Refonder la question de l'inscription du religieux dans l'espace politique, d'en éprouver les héritages complexes et de proposer, à l'aube de nouvelles tensions, quelques repères fondamentaux, tel est l'objectif principal de cet ouvrage. Ainsi, d'où provient l'idée de « séparation » entre les deux ordres et comment en faire apparaître les limites tant politiques que religieuses ? Comment penser la crise actuelle de la « souveraineté » politique (État, droit libéral) sinon en relevant à même le concept de modernité le transfert inapproprié de significations et d'opérations liées aux monothéismes ? En réciproque, comment une réflexion renouvelée sur l'idée de la « Loi religieuse » permet-elle d'envisager la vocation de l'État et de la démocratie ? Enfin, quelles relations et quelles fontières dessiner de manière acceptable entre l'autorité politique et l'autorité religieuse ?
Les inquiétudes qui pèsent sur le destin européen et mondial du christianisme ont franchi le seuil de la dramatique : crise mordante de la foi, déficit culturel brutal de sa mémoire bimillénaire, déritualisation globale, dénaturation du sacerdoce, effets-retard d'un anti-intellectualisme exacerbé.L'auteur les décline lucidement, tout en relevant leur corrélation avec la marche vacillante des sociétés contemporaines : crise anthropologique inédite, emprise numérique, montée en puissance des oligarchies, communautarisation des comportements, hégémonies politico-religieuses. Les signes de l'alerte étaient depuis longtemps nombreux et convergents. Ils se manifestent aujourd'hui selon leur caractère aggravant, irréductible aux préoccupations qui avaient jusque-là traversé la grande histoire de l'Église et des peuples.En finir avec la rhétorique des consolations autant qu'avec les marchands du pire, dénoncer les effets du Malin en embuscade pour aiguillonner une espérance qui ne diffère pas : l'impératif est proportionné à l'exercice de discernement qu'impose, en plusieurs régions du globe, un contexte de dernière chance. À l'écart des réponses précipitées, alors qu'il est rivé entre périls et résistances, l'avenir du catholicisme se jouera non pas dans l'affichage candide d'une « proposition », mais dans l'énergie évangélique de l'« invitation ». Sur cette voie seule, une renaissance spirituelle est pensable au sein d'une humanité qui attend, au milieu des troubles, une révélation.
Le Père Philippe Capelle-Dumont, philosophe et théologien, professeur des universités, doyen honoraire de la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, chercheur associé à l'université de Paris-Sorbonne, président honoraire de la Conférence mondiale des facultés de philosophie des universités catholiques, ancien vicaire épiscopal, est président d'honneur de l'Académie catholique de France. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages dont certains sont traduits en plusieurs langues, il a reçu le Grand Prix du cardinal Grente de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.
Avec ce nouveau tome de
Finitude et mystère, Philippe Capelle-Dumont achève sa trilogie consacrée au statut de la relation entre la " philosophie " et la " théologie ", et publiée parallèlement à l'anthologie
Philosophie et théologie (5 vol.
Avec ce second volet de
Finitude et mystère, et après la publication de
Philosophie et théologie. Anthologie (Paris, Éd. du Cerf, 5 vol., 2009-2011), Philippe Capelle-Dumont prolonge sa réflexion sur l'histoire et le statut contemporain de l
La modernité a pu proclamer la mort de Dieu, mais il n'y aurait pas de philosophie contemporaine sans les apports juifs et chrétiens. Sur un siècle d'histoire de la pensée, cette somme sans précédent révèle l'inconscient refoulé de l'Occident.
La relation entre les deux traditions du judaïsme et du christianisme a fait l'objet, depuis le début du xxe siècle, d'approches philosophiques fondamentales que le présent ouvrage s'efforce de réunir et de ressaisir. De Rosenzweig à Levinas, de Bergson à Maritain, de Péguy à Sartre et de Simone Weil à Ricoeur, c'est une constellation théorique singulièrement contrastée qui s'y manifeste, mettant en lumière une histoire philosophique inspiratrice de notre espace religieux et politique. Il ne s'agit cependant pas ici de rejouer philosophiquement les antagonismes historiques. Les textes rassemblés dans ce volume posent en effet de manière irréductible la question : qui est l'autre ? À quels types d'altérations et de complémentarités la pensée est-elle ici confrontée ? Il ne saurait donc être question d'autre chose que de trouver une orientation et une signification là où les déterminations historiques ont parfois recouvert ce qu'il est permis d'appeler l'exception judéo-chrétienne.
Pour Claudel, Montherlant, Aragon et Colette, Marie Noël est le plus grand poète français de leur époque. Pour la critique littéraire contemporaine, elle est une poétesse au lyrisme très convenu et naïf, que les poètes de la seconde partie du XXe siècle auraient balayée. Pour les lecteurs, elle reste « la Fauvette d'Auxerre », dont la poésie fait penser à des comptines et des chansons médiévales, « la Bonne Dame d'Auxerre ». Pour elle-même, Marie Noël conçut son travail poétique comme une possibilité de guérison et de salut qui peu à peu pourrait la conduire au plus près de Dieu, au risque de la voie étroite de la mystique. Aujourd'hui, une relecture attentive de son oeuvre révèle, au-delà des chansons, des abîmes de solitude et des élans spirituels que Jean de la Croix n'aurait pas reniés. C'est ainsi, au coeur de sa propre nuit, qu'elle apparaît, rayonnante dans sa simplicité, veilleuse tenace, toujours en quête du Royaume.
À PROPOS DES AUTEURS
Sous la direction de Nathalie Nabert et Alain Vircondelet. Avec les contributions de Philippe Capelle-Dumont, Colette Nys-Mazure, Nathalie Nabert, Jocelyne Sauvard, Olympia Alberti, Xavier Galmiche, Chrystelle Claude-de Boissieu, Gabrielle Althen, Sylvie Justome, François Marxer, Alain Vircondelet, Geneviève Bouchiat, Arnaud Montoux et Hervé Giraud.
À l'heure où les chrétiens d'Orient sont menacés d'être rayés de la carte du monde, où la mémoire du christianisme des origines est blessée, où la force d'équilibre essentielle qu'ils représentent dans cette région déchirée par les guerres intestines entr
Deux penseurs entrent en dialogue. Pour relever ensemble un même pari. Afin de dire symphoniquement le pourquoi et le comment de l'embrasement de la violence religieuse à l'échelle planétaire. Qu'en est-il du christianisme et de l'islam, de leurs théologi