« Dans une société où nous sommes censés ne penser qu'à ça, qui fait vraiment l'amour ? Pas ces jeunes gens qui restent vierges jusqu'à leur mariage. Pas ces asexuels ou ces non-libidoïstes qui refusent toute référence à la sexualité. Moins encore ces êtres à qui leur religion interdit de nourrir la pensée de la concupiscence. Mais le font-ils davantage, ces célibataires qui rêvent d'accéder au corps de l'autre ? Prennent-ils leur pied, ceux qui voient leur partenaire se refuser à eux ? Jouissent-ils, ces internautes qui virtualisent la rencontre à travers un écran ? Connaissent-ils de grands émois, ceux qui redoutent d'être défaillants et s'empêchent de le vérifier ? J'ai recueilli les témoignages de ceux qui, par choix ou par contrainte, ne font pas l'amour. Je les ai recoupés avec les réflexions des spécialistes de la sexualité. De cette enquête, il résulte que les Occidentaux ne se sentent plus coupables de ne pas le faire. Ces expériences singulières nous invitent alors à méditer sur la place du plaisir dans nos existences, au-delà de la réclame qui en est faite. »
Les témoignages des jeunes filles qui ont traversé l'épreuve de l'anorexie se multiplient depuis près de trente ans. Ils suscitent l'intérêt et l'émoi grandissants du grand public et des milieux médicaux. Cette écrasante proportion de femmes et le silence que les hommes victimes de cette pathologie ont observé jusqu'à ce jour ont fait croire qu'on ne pouvait parler de l'anorexie qu'au féminin. L'enquête que propose Jean-Philippe de Tonnac est sans précédent. C'est en interrogeant son expérience de la faim, celle des anorexiques qu'il a rencontrées, en questionnant des thérapeutes, des sociologues, des historiens de la mode, des spécialistes de la mystique, qu'il a cherché à comprendre ce qu'est l'anorexie et les raisons de la fascination qu'elle exerce. De quoi a faim celui qui dit qu'il a faim d'autre chose ? Quel rêve, quelle nostalgie, quelle souffrance partagent les femmes et les hommes des sociétés occidentales qui se laissent mourir de faim ?
Apostille au livre d'entretiens entre Umberto Eco et Jean-Claude Carrière dont Jean-Philippe de Tonnac avait été l'initiateur obstiné et l'accoucheur inspiré, publié en 2009 sous le titre N'espérez pas vous débarrasser des livres et traduit depuis dans vingt-six langues, Un été chez Umberto Eco nous fait pénétrer dans les coulisses des rencontres, nous livrant à la fois le portrait des protagonistes, la description des lieux, la nature des conversations - bref, tout le « hors champ » de ce que le premier ouvrage ne pouvait révéler, et les perles de conversation qui n'avaient pu y être retenues.
Nous assistons ici à la danse de séduction de l'auteur auprès des deux monstres sacrés pour les convaincre de dialoguer sur les cinq mille ans d'histoire du livre, du papyrus au fichier électronique ; la visite initiatique à Milan où le « Professore » ouvre au profane sa « salle des coffres », collection de livres rares consacrés aux sciences occultes, fausses, farfelues, et aux langues imaginaires ; les premières journées de travail chez Jean-Claude Carrière à Paris ; et enfin cet été à Monte Cerignone, la maison de vacances d'Umberto Eco, où tout crépite et étincelle, du salon des joutes oratoires à la piscine et des promenades aux repas.
Quel est le plus beau livre du monde ? Pourquoi un livre est-il un incunable avant le 31 décembre 1500, un « simple » livre après ? Le collectionneur passionné est-il davantage guidé par la quête ou par la possession ? En quoi la bêtise est-elle fascinante et quelles en sont les différentes formes ? Pourquoi le livre va survivre à toutes les métamorphoses induites par la technique et en quoi est-il, pour l'éternité, un vecteur de liberté ?
Voici quelques-unes des questions qui parcourent cet ouvrage où deux puits de culture et d'esprit rivalisent de gai savoir, d'érudition joyeuse, de plaisirs des sens et de l'esprit. Un vade mecum délicieux par nos temps d'obscurantisme galopant.
DU MASCULIN BLESSÉ AU MASCULIN SACRÉCes dernières années, certains hommes ont entrepris une remise en question radicale des héritages, des modèles et des valeurs que nos sociétés leur demandent d'épouser aveuglément. Ils ont longtemps été prisonniers d'un système qui leur a appris la conquête, l'ambition, le profit, la compétition, la puissance ou encore la performance. Aujourd'hui, ils se découvrent à travers de longs processus évolutifs qui mettent en lumière leur aptitude pour l'introspection, l'intériorité, le silence, le renoncement et la vie spirituelle.
Jean-Philippe de Tonnac est allé à la rencontre de quatorze d'entre eux, acteurs de ces profondes transformations pour leur demander de raconter leur chemin. Ils partagent avec nous les outils, thérapies et initiations qui leur ont permis de soigner le fils mal-aimé, le père déserteur, le compagnon immature, le citoyen distrait, le vivant inconséquent, le Sapiens déconnecté...
Sources d'inspiration, leurs exemples et leur humilité invitent chacun d'entre nous à oeuvrer à la guérison du monde.
Roland Feuillas et Jean-Philippe de Tonnac poursuivent leur dialogue passionnant initié en 2017 avec A la recherche du pain vivant où l'on prenait conscience que le pain, loin de n'être qu'un simple aliment, est en réalité le fondement de nos civilisations. Ce nouvel ouvrage explore cette fois la question primordiale des semences.
Au début des années 2000, Roland Feuillas quitte une carrière de chef d'entreprise pour se tourner vers le pain. Mais pas n'importe quel pain : un pain issu des variétés anciennes et qui en restitue la puissance nutritionnelle. Pour ce faire, il a travaillé à maîtriser toutes les séquences du cycle de la transformation du grain au pain, en ingénieur qu'il est de formation, en artisan dans la famille desquels il s'est inscrit, en artiste des longues fermentations et des cuissons au feu de bois, en paysan qu'il rêve de devenir.
Je suis allé à la rencontre de guérisseuses en France, en Suisse, au Canada. Que faut-il entendre par guérisseuses ? Des femmes qui prennent en charge les maux qui ne trouvent plus aucune écoute, qui prennent indistinctement soin du corps et de l?âme, qui soignent à partir de dons. Vous pouvez les appeler aussi bien énergéticiennes, magnétiseuses, naturopathes, médiums, exorcistes, écothérapeutes, chercheuses en mémoire cellulaire, chamanes. Elles sont pour notre temps celles que les pouvoirs temporels et spirituels ont autrefois empêché d?exercer, persécutés avant de les faire disparaître par le feu. A chacune j?ai demandé de me dire la manière dont elle était devenue guérisseuse, les dons qui entraient dans son travail de guérison, la place qu?elle occupait dans la vie de ses patients. Pour connaître leur art, j?ai reçu de leur part un soin, parfois plusieurs. C?est la notion de "maladie" et de "guérison" qu?interroge en profondeur ce voyage. En écoutant adolescent les garçons parler des filles, en découvrant le peu de place fait aux femmes dans nos sociétés, j?ai souvent eu honte d?être un homme. Aller au devant de ces guérisseuses était pour moi d?abord un chemin en réparation. Parce qu?elles ont su se relever de leurs blessures, ces femmes peuvent venir au secours de leurs semblables. Elles incarnent la puissance du féminin dont nous avons, hommes et femmes, si terriblement peur, une peur qui a justifié qu?on discrédite longtemps leur art né de l?expérience et de l?élan d?apaiser. Elles représentent pour moi l?accès à ce monde que nous avons perdu.
"La musique peut rendre les hommes libres."
Né d'une mère noire jamaïcaine et d'un père blanc d'origine anglaise, Bob Marley (1945-1981) a révélé au monde l'universalité du reggae. Ses chansons - Get Up Stand Up, No Woman No Cry, etc. - en font, aujourd'hui encore, un des symboles de la contestation. Mais il est impossible de comprendre la singularité de cet auteur-compositeur-interprète sans essayer de le replacer non seulement dans l'histoire de la Jamaïque et de la musique noire américaine et caribéenne, mais aussi dans ces terreaux profonds que sont le panafricanisme et l'éthiopianisme. C'est ce à quoi s'attelle cette biographie d'un réfractaire lumineux qui assurait ne jamais prendre de congés "parce que ceux qui s'emploient à rendre le monde encore plus mauvais ne sont jamais en vacances".
"Des mains de femme sur le pain, le corps du Christ". La nuit de son dernier repas, le Christ partage l'azyme pascal, il se fait pain de Vie. Mais qu'était ce pain par lequel les douze ont communié ? Qui l'avait panifié pour lui ? Azyme c'est le mariage de l'eau et de la farine, de l'histoire singulière d'Ahava, qui a pétri le pain du seder, et de l'histoire pluriséculaire judéo-chrétienne. Un récit, doux et grave, qui touche par son évidence et sa délicatesse.
Le remarquable roman de Jean-Philippe de Tonnac sur le sang des femmes.
" La société étale le sang partout sur nos écrans, elle donne l'impression de s'en délecter, quand le sang des femmes, lui, est tabou, lui et tout ce qu'il raconte. "
Sur le chemin d'un homme, il vient parfois une femme qui accepte de partager avec lui ses secrets, une femme qui a elle-même accepté d'accueillir le sang et d'être par lui ensaigné.
En catimini, en cachette, du grec katamênia, " menstruation ". C'est ainsi que les femmes vivent le plus souvent au sein de notre humanité, anonymes, privées de droit, de considération. C'est ainsi qu'elles sont invitées chaque mois à saigner puisque ce sang est répugnant, qu'il les rend folles, infréquentables, c'est bien connu. Que voulez-vous que des sociétés qui ont parié sur le virtuel, le hors-sol, le grand marché, la mort honteuse, qui ont une telle haine de la vie, comprennent encore quelque chose de cette histoire de cycle ?
Puisque les femmes commencent à se libérer de ces carcans où on veut toujours les museler, on dirait que le sang lui aussi veut sortir de sa clandestinité et avec lui tout ce dont il est porteur. Le narrateur est un homme qui " rencontre " le sang, presque malgré lui. A lui, la question ne s'était jamais posée ou bien les femmes qu'il avait rencontrées jusqu'à ce jour ne l'avaient pas invité à partager leurs secrets.
RÉSUMÉ
Une rencontre au musée d'Orsay devant L'Origine du monde. Une conversation sur le scandale que le tableau provoque toujours et ce qu'aurait été ce scandale si le peintre avait peint une femme qui saigne. C'est le début d'un échange entre le narrateur qui croit tenir dans cet échange le préalable à une romance et une femme qui croit tenir en cet homme un candidat à l'ensaignement. C'est le début d'un roman qui suit le parcours d'un homme qui, sur ce malentendu, décide de rejoindre une communauté installée dans le sud de la Crète. Communauté dédiée à la réconciliation des femmes avec leur cycle, avec la vie.
Ces gens ont de curieuses manières de vivre. Ils laissent venir des trous à leur manteau, enseignent dans une école vide, s'accouplent en public, tombent en extase. Leurs façons de mourir ne sont pas moins singulières : l'un se jette dans un volcan, l'autre s'enduit de bouse de vache, un troisième ne s'arrête plus de rire. Presque tous ont des problèmes avec l'argent.
Ces expérimentateurs obstinés, on les appelait dans l'Antiquité chercheurs de sagesse, ou encore philosophes. La modernité a oublié combien ils furent étranges.
Pour rencontrer ces sages perdus, deux écrivains ont choisi de fouiller dans une poussière d'histoires, de propos et d'anecdotes. Ils ont filtré et restauré. Résultat : une face inhabituelle et très surprenante de la philosophie occidentale.
René Daumal est un écrivain aujourd'hui encore méconnu. Contemporain d'André Breton, de Simone Weil, d'Antonin Artaud et de Roger Vailland, il fut l'un des artisans du Grand Jeu avec Roger-Gilbert Lecomte. Ce livre retrace l'itinéraire de cet homme qui tenta toute sa vie des expériences limites, tant dans la littérature que dans sa vie personnelle : ascèse intérieure, corps à corps avec la langue, abus de drogues, apprentissage du sanscrit, étude de la métaphysique indienne, compagnonnage avec Gurdjieff. Son livre principal, Le Mont Analogue, inspira le film d'Alexandre Jodorowsky La Montagne Sacrée. Ce texte se présente à la fois comme la vie mouvementée et ardente d'un jeune homme, double de Rimbaud, qui brûla sa vie à la comprendre, et comme un panorama de la littérature française des années 1920-1940. C'est la première fois qu'une biographie de ce type est consacrée à René Daumal. Jean-Philippe de Tonnac a disposé de sources inédites.
Quand il faut évoquer la mort, nous savons que... nous ne savons rien. Quand il nous faut parler des morts de notre vie - qui vivent encore en nous, habitent notre coeur -, les mots nous manquent. De cette perte, de la mort même, nous préférons ne pas parler. Et pourtant, les absents n'en finissent pas d'être présents. Nous en sommes les gardiens fidèles.À travers les entretiens qu'elles ont accordés à Damien Le Guay et Jean-Philippe de Tonnac, sept personnalités acceptent ici de témoigner. Juliette Binoche, Christian Bobin, Catherine Clément, Philippe Labro, Daniel Mesguich, Edgar Morin et Amélie Nothomb nous livrent avec profondeur et générosité leurs sentiments intimes, leurs croyances ou leur incroyance, leur philosophie de la vie. Au-delà des chagrins, des douleurs, ils disent tous le lien vital qui les relie à leurs morts - les morts de leur vie. L'extraordinaire diversité de ces paroles nous invite au partage pour être plus vivants.
Pour fêter le cinquantième anniversaire des éditions José Corti, Christian Bourgois est heureux d'accueillir dans 10/18 un bilan de cette originale et symbolique aventure qui a marqué la littérature française de ce siècle: de Claude Aveline, Gaston Bachelard, Paul Benichou, Marguerite Bonnet, André Breton, René Char à Georges Fourest, Julie Gracq, Sadegh Hedaya, Gherasim Luca, Benjamin Péret, Georges Poulet, André Spire, sans oublier W. Beckford, Coleridge, M.G. Lewis, Ann Radcliffe, Laurence Sterne et Horace Walpole.