unique en supprimant les barrières entre l'enseignement primaire gratuit et l'enseignement secondaire payant. D'autre part, est réclamé le retour à la prééminence dans le secondaire des humanités classiques, dans une opposition avec "la culture germanique". Au coeur des débats se trouve posée la question du rôle et de la place des sciences dans la formation générale.
Science des origines, la préhistoire ambitionne, depuis le XIXè siècle, de renouveler la chronique de l'humanité. Mais, alors qu'elle s'élance à la poursuite des millénaires écoulés, il est une autre histoire qu'elle s'attache à restituer: celle de sa propre origine en tant que discipline. Dès le départ, un dialogue s'est ainsi instauré entre la préhistoire telle qu'elle se fait, et la préhistoire telle qu'elle se raconte. C'est ce dialogue qu'explore cet ouvrage, sur une période recouvrant largement les temps de fondation de l'archéologie préhistorique et s'achevant à la veille de l'émergence des grandes écoles modernes françaises de préhistoire.
L'ouvrage, centré sur la partie scientifique de l'enseignement, retrace les étapes qui ont conduit, en un siècle, l'enseignement féminin d'une organisation spécifique à la fusion complète avec l'enseignement masculin : identité des cursus, des contenus et des épreuves, unicité des concours et des classements, mixité. Ce parcours historique montre tous les progrès réalisés et les acquis obtenus, mais aussi l'engagement et les succès des pionnières qui ont permis de vaincre les préjugés sur l'inaptitude des femmes pour les sciences.
Le premier congrès international de géographie s'est tenu à anvers en 1871.
Création des académies des sciences des pays vainqueurs, l'union géographique internationale (ugi) est née un demi-siècle plus tard, le 27 juillet 1922, dans le contexte tendu de l'après-première guerre mondiale. que représente le projet d'une organisation scientifique internationale : comment a-t-elle pris le relais des congrès de géographie organisés au me siècle par les sociétés de géographie ? comment l'ugi fonctionne-t-elle, qui y est effectivement représenté ? quelle a été la dynamique scientifique de l'ugi, à travers ses congrès et ses commissions : a-t-elle su impulser la recherche géographique, organiser dans la durée des coopérations scientifiques, innover en matière théorique ou technique ? comment a-t-elle affronté les grandes tensions du xxe siècle ? la maxime d'un président de l'ugi : let's face the world ! s'applique-t-elle à l'engagement de l'union dans les problèmes du monde ? par un appel à des " grands témoins " et par des analyses originales de 125 ans d'activité, cet ouvrage étudie l'implication des géographes dans les enjeux internationaux du xxe siècle, la dynamique interne de l'ugi et son rôle scientifique propre.
Cette monographie du " tout petit monde " d'une organisation scientifique internationale permettra à d'autres spécialistes de confronter l'exemple de la géographie à leur propre microcosme.
Ce livre constitue le premier traité d'histoire de la criminologie française. Aux catalogues de doctrines que présentent d'ordinaire les manuels de la discipline, il substitue une lecture plus cohérente, plus documentée et plus réflexive de près de deux siècles d'apport scientifiques. C'est dans ce but que des historiens se sont alliés à des sociologues, des psychologues et des psychiatres pour faire le point sur les grandes théories et sur de nombreuses applications qui ont animé cette histoire étonnamment riche. En effet, phrénologie, anthropologie, biologie, génétique, sociologie, géographie humaine, psychologie, psychiatrie et psychanalyse, toutes ces disciplines ont tenté et tentent encore d'expliquer ce comportement humain fascinant et terrifiant : le crime. Retracer la genèse et les multiples développements de cette aventure scientifique, pointer ses succès et ses échecs, montrer aussi bien les évolutions que les permanences des méthodes et des raisonnements, dégager des axes d'intelligibilité pour servir le réflexion criminologique d'aujourd'hui, tels sont aussi les enjeux de cette histoire. Ecrit dans un souci de précision historique mais aussi de lisibilité ce livre s'adresse à tous ceux qui souhaitent porter un regard plus serein sur ce qui reste à la fois une question scientifique très débattue et un des grands problèmes sociaux de notre temps.
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La Petite Gitane (1613) de Cervantès constitue la matrice d'un mythe qui, se développant dans le seconde moitié du XVIIIe siècle, se répand dans la littérature et les arts à l'époque romantique. On connaît l'Esméralda de Hugo et la Carmen de Mérimée mais on sait moins que les écrivains et artistes contemporains (George Borrow, la poète tchèque Macha, Lamartine, Liszt, Valerio...) se passionnent pour un peuple nomade apparemment rebelle à toute obéissance aux lois de la société, et dont la marginalité même lui confère une dignité nouvelle.
Ce livre raconte la rencontre et la mort commune du roi Louis II et de son psychiatre von Gudden. S'y trouve retracée l'histoire de la Bavière, puis la vie de ce roi excentrique, et sa fin tragique, et enfin l'oeuvre et la vie du psychiatre Bernhard von Gudden. Nous découvrons alors un documentaire charnière de l'histoire de la psychiatrie qui fait de la maladie de Louis II le prototype de ce que Kraepelin appellera démence précoce.
Le corps un miroir de l'âme ? Depuis ses origines, l'homme occidental est convaincu de l'analogie entre l'âme et le corps. Mais c'est l'art, particulièrement sous l'impulsion du théologien Lavater (XVIIIe) qui a su le mieux exploiter les relations entre physique et moral. La " physiognomonie ou l'art de connaître les hommes " est née et rencontre dès lors un écho considérable , singulièrement auprès des artistes (peintres, sculpteurs, architectes).
A travers des exemples - pris à des époques variées comme à des domaines différents -, ce sont quatorze auteurs venant d'horizons divers qui nous apprennent comment les idées préconçues, les querelles d'écoles, la situation socio-politique, les revendications identitaires ou nationalistes, les convictions philosophiques, l'inspiration artistique, comme l'évolutionnisme ou le sexisme, interviennent dans la reconstitution de la préhistoire de l'humanité.
Cherchant à dévoiler les secrets de l'humanité, l'anthropologie, cette science alors sans réel statut universitaire joue des inquiétudes " fin de siècle " sur la vitalité de la nation comme de l'intérêt populaire qui s'attache au récit des origines ethniques. Les études de cas présentées dans ce recueil portent sur les savoir-faire de l'anthropologie, de l'investigation de terrain jusqu'aux modes d'intervention dans la vie publique.
Cet ouvrage a pour objectif de mettre en évidence le processus de colonisation qui est continuellement à l'oeuvre dans l'écriture, l'interprétation et la critique des premières visuelles et des premiers écrits sur le Nouveau Monde. C'est autour de textes spécifiques, Journal et correspondances de Christophe Colomb, Lettres de Fernand Cortez, taxinomies encyclopédiques de Gonzalo Fernadez de Oviedo, écrits de Bartolomé de Las Casas et de Bernardino de Sahagún, Atlas de Gérard Mercator. Que cette étude s'organise.
L'anthropologie se donne pour tâche de dresser l'inventaire du phénomène humain. Cette enquête porte sur deux thèmes essentiels. L'Homo ferus, c'est l'homme ensauvagé, retourné à la sauvagerie primordiale parce que déchu de l'humanité. L'Homo sylvestris, c'est le grand singe anthropoïde - et la perspective d'une émergence possible de l'animalité à l'humanité.
Depuis la Révolution française, la sociologie s'est présentée et représentée comme une "physiologie" attachée à rendre sa liberté d'allure à un "corps social" préjugé souffrant, voire moribond. Le sociologue scrute enregistre les fièvres civiles et s'efforce d'en comprendre l'origine. Les phénomènes sociaux ne vont pas sans raisons. La sociologie s'agglomère avec l'histoire naturelle jusqu'à s'y confondre pour former avec elle une doctrine connue depuis lors sous le nom "d'organicisme". Cet ouvrage interroge la périodisation de ce mouvement, l'étayage biologique des réflexions menées sur la "nature" de la société et l'inspiration solidariste au coeur de la "question sociale".
"Vue du XXIe siècle, la rencontre entre psychologie et guerre est d'évidence." Cet ouvrage réunit divers travaux exposant et analysant comment, dans un contexte de conflit, les scientifiques qui se réfèrent à la psychologie sont confrontés de diverses manières aux guerres. Ce livre a pour ambition d'ouvrir une porte sur un domaine diversifié et complexe, en s'attachant explicitement aux interférences entre la construction de savoirs, en psychologie, et un type d'événement paroxystique : la guerre.
La physique subit un bouleversement important au début du XXe siècle avec l'avènement des théories relativiste et quantique. Son développement conduit à l'élaboration de nouveaux cours universitaires. Le mouvement de modernisation des cours de physique au niveau secondaire retient l'attention de physiciens français, qui vont faire campagne pour obtenir une commission de réforme des programmes, sur le modèle de celle constituée pour les mathématiques modernes. Ainsi est créée en octobre 1970 la Commission Lagarrigue.
Le corpus part du XVIIIe siècle, époque où émerge l'acception moderne du mot "race" au sens de type. Même si Buffon introduit déjà des hiérarchies entre les "races" humaines, son anthropologie reste de nature monogéniste (unité de l'espèce humaine). En revanche, le XIXe siècle opère un basculement vers une conception polygéniste (croyance à la multiplicité des souches originaires de l'homme), ouvrant la voie à une idéologie (le racisme). Ces deux siècles sont déterminants pour comprendre comment se constitue un discours raciologique dont la génèse complexe et les répercussions littéraires n'ont pas suffisamment été étudiées.
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Dès le XVII° siècle, une série d'ouvrages pratiques s'efforcent d'orienter les voyageurs vers des recherches utiles à la science comme à la société. Entre XVIII° et XIX° siècles, les instructions sont prises en charge par les sociétés savantes et les académies, et tendent alors à la spécialisation. L'objectif de cette anthologie est d'offrir un panorama suggestif et international des instructions scientifiques destinées aux voyageurs, depuis les productions inaugurales de Robert Boyle et John Woodward jusqu'à la fin du XIX° siècle. Ce livre interroge aussi l'alliance de la théorie et des pratiques dans l'émergence des sciences de terrain.