Ciel variable numéro 97 nous présente une « Galerie de portraits » bien particulière. En effet, que peuvent bien avoir en commun les portraits de ces gens ici rassemblés (gitans, mineurs, aristocrates, modèles, noctambules...), si ce n'est que les moyens mis en oeuvre par les photographes leur confèrent une certaine dignité? Les trois artistes présentés ici - Pierre Gonnord, Christian Tagliavini, Gabriel Coutu-Dumont - sont aussi unis par une démarche singulière : le croisement de références et de savoir-faire photographiques et picturaux qui s'incarne dans les clairs-obscurs, les cadrages, les poses, les textures et le drapé des vêtements, les ports de tête et, par-dessus tout, les regards. Reposant sur une grande maîtrise des moyens, le travail de ces artistes témoigne d'un regard aigu et sensible sur la multiplicité des existences.
En géologie, le concept de stratification renvoie à l'idée d'un processus au cours duquel des sédiments s'accumulent en couches, pour éventuellement former des ensembles sédimentaires plus ou moins hétérogènes, mais qui n'en demeurent pas moins des unités de sens à part entière. Ainsi en va-t-il de certaines images, dont la compréhension suppose un effeuillage des différentes strates de signes qui les constituent. À ce titre, les séries Scarti d'Adam Broomberg et Oliver Chanarin, Copperheads de Moyra Davey ainsi que les Études préparatoires de Marc-Antoine K. Phaneuf, auxquelles Ciel variable consacre la section thématique de ce numéro, ont ceci en commun qu'elles sont le fruit de processus de stratification. Ces oeuvres permettent d'apprécier comment l'ajout de signes peut modifier, enrichir ou court-circuiter la nature et le sens d'une image.
QUEL AVENIR POUR LE NUMÉRIQUE?
Le n°106 interroge l'évolution des arts numériques, sur 25 ans. De corps en modélisation, de la rencontre de l'autre et des aspects pédagogiques, du récent travail de Zipertatou avec les enfants. De design vestimentaire intelligent, d'anthropologie urbaine et de sonorité, de la « fin » de l'art numérique, de l'après digital ou de l'après Internet. Un point de vue fantasmatique qui mesurera l'impact de l'avenir sur l'imaginaire. Enfin, beaucoup d'art sonore et de créateurs et créatrices d'ici. Le tout accompagné ou accompagnant des images magnifiques des oeuvres en question.
C'est l'heure pour les spécialistes des arts médiatiques et numériques de plonger « dans les internets » : tel est le titre du plus récent numéro d'ETC MEDIA. Les artistes qui travaillent sur le Web et aussi avec le Web prolifèrent constamment. L'année 2015 a vu la naissance de la première foire d'art numérique à New York. On parle maintenant d'art « post-internet »... Dans un dossier intrigant, la revue plonge dans un monde mystérieux pour le commun des mortels et enquête sur les phénomènes engendrés par le couple art/web, et la toute nouvelle culture qui s'y développe. Ces questionnements participent incontestablement au décloisonnement des pratiques artistiques, l'un des fers de lance de la revue. Nathalie Bachand s'entretient avec Benoît Palop et l'article de Paule Mackrous « Pro-surfing, remix, dispositif », nous fait le portrait d'Émilie Gervais. Découvrez également plusieurs installations et performances, notamment celles de Myriam Bleau et Hiroaki Imeda, présentées durant le festival Temps d'image à l'Usine C en février dernier.