Établi d'après le manuscrit originel et accompagné d'un appareil critique entièrement renouvelé, le deuxième volume de l'Histoire de ma vie contient les tomes IV à VII. Le Vénitien y relate son arrivée à Paris en 1757 après sa spectaculaire évasion des Plombs, les moyens employés pour faire fortune, ses voyages et ses rencontres à travers la Hollande, l'Allemagne, la Suisse, la Provence, ses retrouvailles avec ses anciennes connaissances en Italie... Casanova contribue à la création de la loterie à l'École militaire parisienne dont il défend le projet en présence de d'Alembert. Il s'entretient avec Haller et Voltaire, se fait passer pour un cabaliste aux pouvoirs surnaturels auprès de la richissime marquise d'Urfé. Le récit de cette période faste ne cesse de dialoguer avec les grands textes littéraires et les idées philosophiques de son siècle. Cette édition comporte plusieurs variantes : un chapitre du manuscrit non transcrit dans les précédentes éditions, des brouillons conservés aux Archives de Prague, ainsi qu'une autre version des chapitres manquant dans le tome VI, publiés dans une traduction allemande en 1825 et retraduits ici en français par Laurent Cantagrel. On trouvera aussi en annexe un texte de Casanova sur Pétrarque, des lettres de sa " fi ancée parisienne " Manon Balletti et de Mme du Rumain, ainsi que plusieurs documents qui permettront d'apprécier la richesse littéraire et culturelle de ce deuxième volume. Il constitue, comme le précédent, l'édition de référence des Mémoires de Casanova.
Pour la première fois chez " Bouquins ", les oeuvres complètes du plus grand des historiens romains, accompagnées de nouvelles traductions.Né en Gaule Narbonnaise, le plus grand des historiens romains a vécu entre la seconde moitié du Ier et le début du IIe siècle. Une période sombre durant laquelle se succèdent à la tête de l'Empire des souverains fous et sanguinaires, comme Tibère, Caligula et Néron, et des empereurs plus respectueux de la morale et du peuple, tels Vespasien, Titus et Domitien.
Historien, Tacite l'est à part entière. Il s'appuie sur des informations vérifiées, évitant les deux écueils principaux qui menacent la relation exacte des faits : la flatterie et la haine du pouvoir. C'est aussi un portraitiste admirable de précision et de vitalité, un moraliste au patriotisme intransigeant qui dénonce les turpitudes des empereurs comme celles de la plèbe, un conteur dont les évocations de la Rome antique restent inégalées.
Tacite s'est mis tardivement à la composition littéraire, vouant d'abord son talent à l'art oratoire. L'oraison funèbre qu'il consacre à son beau-père,
La Vie de Julius Agricola, est un véritable manifeste politique contre le régime. Dans le
Dialogue des orateurs, il traite des problèmes de fond et de forme liés à l'exercice de l'éloquence. Ces premières oeuvres et la suivante,
De la Germanie, ont pour trait commun une analyse riche et documentée de l'histoire de son temps ; les trois livres sont présentés ici dans de nouvelles traductions de Catherine Salles. Suivront
Les Histoires et
Les Annales, sommes fondamentales dans lesquelles transparaissent les deux préoccupations majeures de l'auteur : la dégénérescence du pouvoir impérial et la menace étrangère aux frontières.
Cette édition des oeuvres complètes de Tacite témoigne de la vigueur et de la puissance stylistiques d'un écrivain que Racine et de Gaulle, notamment, considéraient comme un de leurs maîtres.
La vie et l'oeuvre de Germaine de Staël se situent sous le double signe de l'empire du coeur et du pouvoir de la raison, à la jointure de la philosophie des Lumières et du romantisme naissant. Toutes deux convergent vers une passion raisonnée, celle de la liberté. C'est à la conquérir que Mme de Staël a employé une énergie débordante, une intelligence acérée et un immense talent d'expression. Elle n'a cessé de travailler, en faveur des peuples et des individus, à l'avènement de toutes les libertés, publiques et individuelles, notamment celles des femmes. Combat incessant dont elle fut l'une des pionnières en France et dans l'Europe éclairée, au point d'apparaître comme la principale " rivale " de Napoléon. Depuis la publication en 1820 de ses OEuvres complètes, en partie tronquées, ses ouvrages n'ont plus été regroupés dans un ensemble cohérent et accessible au grand public. Publiés entre 1796 et 1817, ils témoignent de l'engagement de leur auteur dans des débats dont les termes demeurent actuels : comment l'homme peut-il trouver les voies du bonheur au sein de la société ? Existet- il un équilibre entre violence et justice, entre expression de la volonté populaire et gouvernement des meilleurs ? Jusqu'où peut conduire une révolution ? La réflexion philosophique et l'analyse de situations concrètes se mêlent ici à un art de la description et du portrait qui laisse transparaître le bouillonnement des sentiments. Ce volume contient : De l'influence des passions sur le bonheur - Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution - Considérations sur la Révolution française - Dix années d'exil.
En rassemblant pour la première fois les oeuvres complètes de Rivarol ainsi que la majeure partie des textes de Chamfort et de Vauvenargues, ce volume permet de redécouvrir le génie littéraire de trois écrivains ayant en commun une parfaite liberté d'esprit alliée à un art consommé de l'insolence. Auteur d'une oeuvre singulière entre toutes, penseur et prosateur d'exception, Rivarol (1753-1801), " le Français par excellence ", selon Voltaire, fut le témoin de la fin d'un monde et le peintre implacable de la politique et de ses moeurs. Du Discours sur l'universalité de la langue française au très ironique Almanach de nos grands hommes, du Traité de la connaissance au Journal politique national et aux Tableaux de la révolution, on trouvera ici ses ouvrages les plus provocateurs, ses canulars, ses pamphlets et ses recueils d'aphorismes comme ses traités philosophiques. Au XVIIIe siècle, deux autres jeunes réfractaires, Vauvenargues (1715-1747) et Chamfort (1741-1794), portèrent l'art de l'insolence à son paroxysme. L'essentiel de leurs oeuvres - discours, poèmes, lettres, dialogues philosophiques -, devenues introuvables, est ici exhumé par Maxence Caron dans une édition qui les situe à leur juste place dans notre histoire littéraire et intellectuelle. Cet ensemble inédit et sans équivalent révèle un autre siècle des Lumières, à rebours de tous les conformismes, illustré par trois auteurs qui combattirent les préjugés de leur époque et incarnèrent, selon la formule de Chantal Delsol, " la grâce de la langue française la plus pure ".
Renan voyait en Lucien de Samosate " la première apparition de cette forme du génie humain dont Voltaire a été la complète incarnation ". Provocateur et démystificateur, cet avocat et intellectuel grec vécut au IIe siècle dans un Empire au sommet de sa puissance dont il sut mieux qu'un autre dépeindre et railler les vices et les vertus. Ses textes empruntent à la comédie et à la satire leur ton enjoué et leur saveur toute particulière. Lucien sait parler de tout et de rien, un peu à la manière de Montaigne. D'une réflexion sur l'art, il passe à un essai sur la manière d'écrire l'histoire, sur la vie en société, les affaires politiques ou l'éducation sportive, au gré d'une inspiration primesautière, fantaisiste et toujours inattendue. Ses écrits offrent le large éventail d'une comédie humaine vive, incisive, parfois grinçante, où l'on côtoie les figures et caractères les plus divers : atrabilaires et misanthropes (Timon), charlatans et faux devins (Pérégrinos, Alexandre), parvenus incultes (Le Bibliomane ignorant), dames de petite vertu (Dialogues des courtisanes) et la riche galerie des maîtres de philosophie dont les actions comme les moeurs démentent la doctrine en croyant faire fi de la nature et de la vérité... En dépit d'une certaine gravité, le rire affleure toujours chez Lucien, qui manifeste un goût immodéré pour le bon sens et la raison face aux folies des hommes et à leurs illusions. Son oeuvre, publiée ici dans son intégralité, nous entraîne dans un extraordinaire périple au coeur de la culture grecque, qui a traversé les siècles sans rien perdre de sa grâce, de sa légèreté, ni de son inépuisable vitalité.