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Marielle Macé
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Ce livre parle d'aujourd'hui, de nos asphyxies et de nos grands besoins d'air. Parce qu'une atmosphère assez irrespirable est en train de devenir notre milieu ordinaire. Et l'on rêve plus que jamais de respirer: détoxiquer les sols, les ciels, les relations, le quotidien, souffler, respirer tout court. Peut-être d'ailleurs qu'on ne parle que pour respirer, pour que ce soit respirable ou que ça le devienne. Il suffit de prononcer ce mot, «respirer», et déjà le dehors accourt, attiré, aspiré, espéré à l'appel de la langue.
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Vite, des cabanes. Pas pour s'isoler, vivre de peu, ou tourner le dos à notre monde abîmé?; mais pour braver ce monde, l'habiter autrement : l'élargir.
Marielle Macé les explore, les traverse, en invente à son tour. Cabanes élevées sur les ZAD, les places, les rives, cabanes de pratiques, de pensées, de poèmes. Cabanes bâties dans l'écoute renouvelée de la nature - des oiseaux qui tombent ou des eaux qui débordent -, dans l'élargissement résolu du « parlement des vivants », dans l'imagination d'autres façons de dire nous. -
Sidérer, considérer ; migrants en France, 2017
Marielle Macé
- Editions Verdier
- 24 Août 2017
- 9782864329497
Peut-on échapper à ce mélange de colère et de mélancolie et à son effet de paralysie sidérante que suscitent en nous le sort des migrants et le traitement réservé à cette humanité précaire?? S'appuyant sur diverses expériences et sur une analyse nourrie de ses lectures, Marielle Macé tente d'opérer un retournement. Elle oppose à la sidération la considération, qui n'exclut pas la compassion. Tout en approfondissant le sens de ce mot, elle nous invite à risquer d'autres formes d'écriture politique de l'hospitalité.
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Cet essai entend replacer la lecture dans la vie ; pas forcément en son centre (ça se saurait), mais dans son cours. Observer tout ce que l'on demande aux livres, comment on les mêle à l'existence, à quels moments on les lâche. Affirmer que l'on ne quitte pas sa vie en lisant, mais que ce qui se passe dans la lecture a un avenir sur cette vie: on y essaie des pensées, des façons de dire et de se rapporter aux autres, des manières de percevoir, on module son propre accès au monde, on tente d'autres liens, d'autres gestes, d'autres rythmes, d'autres communautés...
C'est aussi, plus secrètement, un témoignage sur les bonheurs potentiels d'une vie menée avec et parmi les livres : le témoignage de quelqu'un (quelqu'une !) qui passe sa vie avec des livres plein les mains et plein la tête et ne croit pas du tout, dans ces compagnonnages, tourner le dos au monde tel qu'il est, se priver du dehors ou s'éloigner des autres, bien au contraire. -
Styles ; critique de nos formes de vie
Marielle Macé
- Gallimard
- NRF Essais
- 3 Octobre 2016
- 9782072686108
Occupy Wall Street, Indignés, Nuit Debout - plus que jamais la question est posée de définir la vie que nous souhaitons choisir et vivre.
Une vie vécue est inséparable de ses formes, de ses modalités, de ses régimes, de ses gestes, de ses façons, de ses allures... qui sont déjà des idées. Le monde, tel que nous le partageons et lui donnons sens, ne se découpe pas seulement en individus, en classes ou en groupes, mais aussi en "styles", qui sont autant de phrasés du vivre, animé de formes attirantes ou repoussantes, habitables ou inhabitables, c'est-à-dire de formes qualifiées : des formes qui comptent, investies de valeurs et de raisons d'y tenir, de s'y tenir, et aussi bien de les combattre.
C'est sur ce plan des formes de la vie que se formulent aujourd'hui beaucoup de nos attentes, de nos revendications, et surtout de nos jugements. C'est toujours d'elles que l'on débat, et avec elles ce sont des idées complètes du vivre que l'on défend ou que l'on accuse. Une forme de vie ne s'éprouve que sous l'espèce de l'engagement, là où toute existence, personnelle ou collective, risque son idée. Vouloir défendre sa forme de vie, sans tapage, en la vivant, mais aussi savoir en douter et en exiger de tout autres, voilà à quoi l'histoire la plus contemporaine redonne de la gravité.
Bien au-delà du champ de l'art, Marielle Macé propose la construction critique d'une véritable stylistique de l'existence. Cela suppose de s'intéresser sans préjugé à tout ce qu'engagent les variations formelles de la vie sur elle-même - styles, manières, façons - et de ne pas traiter forcément de vies éclatantes, triomphantes, d'apparences prisées ou de corps élégants. Ce n'est pas seulement la littérature mais bien toutes les sciences humaines qui, pour comprendre le monde immédiat, sous nos yeux, doivent s'y rendre vraiment attentives. -
L'amitié est l'une des expériences les plus intenses et les plus précieuses de notre existence, un objet d'espoir et de joie, mais aussi, parfois, d'inquiétudes et d'interrogations. Pour la comprendre et la célébrer, Marielle Mace fait appel à des récits d'enfance, a la poésie contemporaine, au théâtre de Nathalie Sarraute, au cinéma d'Abbas Kiarostami, aux animaux, aux « faux-amis » de la langue...
En partageant de nombreuses histoires et de profondes réflexions, en s'attachant à l'importance qu'ont, dans l'amitié, les jeux, les lieux, le temps qui passe, l'imperfection, en nous rappelant que le mot anglais pour dire « ami », « friend », et le mot allemand « Freund » (qui est presque le même), sont de la même famille que « free », « frei », qui signifient « libre », l'autrice nous invite a comprendre l'amitié comme un lien qui libère, et a en éprouver les multiples facettes.