Pourquoi les Juifs sont-ils l'objet d'une haine particulière ? Quand l'antisémitisme est-il apparu ? Est-ce une forme du racisme ?
Qui sont les " Sages de Sion " ? Ont-ils existé et comploté ?
Pourquoi Hitler détestait-il les Juifs ? Existe-t-il un "business de la Shoah" ?
Pourquoi une partie des jeunes issus de l'immigration sont-ils séduits par des discours antisémites ? A-t-on le droit de critiquer Israël ? L'antisionisme, est-ce de l'antisémitisme ?
Ce petit livre n'hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes. Il démonte avec clarté et tranquillité les idées fausses, les pièges et les théories du complot. Pour comprendre les racines de l'antisémitisme, réfléchir à son actualité, en France et ailleurs, voici un guide indispensable.
Sociologue de renommée internationale, Michel Wieviorka est directeur d'études à l'EHESS et administrateur de la Fondation Maison des sciences de l'homme. Il a publié de nombreux ouvrages sur le racisme et l'antisémitisme.
Déclin des systèmes et des partis classiques, mise en cause de la représentation politique, montée du populisme et des nationalismes, emprise des fake news, tentation de la violence... : force est de constater la fragilité, aujourd'hui, de la démocratie. Alors que soufflent les vents mauvais de l'extrémisme, de l'autoritarisme, du racisme, de l'antisémitisme, du terrorisme, comment défendre ce bien commun qui nous semblait acquis mais ne l'est pas ?Face à ces maux qui minent nos sociétés et qu'il décrypte en profondeur, Michel Wieviorka interroge la place et le rôle des sciences humaines et sociales. Il y invite le meilleur de sa discipline - la raison, la connaissance de l'histoire, l'imagination sociologique, l'esprit critique - à se mettre (se remettre ?) au service de l'idéal démocratique.Pour une démocratie de combat est un ouvrage pionnier qui conjugue une orientation authentiquement citoyenne, des propositions théoriques et méthodologiques exigeantes et des pistes concrètes pour une démocratie vivante et active. Indispensable en ces temps de perte de repères, de fureur et de démoralisation : à coup sûr un livre de référence.
Peut-on en finir avec l'argent roi ? Des spécialistes de différentes disciplines (économie, sociologie, ...) font le point.
La " diversité " désigne la variété de profils humains qui peut exister au sein d'une société (origine de pays, de région, de quartier, culture, religion, âge, sexe, apparence physique, handicap, orientation sexuelle, diplômes, etc.). Elle soulève de très délicates questions car il est aisé de voir dans toute imputation de particularisme une marque de racisme, de discrimination ou de stigmatisation. Ces débats qui ont pour sujet la diversité sont en permanence sous-tendus par une opposition entre deux pôles philosophiques principaux : l'un républicain, l'autre multiculturaliste ? une opposition qui, lorsqu'elle se radicalise, exerce des effets de crispation et de paralysie sociale.Comment articuler en bonne intelligence les valeurs universelles du droit et de la raison, et le respect des différences ? Michel Wieviorka, spécialiste des questions de différence et de diversité, dresse un état des lieux édifiant et donne les nouvelles clés pour vivre ensemble dans le respect des différences. Une politique de la diversité a besoin de s'appuyer non pas sur des préjugés ou des informations journalistiques, mais sur des connaissances solides. Michel Wieviorka propose de nouvelles pistes, énumère les expérimentations qui pourraient être envisagées, fait le point sur les expériences novatrices et sur les impasses avérées en matière de diversité, en France et à l'étranger.
Comment vivre à l'heure du risque. Redonner sens et perspectives à l'idée d'avenir.
Que reste-t-il du modèle EDF, mis en place en 1946, de cette formule que beaucoup ont cru et voulu exemplaire ? En quarante ans, celui-ci a subi bien des chocs, il a été bousculé, complexifié et affaibli, du dedans de l'entreprise, et du dehors plus encore, ne serait-ce qu'avec l'entrée en lice de nouveaux acteurs, syndicats et mouvement antinucléaire notamment.
Que reste-t-il du modèle EDF, mis en place en 1946, de cette formule que beaucoup ont cru et voulu exemplaire ? Que subsiste-t-il de cet ensemble intégré de relations entre les dirigeants d'une grande entreprise nationale et divers acteurs, CGT, appareils d'État, clientèle industrielle et domestique, etc. ? Où sont désormais la toute confiance dans la science, la raison et le progrès, l'identification à la Nation, l'adhésion à la notion de service public, qui apportèrent sa cohésion au modèle EDF ? En quarante ans, celui-ci a subi bien des chocs, il a été bousculé, complexifié et affaibli, du dedans de l'entreprise, et du dehors plus encore, ne serait-ce qu'avec l'entrée en lice de nouveaux acteurs, syndicats et mouvement antinucléaire notamment. Son avenir semble incertain. Au fil d'une longue et exigeante recherche, Michel Wieviorka et Sylvaine Trinh ont d'abord organisé une série de rencontres où tous les acteurs impliqués ont eu l'occasion de vivre avec les dirigeants de l'entreprise des débats approfondis. Ils ont ensuite encouragé les dirigeants d'EDF à analyser eux-mêmes leur action et à réfléchir sur leur attachement au modèle de 1946, aussi bien que sur leur capacité de le rénover. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Par sa démarche novatrice, par les questions qu'il pose, par les réponses qu'il apporte, ce livre est beaucoup plus qu'une monographie d'EDF, déjà décisive. Il renouvelle, de façon originale, la méthode de la sociologie des organisations, dont il élargit l'espace ; en même temps, il aide à comprendre la crise de la social - démocratie à la française et les changements qui affectent nos entreprises - en particulier dans le secteur public - entrées dans l'ère des stratégies et en quête d'un management à la fois mobilisateur et rationnel.
D’où vient le racisme ? Dans le passé, les sciences sociales ont largement contribué à l’invention et à la diffusion du phénomène.
Aujourd’hui, les bons sentiments, les jugements à l’emporte-pièce ne sauraient tenir lieu d’analyse. Pour comprendre, il faut aussi savoir.
Ce livre novateur montre d’abord, grâce à une documentation érudite, l’évolution des modes d’approche qui, depuis plus d’un siècle, ont été élaborés dans le monde entier afin de penser le racisme. Préjugés, discrimination, ségrégation, violences : chacune de ces formes élémentaires du racisme est, dans un deuxième temps, étudiée dans sa spécificité.
Enfin, l’auteur met en évidence les processus qui favorisent l’extension du racisme, en particulier la déstructuration politique ou sociale et le réflexe d’identité communautaire. C’est dire que, avec le recul et les outils de la réflexion, Michel Wieviorka éclaire de manière originale les tensions qui travaillent en profondeur la société française. Il s’efforce, en fait, de délimiter ce qu’est vraiment l’espace du racisme.
Cet ouvrage offre une réflexion sur les conditions qui permettraient de renforcer la démocratie, le vivre ensemble en réduisant la part du mensonge (et celle du secret) à ce qui serait un strict minimum
À travers différents éclairages et points de vue de spécialistes et d'universitaires, le livre présente les fondements et les enjeux nombreux et sans cesse renouvelés de la question de la justice.
De quoi le peuple est-il le nom ? réflexions philosophiques, linguistiques et historiques sur la notion de " peuple " ; Au nom du peuple/mouvements d'hier et aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs ; Représentations, figures et expressions du peuple ; Peuple et politique/populisme et democratie
Pour s'opposer efficacement au Front national et aux tenants de la société fermée, les bons sentiments ne suffisent pas. Mieux vaut disposer de connaissances précises, documentées et à jour. Le Front national était extrémiste à la naissance : jusqu'à quel point l'est-il encore ? Il est généralement tenu pour populiste : mérite-t-il pleinement cet étiquetage ? Capable de parler avec un certain succès au nom des « oubliés » et des « invisibles » et ainsi de se référer à des figures sociales, le FN n'est pas seulement une force nationaliste. Porté par la hantise de l'islam, il semble soucieux de se rapprocher des Juifs, et de s'écarter de son lourd passé antisémite - mais n'est-il pas, ici profondément ambivalent ? Ses succès politiques récents dessinent une carte de France inédite, dans laquelle les villes, et même les « banlieues » dites « difficiles » prennent leur distance avec ce parti, tandis que des pans entiers de son électorat résident aujourd'hui dans des zones périurbaines : cette tendance est-elle appelée à se renforcer ?
" Le IIIe millénaire s'est-il engagé sous le signe de l'antipolitique ? La question mérite assurément d'être posée, tant semble primer, à tous les niveaux, le contraire du politique : la violence et la guerre ; les tendances au repli communautaire, nationaliste, religieux ; l'incapacité de faire progresser la construction de vastes ensembles régionaux ; l'unilatéralisme des puissants, auquel ne peut que répondre l'extrémisme des plus faibles ; le capitalisme débridé et, finalement, le désenchantement de ceux qui, désabusés, s'éloignent purement et simplement de la politique, et s'abstiennent comme citoyens. " M. W. Le politique, ébranlé, est sommé de se transformer. Il doit à la fois s'efforcer de se rapprocher des citoyens et s'adapter aux nouveaux enjeux de la mondialisation, dans le respect des valeurs universelles et la reconnaissance des particularismes. C'est ainsi, en circulant constamment du " global " au " local ", que de prestigieux intellectuels venus de huit pays confrontent leurs points de vue sur la crise et la renaissance du politique.
Les sciences humaines et sociales peuvent-elles aider à dessiner les contours de la prochaine gauche - une gauche de gouvernement porteuse d'un projet en phase avec les aspirations de la société ? Telle est la question à laquelle Michel Wieviorka se propose de répondre en intellectuel soucieux de concilier approche sociologique et orientations politiques de gauche. Le monde réel est en mouvement, mais aussi le monde des idées et des analyses. Nation, droits de l'homme et éthique, multiculturalisme, laïcité, " statistiques ethniques "... Michel Wieviorka en appelle à repenser les catégories et les outils conceptuels. Dans un contexte marqué par la globalisation, il en décrypte les enjeux et bat en brèche les idées reçues - relatives par exemple aux migrations, à l'intégration ou encore à l'islam. Ce faisant, il jette les bases d'un programme exigeant et ambitieux pour la prochaine gauche. Articuler logiques locales, nationales et supranationales, conjuguer respect des valeurs universelles et reconnaissance des particularismes, favoriser la diversité ou le droit à la mobilité, agir contre le repli identitaire sans pour autant disqualifier les différences, permettre à chacun de se prendre en charge : Michel Wieviorka, sur fond d'analyses concrètes, exhorte la prochaine gauche - républicaine, européenne et réformatrice, solidaire, laïque et humaniste - à affirmer haut et fort les valeurs qui sont les siennes, et à les transcrire en action politique.
Notre monde va très mal, va trop vite ? L'injustice et la violence règnent sans partage ? Pourtant, il n'y a aucune fatalité, ni naturelle ni divine, qui mène nécessairement au pire, au déficit de repères, à l'incapacité de nous projeter vers le futur. L'histoire est ce qu'en font les hommes ! D'où l'importance qu'il y a à redonner aux valeurs universelles la place centrale qu'elles méritent, à embrasser dans un même mouvement de pensée la globalité du monde et la subjectivité individuelle. D'où la nécessité aussi de renouveler nos idées et nos concepts et de transformer la crise en débats et conflits producteurs de sens.Un éclairage stimulant sur la vie intellectuelle contemporaine, une pensée profonde tendue vers l'avenir.
Dimanche 7 mai 2017, 20 heures : Marine Le Pen est élue présidente de la République. Et après ? Durant les six mois qui suivent le séisme de l'élection présidentielle, Michael W. Squirrel, journaliste américain correspondant à Paris, écrit la chronique de la France et de l'Élysée à l'ère Le Pen. Le pays vit deux grandes premières puisqu'il s'agit de l'accession à la fonction suprême, tout à la fois d'une femme et de l'extrême droite. Les articles de Squirrel donnent à voir Marine Le Pen dès son premier discours, le soir de l'élection, et la soirée de la nouvelle présidente, alors même qu'on apprend que son père a été hospitalisé suite à un malaise cardiaque. Ses ministres ? Dupont-Aignan, Wauquiez, Zemmour... Une vie politique inédite se met en place, tandis que le paysage social et économique se dégrade. La violence rôde. Du journalisme comme on l'aime, hyper-documenté, jamais bavard, pas émotif, porté par un réel talent pour l'analyse et une exceptionnelle connaissance de la société française, de ses acteurs et de ses élites.
Quel est le sens des conflits sociaux posés en termes de « consommation » et comment rendre compte de l'intérêt croissant que portent l'État d'une part, le capital commercial ou industriel d'autre part, à tout ce qui évoque un combat de « consommateurs » ? S'appuyant sur les résultats d'une observation participante, ce livre, après un rappel rapide visant à définir le statut de la consommation dans divers champs théoriques des sciences sociales, commence par faire éclater la pseudo-homogénéité du mouvement des consommateurs. L'analyse, qui se veut tout le contraire d'une description plate et apologétique, est conduite en deux temps. Elle s'intéresse d'abord aux conduites collectives de ceux qui se disent ou se sentent « consommateurs », mettant alors en évidence la pluralité des pratiques, leur hétérogénéité, la variété des acteurs sociaux qui les portent et les effets différentiels de ces pratiques sur la structure sociale. Elle s'attache ensuite au système institutionnel (organisations de consommateurs, partis politiques, syndicats et, surtout, État) qui structure ces pratiques. A l'heure où, de tous côtés, il n'est question que de consumérisme et de défense des consommateurs, où la consommation apparaît comme un thème essentiel de la lutte politique et syndicale, ce livre s'efforce d'opérer un tri pour dégager, en définitive, les éléments positifs à partir desquels le mouvement des consommateurs peut espérer devenir partie prenante d'un authentique mouvement social.
"Violence is sadly central to social life and yet oddly marginal to social theory. It's there in the background, not least as Weber defines the state by its monopoly of legitimate violence. But as the example suggests, it's the control of violence that looms large. Michel Wieviorka does a considerable service by calling our attention to violence itself, and to the theories like those of Sorel and Fanon who took it seriously. Wieviorka addresses the state, the media, and social movements. But perhaps his most important contributions come in examination of the ways in which violence informs and is informed by different dimensions of subjectivity. Thoughtfully intertwining classical theory and contemporary observation this is an engaging book, and one that should spark much new thought and research."
- Craig Calhoun, London School of Economics and Political Science
Violence is an ever-present phenomenon - obstinately resistant to interpretation. This text offers new tools to understand and analyze violence, presenting a new approach based on the subjectivity of the actor, and on the relation between violence and meaning.
The first section discusses violence and conflict, violence and the state, and violence and the media. This provides critical context for developing a new paradigm - in the second section - that gives more importance to the concept of the subject than more classical paradigms. The text distinguishes different possible relations between the meaning of action and violence and proposes a new typology of the subjects involved in violence. It gives particular emphasis to discussing cruelty, violence for violence sake, and 'pure' violence.
The relationship between conflict and violence; the place of victims, and the role of the media all shape new forms of violence. This text is an engaged response to these new forms that presents a convincing interpretation and new tools that will be essential for researchers in the social sciences.
Les sciences humaines et sociales ne sont plus le monopole d'une petite partie du monde, l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord, rejointes assez tôt par l'Amérique latine. Elles sont pratiquées partout, avec de plus en plus souvent une capacité des chercheurs à se situer au meilleur niveau, et à participer à des échanges scientifiques réellement planétaires, tout en ayant un fort ancrage dans leur propre société. L'Occident a perdu l'hégémonie scientifique, ce qui présente des implications considérables. Les chercheurs occidentaux, ou formés à l'Ouest, ou par lui, ne peuvent se contenter du projet d'une extension à la planète tout entière de concepts et de catégories nés exclusivement, croit-on trop souvent, dans une seule partie du monde. Nous devons repenser les valeurs universelles [...]. L'expression « Penser global » constitue un signe de ralliement pour cet ouvrage qui rassemble les contributions de chercheurs en sciences sociales parmi les plus reconnus dans le monde. Penser global, c'est s'inté-resser à des logiques mondiales, planétaires, et articuler ce niveau d'analyse à d'autres niveaux, régionaux, nationaux ou encore locaux. (Michel Wieviorka) Avec les contributions de : Elijah Anderson, Jean Baubérot, Rajeev Bhargava, Judit Bokser Liwerant, Manuel Castells, Philippe Descola, Mireille Delmas-Marty, Jean-Pierre Dozon, Marc Fleurbaey, Michel Foucher, Nancy Fraser, René Frydman, Nilüfer Gle, Alain d'Iribarne, François Jullien, Hervé Le Bras, Dominique Méda, Edgar Morin, Vinh-Kim Nguyen, Ernesto Ottone, Jean-Luc Racine, Jean-Daniel Rainhorn, Ignacy Sachs, Yves Schemeil, Farzana Shaikh, Brian Stock, Alain Touraine, Yuan Tseh Lee, Imma Tubella, Immanuel Wallerstein, Michel Wieviorka.
La France devient-elle raciste ?
Pour répondre, il ne suffit pas de compter les voix de l’extrême droite aux élections. Il faut aller voir. Là où la peur, l’exaspération, la haine gagnent du terrain. Là où l’exclusion, la crise urbaine, la perte d’identité attisent les préjugés et les tensions.
Il faut plonger au cœur du racisme populaire dans les cités dépotoirs de Roubaix ou Mulhouse, dans les quartiers difficiles de Marseille ou de Montfermeil, mais aussi dans une ville nouvelle comme Cergy.
Pour la première fois, une équipe de sociologues est allée sur place écouter leurs habitants, surtout quand ils « parlent raciste ». Elle a organisé des rencontres entre ces Français et des responsables politiques ou d’associations. Ces échanges sont vifs, parfois explosifs, révélant une réalité sociale, crue, sans fards. Michel Wieviorka et son équipe ont réuni également des « flics » de terrain. Confrontés avec le grand patron de la police, un magistrat, des syndicalistes, et avec Harlem Désir, ces policiers admettent l’existence chez eux d’un discours raciste et l’analysent. Un groupe de Skinheads débat encore avec un commissaire, avec François Gaspard. La violence raciste éclate. Afin d’effectuer cette plongée, six chercheurs ont enquêtés, non sans courage, pendant deux ans, accumulant 500 heures d’entretiens individuels, plus de 200 heures de rencontres collectives. Cet énorme matériel permet de dresser un portrait de groupe, celui de la France d’aujourd’hui. Il faut le regarder en face.
Recul des projets collectifs et fin des grands récits, silence des intellectuels, mort du grand écrivain : ces images de déclin ne résistent pas à l'examen attentif des initiatives qui s'ébauchent aujourd'hui, L'idée d'une fin de l'engagement ne mérite en aucune façon de détenir le monopole. La figure du militant sacrifiant son existence à des lendemains qui chantent est certes révolue. Mais émergent ou se redéploient des pratiques qui renouvellent la citoyenneté, notamment autour d'enjeux culturels, sous des formes moins utopistes et tout aussi actives. L'individu contemporain s'engage, mais autrement : sans sacrifier sa subjectivité à une organisation ou à une idéologie. Un engagement qui autorise, en somme, le dégagement, telle pourrait être la formule de demain. L'avenir de l'engagement dépend de la capacité des acteurs à répondre à un défi crucial : comment favoriser la rencontre du bas et du haut, des mobilisations sociales ou culturelles et de l'intervention politique et intellectuelle ? Et avant tout, comment articuler les deux principales logiques de l'engagement : fermeté éthique et volonté active, raison et conviction ? Michel Wieviorka.
Cet ouvrage se propose de construire, de reconstruire un objet - le racisme - qui s'est développé avec l'essor de la modernité et qui trouve un second souffle dans sa crise, voire dans ce que certains considèrent son dépassement postmoderne. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale 1993.)
Actes du colloque " 3 jours sur le racisme " organisé par le mensuel Passages et la Maison des sciences de l'homme. Néo-racisme, racisme culturel, institutionnel, symbolique, subtil... en une vingtaine d'années, le concept de racisme n'a cessé de s'enrichir, en même temps qu'un constat s'imposait : le racisme contemporain ne peut plus, ou plus seulement, être pensé dans les catégories de sa période classique. Une inflexion - voire une rupture - s'est produite, au point qu'il faut aujourd'hui s'interroger. Jusqu'où le terme même de racisme est-il encore approprié, quelle continuité y a-t-il entre les doctrines organicistes du passé, et les expressions les plus récentes du phénomène, qui semblent souvent procéder avant tout de références à la différence culturelle ? Cet ouvrage se propose donc de construire, de reconstruire un objet - le racisme - qui s'est développé avec l'essor de la modernité et qui trouve un second souffle dans sa crise, voire dans ce que certains considèrent son dépassement postmoderne. Une telle mise au point ne peut supporter ni l'enfermement dans une seule discipline, ni l'ethnocentrisme. Elle doit prendre en compte, comme dans ce livre, l'épaisseur historique et la diversité du phénomène, et examiner les outils disponibles pour son analyse. Elle doit, enfin, apporter un éclairage utile à ceux qui ne se contentent ni de la bonne conscience de l'antiracisme, ni de celle que peut procurer la critique de l'antiracisme. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale 1993.)
Les auteurs de ce livre, tous membres du CADIS, ont mobilisé des connaissances qui portent aussi bien sur l'expérience concrète de la différence culturelle que sur les débats qu'elle suscite, en France et à l'étranger. Depuis des années, ils étudient les mouvements sociaux, l'islam, le genre, l'ethnicité, le racisme, la dérive des quartiers en difficulté, la violence, la crise du système scolaire, et s'interrogent sur la modernité et la démocratie. Ils livrent ici le meilleur de leur réflexion en réponse à la question essentielle : comment vivre ensemble avec nos différences ?
Les transformations récentes de la violence, depuis les années soixante et soixante-dix, sont si considérables qu'elles justifient d'explorer l'idée de l'entrée dans une ère nouvelle, et, de là, celle d'un paradigme nouveau de la violence, qui caractériserait le monde contemporain. Qu'il s'agisse des manifestations tangibles du phénomène, des représentations qui en circulent, ou de la façon dont les sciences l'abordent, de si profonds changements sont en effet en jeu qu'il est légitime de mettre l'accent sur les inflexions et les ruptures de la violence, plus que sur des continuités qu'il n'est pas question pour autant de sous-estimer.
Le racisme s'est considérablement transformé au fil des temps, et la distance est grande entre ses expressions classiques, qui se réclament de la science, et ses formes contemporaines, qui se réfèrent de plus en plus à l'idée de la " différence " et de l'incompatibilité des cultures. Mais comment en rendre compte ? Dans cet ouvrage, Michel Wieviorka formule les questions que suscite l'actualité du racisme, et présente les outils d'analyse qui peuvent contribuer à y répondre - en particulier par une présentation particulièrement claire des doctrines racistes et des théories qui entendent les expliquer. L'auteur montre que le phénomène est aujourd'hui lié à la grande mutation des sociétés occidentales - fin de l'ère industrielle, crise des institutions et des systèmes politiques, fragmentation culturelle, rôle accru des médias. Il examine, enfin, l'action antiraciste, ses difficultés, ses carences, les débats qu'elle suscite. Offrant un bilan documenté et exigeant des connaissances disponibles, ce livre ouvre la voie à la réflexion, préalable indispensable à l'action.