Voici un rapport qui dort depuis 200 ans dans les archives, publié ici dans sa version originale anglaise et dans sa traduction française, rapport qui précède de moins d'une année le célèbre rapport Durham.
Autour du document gravite le triumvirat constitué de Colborne, Ogden et Durham. Le premier, commandant des armées coloniales, demande en mars 1838 au deuxième, procureur général du Bas-Canada, une analyse des événements qui se sont produits durant l'année 1837. Cette analyse lui sera remise en mai, ainsi qu'au troisième, nouveau gouverneur, qui arrive à ce moment dans la colonie. Ce rapport est l'une des rares lectures britanniques globales où Ogden lui-même considère 1837 comme une « résistance ».
Ce document inédit jette un regard nouveau sur un événement marquant de l'histoire du Québec et permet surtout de mieux comprendre la composante juridique de la réponse des autorités britanniques aux rébellions de 1837 et 1838. Pour Ogden, il était nécessaire que les militaires n'interviennent qu'accompagnés des mandats d'arrêt qu'il a préparés et qui pointent du doigt les desperados et les séditieux.
La république incarne entre autres la liberté et la souveraineté du peuple, la vertu publique, la lutte contre la corruption du pouvoir et de l'argent, l'indépendance et l'instruction du citoyen.
Les auteurs de cette anthologie proposent les meilleurs discours républicains qui ont façonné l'histoire québécoise de la Nouvelle-France à la Révolution tranquille. Certains textes seront appréciés pour leur audace et leur caractère polémique, d'autres pour leur grande valeur littéraire. Ces discours fournissent des clés précieuses pour réinterpréter notre histoire nationale, ses épreuves, ses ruptures comme ses constantes.
Cette anthologie présente une autre façon de lire l'histoire du Québec, au-delà des lectures courantes: fédéralistes contre souverainistes, libéraux contre conservateurs. Les républicains québécois étant d'ardents défenseurs de la souveraineté du peuple, ce livre aidera à comprendre la genèse et l'évolution de la démocratie au Québec.
Des textes de
L'Assemblée législative du Bas-Canada, Raymond Barbeau, Honoré Beaugrand, François Blanchet, Télésphore-Damien Bouchard, Pierre Bourgault, Arthur Buies, Ève Circé-Côté, André Dagenais, André D'Allemagne, Louis-Antoine Dessaulles, Antoine-Aimé Dorion, Jean-Baptiste-Éric Dorion, Joseph Doutre, Pierre du Calvet, Clément Dumesnil, Gérard Filion, Jules Fournier, Louis Fréchette, François-Xavier Garneau, Edmond-Charles Genêt, Paul Gérin-Lajoie, Jacques Godbout, Paul Gouin, Jean-Charles Harvey, Daniel Johnson, Henri-Gustave Joly, Maurice Laframboise, le baron de Lahontan, Hermas Lalande, Godfroy Langlois, Pierre Laporte, André Laurendeau, Wilfrid Laurier, Burton Ledoux, la Ligue de l'enseignement, Alphonse Lusignan, Pierre Maheu, Honoré Mercier, Henry Mézières, Esdras Minville, Charles Mondelet, Robert Nelson, Joseph Papin, Louis-Joseph Papineau, Jacques Perrault, Joseph-François-Xavier Perrault, le Rassemblement pour l'indépendance nationale, Maxime Raymond, Raoul Roy, Maurice Séguin, Joseph-Charles Taché, Pierre Elliott Trudeau, Edmond Turcotte, Pierre Vadeboncoeur, Denis-Benjamin Viger.
Marc Chevrier est professeur de science politique à l'Université du Québec à Montréal. Il a publié, aux éditions du Boréal, Le Temps de l'homme fini (2005) et La République québécoise (2012).
Louis-Georges Harvey est professeur au Département d'histoire de l'Université Bishop. Il a publié de nombreux articles sur l'histoire du mouvement patriote ainsi qu'une monographie sur le sujet, Le Printemps de l'Amérique française, parue aux éditions du Boréal en 2005. Il est devenu membre de la Société des dix en 2011.
Stéphane Kelly est professeur de sciences sociales au cégep de Saint-Jérôme. Il a été membre du comité de rédaction des revues Possibles et Argument pendant plusieurs années et a publié aux éditions du Boréal de nombreux essais, dont La Petite Loterie (1997) et À l'ombre du mur. Destin et trajectoires de la génération X (2011).
Samuel Trudeau est conférencier et professeur. Il a enseigné l'histoire de l'Europe contemporaine à l'Université du Québec à Hull. Il est présentement coordonnateur et professeur au Département d'histoire-géographie du collège de Maisonneuve.
Dans le contexte européen, le « printemps des peuples » désigne cette époque où les courants d'affirmation nationale et démocratique se sont conjugués dans une série de mouvements réformistes et révolutionnaires destinés à défaire les régimes monarchiques instaurés par le Congrès de Vienne. Or, l'Amérique a aussi eu son printemps des peuples. Comme de nombreuses sociétés neuves des Amériques, le Québec a connu son plus important printemps anticolonial dans la première moitié du XIXe siècle. Louis-Georges Harvey reconstitue ici le sens du discours dominant des élites politiques du Bas-Canada entre 1805 et 1837. Il aborde ce discours comme la mise en place d'un projet de société pour l'Amérique française qui visait à préparer, dans un avenir plus ou moins rapproché, la mutation de la colonie en un État. L'une des caractéristiques fondamentales du discours patriote était sa représentation de la collectivité nationale dans sa dimension territoriale, dans une incarnation civique plutôt qu'ethnique, qui renvoyait à l'américanité de la société bas-canadienne et s'appuyait puissamment sur le modèle états-unien. Pour les Patriotes, la République voisine constituait plus qu'un modèle apte à apporter des solutions aux différents fléaux inhérents au régime colonial, elle représentait en outre la finalité du parcours de l'histoire coloniale, soit l'indépendance inévitable qui attendait toutes les collectivités neuves des Amériques. Ainsi, pour Louis-Georges Harvey, les analyses des institutions états-uniennes par la classe politique du Bas-Canada sont devenues les véhicules d'un discours ouvertement anticolonial, voire souverainiste. Enfin, l'auteur souligne l'émergence d'un discours politique bien républicain, tout en remettant en question le « libéralisme » des Patriotes et de leurs prédécesseurs au Parti canadien, en raison de leur dénonciation soutenue du capitalisme commercial, qu'ils associaient à la corruption des institutions politiques coloniales.
L'édition automnale de Cap-aux-Diamants propose un dossier sur les sociétés d'histoire et de généalogie québécoises. Présentes sur le territoire depuis le XIXe siècle, leur apport dans la transmission de la culture, de notre histoire a été peu documenté. Pourtant, elles regroupent des milliers de membres et contribuent à mettre en valeur notre mémoire collective. Ce numéro présente donc une vue d'ensemble des sociétés d'histoire locale et régionale de 1825 à 2022 (Fernard Harvey), puis un portrait de la Fédération Histoire Québec depuis sa fondation en 1965 (Alain Roy). Trois études de cas suivent, l'une sur les sociétés anglophones des Cantons-de-l'Est (Louis-George Harvey), l'une sur la Numistic and Antiquarian Society of Montreal qui s'attarde aux pratiques érudites du XIXe siècle (Flavie Vaudry-L.) et l'autre sur la Société des Dix. Deux autres articles s'intéressent aux ateliers d'histoire à Montréal (Réjean Charbonneau) et aux stratégies de sauvegarde du patrimoine (Diane Joly).