Une monnaie, une page de rhétorique, un graffiti, une humble dédicace, rien n'est insignifiant pour l'historien. Puisant de façon très subjective dans les matériaux épars laissés par les Grecs et leurs émules de la Sicile au Soudan, de l'Attique à l'Asie centrale, Maurice Sartre brosse une quarantaine de séquences qui abordent en définitive la plupart des aspects majeurs de la civilisation grecque. De la naissance de la cité aux IXe-VIIIe siècles av. J.-C. au meurtre d'Hypatie à Alexandrie en 415 apr. J.-C., en passant par la place des femmes, l'exploitation des mondes nouveaux, la confrontation entre Grecs et Juifs ou l'hellénisme sous l'Empire romain, se dégage peu à peu à travers ces Histoires grecques, originales et exemplaires, une vision d'ensemble de ce que fut, pendant plus de quinze siècles, cette civilisation ; une civilisation si séduisante qu'elle finit par s'imposer comme "la" civilisation.
Laissant de côté l'appareil érudit qui pourrait intimider le non-spécialiste, l'auteur compte sur la simplicité de sa démarche pour conduire le lecteur sur les traces innombrables des Grecs de l'Antiquité.
Nouvelle histoire de l'Antiquité1. Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique. Des origines à la fin du VIe siècle2. Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle. De Clisthène à Socrate3. Pierre Carlier, Le IVe Siècle grec. Jusqu'à la mort d'Alexandre4. Pierre Cabanes, Le Monde Hellénistique. De la mort d'Alexandre à la paix d'Apamée (323-188 av. J.-C.)5. Claude Vial, Les Grecs. De la paix d'Apamée à la bataille d'Actium (188-31 av J.-C.)6. Agnès Rouveret, Rome avant l'impérialisme7. Jean-Michel David, La République romaine. Da la deuxième guerre punique à la bataille d'Actium (218-3 av. J-C.)8. Patrick Le Roux, Le Haut-Empire romain en Occident. D'Auguste aux Sévères (31 av. J.-C.-235 apr. J.-C.)9. Maurice Sartre, Le Haut-Empire romain. Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères10. Jean-Michel Carrié, Aline Rousselle, L'Empire romain en mutation. Des Sévères à Constantin (192-337 apr. J.-C.)Maurice SartreProfesseur émérite d'histoire ancienne à l'université François-Rabelais de Tours, il est notamment l'auteur d' Histoires grecques (Seuil, « Points Histoire », 2009).Ajout d'un complément bibliographique (2014)
Libération de la tutelle perse pour les uns, changement de maître pour les autres : la conquête d'Alexandre modifie profondément la situation politique de l'Anatolie à partir de 334 av. J.-C. La mise en place de nouveaux États après sa mort, l'émergence de royaumes indigènes hellénisés au nord et à l'est, le maintien de rares cités indépendantes, les invasions galates constituent autant de source de conflits, au point que la guerre paraît omniprésente dans l'histoire de l'Anatolie hellénistique. Mais les bouleversements politiques ne signent pas la mort de la cité grecque, qui parvient le plus souvent à trouver sa place dans le concerts des États hégémoniques : mais le modèle civique reste suffisamment enviable pour que de nombreuses communautés indigènes cherchent à obtenir des rois le statut privilégié de polis. L'irruption de Rome dans les affaires d'Asie Mineure au début du IIe siècle, modifie encore une fois la situation. Le cycle d'exploitation qui s'ouvre après la création de la province d'Asie entraîne des violences sans fin (guerres de Mithridate) qui laissent les cités exsangues à la veille de la bataille d'Actium en 31 av. J.-C.Maurice Sartre, professeur d'Histoire ancienne à l'Université de Tours, membre senior de l'Institut Universitaire de France, est spécialiste de l'histoire de la Méditerranée orientale aux époques hellénistique et impériale. Il y a consacré plusieurs ouvrages : L'Orient romain (Seuil, 1991), L'Asie Mineure et l'Anatolie d'Alexandre à Dioclétien (Armand Colin, 1995) et D'Alexandre à Zénobie. Histoire du Levant (Fayard, 2001).
De la conquête d'Alexandre à la conquête islamique, la Syrie a tenu une place de première importance dans le monde grec - la Syrie au sens où l'entendaient les Anciens, depuis les derniers contreforts de l'Anatolie au nord jusqu'aux portes de l'Egypte au sud, de la Méditerranée à la vallée de l'Euphrate et au vaste désert syro-mésopotamien. Par-delà l'histoire des royaumes issus de la conquête macédonienne, celle des Etats indigènes installés sur leurs décombres ou encore celle de la domination romaine, la Syrie connaît l'expérience passionnante d'une confrontation permanente des cultures, chaque peuple - Phéniciens, Araméens, Arabes, Juifs, Grecs et Romains - apportant des éléments à la construction d'une identité syrienne aux multiples facettes. Lieu d'affrontements parfois violents, plus souvent d'interpénétration pacifique, elle offre l'image d'une terre prospère, d'un actif lieu de production et d'échanges, carrefour entre la Méditerranée et la Mésopotamie ou la péninsule Arabique, et celle d'un creuset bouillonnant d'innovations culturelles, artistiques et religieuses. Tandis que les grands dieux du salut de la Syrie araméenne émigrent jusqu'aux frontières de l'Empire, le judaïsme, bientôt privé du Temple, se transforme au contact de l'hellénisme, alors qu'en émerge peu à peu une secte nouvelle appelée à un rapide succès, le christianisme. Tentant une approche globale de la Syrie antique jusqu'à la veille du triomphe des chrétiens, cette ample synthèse sans précédent ni équivalent aborde tous les aspects d'une brillante civilisation qui a duré près de sept siècles et dont Palmyre, Pétra, Bostra, Apamée, Antioche avec tant d'autres sites prestigieux portent aujourd'hui témoignage.
Maurice Sartre, ancien pensionnaire scientifique à l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient (Beyrouth), professeur d'histoire ancienne à l'université de Tours, titulaire de la chaire d'histoire du Proche-Orient hellénistique et romain à l'Institut universitaire de France, a consacré de nombreux travaux à l'histoire de la Méditerranée orientale aux époques hellénistique et romaine. Il poursuit la publication des inscriptions grecques et latines de la Syrie du Sud tout en collaborant régulièrement à des publications destinées à un public élargi.
Après plus d'un demi-siècle d'anarchie politique et militaire, l'arrivée au pouvoir de Dioclétien (244-311), soldat sorti du rang, a permis un redressement spectaculaire de l'Empire romain. Soucieux d'assurer la continuité du pouvoir impérial, Dioclétien a mis en place un système politique original, la tétrarchie, associant deux Augustes (Dioclétien, Maximien) et deux Césars (Constance Chlore, Galère). Dorénavant, l'Empire est partagé en quatre zones (Asie/Egypte; Italie/Afrique/Hispanie; Illyrie/Danube; Bretagne/Gaule).
L'ouvrage montre comment en vingt et un ans de règne, Dioclétien a réalisé de très importantes réformes politiques et administratives, fiscales et monétaires qui ont transformé en profondeur le monde romain entre 284 et 311. Malgré une action efficace, le « système tétrarchique » de Dioclétien n'a pas résisté au retrait volontaire de son fondateur. Il faudra plus de vingt ans pour que la stabilité revienne, avec l'arrivée au pouvoir d'un empereur unique, Constantin.
L'auteur, spécialiste de l'Empire romain tardif, propose ici une biographie fouillée et originale qui met en avant le poids de cette figure unique, mêlant réalisme et utopie, liée à jamais à l'expérience inédite du pouvoir partagé.