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Littérature
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C'est la vie d'un homme né en 1895 dans une famille juive de Russie. Un homme qui part : à Odessa juste après la révolution de 1905, en France quand éclate la Première Guerre mondiale. C'est là qu'il fonde sa famille, connaît l'Occupation et meurt. C'est aussi une voix, rugueuse, autoritaire, une voix reconstituée par le fils de cet homme. Pierre Pachet écrit magistralement, d'un style sec et sans emphase, ce que Simcha, son père, s'est obstiné à taire.
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Un écrivain aux aguets ; oeuvres choisies
Pierre Pachet
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 22 Janvier 2020
- 9782720216701
"Depuis Autobiographie de mon père, j'étais fasciné par ses livres, par cette voix sourde et obstinée, par cette façon de regarder sans ciller tout ce qui compose une expérience humaine. Toute son oeuvre est un exercice d'intranquillité et de vigilance."
Emmanuel Carrère (extrait de la préface)
Ce volume contient :
Autobiographie de mon père
Le Grand âge
Bêtise de l'intelligence
Conversations à Jassy
L'oeuvre des jours
Adieu
L'Amour dans le temps
Devant ma mère
Sans amour
Préface d'Emmanuel Carrère
Postface de Martin Rueff
Notices d'introduction de Yaël Pachet
Écrivain, essayiste, traducteur et critique littéraire, Pierre Pachet (1937-2016) s'est intéressé aussi bien au sommeil, à la littérature de l'Est, de Kafka à Soljenitsyne, qu'à l'Histoire et à la politique. Mais au-delà d'un apparent éclectisme, il a surtout laissé une oeuvre littéraire de premier plan. Le choix proposé dans ce volume, orienté vers l'écriture de l'intime, à l'écoute de personnes aimées et proches mais aussi des laissés pour compte de la vie moderne, permet de mieux saisir l'individu Pierre Pachet : un grand écrivain contemporain aux aguets, sensible au « devoir que l'on a d'être celui que l'on est ». -
Loin de Paris rassemble 50 chroniques brèves parues dans La Quinzaine littéraire, entre janvier 2001 et septembre 2005. Une fois par mois, il s'agissait d'illustrer les pages du journal d'une vignette écrite évoquant un voyage, un séjour, une visite ou une rencontre. Ce que Paris exclut - la nature, la province, les villes et les villages, les animaux, les nuages - vient là au premier plan, mais intimement nourri de lectures et de souvenirs, et détaillé par une curiosité avide, sensible à ce qui se passe, à l'humour des choses dépaysantes, à la diversité disjointe des modes de vie et des façons d'habiter la terre. En filigrane se dessine un mouvement autobiographique plus grave. Atteint par le deuil, un homme réagit par instinct, par goût de vivre, en allant regarder les choses et les gens. Ce qu'il voit, ce qu'il montre, les mots qu'il trouve pour le faire, ne le distraient pas du chagrin. Le chagrin y trouve à s'employer, il se creuse en se donnant à la diversité sensible de ce qu'il rencontre.
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Les dames âgées ne sont pas nées telles. Elles furent des jeunes filles, qui attiraient le regard des hommes et le regard en général. Pour les regarder comme elles le méritent, je dois opérer une conversion de mon regard : le forcer à cesser de se tourner vers ces jeunesses attirantes, pleines de vie et de charme, dont le sourire heureux, conquérant, ravageur, s'atténuera puis s'effacera avec l'âge, sans qu'elles perdent pour autant leur beauté ou leur attrait... À travers des personnages de femmes qu'il a connues, Pierre Pachet s'interroge sur le renoncement à l'amour, sur le choix de la solitude, quand viennent l'âge, la mort ou l'abandon d'un compagnon. Sur le mystérieux - pour lui - désir de paix des femmes. Irène, Léa, Mme Salzberg, Mania, Mizou... Leurs destins ont été liés. En essayant de les reconstituer, l'auteur fait aussi renaître des époques : les années 30, l'Occupation, le frémissement de la fin des années 50, et un milieu, constitué d'émigrés russes, de Juifs hésitant entre diverses appartenances.
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Le voyageur d'Occident (Pologne, octobre 1980)
Pierre Pachet
- Gallimard (réédition numérique FeniXX)
- 18 Septembre 2020
- 9782072146015
En octobre 1980, un an avant la proclamation de l'état de guerre, l'auteur fait un séjour en Pologne, passant par Varsovie, Wroclaw, Cracovie, Auschwitz, rencontrant tout au long de son parcours des universitaires, des syndicalistes de Solidarité, des membres du Parti. Très vite, son journal se révèle d'un réalisme à la fois minutieux et poignant, dans la mesure où Pierre Pachet s'y engage en tant qu'individu, découvrant les épreuves d'un régime de privations. S'il demeure constamment attentif aux grands problèmes politiques, sociaux et spirituels écrasant le pays, c'est par l'intermédiaire d'un simple corps humain, soumis à mille oppressions humiliantes. Exemples : les toilettes d'un grand aéroport, une salle de bains d'hôtel, un repas dans un restaurant, la résignation d'une foule dans l'atmosphère étouffée des villes, tout cela prend sous sa plume autant de gravité douloureuse, que certains entretiens politiques et culturels avec tel professeur, tel journaliste, tel activiste. Son témoignage ajoute ainsi un sens vécu concret à l'expérience. Le lecteur connaîtra désormais, d'une manière extraordinairement vivante, l'odeur, le grain, la couleur, la température d'un certain désespoir corporel, subi jour après jour par tout un peuple.
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Un à un
Pierre Pachet
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- La couleur des idées
- 4 Décembre 2015
- 9782021261615
Henri Michaux raconte comment, au cours d'une de ses aventures dans le dessin et la peinture, lui venaient, sur la page, des signes étranges, étrangement familiers, sortant tous du type homme. Dans des centaines de pages, un à un, comme énuméré, l'homme m'arrive, l'homme inoubliable (Émergences Résurgences). C'est cet homme surgissant un à un qui est considéré ici, à travers les oeuvres des écrivains contemporains soucieux de décrire l'individu moderne dans sa singularité, dans son isolement, dans ses efforts pour se détacher et pour aller vers le grand jour : Michaux lui-même d'abord, chez qui l'individu est réduit à sa minceur essentielle sous le choc des drogues, ou face à la peinture qui lui apprend qui il est ; le romancier et enquêteur anglo-indien V.S. Naipaul, dont les héros, dans un monde divisé et confus, cherchent la voie de leur émancipation à l'égard des rites archaïques et des illusions modernes ; Salman Rushdie qui, à travers le libre jeu de l'imagination créatrice de formes et de récits, montre l'individu se créant lui-même à partir d'éléments empruntés à ses divers héritages. Ces études portent sur des écrivains qui sont, pour Pierre Pachet, des modèles ou des interlocuteurs plutôt que des objets d'étude. Car la littérature, dans cet essai souvent très personnel, engage à des questions auxquelles il n'y a que des réponses singulières : sur le destin et le sens de l'individualisme moderne, sur l'importance de la perception et de la description du réel, sur la voie française (l'indépendance, selon Frantz Fanon) ou anglaise (le self-government, selon Octave Mannoni) que peut prendre le mouvement de décolonisation des peuples et des individus.
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Le premier venu ; Baudelaire, solitude et complot
Pierre Pachet
- Denoël
- Médiations
- 25 Avril 2012
- 9782207100950
Charles Baudelaire n'est pas seulement l'auteur des Fleurs du mal. Il est aussi celui qui a compris, notamment dans Fusées et dans Mon coeur mis à nu, la profonde métamorphose des sociétés modernes. Au cours du Second Empire, l'ordre ancien achève de disparaître : ni les individus ni les valeurs n'ont plus de place définitive. C'est désormais le règne du premier venu, qui s'incarne dans différents personnages baudelairiens - le promeneur, le dandy, le tyran, la victime, le bourreau, l'artiste... Ce monde qui se démocratise est agité, à l'instar du coeur humain, de mouvements confus où chacun peut se retrouver soudain élu ou exclu, couronné ou sacrifié au terme d'un suspens qui se cristallise dans des situations-limites, telles que l'exécution capitale, le suicide, le complot ou simplement la solitude...
Dans cet essai aujourd'hui réédité dans une nouvelle version revue et augmentée, Pierre Pachet nous restitue la pensée paradoxale et fulgurante d'un Baudelaire encore méconnu.