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Sciences humaines
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Parler aux " simples gens " : Un art médiéval
Michel Zink
- Éditions du Cerf
- Culture
- 4 Mai 2023
- 9782204140027
Les « simples gens » au Moyen Âge ? Ils ne sont pas rien. Au contraire, on leur parle. Et dans leur langue ! Pourquoi ? Parce que le christianisme exige l'adhésion personnelle des individus. Parce qu'il faut donc s'adresser à tous. Et non pas en latin.
Les langues nouvelles existent à peine quand les conciles exhortent à y recourir pour prêcher au peuple. Mais qui sont les « simples gens » ? On voit en eux la figure du Christ, mais on les méprise, on les exploite, on s'en moque. Les auteurs et les prédicateurs sont déchirés entre le modèle de la grande rhétorique antique et la puissance qui émane de la simplicité biblique.
Parler aux simples, parler des simples, faire parler les simples : tout se mêle, les formes littéraires en jouent et s'en enrichissent. C'est cet univers méconnu que parcourt ici le grand historien Michel Zink.
Il rend aussi hommage à l'effort de vulgarisation que nous devons à
ce Moyen Âge si décrié. Et à son influence décisive sur notre langue,
notre littérature et notre civilisation.
Une synthèse brillante, accessible et vivante. -
L'humiliation nous révulse parce que nous la redoutons mais aussi parce que nous nous identifions à l'humilié. Signe d'exclusion, marque d'infamie, elle éveille en nous une douloureuse empathie.
Cette ambivalence, le Moyen âge nous l'a léguée. Dans la société féodale et chevaleresque comme dans celle de l'Antiquité et dans bien d'autres, chacun doit tenir son rang et rien n'est pire que de perdre l'honneur. Mais le monde médiéval adhère profondément à une religion de l'humilité fondée sur une scène d'humiliation, la passion du Christ. Il est ainsi partagé entre deux idéaux contradictoires.
Comment parvient-il à concilier cette contradiction ? Comment considère-t-il Lancelot montant dans sa charrette ? Comment le poète lépreux, que sa maladie, souvent vue comme une punition divine, condamne à l'exclusion et à la honte, se voit-il lui-même ?
à travers récits et poèmes du Moyen âge, Michel Zink déchiffre des attitudes qui éclairent les nôtres et nous renvoient à nos propres contradictions. -
« Lire un texte vieilli, c'est ce que fait tout lecteur dès lors qu'il lit autre chose que le journal du jour ou un roman de l'année. Dans tous les cas, la distance ainsi créée suffit à elle seule à en faire, quel qu'il soit, de la littérature. Cette distance est la première cause qui fait de la littérature une expérience du temps et un arrachement à soi-même. Pour mieux se retrouver. Plus le texte est ancien, plus le lecteur s'étonne et se réjouit d'être touché par lui, d'être en harmonie avec lui, de se reconnaître en lui. Il n'existe pas au monde de civilisation dont la littérature ne s'enracine dans des poèmes, des légendes, des récits, des mythes supposés issus du passé le plus reculé. Partout, la littérature se fonde sur des classiques et un canon qui ne retient par définition que des textes déjà vieux. Autrement dit, ce qui la définit, c'est la distance créée par le vieillissement du texte. Distance subie, car le texte ancien est difficile, mais aussi goûtée. » M. ZinkMichel Zink, spécialiste de littérature médiévale, est membre de l'Institut et professeur au Collège de France. Contributions de G. Angeli, A. M. Babbi, Y. Bonnefoy, J. Cerquiglini-Toulet, A. Compagnon, C. Galderisi, D. Heller-Roazen, P. Labarthe, M. Mancini, E. Mochonkina, P. Oster-Stierle, K. Stierle, H. Tétrel, J.-C. Vegliante, H. Weinrich, M. Zink.
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Le moyen age de gaston paris - travaux du college de france
Michel Zink
- Odile Jacob
- 9 Septembre 2004
- 9782738183781
Le Moyen Âge est loin de nous. Ne l'est-il pas plus encore, perçu à travers le regard d'un savant du XIXe siècle ? C'est tout le contraire. Gaston Paris (1849-1903), comme les romantiques, sent dans la poésie du Moyen Âge la « source fraîche » qui a renouvelé et revigoré la culture de l'Europe en reflétant la sensibilité de ses peuples. Mais, selon l'esprit du second XIXe siècle, il cherche aussi à faire de la philologie une science, en s'inspirant des méthodes pratiquées dans les universités allemandes, et il est convaincu que seule l'étude du passé en rend la connaissance féconde. Il est de son vivant considéré dans l'Europe entière comme le guide et la conscience des études de langue et de littérature du Moyen Âge, qui font alors des progrès décisifs. Homme d'esprit, d'éloquence et de coeur, dreyfusard engagé, il est si peu oublié que, dans de nombreux pays, des chercheurs se penchent sur son oeuvre. À l'occasion du centenaire de sa mort, ils se sont réunis au Collège de France, où il fut professeur et dont il fut l'administrateur, pour mesurer ce qu'il a apporté à son époque et ce qu'il représente encore aujourd'hui. Michel Zink est membre de l'Institut et professeur au Collège de France. Spécialiste de littérature médiévale, il est l'auteur de nombreux ouvrages qui font référence, dont récemment Poésie et conversion au Moyen Âge.