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Mon Petit Editeur
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On observe une tendance inexorable de l'humanité vers l'abstraction. C'est le cas en politique, avec les concepts de nation, de citoyenneté qui sont des fictions. C'est le cas en philosophie avec la théorie des Idées qui auraient une « existence » propre, quasi-matérielle, en dehors de nos cerveaux. C'est aussi le cas dans le domaine des sciences hermétiques, avec le thème de la survie des âmes. En astronomie par ailleurs, les scientifiques ont relevé que l'univers qui, jusque-là, avait toujours semblé se déployer, pouvait désormais bien être sur le point d'entamer le mouvement inverse, celui d'un retour à l'unité primordiale. Alors, si le concret doit s'effacer au profit de l'abstrait, c'est certes la fin des frontières, des clans, des appartenances. C'est aussi la caducité des individualités et des combats personnels pour exister, pour s'imposer face à l'altérité, dès lors qu'il ne reste plus, en définitive, qu'une sorte de fusion avec l'absolu, en-dehors de toute contingence du quotidien. Être Homme, c'est donc d'abord cesser d'exister en tant qu'individu, avec ses velléités, ses inconstances, ses basses inclinations, pour toucher à une vérité dont le monde que nous connaissons ne serait qu'un reflet transitoire. Pierre Pimpie montre l'unité de vue des penseurs depuis toujours sur cet état de fait, afin de nourrir une réflexion du lecteur sur la vocation qu'il doit donner à sa vie, et le sens qu'il doit conférer aux mouvements du monde, qu'il s'agisse d'évènements artistiques, géopolitiques ou d'une autre nature. En intégrant Platon, Nietzsche ou la politique étrangère américaine des dernières années à une même problématique, une même dynamique, il s'agit de tout raccorder à un cheminement commun, s'orientant vers un avenir prémédité. L'auteur ne plaide donc pas pour une idée nouvelle, mais défend l'intuition d'un combat commun de l'humanité, subordonnant la vanité de nos ambitions isolées. Cet essai doit alors permettre de surmonter les oppositions apparentes, par exemple entre droite et gauche, nature et culture, romantisme et classicisme, pour entrevoir le moteur de l'évolution humaine et de son dépassement.
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Tahiti à Paris retrace la vie d'un quadragénaire qui s'interroge sur le sens de sa vie et entend la magnifier. D'un caractère réfractaire et divergent, il refuse le confort et la facilité, se dispose à toutes les expériences, veut se plonger dans un roman qu'il écrirait lui-même, choisissant les protagonistes parmi ses proches, leur conférant un rôle coupé à la serpe bien malgré eux. Se faisant, il s'expose non seulement à des découvertes certes jouissives mais aussi à de graves déconvenues : l'existence romanesque faite de complots, d'amours et d'ambitions n'est pas consentie à tout un chacun. Le goût du tragique mal assouvi peut rapidement dévier vers des effets pathétiques, voire risibles, mêlant sarcasmes et maladresses. Du reste, on aura beau passer par toutes les tocades, des plus sérieuses comme une formation académique aux plus incongrues comme le voyage aux Indes, en se faufilant parmi les plus aléatoires comme les expériences ésotériques, il n'en demeure pas moins qu'on n'arrache pas un destin aux forceps. Ne reste t-il alors que l'humilité et l'autodérision pour se satisfaire d'un bonheur commun et tranquille ?