Filtrer
Éditeurs
Langues
Accessibilité
Leslie Kaplan
-
Une série de féminicides, un tueur, ' l'assassin du dimanche '. Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre...
-
La première édition de ce livre culte, premier livre de Leslie Kaplan en 1982, a d'abord été publié dans la collection Hachette/P.O.L et repris en 1987 par P.O.L. L'excès-l'usine montre de face l'usine, le travail à l'usine et le devenir de ceux qui y vivent, leur enfermement dans cet espace immense, dans ' la grande usine univers ', infini en morceaux. L'usine est vécue au féminin, ce qui rend son impersonnalité d'autant plus impersonnelle (le ' je ' cède la place au ' on ') et le ' cela ' vécu dans l'usine dépasse, excède tous les mots qui pourraient le décrire, ces mots sont en trop.
Cette nouvelle édition est augmentée d'un entretien de Leslie Kaplan avec Marguerite Duras réalisé en janvier 1982 ; ainsi que d'un texte de Maurice Blanchot sur L'excès-l'usine paru dans le journal Libération en 1987.
' Je crois qu'on n'a jamais parlé de l'usine comme vous le faites. Elle est complètement autre chose, elle est comme à l'origine d'un autre temps. On la reconnaît. C'est très impressionnant. Comme une donnée commune. Même à tous ceux qui n'ont jamais abordé ça. ' (Marguerite Duras)
' Des mots simples, des phrases courtes, pas de discours, et au contraire la discontinuité d'une langue qui s'interrompt parce qu'elle touche à l'extrémité. C'est peut-être la poésie, c'est peut-être plus que la poésie. ' (Maurice Blanchot) -
Simon est psychanalyste, il est vif, joueur, ouvert au hasard. Avec lui, dans son cabinet, nous suivons un certain nombre de ses analysants, ce qui se passe pendant les séances et dehors, parfois (et de toute façon, pendant une séance d'analyse le monde ne se prive pas de rentrer). En contrepoint une femme, Eva, qui, elle, essaie de penser le monde et la vie à travers la lecture et la relecture de Kafka. Car dans l'un et l'autre cas, c'est de cela qu'il s'agit : penser. Vivre et penser, ne pas vivre sans penser. Tous les personnages de ce livre sont des héros (peut-être même est-ce le premier roman qui contient autant de personnages et dont aucun ne soit secondaire?) parce qu'ils affrontent le conflit entre leur désir de vérité et leur passion pour l'ignorance : ils sont des héros par la pensée, des héros de la pensée. En même temps ils sont tout le monde, chacun de nous. Si on pense on est vivant, on change, on peut changer. Alors, évidemment, il arrive plein de choses, exit le ressassement, exit l'ennui de l'absence de questions : le récit est toujours en train de se faire, comme l'identité, jamais donnée car c'est dans chaque détail que tient le sens et le sens est lié à chaque détail. C'est pour ça que le dernier mot est au monde, cette accumulation innombrable de détails révélateurs.
-
La politique est une affaire sérieuse.
Parfois elle prête à rire.
On était dans un drôle de moment. -
Le mois de mai, tout le monde s'y attendait, fut explosif.
-
Millefeuille, c'est le portrait d'un vieux monsieur qui sait qu'il va vers la mort et qui se débat avec ça. Et d'un humaniste, qui est à la fois affecté par tout en surface, et profondément indifférent. C'est aussi un livre sur les rapports entre générations, un vieux et des jeunes.Un vieux monsieur, donc, aimable, ouvert aux autres et au monde, et en même temps, toujours dans une certaine distance, sans intérêt véritable, guetté par l'ennui. Tout l'intéresse sans arrêt, rien ne l'intéresse vraiment. Il a apparemment beaucoup d'amis, et il n'a aucun ami.Son rapport avec les jeunes, son fils Jean, Léo, ensuite Loïc, un jeune paumé, est toujours ambivalent, affection et envie, intérêt et fureur, souci et rejet. Loïc, il veut l'aider, il sent que Loïc va « commettre l'irréparable », et puis il le laisse tomber, alors qu'il sait qu'il prend un risque.Et ensuite il culpabilise à fond.Quelque chose a été loupé dans son rapport à son fils et se répète avec les jeunes autour de lui, avec lesquels il est constamment dans un rapport de séduction et d'énervement. Et ça s'est renforcé avec l'âge, l'approche de la mort.Les autres l'encombrent alors qu'il se sent souvent seul, abandonné.En somme il tourne sans arrêt autour de lui-même, c'est le seul repère qu'il a, mais il ne peut pas être pour lui-même un repère.Il s'effiloche, se désintègre sans arrêt. Millefeuille, il est « comme les feuilles de papier sur le bureau, il y a un petit courant d'air qui (le) traverse tout le temps »
-
Fever est un livre sur le crime, mais la question, le suspense, le côté thriller, n'est pas qui a tué - ça on le sait tout de suite - mais pourquoi. C'est un livre sur la folie, mais sur une folie qui ne se voit pas, qui ne se dit pas, sauf justement dans le crime. C'est un livre sur deux adolescents d'aujourd'hui, mais qui sont rattrapés par le passé, à savoir par ce qui est arrivé à leurs grands-parents. C'est un livre sur l'irruption violente de l'Histoire dans la vie de deux lycéens d'aujourd'hui.
-
L'applatissement de la terre ; le monde et son contraire
Leslie Kaplan
- P.O.L
- Fiction
- 18 Février 2021
- 9782818052259
Certains des textes regroupés dans L'Aplatissement de la Terre ont été écrits pendant la pandémie et le premier confinement en France, d'autres non, tous donnent des nouvelles du monde, monde souvent réduit, divisé, meurtri, mais où une parole peut toujours se déployer, raconter une histoire, et chercher à sa façon la rencontre.
-
Qui est folle, dans Louise, elle est folle? prg>les deux femmes en scène s'accusent, se renvoient la balle, elles utilisent une troisième, Louise, absente, comme une façon de désigner ce qu'en aucun cas elles ne veulent être mais elles s'acharnent l'une contre l'autre, comme si chacune représentait pour l'autre quelque chose qu'elle rejette pourtant il s'agit de comportements habituels, de phrases entendues partout, acheter n'importe quoi, voyager sans voir, manger sans penser, vouloir gagner, l'horreur quotidienne et au cinéma, les clichés, les clichés, les clichés... toutes choses bien réelles et présentes, qui sont là, dans le monde sont-elles folles de faire ce qui se fait?ou est-ce la réalité qui est folle?
-
Pourquoi elles sont deux, dans Déplace le ciel? pourquoi la télévision? et les animaux? pourquoi les animaux? pourquoi elles parlent anglais? et pourquoi elles rêvent tout le temps? oui, pourquoi les rêves? Déplace le ciel est une pièce sur l'amour, la recherche de l'amour, le désir et la peur de l'amour, sur la solitude et sur le monde dans lequel nous vivons, et où nous sommes confrontés à une pensée faite de clichés, une pensée télé, c'est une pièce sur la difficulté de dire son expérience sans la rabattre sur des idées reçues et du savoir acquis, c'est une pièce sur le désir de découverte, de nouveau, de départ et de changement, c'est une pièce sur les rêves et le rêve.
-
Mai 68, le chaos peut être un chantier ; conférence interrompue
Leslie Kaplan
- P.O.L
- Poésie
- 3 Mai 2018
- 9782818045121
Mai 68 a été une immense prise de parole dans toute la société française, entre étudiants et ouvriers, entre jeunes et vieux, entre femmes et hommes. On a parlé de tout, de tout, de tout, de la politique comme de la sexualité, des revendications comme des désirs, et ce mouvement culturel qui contestait la société capitaliste marchande dans son ensemble et dans ses détails nous a légué des outils pour penser aujourd'hui, et d'abord, pour continuer d'explorer la parole : pourquoi parler, comment parler, un dialogue, c'est quoi.
-
Depuis maintenant Tome 1 ; miss nobody knows
Leslie Kaplan
- P.O.L
- Fiction
- 26 Janvier 2010
- 9782846827072
Ce livre parle de Mai 1968. Deux personnages occupent la scène : Stéphane et Miss Nobody Knows. L'un et l'autre sont désespérés. Mais tandis que l'un ment, raconte et se raconte des histoires, l'autre fait de son angoisse un moteur pour elle-même, peut-être, pour les autres sûrement. Pour la narratrice, par exemple, qui, on peut l'imaginer, écrit ce livre à cause d'elle. Il s'agit à la fois d'une évocation et d'une enquête. Évocation de la grande grève de 1968. «Quelque chose se passe.» L'espoir, l'attente, la reprise, la déception, ou la stupeur, plutôt. Miss Nobody Knows en est comme la figure vivante. Elle ne cesse de poser des questions, les questions. Elle disparaît comme elle est apparue, sans explication ni justification. Elle reviendra. L'enquête, elle, concerne le suicide de Stéphane, oncle de la narratrice, brillant publicitaire, enfant apparemment gâté des Trente Glorieuses, et en même temps, noeud de contradictions, mauvaise conscience, une angoisse à faire payer aux autres. Comment, pourquoi, est-il mort? Qui était-il?
-
Ce livre est l'histoire d'une rencontre dans un monde où même la douleur peut être confisquée, et où les sentiments - certainement la passion est là - flottent à l'état pur, sans objet.
-
Depuis maintenant - iv - les amants de marie
Leslie Kaplan
- P.O.L
- Fiction
- 29 Septembre 2011
- 9782818010044
Marie, ses amants, passés, présents. Elle y pense, elle les retrouve, elle fait de nouvelles rencontres, elle cherche, elle aimerait trouver, mais elle part, toujours, jusqu'à ce que... C'est la ville, étonnements et possibles. La douleur et les conflits existent, mais ils sont saisis à partir du rêve et du désir, on est dans un mouvement. Joie de la pensée et présence du corps, absence de hiérarchie, mélanges, l'amoralisme peut fonder une éthique. Jubilation du soleil et tristesse de la solitude. On trouve un bar, il y a un Américain, hasard et disponibilité au hasard, on s'enfuit, on revient, on ne revient pas, il n'y a pas de système explicatif, pas de psychologie, le symptôme fait partie de la vie. Parfois le désir bégaye, ou se traîne dans l'errance, mais la pensée peut être un événement, elle peut rendre les êtres et le monde plus légers, si elle est un risque, si on la prend au sérieux. La vie n'est pas pour les amateurs, et l'histoire d'une vie n'est pas une collection d'anecdotes. Jeux du désir et de la pensée. Parfois, c'est vrai, les jeux semblent faits. Mais quelque chose, quelqu'un arrive qui peut mettre la ville, la société, en crise, et le réel se rappelle à nous, le réel large et ouvert, suspendu. Un chaos peut être un chantier.
-
C'est l'histoire d'une Américaine à Paris, qui est née à Brooklyn et vit en France depuis son enfance. 'Qui suis-je?', est-ce que c'est : 'D'où je viens?' Bien sûr que non. Mais c'est une façon de raconter le passé, lointain et proche, et le présent. Avec le borscht et les ice-creams, le chewing-gum et le pain perdu, Broadway et Montparnasse, les comédies musicales et les films de Chaplin, sensations et images, mots anglais, mots français, enfance et adolescence, amour et politique, après-guerre et années 60, le monde s'ouvre, se referme, la vie se creuse, se déploie, et l'Amérique est toujours présente, réelle comme le rêve ou le cauchemar, infinie comme la fiction.
-
Jackie et Lou sont peu à peu obsédés par l'idée du renoncement qui peut survenir à tout moment de la vie ou qui peut même être déjà là, imprégnant tout acte, toute pensée, dès l'enfance. Ce renoncement, cette fin de la pensée, c'est ce que Leslie Kaplan appelle Le Silence du diable.
-
On pense avec des livres, des films, des tableaux, des musiques, on pense ce qui vous arrive, ce qui se passe, l'Histoire et son histoire, le monde et la vie. Cet «avec» signe une forme particulière de pensée qui tient compte de la rencontre, d'une rencontre entre un sujet et une oeuvre, à un moment donné de la vie de ce sujet et de cette oeuvre. C'est en ce sens, «avec», qu'il est dans ce livre question d'outils, d'outils pour penser. Penser avec Dostoïevski, avec Faulkner, avec Kafka, avec Antelme, avec Blanchot, avec Cassavetes, Rivette, Bunuel, Godard... penser avec une oeuvre : avec un objet fini et infini, fabriqué par un homme ou des hommes, et qui, mis en circulation, va à la rencontre d'autres hommes, et pourra, ou non, effectivement en rencontrer certains.
-
- Mais dites-nous pourquoi ces émeutes, dit Luca.
- Pour moi, dit Myriam, la question n'est pas pourquoi des émeutes, mais plutôt pourquoi pas d'émeutes.
Le président de l'Assemblée nationale se réjouit qu'il n'y ait pas d'envie dans le pays, le ministre de l'Intérieur persécute les Roms puis devient Premier ministre, la ministre de la Santé détruit l'hôpital et veut interdire l'inconscient, la ministre de la Culture n'a pas le temps de lire, le ministre de l'Économie regrette la mort du roi, le président de la République gouverne en bureaucrate...
Mathias et ses amis pensent autrement. -
Les prostituées philosophes ; depuis maintenant Tome 2
Leslie Kaplan
- P.O.L
- Fiction
- 27 Juin 2013
- 9782818018750
Dès le titre il faut s'y attendre : une affaire de moeurs et de morale. D'un côté Thomas et son père Stanley. Un père défaillant dont le fils dans une violence ascendante refuse la fatalité. De l'autre Marie-Claude, un travesti qui un jour a décidé de changer les choses avec ses amies prostituées, s'en sortir, ne plus subir. En porte-parole affranchie, elle continue à raconter la vie de ces filles dans la péniche-bar qu'elle tient maintenant, à l'enseigne des Prostituées philosophes. C'est d'ailleurs devenu un lieu de rencontre pour Thomas et son amie Zoé qui écoutent, s'épaulent, se cherchent à l'ombre du père pauvre type et des typesses maternantes. Ici se posent les questions de l'identité, des limites, du poids de l'héritage, des arbres à abattre, des valeurs, pour lesquelles personne n'a de réponse mais qui doivent être posées. Nous sommes dans ces parages où la pensée ne se dissocie pas de la sensibilité mais où l'une l'autre se relaient et se relancent dans un mouvement d'élucidation qui ne cesse pas.
-
New York. La tension est là, dans les corps. L'océan, les fleuves verts et la respiration rapide du ciel. Le parc, ses allées et ses arbres. Ses surprises. Rencontres inattendues et tout d'un coup nécessaires, d'une nécessité diffuse et féroce comme l'énergie de la ville, son urgence. Des jeunes gens se trouvent, se connaissent, Anna et Julien, Mary et Chico. Entre eux une enfant, sa présence pleine et trop réelle, insistante comme une question.
-
C'est un lieu singulier, à la fois clos et ouvert. Le château, ses allées, ses pelouses, les chambres blanches séparées par de grands couloirs, des gens y vivent. C'est comme une succession d'agrandissements photographiques où tout, l'existence des êtres et celle des choses, est perçu en même temps, figure sur le même plan, sans distinction hiérarchique. On perçoit presque physiquement les volumes, la densité des objets, leur couleur, leur consistance ; les vies s'organisent, celle de Jenny et Louise qui se promènent, s'aiment, s'observent, celle de Camille, de Serge, de Michèle. Le criminel est là aussi, mais il est peut-être, surtout, l'autre qui vit au dehors.
-
Un quartier, deux amis, Serge et Jean. Serge travaille dans une petite usine, Jean s'occupe d'un lieu culturel, l'Atelier. Deux jeunes femmes, Anaïs et Lise. Anaïs se prostitue, Lise donne des cours de formation permanente. Serge, Jean, Anaïs et Lise s'aiment et se désirent, ils font en même temps l'apprentissage de la brutalité du réel, des limites de l'amitié, et du pouvoir parfois bon, parfois destructeur, des mots. À travers leurs passions et leurs déchirements, ils se confrontent au monde, y prennent part, et butent sur une interrogation simple et ravageante : qui s'en sort et à quel prix.
-
Deux femmes sur scène, debout, assises, courant, s'arrêtant, en tas, en vrac : mais c'est quoi? Deux femmes, mais «femme» n'est pas une catégorie ni un genre, c'est un point d'appui, concret, matériel, pour faire passer, faire circuler, des mots, des objets, des questions, des émotions. Ce qui circule, c'est l'abondance, tout ce surplus de la société, tout ce que l'on consomme, toute cette bêtise, toute cette pauvreté. Pas d'idées si ce n'est dans des choses, disait William Carlos Williams. Ici on pense avec des choses concrètes, des mots concrets, en situation et en dialogue. Le théâtre : une forme d'étonnement, l'étonnement devant le langage et ce qu'il y a dessous, devant la vie en somme, toute ma vie comme il est dit. C'est une histoire de trop et de pas assez, de tout et de rien, c'est politique, physique et métaphysique, c'est mettre en jeu ce paradoxe, parler et être sexué, on n'a qu'une vie, elle est ici et maintenant, et alors quoi.
-
Alors qu'elle vit le deuil de sa mère, la narratrice se trouve entraînée dans les réseaux cachés qui parcourent le monde, le monde tel qu'il est, ici et maintenant, ce chaos. Au coeur de ces réseaux, des enfants. Ceux que l'on a oubliés, ceux que l'on a adoptés, et celui que Clara voudra sauver à tout prix, Tiago, l'enfant des mines de sel.