Dès 1791 Condorcet défend avec fougue « l'instruction en commun des deux sexes » comme mesure démocratique - mais il ne sera pas écouté. Neuf décennies plus tard, les Républicains choisissent la non-mixité lorsqu'ils créent l'enseignement secondaire public des jeunes filles. Malgré la diffusion de la coéducation aux États-Unis et ailleurs, la mixité à la fin du XIXe siècle reste une utopie en France. Il faut attendre 1976 pour que la mixité se généralise à tous les degrés de l'enseignement, sans débat ni polémique. Pourtant, nous savons aujourd'hui, comme l'écrit Geneviève Fraisse, que « la mixité est nécessaire, mais pas suffisante, pour dissoudre les inégalités chroniques ». L'histoire de cette révolution pédagogique, de ses opposants et de ses défenseurs, de ses réussites et de ses échecs, restait largement à écrire. Des historiennes et des sociologues nous convient dans ce volume à des analyses du passé éloigné et du passé proche, et à des comparaisons avec d'autres pays d'Europe où la mixité est au coeur des questionnements. Alors que la remise en cause de la mixité est devenue un débat de société, son histoire et ses enjeux méritent d'être rappelés car ils montrent à quel point le fait de mettre garçons et filles ensemble n'a jamais été une simple question de gestion des sexes. Toute la société est concernée.
Ce livre étudie l'émergence d'un système d'enseignement secondaire pour jeunes filles, antérieur aux lois républicaines de 1880. À travers l'étude d'établissements très divers, religieux comme laïcs, se dessine un portrait des jeunes filles au pensionnat ainsi que de leurs « instruiseuses », ces nombreuses femmes qui vivent de l'enseignement. L'analyse des programmes d'études, des manuels d'instruction et des rapports d'inspection met à jour les enjeux de cette éducation visant à faire de bonnes mères et épouses.
Avec une préface de Michelle Perrot.
Cet ouvrage rassemble des analyses historiques et des approches sociologiques comparatives qui actualisent les données chiffrées sexuées concernant la place des femmes dans les différentes disciplines académiques, mais aussi dans les différents corps des universités, y compris administratifs. Sur un versant plus prospectif, il identifie des obstacles persistants aux carrières féminines, tout en prenant en compte les différents programmes mis en place en faveur de l'égalité pour évaluer leur efficacité.
En 1967, les sciences de l'éducation acquièrent le statut de discipline universitaire. Ce volume retrace l'histoire de ce mouvement encore mal connu et invite à découvrir les conditions intellectuelles, politiques et institutionnelles qui ont permis l'éclosion d'une recherche en éducation dans ces années critiques de l'après-guerre.