L'amorce des années 80 est marquée, en Afrique, par de profonds bouleversements politiques, économiques et sociaux. Après un peu moins de trois décennies de régimes autoritaires et répressifs,1 les pays africains, soumis aux logiques d'ajustement structurel et de conditionalités économiques, basculent plus ou moins brutalement dans des entreprises de réfections politiques. Sur les causes de cet éboulement politique, rythmé par la violence, la répression et le déchaînement de sentiments identitaires, source de conflits ethniques, religieux et régionaux qui ont souvent précédé et accompagné les mouvements de contestation politique, les opinions sont diverses et contradictoires.
Quand les pays africains accèdent à la souveraineté internationale, la question du développement était déjà un axe privilégié. Il semble alors légitime de poser aujourd'hui un regard sur les différents processus de développement, pour les repenser, les ajuster voire les re-construire. Le développement ne doit pas être pensé comme un état mais plutôt un processus englobant qui s'appuie sur la culture. Cette dimension culturelle réside dans le changement des comportements individuels et collectifs pour façonner l'envol de ce continent.