« Dans une société où nous sommes censés ne penser qu'à ça, qui fait vraiment l'amour ? Pas ces jeunes gens qui restent vierges jusqu'à leur mariage. Pas ces asexuels ou ces non-libidoïstes qui refusent toute référence à la sexualité. Moins encore ces êtres à qui leur religion interdit de nourrir la pensée de la concupiscence. Mais le font-ils davantage, ces célibataires qui rêvent d'accéder au corps de l'autre ? Prennent-ils leur pied, ceux qui voient leur partenaire se refuser à eux ? Jouissent-ils, ces internautes qui virtualisent la rencontre à travers un écran ? Connaissent-ils de grands émois, ceux qui redoutent d'être défaillants et s'empêchent de le vérifier ? J'ai recueilli les témoignages de ceux qui, par choix ou par contrainte, ne font pas l'amour. Je les ai recoupés avec les réflexions des spécialistes de la sexualité. De cette enquête, il résulte que les Occidentaux ne se sentent plus coupables de ne pas le faire. Ces expériences singulières nous invitent alors à méditer sur la place du plaisir dans nos existences, au-delà de la réclame qui en est faite. »
Quand il faut évoquer la mort, nous savons que... nous ne savons rien. Quand il nous faut parler des morts de notre vie - qui vivent encore en nous, habitent notre coeur -, les mots nous manquent. De cette perte, de la mort même, nous préférons ne pas parler. Et pourtant, les absents n'en finissent pas d'être présents. Nous en sommes les gardiens fidèles.À travers les entretiens qu'elles ont accordés à Damien Le Guay et Jean-Philippe de Tonnac, sept personnalités acceptent ici de témoigner. Juliette Binoche, Christian Bobin, Catherine Clément, Philippe Labro, Daniel Mesguich, Edgar Morin et Amélie Nothomb nous livrent avec profondeur et générosité leurs sentiments intimes, leurs croyances ou leur incroyance, leur philosophie de la vie. Au-delà des chagrins, des douleurs, ils disent tous le lien vital qui les relie à leurs morts - les morts de leur vie. L'extraordinaire diversité de ces paroles nous invite au partage pour être plus vivants.
Les témoignages des jeunes filles qui ont traversé l'épreuve de l'anorexie se multiplient depuis près de trente ans. Ils suscitent l'intérêt et l'émoi grandissants du grand public et des milieux médicaux. Cette écrasante proportion de femmes et le silence que les hommes victimes de cette pathologie ont observé jusqu'à ce jour ont fait croire qu'on ne pouvait parler de l'anorexie qu'au féminin. L'enquête que propose Jean-Philippe de Tonnac est sans précédent. C'est en interrogeant son expérience de la faim, celle des anorexiques qu'il a rencontrées, en questionnant des thérapeutes, des sociologues, des historiens de la mode, des spécialistes de la mystique, qu'il a cherché à comprendre ce qu'est l'anorexie et les raisons de la fascination qu'elle exerce. De quoi a faim celui qui dit qu'il a faim d'autre chose ? Quel rêve, quelle nostalgie, quelle souffrance partagent les femmes et les hommes des sociétés occidentales qui se laissent mourir de faim ?