Filtrer
Sylvain Prudhomme
-
Ay, Silvano !
Regarde ces couleurs sur le desert.
Regarde comme c'est beau.
On a le coucher de soleil pour nous.
Tu veux que je te dise mon avis ?
On a eu du bol de naitre dans cette vie.
¿ Que dices de la vida : bonita, no ?
Elle est belle mais elle est courte, il faut la vivre bien.
Suavemente.
Doucement.
Avec art. -
Par les routes
Sylvain Prudhomme, François Morel
- Gallimard Audio
- Écoutez lire
- 26 Décembre 2019
- 9782072884306
«J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie.»
Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles. -
Je sais seulement que cela fut. Que ces deux bouches un jour de printemps s'embrassèrent. Que ces deux corps se prirent. Je sais que Malusci et cette femme s'aimèrent, mot dont je ne peux dire exactement quelle valeur il faut lui donner ici, mais qui dans tous les cas convient, puisque s'aimer cela peut être mille choses, même coucher simplement dans une grange, sans autre transport ni tendresse que la fulgurance d'un désir éphémère, l'éclair d'un plaisir suraigu, dont tout indique que Malusci et cette femme gardèrent longtemps le souvenir. Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui.
-
Décoloniser l'esprit
Ngugi wa Thiong'o, Sylvain Prudhomme
- La fabrique éditions
- 25 Août 2016
- 9782358721516
"
Ce livre est mon adieu à l'anglais
": Ngugi wa Thiong'o, romancier kényan, n'y va pas par quatre chemins, il décide que désormais, il n'écrira plus qu'en kikuyu.
Pour un auteur dont les oeuvres sont largement diffusées dans le monde anglophone, c'est une lourde décision, dont Décoloniser l'esprit, écrit en 1986, explique les raisons. L'origine remonte à une "Conférence des écrivains africains de langue anglaise", organisée en 1962, en Ouganda : elle excluait les auteurs écrivant dans l'une ou l'autre des langues africaines, et le jeune Ngugi se posait alors la question : "Comment a-t-il été possible que nous, écrivains africains, fassions preuve de tant de faiblesse dans la défense de nos propres langues et de tant d'avidité dans la revendication de langues étrangères, à commencer par celles de nos colonisateurs ?"
A travers son parcours personnel de romancier et d'homme de théâtre, Ngugi wa Thiong'o montre que le rôle donné aux littératures orales africaines, la vision de l'Afrique comme un tout et non comme un découpage issu de la colonisation, la référence aux traditions de résistance populaire, tout cela qui passe par la langue est la condition nécessaire pour décoloniser l'esprit.
Ngugi wa Thiong'o est actuellement professeur et directeur de l'International Center for Writing and Translation à l'université de Californie à Irvine. -
La maison de la faim
Dambudzo Marechera, Sika Fakambi, Sylvain Prudhomme
- Editions Zoé
- ECRITS D'AILLEURS
- 6 Octobre 2023
- 9782889072750
Dans une écriture abrasive, voici l'histoire d'un jeune homme des années soixante-dix dans un township de Harare, la capitale du Zimbabwe. « La Maison de la faim » est autant sa propre maison où le moindre quignon de pain a valeur d'or, que le symbole de la pauvreté des banlieues d'Harare, l'appétit de vivre et d'apprendre d'un adolescent en colère qui grandit dans un milieu hostile, raciste et d'une extrême pauvreté.
Critique sociale et exploration de soi, audace verbale fulgurante dans ce texte culte pour la littérature anglophone des années 70. Ce roman est considéré comme le départ d'une nouvelle écriture africaine, incisive et visionnaire. La Maison de la faim a reçu le Guardian Fiction Prize en 1979, Marechera est le premier et seul Africain à avoir remporté ce prix.
Marechera (1952 - 1987), c'est un moment de fulgurance éphémère dans la littérature de langue anglaise. La Maison de la Faim lui a valu d'être lauréat du Guardian Fiction Prize en 1979. Marechera est le premier et le seul Africain à avoir remporté ce prix au cours de ses 33 années d'existence. Etudiant surdoué, il a été exclu des universités pour un comportement jugé peu orthodoxe, il est mort du sida à 35 ans. Pour Doris Lessing, lire l'oeuvre de Marechera, c'est entendre un cri. -
« Maintenant elle savait faire. Ses gestes étaient sûrs, précis. Elle anticipait la sensation du tissu sur ses joues. La caresse un peu rêche de la triple épaisseur. Son odeur de vapeur d'eau. La brûlure délicate de la chaleur autour de son nez, les fois où elle l'enfilait sitôt après l'avoir stérilisé. C'était comme s'habiller le matin. Comme enfiler un soutien-gorge. Elle le faisait machinalement, sans plus y penser. »