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Pierre Macherey
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De Canguilhem à Foucault ; la force des normes
Pierre Macherey
- La fabrique éditions
- 5 Septembre 2015
- 9782358721158
Qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce qui a passé de Canguilhem à Foucault? La mise à jour d'une question dont ils ont été les premiers à reconnaître l'urgence : le rôle des normes dans la nature et dans la société.
Les normes ne sont pas des lois, des règles d'obligation qui supposent une contrainte extérieure pour être obéies. Elles interviennent à même les comportements, qu'elles orientent de l'intérieur. D'où viennent ces normes? D'où tirent-elles leur force ? De la vie, explique Canguilhem. De quelque chose qui, pour Foucault, pourrait s'appeler l'histoire. Comment la vie et l'histoire en sont-elles venues à conjoindre en pratique leurs actions respectives? Telle est la question autour de laquelle ont tourné ces deux auteurs-clés de la seconde moitié du XXe siècle, qui ont été constamment en dialogue.
Cinq études, composées entre 1963 et 1993, apportent un témoignage sur la façon dont Canguilhem et Foucault ont fait évoluer cette thématique des normes -une innovation dont l'importance est aujourd'hui universellement reconnue. -
Philosopher avec la littérature : Exercices de philosophie littéraire
Pierre Macherey
- Hermann
- 12 Avril 2012
- 9782705671082
« Philosopher avec la littérature, formule qui représente le mieux l'esprit de ma démarche actuelle, ce n'est surtout pas philosopher sur la littérature, en cherchant à plaquer sur elle des catégories préfabriquées qui en dénaturent le libre jeu en le canalisant, en en rabotant les aspérités à coups d'abstractions convenues en vue de le ramener dans l'ordre du bien connu. Ce n'est pas non plus chercher les bribes de philosophie susceptibles d'être extraites des oeuvres de littérature où elles subsisteraient au titre d'éléments rapportés. Mais c'est faire ce que j'avais proposé d'appeler, et je maintiens cette proposition, des exercices de philosophie littéraire : c'est-à-dire, sans prétendre élucider leur sens final, car de sens final, justement, elles n'en ont pas, aborder la lecture d'oeuvres dites, en partie par convention, de littérature en essayant de dégager de cette lecture une incitation à faire de la philosophie autrement, d'une manière qui ne se substitue pas à celle que pratiquent ordinairement les philosophes, qui sont eux-mêmes des écrivains d'un type singulier, mais qui l'accompagne, sans la compléter, en lui offrant de nouvelles orientations, de nouvelles manières de poser les problèmes traditionnels de la philosophie, à défaut de pouvoir en esquisser les solutions, pour autant que les problèmes soulevés par la philosophie soient destinés à être résolus. » Cette réédition de l'essai de Pierre Macherey, paru en 1990 sous le titre À quoi pense la littérature ?, est l'occasion pour son auteur d'une mise au point.
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Pour une théorie de la production littéraire
Pierre Macherey
- ENS Éditions
- Bibliothèque idéale des sciences sociale
- 16 Mai 2014
- 9782847885903
« Quelles sont les conditions qui font que certains discours fonctionnent comme discours littéraires ? ». Telle était la question, destinée à remplacer le sempiternel « Qu'est-ce que la littérature ? », qui était annoncée dans l'édition originale de Pour une théorie de la production littéraire (Maspero, 1966). Pour poser adéquatement cette question fondamentale et y répondre, Pierre Macherey, alors élève de Louis Althusser, réfléchissait en philosophe à la littérature et proposait l'une des réflexions les plus originales des années 1960 sur les rapports entre le littéraire et le social. Pour une théorie de la production littéraire, qui a pourtant marqué toute une génération de théoriciens dans le monde anglo-saxon, n'avait jamais été réédité en français. Cette lacune est désormais comblée grâce à une édition revue et enrichie d'une préface de Terry Eagleton et d'une postface inédite de Pierre Macherey.
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Hegel ou Spinoza, et non Hegel et Spinoza : la question n'est pas ici de procéder à la comparaison entre des auteurs et des systèmes mais de procéder à leur confrontation. À travers la différence de doctrines irréductibles apparaît alors la réalité d'une lutte qui les apparente conflictuellement.
Hegel ou Spinoza, et non Hegel et Spinoza : la question n'est pas ici de procéder à la comparaison entre des auteurs et des systèmes, enfermés une fois pour toutes dans les limites de leur sens, qu'on pourrait tout au plus identifier et exhiber dans un commentaire purement théorique. Ce qui vient au premier plan, c'est leur active confrontation, celle de doctrines irréductibles. Entre Hegel et Spinoza quelque chose se passe, et c'est la connaissance de cet événement qui peut nous faire avancer dans la connaissance de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire dans la connaissance de ce que c'est pour la philosophie que d'avoir une histoire. Hegel a lu Spinoza, et il ne l'a pas compris. Ce fait bien connu présente quelques particularités étonnantes. D'abord l'étrange fascination que Hegel éprouve à l'égard de Spinoza, dont il fait son principal interlocuteur philosophique. Surtout il y a ceci : en dépit de la méprise en quelque sorte systématique commise par Hegel sur la lettre du spinozisme, il y a une reconnaissance paradoxale de la position singulière que celui-ci occupe, à laquelle Hegel oppose une constante dénégation. Tout se passe comme si Hegel avait vu dans Spinoza la limite de son propre système. De ce point de vue, les perspectives traditionnelles se renversent : Hegel lecteur de Spinoza, c'est aussi et surtout Spinoza lecteur de Hegel. On dit souvent, pour expliquer ou excuser les erreurs de lecture de Hegel, qu'il a mieux compris Spinoza que celui-ci ne s'était compris lui-même et qu'il a lu dans son texte au-delà de ce qui y était écrit. Et si c'était Spinoza qui déjà avait mieux compris Hegel ? -
À quoi pense la littérature ?
Pierre Macherey
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Pratiques théoriques
- 25 Septembre 2015
- 9782130666059
Indépendamment des agréments qu'elle procure à ses lecteurs, la littérature dispense-t-elle des enseignements philosophiques ? En s'appuyant sur l'analyse d'oeuvres empruntées au domaine et à l'âge de la littérature, signées des noms de Sade, de Mme de Staël, de Sand, de Hugo, de Flaubert, de Bataille, de Roussel, de Céline et de Queneau, le présent livre répond positivement à cette interrogation. Car la littérature est aussi un opérateur spéculatif, une véritable machine à penser, dont le fonctionnement répond à des enjeux qui ne sont pas seulement esthétiques. À côté de l'idée, déjà largement accréditée, d'une philosophie scientifique, il faut faire place à celle d'une philosophie littéraire, dont le style produit, à sa manière, des effets de vérité.
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études de philosophie "française" ; de Sieyes à Barni
Pierre Macherey
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107802
La philosophie française, sans guillemets, ça n'existe pas. Le présent ouvrage tente d'élucider les conditions dans lesquelles, dans la période post-révolutionnaire, l'investigation philosophique, directement investie dans les transformations de la société, a revêtu les formes singulières qui ont conduit à l'identifier comme « française ». Ce phénomène complexe est examiné à partir d'exemples empruntés aux principaux courants de pensée qui, de la Première République (Sieyès) à la Troisième (Barni), ont alimenté le débat d'idées au cours du xixe siècle, à savoir le conservatisme (Bonald, Maistre, Chateaubriand), le rationalisme (les Idéologues, Cousin, Renan) et le socialisme (l'école saint-simonienne, Proudhon). Mais en réfléchissant à la constitution de ces trois idéologies, on en vient à interroger la constitution du concept même d'« idéologie ». Et ce qui se découvre ainsi, c'est notre histoire, celle dont nous sommes d'autant plus tributaires que nous l'ignorons.
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Avec Spinoza
Pierre Macherey
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Philosophie d'aujourd'hui
- 26 Novembre 2015
- 9782130668817
Plus qu'aucune autre, liée à un moment, enfoncée dans un lieu et un temps - la Hollande de la seconde moitié du XVIIe siècle -, la philosophie de Spinoza reste plus que jamais moderne. Spinoza doit donc être lu au présent, comme un philosophe qui se comprend et agit ici et aujourd'hui, tant il permet de reformuler des problèmes que nous nous posons. C'est ce que montre le réexamen de quelques points de doctrine, des paradoxes de la connaissance immédiate, à la question de la fin de l'histoire, en passant par la signification éthique du De Deo. Aussi bien la pensée de Spinoza ne s'est-elle jamais offerte qu'à travers des rapports historiques biaisés, qui en ont livré autant d'esquisses effacées aussitôt que tracées, dont le répertoire reste ouvert. Les figures ici évoquées, de son effet sur la pensée classique (Hobbes, Pascal, Louis Meyer, Condillac) et sur la pensée moderne, de Hegel à Heidegger, en passant par Freud et Russell, d'Adorno à Negri en passant par Deleuze et Foucault, suggèrent cette superposition de traits qui, sans accéder à la netteté idéale d'un dessin définitif, témoigne de la dynamique historique que la philosophie spinoziste porte en elle. Faire de la philosophie avec Spinoza, c'est habiter cette pensée inquiète d'elle-même. C'est donc, à la fois, participer en quelque sorte à l'éternité de cette philosophie-monde et actualiser sa puissance d'énonciation, en la rendant effective et présente.
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Comte : la philosophie et les sciences
Pierre Macherey
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Philosophies
- 17 Décembre 2015
- 9782130664383
Auguste Comte est le fondateur du positivisme : aujourd'hui, on retourne ce terme contre sa philosophie pour la discréditer. Mais qu'est-ce que le positivisme ? Dans la forme originale que Comte a voulu lui donner, c'est d'abord un effort pour unir les sciences et la politique par l'intermédiaire de la philosophie, tout à l'opposé d'un scientisme et d'un pragmatisme. La pensée de Comte a joué un rôle essentiel dans l'élaboration de l'idéologie républicaine au XIXe siècle, et non seulement en France : elle a en particulier inspiré le discours pédagogique qui est l'un de ses supports essentiels. Cette pensée et la conjoncture historique à laquelle elle a adhéré sont-elles aujourd'hui révolues ? La relecture d'un texte fondamental, les Préliminaires généraux du cours de philosophie positive, devrait permettre de répondre à cette question.
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Histoires de dinosaure
Pierre Macherey
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Pratiques théoriques
- 9 Octobre 2015
- 9782130685715
Histoires de Dinosaure : ce titre évoque les chroniques données en 1992 à la revue Futur Antérieur, pivot du présent ouvrage. Mariant l'érudition et l'ironie, dans l'esprit des considérations intempestives, elles s'efforçaient de prouver qu'on peut encore penser librement à propos des discours réactifs, et probablement éphémères, du retour au sujet, à la raison et à la sagesse, c'est-à-dire à l'ordre, que promeut désormais l'empire de la communication. Mais, à condition de disposer d'un certain recul : celui que procure l'expérience de celui qui a traversé quelques ruptures, et su les mettre à profit pour enrichir cette opération sur soi, cette pratique, au sens fort du terme, que constitue la philosophie. Althussérien de la première heure et critique précoce du structuralisme, maoïste de pensée mais non d'organisation, spinoziste à l'écart des querelles d'exégèse, professeur sans chaire mais non sans disciples au long des années d'enthousiasme et de désenchantement envers le primat de la politique dans la théorie, théoricien des philosophies littéraires, Pierre Macherey a su trouver la distance à soi qui permet la critique et l'autocritique, mais bannit le ressentiment. Il n'a cessé d'approfondir les deux questions, corrélatives l'une de l'autre, des conditions institutionnelles de la pratique philosophique et de la matérialité propre à la pensée, dès lors qu'elle ne se réduit pas au savoir dont, pourtant, elle dépend toujours. Douze études composées entre 1965 et 1997 sont ainsi éditées ou rééditées et mises en perspective, par la délimitation de leurs présupposés et la réactivation de leurs intentions, au moyen d'un commentaire continu à la fois conceptuel et personnel, de façon à faire saisir, autant que possible, l'articulation du temps de la philosophie et du temps de l'histoire contemporaine.
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Querelles cartesiennes
Pierre Macherey
- Presses Universitaires du Septentrion
- 15 Mars 2019
- 9782757427637
L'histoire de la pensée occidentale est jalonnée de grandes « querelles », comme celle des universaux ou celle des anciens et des modernes. C'est à travers de tels débats, comme ceux qui, durant la seconde moitié du xxe siècle, ont opposé en France Gueroult et Alquié ou Foucault et Derrida, que, à notre époque, elle reste vivante. En prenant en considération certains aspects surprenants de sa réception, on mesure à quel point une doctrine comme celle de Descartes, qu'aucune entreprise académique n'est parvenue à momifier, appelle des engagements de pensée pratiqués au présent, et répugne à une appréhension objective ou prétendue telle, qui, en la considérant à distance, la relèguerait dans un passé révolu. L'oeuvre de Descartes reste pour nous encore en grande part une énigme, et ainsi elle constitue une invitation ou une provocation à penser, en nous tenant à l'écart des idées touts faites : c'est par là, et non par les certitudes acquises dont elle serait porteuse, qu'elle se révèle incontournable pour qui s'intéresse à la philosophie.
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Situations, dérives, détournements
Francois Coadou, Pierre Macherey, Patrick Marcolin
- Art Book Magazine
- Perspectives inactuelles
- 2 Février 2017
- 9782821600881
Apparue dans le contexte des années 50 et 60, l'oeuvre de Debord s'est efforcée d'achever le projet à la fois artistique, éthique et politique porté par le dadaïsme et le surréalisme dans la première moitié du XXe siècle : jusqu'à affirmer la nécessité pour l'art de se supprimer en tant que tel, pour mieux se réaliser dans la vie et comme vie. Les différents articles qui composent ce recueil entendent revenir sur quelques-unes des principales expériences, ou quelques-uns des principaux concepts mis en jeu pour cela : situations, dérives, détournements. On les examinera dans leur systématicité, leur complexité voire leur ambiguïté ; on s'interrogera sur leur devenir, après le reflux y compris des mouvements révolutionnaires dans les années 70, ainsi que sur celui du programme de dépassement de l'art dont ils procédèrent. Comme autant de manières d'en questionner l'intérêt aujourd'hui encore, pour penser et agir un projet émancipateur.
Qu'est-ce qu'être contemporain ? Être déphasé par rapport au donné du présent ; savoir qu'il est construit, autrement dit déconstructible et reconstructible : se le réapproprier en tant qu'il est Histoire. Au croisement de l'art et du politique, la collection « Perspectives inactuelles » propose par des reprises historiques et philosophiques précises d'y contribuer.