Depuis l'indépendance, Amirouche subit les mêmes accusations que celles dont l'accabla l'armée française. Il fut décrit comme un chef de guerre sans foi ni loi, comme un maquisard violent et sanguinaire. Saïd Sadi a toujours refusé de succomber à ces thèses faussement consensuelles. Pour lui, Amirouche ne pouvait être le monstre présenté par les services de Boussouf et Boumédienne. Il le décrit comme un stratège militaire, rigoureux mais altruiste. Doté d'une vraie culture politique, cet autodidacte d'exception avait le sens élevé de l'Etat.
Ce livre analyse la dynamique qui s'est emparée de la Tunisie lors de la révolution des "Jasmins". Un vent de liberté souffle sur le pays. Mais l'extrémisme religieux et la violence perturbent cet élan vers la démocratie. L'histoire multimillénaire du pays, son esprit laïc et le statut de la femme tunisienne expliquent que ce pays n'ait pas sombré dans le chaos comme l'Egypte ou la Libye. En citant Mandela, Sade et d'autres acteurs de la révolution française, il fait un parallèle avec les acteurs de la révolution tunisienne pour permettre une meilleure compréhension des faits et donner des perspectives sur l'avenir du pays.
"Producteurs de savoir", Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu furent aussi des acteurs de la guerre d'indépendance algérienne. En proposant de suivre ces trajectoires, cette étude tente de mettre en valeur le dialogue qui s'instaure entre savoir et engagement pour ces quatre chercheurs, confrontés à une guerre qui remet en cause autant les valeurs que leurs représentations de la situation coloniale.
L'histoire de la Libye a été celle d'une rupture qui a pris diverses formes, aux niveaux de l'évolution de la société et de la production de l'élite. La société libyenne a toujours un caractère essentiellement rentier et est très imprégnée par la culture tribalo-bédouine, ce qui empêche l'ouverture de la société aux nouvelles idées et aux acquis de la modernité. Elle s'est retranchée sur elle-même et sur ses propres structures tribales pour se défendre et sauver son identité brimée. Le colonialisme italien et le pétrole ont renforcé socialement le phénomène de déstructuration.
Cet ouvrage concerne les relations entre l'espace soumis aux souverains carolingiens et le monde musulman. Il s'inscrit dans le cadre plus général d'une enquête consacrée aux rapports entre l'Occident chrétien et l'Islam avant les croisades. Avec l'apparition de nouvelles puissances politiques au milieu du VIIIè siècle, et dans un monde méditerranéen jusque-là dominé par Byzance, débute une nouvelle période qui n'appartient déjà plus à l'Antiquité et pas encore au Moyen Age.
L'art islamique reste en gros un art abstrait : il répugne à représenter l'homme, le monde, le réel et le divin. l'exemple de l'arabesque illustre bien ce trait dominant. Cependant, bien des oeuvres artistiques, comme le talisman, font largement usage de la figure. Cet essai est consacré à l'iconographie du sacré et plus particulièrement à son élément principal : le talisman. Il tente de montrer son originalité, ses traits caractéristiques, sa fonction spirituelle et culturelle, et de réhabiliter cet art banni dans le contexte de l'art islamique.
Faisant appel à des sources variées, l'auteur s'est attaché à tracer un tableau complet de la ville à chaque moment de son histoire. Remontant à l'antiquité la plus reculée, il a consacré des chapitres nourris à la ville du Moyen Age, des temps modernes et des débuts de l'époque contemporaine ; Il retrace l'histoire de la ville coloniale et de son accession à l'indépendance, et analyse également la population tunisoise, sa croissance, ses structures sociales et ses activités urbaines.
Ce livre s'inscrit dans l'actualité de la représentation politique française et de l'élite républicaine, issue de la minorité maghrébine de confession musulmane. Il est lié à l'émergence d'une nouvelle élite politique intermédiaire et à la question des difficultés de sa participation, en particulier dans les mairies des grandes villes et à l'Assemblée nationale. Il tente d'analyser les mécanismes de blocage qui empêchent la promotion de cette nouvelle élite.
Le manuscrit 7009 de la BNF "Traité culinaire anonyme du XIIIè siècle" ainsi que le livre de Tugibî sont les uniques témoignages culinaires du Maghreb et de l'Espagne musulmane. Or, le Traité anonyme a la particularité de mêler la cuisine, la diététique et l'histoire. L'auteur cite de nombreux personnages qui nous permettent de voyager entre l'Occident et l'Orient et ainsi d'avoir une idée de l'évolution et de l'adaptation des recettes selon les lieux. Il émaille le Traité de recettes simples et populaires.
En 2019, la Tunisie compte 1,7 millions de jeunes, représentant environ 15% de la population. Méthodique et fondamentalement critique, l'auteur décrypte ici le comportement démographique des jeunes Tunisiens, au travers d'un examen approfondi des grandes étapes qui marquent leur vie : l'éducation, la sexualité, l'entrée sur le marché de l'emploi, la migration pour les plus aventureux, la mort prématurée pour les plus malchanceux. Cette étude, appuyée sur des statistiques nationales récentes, est avant tout le fruit de plusieurs années de travail de terrain, la plupart ayant été vécues au plus près des jeunes ruraux, misérables, criminels, étudiants, chefs d'entreprises et pères de famille.
À partir de statistiques nationales récentes et fiables, complétées par un travail de terrain qualitatif approfondi, l'ouvrage fournit des réflexions critiques, parfois émouvantes, sur les dimensions démographiques, historiques, religieuses, sociales, culturelles, économiques, politiques, de la migration dans la Tunisie moderne. Après un état des lieux exhaustif du phénomène, l'auteur examine de plus près certaines figures incontournables de la migration en Tunisie, et notamment le « clandestin », le migrant de transit, le « chibani » ou le « cerveau en exil ». Les effets pervers de la pandémie récente sur la migration sont également abordés ici.
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Voici un éclairage inédit sur ce qui se joue actuellement dans ce pays du Monde de l'Afrique, seul rescapé du "printemps arabe" de 2011. La réussite tunisienne n'est pas le fruit du hasard. Depuis l'indépendance en 1956, les compromis entre deux projets de société "moderniste" et "conservateur" (ou islamsite), qu'ils soient imposés ou négociés, se ressentent comme des sorties de crise qui s'accompagnent de changements des référents identitaires au service de nouvelles légitimités politiques.
La question centrale de cet ouvrage consiste à savoir comment la conquête puis l'occupation de l'Egypte ont pu être menées avec si peu d'hommes et de moyens. Ainsi, dans un style simple et accessible, l'auteur y analyse chronologiquement les questions militaires, financières, fiscales, religieuses et politiques.
Qui sont donc ces Kabyles parlant "arabe", sans doute descendants des fameux Kutuma, mais qui refusent obstinément de se revendiquer de cette ancestralité ? Pourquoi une population montagnarde, enclavée, réputée berbère s'est-elle arabisée, pourquoi son arabe est-il si dissemblable de celui parlé dans le reste du pays ? Que devient la Kabylie orientale après la conquête coloniale ? Pourquoi, plus qu'ailleurs, la résistance à l'occupation française a-t-elle duré aussi longtemps (1839-1871) ?
Né durant la Révolution algérienne, le groupe d'Oujda a été appréhendé par les analystes du système politique algérien comme le centre nodal du pouvoir. Comment s'est-il crée ? Quels ont été ses initiateurs ? Sur quel fond doctrinaire ou idéologique reposait-il et dans quel but ? Pour la première fois, l'un des créateurs et animateur de ce groupe en parle, avec détachement, avec dérision parfois.
Le projet hydraulique tunisien a transformé le paysage physique et social du pays et scellé de nouvelles solidarités inter-régionales. Mais la mobilisation quasi totale des ressources hydrauliques, l'eau bleue, marque la fin d'une époque : ce livre montre comment le changement du paradigme de l'eau est devenu une nécessité urgente et apporte des éléments pour de nouvelles politiques adaptées aux possibilités hydriques réelles. Le cas tunisien est un support pour donner au lecteur une information à caractère universel.
Bien que la Charte des Nations Unies affirme le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat, plusieurs de ses résolutions ont mis en avant l'idée qu'une intervention pouvait s'imposer en cas de crise humanitaire ou de violations des droits humains. Ainsi, la récente guerre en Libye pose de nombreuses questions, auxquelles tentent de répondre des juristes, des représentants d'organisations humanitaires et des spécialistes des relations internationales.
Suite au décès d'un jeune dans les locaux d'une gendarmerie en Kabylie en avril 2001, de violentes émeutes ont lieu pour dénoncer les abus et les injustices commises par la gendarmerie. C'est le printemps noir de Kabylie. L'auteur relate les événements de 2001 et nous plonge au coeur de ces manifestations en étudiant le cas de la coordination d'Aïn-Zaouia, un creuset et un laboratoire de démocratie participative.
Le maltais est souvent perçu comme une langue "pas comme les autres". Son origine évoque, à tort, le phénicien et le punique. Or, aucune langue ne l'a façonné davantage que le parler tunisien dont il a hérité des traits essentiels entre les IXè et XIIIè siècles. On découvre une multitude de correspondances, notamment des expressions de la vie quotidienne, entre maltais et tunisien. La Tunisie fut une terre d'émigration pour des milliers de Maltais aux XIXè et XXè siècles. Ce livre offre un point de vue original : Malte vue de Tunis mille ans plus tard...
Basée sur une enquête de terrain, voici traitée la question de la parenté et son rôle dans le phénomène migratoire au sein d'une communauté de migrants berbères marocains originaires de l'oasis de Figuig et installés en région parisienne. Ce livre montre que la thèse du déclin des liens de solidarités familiale, lignagère, et tribale qui caractérisaient la migration maghrébine ne s'applique pas au cas de la migration des Figuiguiens.
En 2011, le Maghreb, comme le reste du monde arabe, a été l'objet de bouleversements. Les "printemps démocratiques" ont été marqués par des succès politiques, électoraux de partis islamistes. Au Maghreb, le respect du pluralisme politique et du fonctionnement d'un régime de type parlementaire est désormais la norme au sein de la mouvance islamique. Ce dictionnaire présente les organisations, les hommes, les réseaux et les grands thèmes.
Héritiers des Almohades sectaires, les Mérinides, nomades sédentarisés qui leur succédèrent, réussirent à créer une dynastie dominante au Maghrib et à construire un makhzen dont la complexité était le reflet de la société post-almohade. Ils surent le pérenniser alors qu'ils étaient issus de culture différente. C'est ce mélange qui donne aux institutions de cette dynastie toute leur originalité. Exemple préfigurant une assimilation de cultures opposées, les Mérinides fixèrent pour plusieurs siècles l'image du Maroc contemporain.