Littérature
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« Métis », « métissage », mots galvaudés, manipulés, invertis, pour un problème de notre temps dont d'évidence n'est pas à démontrer. Plus le monde occidental et ses franges sont soumis à un brassage racial et culturel, plus fortes resurgissent les vieilles peurs de « l'autre » et la revendication de la « pureté ». Face à l'intolérance et à la confusion que celle-ci suscite, Philippe Franchini livre son humeur faite de colères, d'inquiétudes et d'espoirs. Colères contre les amalgames et les leurres, contre les perversions sémantiques aux relents d'artifice, de niaiserie, de péché ou d'hypocrisie, inquiétudes devant les résurgences tribales, espoirs d'un métissage qui ne soit pas un fatras de postiches culturels. Mais, d'abord, que signifie être métis ? un mélange de sangs ou de cultures ? une différence, une condition, ou une idée ? Métis est une tentative de réponse à travers l'itinéraire personnel de l'auteur, issu d'une famille vietnamienne et d'une tribu corse. Le métis et la métisse ont été d'impossibles héros, d'impossibles modèles, personnages de roman ou de film hantés par la soif du mal, coupables de duplicité et de luxure, Lilith ou Judas voués aux abîmes de la turpitude et de l'enfer. Le sont-ils encore ? et peut-on concevoir aujourd'hui un monde à leur image ?
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La Fille poussière
Franchini/p
- Presses de la Cité (réédition numérique FeniXX)
- 18 Décembre 2015
- 9782258121645
Autrefois, on nous donnait des noms d'animaux. Ils prouvaient au moins notre existence. Maintenant, nous ne sommes plus que de la poussière. Quand le vieil Eurasien lui a dit cela, Elyssa savait déjà qu'elle devait fuir le pays où elle était née, le pays qu'elle croyait sien et qui lui refusait une identité. Elle s'en est arrachée pour échapper à la mort sociale promise aux sang-mêlé, les enfants poussière, damnés de la nouvelle société. L'histoire d'Elyssa, c'est d'abord celle d'une Eurasienne aux racines écartelées, qui traverse la vie avec un mélange de fatalisme et de renoncement, inculqués par sa mère comme les meilleurs moyens de survivre et de ne pas connaître le désespoir. C'est aussi l'histoire des rapports d'une mère et d'une fille, liées par un attachement que rien ne peut détruire. C'est encore l'histoire d'un amour dans l'exil. Après avoir survécu aux épreuves de la fuite en mer de Chine et d'un camp de réfugiés en Thaïlande, Elyssa aborde au pays d'un père qu'elle n'a pas connu ; elle fait l'expérience d'une société, rêvée comme un eldorado, et qui lui offre un asile plus charitable que généreux. Elle y trouve l'ivresse de l'abondance et de la liberté, mais aussi le sentiment de l'exil et y rencontre l'amour, un amour total, exclusif, passionné jusqu'au drame. Enfin et surtout, c'est le roman d'une femme aux prises avec ses propres contradictions, flottant entre deux cultures, et condamnée à l'expérience d'une mutation qu'elle n'a pas été préparée à vivre. À la fois fragile et forte, assoiffée de tendresse, c'est par une volonté pathétique de préserver son indépendance, qu'elle va obstinément à la rencontre de son destin.
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Le Tycoon règne sur un empire financier, à Hong Kong, quelques années avant que la ville ne soit rendue à la Chine. Dans l'incertitude de l'avenir, tout semble permis... « Copyright Electre »
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Les diables de papier
Philippe Franchini, Jean Pasqualini
- Presses de la Cité (réédition numérique FeniXX)
- Romans
- 18 Septembre 2020
- 9782258181892
Un roman qui a la force d'un document. La tension du vécu et la richesse de l'imaginaire, fondus en une intrigue qui réserve suspense et intensité dramatique. Le sujet : en 1950-1951, premières années de la jeune République populaire de Chine, le « montage » d'un procès d'espionnage par les services de sécurité chinois, vu de l'intérieur et de l'extérieur. Dans un Pékin soumis, une fois encore, à une mutation de l'Histoire, s'affrontent en un combat inégal le cadre Ma - rouage implacable mais non sans une certaine humanité de la mécanique répressive révolutionnaire - et des accusés soigneusement sélectionnés, individus isolés, sans défense, bientôt broyés par un engrenage absurde. À travers ces personnages divers, Italiens, Français, Japonais, Allemands et Chinois, à travers cet affrontement entre deux cultures, entre Orient et Occident, entre capitalisme et communisme, c'est l'histoire d'une Chine colorée, folle, sensuelle et tragique, qui est racontée et analysée dans sa mutation violente, avec beaucoup d'émotion et d'ironie, par des auteurs mieux placés que quiconque pour le faire.