Non ce n'est pas la démocratie qui est obscène ! C'est la scène républicaine qu'il faut sauver de l'obscénité, au moment où la politique devient le tout-à-l'ego d'un pays en proie aux tyrannies de l'audimat, de l'émotif et de l'intime.
Un pays frileux et à l'âme vieillissante est-il condamné au culte de la jeunesse ?
La victoire aux élections ?
Oui, tant mieux. Et puis après ?
Préparer un autre avenir, c'est aussi engager les leçons du passé. Régis Debray se prend à rêver. Il vagabonde dans l'histoire - récente et lointaine. Et c'est stimulant, cocasse et lucide.
Revenu du Festival d'Avignon 2005, déçu par des spectacles jugés tonitruants autant qu'indigents, l'auteur lui confronte ses souvenirs du Festival de 1956 avec Jean Vilar, etc. Il s'interroge sur ce qui a changé dans l'art dramatique, mais aussi dans les valeurs collectives et les aspirations. Utilisant la nostalgie comme arme révolutionnaire, il pose le problème des rapports de l'Etat avec l'art.
« Je suis sûr, en abordant cette rive bardée d´écueils, de me brouiller avec la moitié plus un de mes meilleurs amis. Il se trouve simplement qu´un Gentil se sent les coudées plus franches avec un juif d´Israël...»