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Paul Audi
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Choqués par le pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, et désemparés devant la riposte de l'armée israélienne à Gaza, deux amis français s'échangent des lettres dans lesquelles ils s'inquiètent de la recrudescence des actes et des discours antisémites partout dans le monde.
En tentant de faire passer leurs émotions par le tamis de la réflexion, ils témoignent des effets que le conflit israélopalestinien a pu avoir sur des consciences non-partisanes et non-belliqueuses, qui souhaitent que la justice prévale, que les destructions de vies et de villes cessent, et que le calme revienne sur le terrain autant que dans les esprits.
Assumant la part de fiction que comporte son livre, Paul Audi fait le pari de se glisser dans la peau de ces deux témoins du présent qui n'auraient jamais imaginé que la passion antijuive reviendrait avec tant de force et de présence. Il remonte à la racine d'un mal ancien, jamais disparu, en particulier dans ce Moyen-Orient où les tensions identitaires sont les plus fortes. -
« Toute personne qui prend sur elle d'ouvrir le dossier de l'identité doit s'attendre à s'y brûler les doigts. C'est un sujet des plus délicats, et des plus dangereux, d'autant qu'il est incandescent : à son contact se propage un feu qui éblouit peut-être, qui aveugle sûrement, mais qui n'éclaire ni ne réchauffe. »Dans cet autoportrait philosophique, l'auteur affronte le plus épineux des problèmes, celui que nous pose notre identité. Pourquoi la simple information d'un lieu de naissance est-elle la source des souffrances les plus empoisonnées ?Né au Liban et se voulant « plus français que les Français », Paul Audi se livre à une analyse rigoureuse et sensible des mécanismes combinés de la honte, de l'asservissement au regard des autres et de la haine de soi. Pour pénétrer les arcanes de son trouble et mettre en échec le démon de l'appartenance, il emprunte les chemins que lui désignent la relecture de certaines oeuvres, notamment littéraires et cinématographiques. Mais c'est à travers une réflexion sur l'identité juive, jusqu'au bouleversant épilogue, que ce texte à la première personne acquiert sa portée véritable : trouvant une sortie au désespoir identitaire, il met au jour une éthique de la cohabitation avec soi, dès lors que l'on a déposé les armes si longtemps brandies contre soi.
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L'adolescence est réputée être le théâtre d'un moment de crise, de recherche, de découverte, d'interrogation métaphysique pour le jeune être humain. Au carrefour d'un passé qu'il aspire à surmonter et d'un avenir aux traits inconnus, celui-ci semble vouloir y traiter avec l'intraitable de sa condition native dont dépendent son identité et son marquage à l'intérieur d'une filiation. Mais l'adolescence se réduit-elle, comme on le croit communément, à l'âge dit « pubertaire », voué par principe à être traversé et abandonné derrière soi?? Qu'emportons-nous, au sortir de l'enfance, de cette enfance précisément?? Quant à l'éthique, quelle décision exige-t-elle de l'adolescent pour qu'il assure son entrée dans l'âge adulte?? À travers notamment une analyse de la figure d'Hamlet et une lecture du poème de Rimbaud intitulé « Jeunesse », Paul Audi se propose dans cet ouvrage de rattacher les caractéristiques du « moment adolescent » à une conception qui lui est propre de la finitude humaine. Il tente en même temps de mesurer la portée de cette affirmation que l'on doit à la psychiatrie française contemporaine, à savoir que « ce qui se passe en adolescence est une métaphore des problématiques de notre société ».
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« J'attends la fin de l'impossible. » C'est ce que faisait dire Romain Gary, sous le nom d'Émile Ajar, au héros de Gros-Câlin. Dans cette nouvelle édition de La Fin de l'impossible, complétée de trois essais, pour la plupart inédits, Paul Audi s'interroge sur l'importance qu'il convient d'accorder à cette « attente », à cette « vive espérance », déjà en elle-même impossible, qui soutient de part en part l'oeuvre de Gary comme elle soutient peut-être aussi l'existence de tout être humain. Pour ce faire, il ne tente pas seulement de dégager, parmi toutes les idées que Gary a cherché à défendre, celles qui lui paraissent urgent d'entendre dans le contexte actuel de la culture, qui fait désormais le moins de place possible à une éthique de la réjouissance, mais il plaide aussi la cause d'une véritable « contre-sagesse ».
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L'acte de création repose-t-il sur une nécessité ? Et si oui, laquelle ? Si « créer, c'est jouir », de quelle nature est le désir qui préside à la naissance comme à l'amour des oeuvres ? Telles sont les questions autour desquelles Paul Audi a choisi de rassembler dans ce livre, parfois léger et parfois grave, des essais composés par lui au cours des dix dernières années. En s'appuyant sur certains phénomènes (la pulsion, l'incarnation, le sexe, le désespoir, l'amour, l'esprit), l'auteur cherche ici à éclairer la façon dont l'alliance de l'éthique et de l'esthétique pourrait encore dresser des pôles de résistance à une époque, la nôtre, où le simulacre est devenu le seul mode de représentation agréé et où la pulsion de mort règne sur la culture dite dominante.
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L'irréductible ; essai sur la radicalité en phénoménologie
Paul Audi
- Hermann
- 14 Octobre 2020
- 9791037012074
Depuis son avènement au début du xxe siècle, la phénoménologie a rallié, dans une fidélité plus ou moins grande à Husserl, son fondateur, des auteurs aussi différents que Heidegger, Scheler ou Fink - non sans que chacun ait d'abord pris la mesure de l'ambition d'un projet qui consistait à réaffirmer le sens de la philosophie en lui assignant pour objet un certain absolu, jugé comme tel «?irréductible?». Les philosophes français, dont Sartre, Merleau-Ponty, Levinas, Derrida, Henry, Marion, ont tous eu à coeur de renouveler à leur façon la phénoménologie, en interrogeant à nouveaux frais ses enjeux.
En revenant sur l'histoire de ce courant, Paul Audi montre que la plupart de ces penseurs ont suivi un même ordre de mission - que Sartre formule ainsi dans son tout premier texte phénoménologique, en 1934 : «?Soyons plus radicaux?». Pourquoi et comment ce devoir de radicalité a-t-il pris auprès d'eux le statut d'un mot d'ordre?? Quels enseignements devrions-nous aujourd'hui en tirer?? Une de ces leçons ne revient-elle pas à dire que si, en phénoménologie, la demande de radicalité a bien sa raison d'être, elle n'en révèle pas moins les limites de la discipline - des limites qui pourraient bien expliquer pour partie son essoufflement actuel?? -
L'Autorité de la pensée
Paul Audi
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Perspectives critiques
- 9 Novembre 2018
- 9782130676003
En s'appuyant sur des textes de Kierkegaard, cette étude entend montrer en quoi et comment l'autorité de l'auteur se trouve liée à toute forme de création, et pourquoi il convient de porter l'accent de l'analyse sur le devenir-auteur, c'est-à-dire sur la manière subjective dont un auteur parvient, au travers de sa création, à prendre position au nom de soi. « Copyright Electre »
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La Tentative de Mallarmé
Paul Audi
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Perspectives critiques
- 9 Novembre 2018
- 9782130676034
Le destin de Mallarmé n'aurait-il pas été différent, et sa dernière poésie, Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, peut-être plus accomplie, s'il n'avait pas eu la hantise de s'arracher à lui-même, en espérant soumettre sa pensée aux possibilités transcendantes d'un logos universel ? Faire l'expérience des limites de sa pensée, n'est-ce pas plutôt une chance à saisir, qu'une catastrophe ? « Copyright Electre »
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L'Éthique mise à nu par ses paradoxes mêmes
Paul Audi
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Perspectives critiques
- 3 Décembre 2015
- 9782130687764
L'homme est un animal problématique. Il est cet être qui ne cesse de buter contre lui-même et dont la tâche éthique est de faire de cette chute un problème, de la même façon qu'il lui arrive de faire de sa tenue, de sa reprise ou de son redressement, une solution, elle-même fruit d'une intense résolution. Pour cette raison, si le problème est dans la chute, si ce problème est cette chute même, il importe de reconnaître que celle-ci ne forme pas seulement l'échéance la plus immédiate de l'homme, mais qu'elle est aussi sa chance. Complétant la réflexion menée dans Supériorité de l'éthique (PUF, coll. Quadrige ), le présent essai se propose d'explorer les principaux paradoxes sur lesquels repose l'éthique.
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Michel Henry (1922-2002), philosophe et romancier, appartient à la famille des phénoménologues « sans monde » (avec Lévinas, et peut-être Derrida), que l'on pourrait opposer à celle des phénoménologues « du monde » (Heidegger, Merleau-Ponty).
Reprochant aux systèmes philosophiques d'oublier l'essentiel de la vie, Michel Henry élabore une « phénoménologie de la vie » qui entend ne pas trahir son mode de manifestation, qui reste dans cette sphère d'immanence où la vie apparaît comme ce qui se sent soi-même. Comprendre le « Moi » et les phénomènes du monde à partir du « vivre » et de son auto-affection, tel est le vrai ressort de cetteOEuvre dense et rigoureuse.
On se propose ici d'en restituer le mouvement, depuis l'Essence de la manifestation jusqu'à Paroles du Christ en passant notamment par Marx, Généalogie de la psychanalyse et Voir l'invisible. Sur Kandinsky, et d'expliciter certains de ses thèmes majeurs: la duplicité de l'apparaître la vie en tant qu'autorévélation dynamique et pathétique l'auto-affection comme essence de l'affectivité le corps l'ipséité du sujet le rapport à l'Autre l'immanence.
En conclusion, on fait le point sur la trajectoire parcourue par cette philosophie, partie d'une révélation phénoménologique pour aboutir à une Révélation religieuse. En quoi la rencontre d'Henry avec la « vérité du christianisme » demeure-t-elle de nature philosophique? Penser « l'essence de la manifestation » permet-il d'emprunter d'autres chemins que ceux qui conduisent au seuil de la foi? On proposera un début de réponse et quelques perspectives.