Au début des années 2000, Roland Feuillas quitte une carrière de chef d'entreprise pour se tourner vers le pain. Mais pas n'importe quel pain : un pain issu des variétés anciennes et qui en restitue la puissance nutritionnelle. Pour ce faire, il a travaillé à maîtriser toutes les séquences du cycle de la transformation du grain au pain, en ingénieur qu'il est de formation, en artisan dans la famille desquels il s'est inscrit, en artiste des longues fermentations et des cuissons au feu de bois, en paysan qu'il rêve de devenir.
Ces gens ont de curieuses manières de vivre. Ils laissent venir des trous à leur manteau, enseignent dans une école vide, s'accouplent en public, tombent en extase. Leurs façons de mourir ne sont pas moins singulières : l'un se jette dans un volcan, l'autre s'enduit de bouse de vache, un troisième ne s'arrête plus de rire. Presque tous ont des problèmes avec l'argent.
Ces expérimentateurs obstinés, on les appelait dans l'Antiquité chercheurs de sagesse, ou encore philosophes. La modernité a oublié combien ils furent étranges.
Pour rencontrer ces sages perdus, deux écrivains ont choisi de fouiller dans une poussière d'histoires, de propos et d'anecdotes. Ils ont filtré et restauré. Résultat : une face inhabituelle et très surprenante de la philosophie occidentale.
Les témoignages des jeunes filles qui ont traversé l'épreuve de l'anorexie se multiplient depuis près de trente ans. Ils suscitent l'intérêt et l'émoi grandissants du grand public et des milieux médicaux. Cette écrasante proportion de femmes et le silence que les hommes victimes de cette pathologie ont observé jusqu'à ce jour ont fait croire qu'on ne pouvait parler de l'anorexie qu'au féminin. L'enquête que propose Jean-Philippe de Tonnac est sans précédent. C'est en interrogeant son expérience de la faim, celle des anorexiques qu'il a rencontrées, en questionnant des thérapeutes, des sociologues, des historiens de la mode, des spécialistes de la mystique, qu'il a cherché à comprendre ce qu'est l'anorexie et les raisons de la fascination qu'elle exerce. De quoi a faim celui qui dit qu'il a faim d'autre chose ? Quel rêve, quelle nostalgie, quelle souffrance partagent les femmes et les hommes des sociétés occidentales qui se laissent mourir de faim ?
« Dans une société où nous sommes censés ne penser qu'à ça, qui fait vraiment l'amour ? Pas ces jeunes gens qui restent vierges jusqu'à leur mariage. Pas ces asexuels ou ces non-libidoïstes qui refusent toute référence à la sexualité. Moins encore ces êtres à qui leur religion interdit de nourrir la pensée de la concupiscence. Mais le font-ils davantage, ces célibataires qui rêvent d'accéder au corps de l'autre ? Prennent-ils leur pied, ceux qui voient leur partenaire se refuser à eux ? Jouissent-ils, ces internautes qui virtualisent la rencontre à travers un écran ? Connaissent-ils de grands émois, ceux qui redoutent d'être défaillants et s'empêchent de le vérifier ? J'ai recueilli les témoignages de ceux qui, par choix ou par contrainte, ne font pas l'amour. Je les ai recoupés avec les réflexions des spécialistes de la sexualité. De cette enquête, il résulte que les Occidentaux ne se sentent plus coupables de ne pas le faire. Ces expériences singulières nous invitent alors à méditer sur la place du plaisir dans nos existences, au-delà de la réclame qui en est faite. »
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.