Il faut relire Marx après le déluge. Dans ces Manuscrits économico-philosophiques, rédigés en 1844 à Paris, et publiés pour la première fois en 1932 à Leipzig, ce sont l'inhumanité du capitalisme et l'infamie de ses thuriféraires qui sont dénoncées. Les économistes classiques, tels Smith, Say ou Ricardo, n'ont guère considéré l'ouvrier que comme une bête de somme. Ils n'ont voulu voir dans l'homme qu'une machine à consommer et à produire. Ce qui peut advenir au travailleur en dehors du temps de travail, ils laissent benoîtement au médecin, au juge, au fossoyeur ou bien au prévôt des mendiants le soin de s'en inquiéter quelque peu.
C'est que le travail, activité spécifique de l'homme, n'est plus désormais qu'un gagne-pain, une souffrance et une dure nécessité, pour l'obtention de laquelle tous se livrent paradoxalement à la plus âpre des concurrences.
La complète domination de l'économie sur la société traduit une aliénation maximale, que manifeste avec éclat la puissance universelle de l'argent : « notre valeur réciproque, écrit Marx, est pour nous la valeur de nos objets réciproques».
Ce texte est un pamphlet écrit « à chaud », en mai 1871, au moment de la « Semaine sanglante », qui vit l'écrasement final de la Commune et l'exécution massive des insurgés. Karl Marx est, à la fois, enthousiaste devant la révolte des Communards contre les Versaillais et prudent, pour ne pas dire, circonspect. Il qualifie l'insurrection de « folie désespérée ». Car, si les Parisiens ont témoigné d'initiatives remarquables et de sacrifices héroïques, ils se sont aussi coupés de la Province et des campagnes. Faute de levée en masse, la Commune insurrectionnelle était condamnée à ne pas durer. La révolution prolétarienne ne pouvait avoir lieu. Faute aussi de leader politique, capable de voir plus loin que les seules barricades. Des analyses, que contesteront bien des penseurs anarchistes, mettront au coeur de toute contestation de l'ordre, l'initiative de petits groupes déterminés, en marge des organisations ouvrières centralisées et hiérarchisées. La Commune de Paris n'était pas socialiste, dira-t-il, et ne pouvait l'être.
Écrit de décembre 1851 à mars 1852 dans des conditions matérielles très précaires, Le 18 brumaire analyse l'histoire immédiate du coup d'État qui, le 2 décembre 1851, porte le neveu de Napoléon à la tête de ce qui va devenir le Second Empire. En plaçant le coup d'État dans son contexte économique, social et culturel, Marx nous en donne une interprétation brillante où il dévoile la nature d'un État vampire, animé par une caste de bureaucrates surnuméraires qui dévore la société civile. Cette intelligence claire des événements, au moment même où ils se déroulent, est, en efet, exemplaire.
Si Marx fascine tant les philosophes, c'est peut-être parce qu'il a si vigoureusement dénoncé l'illusion de « la philosophie », le « discours de la mauvaise abstraction », toujours idéaliste même sous des dehors matérialistes, et toujours stérile malgré sa grandiloquence.
Pourtant, à n'en pas douter, comme le montrent les cent textes rassemblés dans cette anthologie - pris dans les oeuvres de jeunesse et surtout dans Le Capital et ses brouillons -, l'oeuvre de Marx est d'une éclatante richesse philosophique. L'introduction de Lucien Sève revisite le corpus marxien et expose pour la première fois avec précision le réseau catégoriel d'ensemble qui constitue le fond de la « Logique du Capital » : essence, abstraction, universalité, objectivité, matière, forme, rapport, contradiction dialectique, histoire, liberté...
Outre l'introduction et les notes qui accompagnent chacun de ces textes, un index des concepts philosophiques détaillé contribue à faire de ce volume un précieux instrument de travail et de culture.
Cent textes choisis, traduits et présentés par Lucien Sève.
Edition enrichie (introduction et notes)Marx et Engels avaient respectivement trente et vingt-huit ans lorsque fut publié, en 1848, leur manifeste: ces jeunes intellectuels allemands bouleversent alors le monde du travail qui prend conscience de lui-même. La lutte des classes est considérée comme le moteur de l'histoire et du progrès de l'humanité. L'objectif communiste sera la destruction de l'ordre bourgeois, de son État et du système de production fondé sur le profit. « La bourgeoisie, répétait Marx, se souviendra longtemps de mes furoncles. » Que signifient aujourd'hui ces écrits ? Sont-ils l'âme d'une revendication révolutionnaire riche d'espoir pour l'humanité ou le credo d'une entreprise de domination de millions d'hommes ? Commentla théorie révolutionnaire est-elle devenue un mouvement d'asservissement politique ? Marx affirmait qu'il n'était pas marxiste. On l'a divinisé, lui qui avait « de la haine pour tous les dieux ». Toute l'histoire de notre temps dépend de ce manifeste.
DISCOVER THE WORK THAT LAUNCHED REVOLUTIONS AROUND THE WORLD Although it was published in 1848, The Communist Manifesto is as controversial and provocative as ever. Its stirring and poetic language helped spread Marx and Engels' socialist message far and wide, unleashing a century of political revolution. In an age of great inequality, the Manifesto's message of an exploited and suffering working class that must rise up and claim the means of production and wealth continues to resonate. This deluxe edition features an insightful introduction from Tom Butler-Bowdon which explains how the text came to be written, and why it remains popular.
Table des matières
[avertissements sur l’auteur et le manuscrit original]
préface de l’auteur
concept premier / le libre arbitre
concept second / le travail
concept troisième / la récompense
concept quatrième / le châtiment
concept cinquième / le résultat
concept sixième / le marché
concept septième / la nation
concept huitième / l’état
concept neuvième / la sécurité
concept dixième / dieu
[conclusion] qu’est-ce que le sarkozysme ?
El Manifiesto Comunista, es uno de los tratados políticos más influyentes de la historia, fue una proclama encargada por la Liga de los Comunistas a Karl Marx y Friedrich Engels entre 1847 y 1848, y publicada por primera vez en Londres el 21 de febrero de 1848. Además del programa de un partido, es un lúcido análisis de la sociedad capitalista del siglo XIX que, en muchos aspectos, sigue siendo actual. Una lectura indispensable para entender la sociedad contemporánea.
Edited by Samuel H. Beer, with key selections from Capital and The Eighteenth Brumaire of Louis Bonaparte, this volume features an especially helpful introduction that serves as a guide to Marxist political and economic theory and to placing the specific writings in their contemporary setting. Included are a bibliography and list of important dates in the life of Karl Marx.
La guerre de Sécession, bien mal nommée en français (les Etats-Uniens préfèrent la désigner par le terme de Guerre civile), reste un moment fondateur de l'histoire des Etats-Unis d'Amérique. Dans les oppositions politiques d'aujourd'hui ne sont jamais absentes les réfé-rences à ce conflit tant celui-ci a structuré l'imaginaire collectif et son champ politique.
Une révolution inachevée propose la lecture croisée des contributions les plus importantes d'Abraham Lincoln et de Karl Marx sur le sujet ainsi que de leur correspondance. Les textes de Lincoln sont constitués principalement de ses discours les plus essentiels et ceux de Marx de ses articles parus dans la presse de l'époque. Le premier est un acteur de premier rang du conflit en tant que président des Etats-Unis?; le second, un des principaux animateurs de l'Association internationale des travailleurs (Première Internationale), qui comptait de nombreux partisans aux Etats-Unis, est un observateur attentif des enjeux du conflit et de l'émergence d'un mouvement d'émancipation des opprimées à travers la radicalité du courant abolitionniste de l'esclavage. Le président républicain comme le militant communiste comprennent que, derrière la question de l'esclavage et de son abolition, il y a la possibilité de fonder un nouvel ordre social et que cela va déclencher des luttes titanesques, ce dont les Etats-Unis à la fin du XIXe siècle seront le théâtre, notamment avec la reconstruction radicale et sa faillite contre-révolutionnaire, la naissance du Ku Klux Klan et l'imposition de la ségrégation raciale...
La riche préface de Robin Blackburn, qui constitue à elle seule un ouvrage dans l'ouvrage, offre aux lectrices et aux lecteurs une mise en perspective des textes présentés et un rappel utile du contexte historique du déroulement du conflit. Elle s'intéresse, bien après l'assassinat de Lincoln et la disparition de l'Association internationale des travailleurs, à ses conséquences dans l'histoire sociale et politique des Etats-Unis, lesquelles sont trop souvent méconnues des francophones.
La mise en coopérative ne peut être l'illusion de contourner le système par en bas en lui laissant toute latitude « en haut ». Inscrite dans une volonté transformatrice de l'ensemble de la société, elle peut être un terrain où l'on dispute au capital la question du pouvoir. La mise en coopérative peut appuyer les processus de réelles appropriations collectives.