Zakhari Mirkin, fils d'un industriel juif de Pétersbourg, décide de rompre avec son milieu d'origine. Le premier volet d'une fresque en 3 volumes, chef-d'oeuvre du " Zola yiddish ", préfacé par Stefan Zweig, enfin disponible au format poche.
Dans les cercles de la bourgeoisie juive de Saint-Pétersbourg, en ces années 1910, on ne parle que du prochain mariage de Zakhari Mirkin, fils d'un riche homme d'affaires, avec la fille de l'avocat Halperine, dont la renommée s'étend à tout l'Empire, attirant aussi bien les puissants que les rebelles opprimés par le régime.
Mais Zakhari ne se reconnaît pas dans ce milieu. Il sait ce qu'il ne veut pas : ressembler à son père, mu par l'amour du luxe et du pouvoir, cachant sa judéité comme il cache sa liaison adultère. Tandis qu'il se rapproche des juifs malheureux, dont il aime la foi, les espoirs et les révoltes, Zakhari découvre qu'il parle et comprend mystérieusement leur langue, le yiddish...
C'est le début d'une quête d'identité à travers les milieux et les destins juifs les plus divers car, écrivait Stefan Zweig, "c'est dans le coeur juif que Schalom Asch entend le mieux battre le coeur du monde ".
Traduit de l'allemand par Alexandre Vialatte
Zakhari Mirkin, fils d'un industriel juif de Pétersbourg, a rompu avec son milieu d'origine. De retour en Russie, il est le témoin déchiré des deux révolutions de 1917. Le troisième et dernier volet d'une fresque en 3 volumes, chef-d'oeuvre du " Zola yiddish ", enfin disponible au format poche. Préface de Rachel Erthel
Zakhari Mirkin, jeune bourgeois déjudaisé, a fui les salons de Pétersbourg pour le " royaume des gueux " : les villes juives de Pologne, où bouillonnent les idéaux du sionisme et de la révolte. Acquis aux idées nouvelles, il ne songe qu'à libérer, avec l'humanité tout entière, les masses juives de l'Empire.
Aux premières heures de la révolution, il découvre la " Babel moderne " qu'est devenue Moscou. La demeure des Halperine, dont il devait épouser la fille, est réquisitionnée par les Gardes rouges, ne laissant aux maîtres des lieux que deux chambres où ils brulent leurs livres et leurs meubles pour se chauffer. Quant à son père, il a été dépossédé de ses biens. Mais que peut encore le révolutionnaire pour l'" ennemi du peuple ", dans l'abîme où sombre la Russie ?
Schalom Asch " ne se contente pas de nous offrir un tableau des événements ; il pénètre profondément dans le domaine de l'âme et nous montre l'importance des conflits intérieurs au sein des bouleversements matériels les plus violents ", a dit de lui Stefan Zweig.
Zakhari Mirkin, fils d'un industriel juif de Pétersbourg, a rompu avec son milieu d'origine. Dans les quartiers populaires de Varsovie, il part à la rencontre de sa judéité - mais aussi de son identité sociale. Le deuxième volet d'une fresque en 3 volumes, chef-d'oeuvre du " Zola yiddish ", enfin disponible au format poche.
Bouleversé par la révélation de sa judéité, Zakhari Mirkin, fils d'un riche homme d'affaires, a quitté Pétersbourg pour se perdre et se trouver dans les masses juives de l'Empire russe.
Adieu le faste bourgeois : Zakhari loge parmi les prolétaires et les petits artisans de Varsovie, qui rêvent d'émancipation, d'assimilation ou de sionisme. Dans ce quartier surpeuplé aux coutumes impénétrables, on se bat pour manger et survivre, dans le dénuement et la solidarité. Mais on y est avide de savoir, et l'on commente les idées nouvelles comme naguère le Talmud. Et, les soirs de shabbat, on entonne en yiddish des chants révolutionnaires.
C'est dans ce bouillonnement social et intellectuel que Zakhari pense avoir trouvé son lieu. Mais s'est-il trouvé lui- même ? N'est-il qu'un " goy parlant yiddish " ? À la veille de la révolution d'Octobre, les manifestations ouvrières du 1er Mai, sous les drapeaux rouges, vont lui montrer la voie de la métamorphose.