La mémoire de 68 a largement valorisé le mouvement étudiant. Pourtant, 68 constitue également le plus puissant mouvement de grèves ouvrières que la France a connu, et qui ouvre ensuite une phase décennale de contestation dans les usines. C'est cette séquence d'insubordination ouvrière que Xavier Vigna retrace dans une étude historique pionnière qui s'appuie sur des archives inédites.
Avec une préface de Serge Wolikow.
Dans une région pauvre et sauvage, "qui expirait à demi noyée dans l'océan", où l'espace - certes - ne manquait pas, les Cisterciens édifièrent leurs monastères au milieu de solitudes boisées et marécageuses, en veillant cependant à ne pas trop s'écarter des antiques voies romaines.
Quatorze abbayes virent ainsi le jour, entre 1130 et 1273, sur le sol breton. Dans un premier temps, ils s'efforcèrent de respecter les statuts de leur ordre, en assurant leur subsistance par le faire-valoir direct et par le système des granges. Mais, après 1180, on les voit peu à peu s'installer dans une position seigneuriale, consolidant leur patrimoine foncier, et accumulant les rentes, selon un modèle qui n'a plus rien d'évangélique...
Sans doute, pour reprendre l'expression de Georges Duby, les Cisterciens bretons restèrent-ils dans "l'isolement où ils vivaient, fidèles à leur idéal". Mais, pour ceux qui les voyaient utiliser des pratiques usuraires, "ils cessèrent d'incarner la perfection spirituelle". En Bretagne comme ailleurs, le respect "se porta vers d'autres, qui allaient pieds nus dans les faubourgs des villes, vêtus d'un sac et qui ne possédaient rien" : les mendiants.
De la fin du IVe siècle au Ier siècle av. J.-C., le royaume séleucide fut, avec ses concurrents, une des principales puissances du monde hellénistique. Les conquêtes de Séleucos, le fondateur de la dynastie, lui permirent en effet de dominer un territoirre qui, de la mer Égée à l'Asie centrale et de la Babylonie à la mer Caspienne, faisait de lui le principal héritier de l'empire d'Alexandre. C'est par une analyse précise du fonctionnement de l'administration que l'on peut apprécier l'efficacité d'un pouvoir, qui eut à inscrire dans l'espace et la durée l'ambition d'Alexandre.
Pendant longtemps, la relation qui associait la geste révolutionnaire à l'avènement de la bourgeoisie s'est imposée avec la force de l'évidence. D'emblée, les historiens libéraux de la Restauration qualifièrent la Révolution française de « bourgeoise » ; et pendant plus d'un siècle l'évidence demeura indiscutée. À partir des années 1950, cependant, le consensus fut brisé. En ce début de XXIe siècle, est-il encore concevable de qualifier une révolution, une société, un comportement... de « bourgeois(e) ».
Fréquemment ignorée par les contemporains, souvent inaperçue par la recherche, l'histoire de la souffrance sociale concerne à la fois les individus et les groupes. Elle relève de l'expérience douloureuse que les hommes et les femmes peuvent faire du monde social. L'histoire de ceux qui souffrent car ils se battent contre eux-mêmes, leur milieu, leur destinée familiale, la place sociale qui leur est faite est au centre des recherches présentées dans cet ouvrage. Fruit d'un travail collectif, il interroge les seuils de l'acceptable, objets difficilement saisissables, à l'intersection de l'individu et du collectif, du social et du psychisme.
Des travaux consacrés aux applications de l'informatique à l'histoire. La recherche documentaire et l'analyse textuelle ont déjà été profondément modifiées. De nouvelles applications se profilent pour les chercheurs en histoire avec le multimédia, la multiplication des bases de données et leur possible consultation par les réseaux internationaux.
Cette biographie retrace l'ascension d'un petit paysan du Trégor finistérien devenu ministre de l'Agriculture du général de Gaulle en 1944. Authentique paysan, Tanguy Prigent s'affirme comme militant socialiste et comme militant agricole dans les années 1930. C'est en faisant voter à la Libération le statut du fermage que Tanguy Prigent est entré dans l'histoire du XXe siècle.
La sentence est connue : " La Justice des Villages est très mauvaise parce qu'elle est rendue par des gens de peu... " Elle est pourtant fort loin de correspondre à la réalité révélée par les archives et nombre d'" abus " n'étaient que des ajustements nécessaires pour fournir aux populations un service de proximité. L'ensemble du dossier d'accusation de la justice seigneuriale a donc été nuancé par les regards croisés d'historiens des facultés de droit et des lettres.
Quinze ans après le Bicentenaire, les études sur la révolution française ont été profondément renouvelées, dans leurs objets, dans leurs méthodes, dans leurs problématiques. C'est de ce renouveau et donc des interrogations qui en découlent que ce livre rend compte : réseaux de sociabilités, nouveaux équilibres des échanges entre les nations, mutations de la violence, innovations culturelles.
L'ouvrage entend reprendre une interrogation centrale de nos civilisations contemporaines : les rapports entre les hommes et leurs espaces de vie. Il s'agit de partir en quête de ce que la période médiévale a pu élaborer dans ce domaine, avec la disparition des cadres politiques des empires antiques et de leurs héritiers carolingiens. Ce livre constitue en fin de compte une contribution à la genèse des « pays » et des terroirs.
Les succès de la conquête romaine sont associés à la valeur des armées de Rome. Cependant la tradition témoigne de tractations diplomatiques avant, pendant et après les conflits. L'historiographie a longtemps sous-estimé cet autre instrument de la conquête. Cet ouvrage tente de dégager, à partir des pratiques réelles, les grandes étapes menant à l'élaboration des modes de fonctionnement d'une diplomatie proprement romaine.
Lauréat de l'Académie française
Médaille d'argent au titre du Prix François Millepierres 2007
Dans la vallée du Saint-Laurent (Québec), les seigneurs résidants constituaient une minorité parmi les propriétaires de fiefs. Or, la décision de rester sur ses terres représente une implication concrète et entraîne une sociabilité spécifique dans ces communautés rurales. Pour les habitants, la présence de la famille seigneuriale entraînait un rapport d'altérité intrinsèque aux fondements du système seigneurial, marqué par l'inégalité sociale.
La vision convenue du destin américain veut que la nation soit née dans la confrontation avec la Nature et les Indiens. Il s'agit là en fait d'un récit fondateur, d'une construction. L'Ouest apparaît comme un espace de luttes mémorielles comme il avait été une terre de conflits impériaux, sociaux, « raciaux ». La définition d'une nation conquérante, virile, démocratique, fondée sur la reproduction du même et l'exclusion de l'autre, est le résultat de cette histoire.
Petit-fils de Karl Marx, fils d'un communard proudhonien, neveu de Paul et Laura Lafargue, Jean Longuet est mêlé dès son plus jeune âge à la vie de la gauche politique et intellectuelle française comme à celle du socialisme international. Journaliste, avocat, militant, responsable de la politique internationale de la SFIO, il est confronté aux principaux drames du XXe siècle : la guerre, la révolution, les dictatures. À la tête d'un courant qui se veut à la fois pacifiste, patriote et internationaliste pendant la Grande Guerre, homme de l'unité socialiste et de la reconstruction, il est récusé par Lénine et les bolcheviks et ne peut empêcher la scission de Tours (1920).
Ce livre étudie l'émergence d'un système d'enseignement secondaire pour jeunes filles, antérieur aux lois républicaines de 1880. À travers l'étude d'établissements très divers, religieux comme laïcs, se dessine un portrait des jeunes filles au pensionnat ainsi que de leurs « instruiseuses », ces nombreuses femmes qui vivent de l'enseignement. L'analyse des programmes d'études, des manuels d'instruction et des rapports d'inspection met à jour les enjeux de cette éducation visant à faire de bonnes mères et épouses.
Avec une préface de Michelle Perrot.