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Jean Vautrin
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Un dingue dégomme au fusil à lunette une mariée à la sortie de l'église... Un horticulteur refuse le bétonnage de ses terres et piège son terrain... Des gosses s'enferment dans les caves des tours et y passent des heures... La banlieue, au temps des pavés, c'était déjà la mort en version rock and roll. Julie-Berthe, dans ce décor, a sept ans, zozotte et est terriblement précoce. Elle adore les zizis et les zézettes, de sa maman, des voisins, voisines, vieux, vieilles, ou gamins de sa classe. Tout est bon pour satisfaire sa curiosité. Oui, Julie-Berthe est un ange ! Son père, qui pensait se la couler douce au commissariat en l'absence du chef, se retrouve dépassé. Sa fille, sorte de Zazie de Queneau, orchestre le chaos. Billy-ze-Kick est son prince charmant : il fera ses quatre volontés...
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'Nous les convictions politiques, on s'en tape joyeusement.' La bande des Beuarks tourne dans la banlieue. 'Boulot, bistrot, moto', telle est leur devise. On ne les baratine pas comme ça : ouvriers le jour et motards la nuit, ils connaissent la chanson et contestent par l'anarchie un système sans avenir qu'ils utilisent pourtant. Pourquoi s'embarrasser de morale si c'est pour rester les derniers de la chaîne alimentaire ? Les Beuarks sont à fond dans le système et ricanent de tout jusqu'à ce que la situation se complique méchamment. Le ton monte dans la banlieue. Des colleurs d'affiches se font tabasser. La police se montre. Un député disparaît. Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas...
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Au début, il y a un homme en smoking, au milieu d'un océan de blé. Jimmy Cobb. L'Américain.
Un homme des villes qui creuse la terre avec ses mains trop blanches, et lui confie le prix de sa liberté : un milliard de centimes.
La Beauce autour de lui. Pas un arbre, pas une ombre. Juste un enfant, caché dans l'herbe : Chim.
Il a une drôle de chanson dans la tête, et la certitude qu'il vient de rencontrer Humphrey Bogart.
Ensuite il y a l'hélicoptère. Il surgit du fond de la plaine, comme un rapace. A.son bord, les tireurs d'élite de la gendarmerie.
Jimmy Cobb, l'homme-cible, reprend sa course pour la vie. Seul refuge : la ferme, là-bas, au bord de la route. L'Américain y découvre un monde étrange, plein de secrets et de passions féroces.
Et Jessica.
Qui est Jessica ? Dans quelle prison a-t-elle enfermé sa beauté ? Va-t-elle céder à la tentation d'un amour impossible avec le fugitif ?
Traqué par les hommes, muré dans son angoisse, Jimmy Cobb voudrait disparaître. S'effacer dans la nuit. Il lui faudra d'abord affronter le regard implacable de l'enfant. -
Don Rafael Gutierrez Moreno, roi des ordures, est mort assassiné. Depuis vingt-cinq ans il étend son pouvoir despotique sur les immenses décharges de Mexico. Qui l'a tué? Ses femmes? Le détective Harry Whence, qui rate tout ce qu'il entreprend? Le milieu politique? Le peuple gris des miséreux qui vit à l'est de la ville, là où tout se fâche?
Vautrin nous emporte dans une histoire libre et enragée, entre misère et luxure, où le seul code en vigueur est celui d'une mythologie tenace: celle du roman noir. -
Le grand retour de Jean Vautrin : avec sa verve inimitable, il se glisse dans la peau d'un jeune gitan. " J'étais pourtant un bon candidat au bonheur. J'étais dégourdi. Toujours aux avant-postes. Au grand bal de la vie je me suis servi presto. J'ai écouté le rossignol à la nuit tombée, capté l'odeur du vent, fouillé les braises du passé. Je voulais tout ce que je ne voyais pas venir, le poulet, le caviar, l'instruction, la certitude d'être aimé. Au lieu de cela j'ai récolté la violence et l'humiliation. N'importe ! Hardi sur la cabosse, je n'étais pas douillet. Puisque je voulais tout voir, j'étais prêt à traverser les cerceaux de feu tendus sur mon passage. Ainsi s'est abattu le froid sur la vie rêvée de votre serviteur qui s'annonçait pourtant comme un banquet sans fin. " Avec sa verve inimitable, Jean Vautrin se glisse dans la peau d'un jeune Gitan, Cornelius Runkele. Amoureux des mots, de la vie, fidèle à la kumpania mais désireux de s'intégrer, Cornelius court après une liberté que la société refuse de lui donner.
Journal d'un rebuté de la vie,
Gipsy blues est un roman vibrant de colère et d'humanité, l'hommage d'un grand auteur à la culture gitane.
Prix Goncourt de la Nouvelle pour
Baby-boom Prix Goncourt du roman et Goncourt des Lycéens en 1989 pour
Un grand pas vers le bon Dieu.
Feuille d'Or de la Ville de Nancy pour l'ensemble de son oeuvre en 2009 -
Un roman porté par une écriture d'une rare puissance, une bouleversante critique de notre monde.
Louise Anarchange, trente et un ans, est professeur. Elle n'a jamais quitté la maison familiale, où elle vit sous la coupe d'un père jaloux. Sauf une fois. Ce jour-là elle subira la violence la plus terrible. Louise Anarchange, Louise A., devient schizophrène. Elle s'invente un double, Louise B., qui exercera sa vengeance. Face à Louise il y a ce flic, Kowalski, géant blessé, hanté par son passé. Témoin, après le premier meurtre, de la fuite de Louise, il va tricher avec son métier et se laisser fasciner par la criminelle... D'un côté une femme victime, mais aussi meurtrière, de l'autre un flic alcoolique qui a perdu toute illusion...
Partagés entre leurs rêves de pureté et une existence difficile, les héros de ce roman montrent que la frontière entre le Bien et le Mal demeure plus floue que jamais. Une seule chose reste sûre: dans notre société, la violence se trouve à tous les carrefours de la présence humaine. Et le chaos est dans les coeurs et les esprits. Cela, Jean Vautrin le dit dans une langue étonnante de souplesse, capable selon ce qu'il veut exprimer de la verve la plus alerte, de la cruauté la plus franche, de la poésie la plus poignante. -
Que feriez-vous si votre enfant était atteint d'une maladie incurable? Vous tenteriez l'impossible, bien sûr. Avant de vous habituer à l'intolérable. Ou bien vous essayeriez d'oublier.
Charlie, lui, s'efforce de ne pas oublier. Simplement, il voudrait tout effacer, reprendre à zéro. Alors, il écrit le roman vrai de sa vie: il était une fois une maison.
Et, dans cette maison, une famille: Charlie et sa femme, Victoire (alias Samothrace), leurs trois enfants et leur chat. Charlie souffrait. A cause de Benjamin, le petit garçon autistique. Et de son propre père, mal aimé, mal traité. La nuit, Charlie s'évadait dans des rêves sucrés. Le jour, il partait au volant de sa voiture, n'importe où. Il voulait, disait-il, repeindre la vie aux couleurs naïves de l'arc-en-ciel.
Qui est Charlie? D'où vient-il? Les clés de cette histoire sont cachées dans le passé, un passé que Jean Vautrin fait revivre avec une puissance qui n'appartient qu'aux grands visionnaires. Transfigurées, l'Occupation, la guerre d'Algérie, les années 50 ressurgissent comme autant de blessures où le tragique côtoie le burlesque. Jean Vautrin joue le tout pour le tout dans ce roman autobiographique qui mêle le scintillement du rêve et les éclats brisés de la réalité dans un éternel présent.
Jean Vautrin est né en 1933 en Lorraine. Cinéaste, écrivain, il a obtenu le Goncourt de la nouvelle pour Baby-Boom (paru en 1985). -
Celui qui ouvrira ce grand roman partira pour la Louisiane, visitera les Cadjins, et partagera le destin de trois générations. L'action débute en 1893 et se termine en 1920. On verra ainsi Edius Raquin, le père, rusé, têtu, l'exemple même de ces pionniers coureurs de bois qui, en ces temps, n'hésitaient pas à faire confiance à la nature et au Bon Dieu. Puis apparaîtra le futur gendre d'Edius, ce fameux Farouche Ferraille Crowley, l'homme aux yeux d'ardoise, l'outlaw qui dégaine vite. Est-ce tout ? Non, car Palestine Northwood, le marin de Nantucket, un ancien harponneur, est lui aussi de la fête et du drame. Jusqu'où ? Et pourquoi ? C'est le secret de ce livre où chacun, venu du Poitou, d'Irlande, issu d'Allemagne ou d'Acadie, Indien créole ou yankee, souvent noir cousin des esclaves, parle français pour tailler son chemin dans le monde. Il faut savoir, encore, que l'on rencontrera ici Jim, le petit-fils d'Edius Raquin, et que l'enfant découvert au fond d'une poubelle de La Nouvelle-Orléans va nous conduire, par enchantement, vers la naissance du ragtime et du blues dont il deviendra un symbole sous le nom de Jimmy Trompette.
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Jamais le capitaine Tarpagnan n'aurait connu la séduisante Caf'conc' et les tribulations de l'amour si, ce jour-là, le monde n'était devenu fou. Ce jour-là, le 18 mars 1871, en effet le gouvernement de Monsieur Tiers eut la scandaleuse idée de désarmer la Garde nationale. Mais ce ne sont pas quelques milliers de lignards, lancés en pleine nuit à l'assaut de la Butte Montmartre, de celle de Ménilmontant et d'autres lieux encore, qui allaient venir à bout de la colère des Parisiens et reprendre leurs canons Non, ce jour-là, tout simplement, Antoine Joseph Tarpagnan entendit le "Cri du peuple" mais, tout autant, sa résolution et sa joie de vivre. Alors, avec ses hommes du 88e de ligne, il déserta pour suivre l'amour, la fête, la fraternité et trouver le destin, au bout des barricades.
Avec le talent qu'on lui connaît, Jean Vautrin nous embarque dans le prodigieux Paris de la Commune. Il nous fait circuler dans un Paris mystérieux comme celui de Victor Hugo, social comme celui d'Eugène Sue, familier comme celui de Léo Malet et grouillant comme le Londres de Charles Dickens. Dans le grand élan de son roman d'aventures, le lecteur entendra parler le pantruchois en chantant "Mon petit Riquiqui" ou "Fatma la danseuse". Il côtoiera les biffins de la route de la Révolte, les apaches du canal de l'Ourcq mais aussi les banquiers, les restaurateurs ou les grands acteurs(trices) de l'Internationale ouvrière.
La grande Histoire cède la place aux personnages. Qu'importe ! Horace Grondin, le commissaire Mespluchet, Fil de Fer, Caracole, Edmond Trocard, Tarpagnan et Caf'Conc' rencontrent Louise Michel, Courbet, Vallès et Vingtras ! Il est revenu, le temps des cerises... -
Voilà revenus les personnages de Vautrin. Cette fois, ils entreprennent la plus difficile des escalades: se hisser sur le toit du bonheur.
Dès lors, comment ne pas aimer cette petite fille qui croit tuer les hommes rien qu'en les regardant? Qui sont ces Américains qui, à force de vouloir un enfant, acceptent de jouer avec un bébé de chiffon? Pourquoi Henri brûle-t-il tant de posséder " l'eau chaude "? Qui est le pogo aux yeux rouges? Vers quel voyage au bout de l'exigence s'enfonce ce milliardaire qui traverse l'Orénoque pour aller vers son père? Où est le bonheur? Qu'est-ce que c'est? Faut-il manger des bonbons? Forniquer contre argent? Pisser dans une bouteille? Ou se faire photographier tous les jours de sa vie devant Constantinople?
Jean Vautrin alias Jean Herman est né en 1933 en Lorraine.
Venu à Paris pour commencer une licence de lettres, il est finalement entré à l'I.D.H.E.C.
Successivement lecteur de littérature française à l'Université de Bombay, dessinateur humoristique pour l'Illustrated Weekly et photographe, il devient l'assistant de Roberto Rossellini en Inde.
Pendant la guerre d'Algérie, il est affecté au Service Cinéma des Armées.
Démobilisé, il est assistant de Minnelli et de Rivette.
Après une trentaine de courts métrages, il réalise son premier long métrage: " Le dimanche de la vie ", d'après Raymond Queneau (prix Marylin Monroe). Suivent six longs métrages, dont " Adieu l'ami " avec Alain Delon et Charles Bronson. A partir de 1973, Herman et Vautrin coexistent. Le premier est scénariste-dialoguiste, l'autre, écrivain. -
Dix-huit tentatives pour devenir un saint
Jean Vautrin
- Grasset
- Littérature
- 21 Janvier 1994
- 9782246407294
Nous sommes en Gascogne chez le baron Arthur de Monstatruc et son valet Brancouillu, en leur château de Montallier. Nous sommes aussi, parallèlement, chez Floche, le Charlie Floche de la Vie Ripolin, celui qui donne la vie à ces personnages de papier, celui qui nous présente le baron "plus payant sur son corps qu'un dessous de bouc" ou le valet "les yeux biais, la margoule ficelle, la guibolle mal assurée" et qui, le monde ayant perdu ses mots, écrit en ruinant l'espace et le temps, juxtaposées façons d'aujourd'hui et locutions d'hier ; et parce que le monde, en cette fin de siècle, voici Monstatruc et Brancouillu, Charlie Floche et Victoire avec leurs traumas d'infortune, leurs colères picaresques, leurs combats perdus contre cette "civilisature" de l'argent, des promoteurs, des consommateurs hystériques et des faiseurs de mots.
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Les enfants du Marquis de Sade et de Coca-Cola font crisser leurs baskets dans les rues de la Ville. Ils s'appellent David, Lollipop, Tim ou Frank ou même Rocky Vélo. Victimes innocentes ou anges exterminateurs, ils annoncent la fin d'un monde _ le nôtre _ qui n'a que trop duré, et contemplent d'un oeil rêveur les désordres du siècle. Pendant ce temps, loin, très loin du Paradis, les hommes vaquent à leurs occupations, en général peu avouables: violeurs de petites filles, égorgeurs, camionneurs fous, épaves, maniaques en tous genres. Tout cela finira très mal. Telles sont les images que nous propose Jean Vautrin, dans ces douze contes cruels qui composent, à leur manière, un traité de survie à l'usage de toutes les générations.
Jean Vautrin, alias Jean Herman, est né en 1933 en Lorraine. Il est venu à Paris pour commencer une licence de lettres et il est finalement entré à l'IDHEC. Successivement lecteur à l'université de Bombay, dessinateur humoristique et photographe, il devient l'assistant de Roberto Rossellini en Inde. Metteur en scène de télévision et de cinéma, Jean Herman se tourne de plus en plus vers le travail de scénariste-dialoguiste (Flic ou voyou, Garde à vue, Rue barbare). Il a adapté et dialogué son dernier roman, Canicule, avec Lee Marvin, Miou-Miou, Jean Carmet et Victor Lanoux dans les rôles principaux. -
Quatre soldats français Tome 1 ; adieu la vie, adieu l'amour
Jean Vautrin
- Robert Laffont
- Roman
- 7 Avril 2011
- 9782221121740
Des tranchées de la guerre de 1914 au Paris des années folles, un grand roman en trois volumes dans l'esprit des "Aventures de Boro"!
16 avril 1917: l'offensive Nivelle est lancée contre la ligne Hindenburg. Une compagnie de chasseurs tente de gagner la crête du Chemin des Dames. Au petit matin, Ramier, projeté dans un trou boueux par une explosion et abandonné sur le champ de bataille, appelle ses trois copains à l'aide. Le soir même, les quatre hommes seront réunis pour un assaut absurde et suicidaire. Parmi les rares hommes de la compagnie qui auront survécu à la boucherie ordonnée par un commandant incompétent, quelques-uns devront encore faire face au peloton d'exécution. Comment vont réagir nos quatre amis? Il y a Guy Maupetit, dit Ramier, l'ouvrier; Raoul Montech, le viticulteur; Arnaud de Tincry, l'aristocrate cambrioleur ; et Boris Malinowitch-Korodine, dit Malno, le peintre russe de Montmartre. Jean Vautrin raconte le destin de ces quatre soldats français que rien, ni la géographie, ni l'origine sociale, ni l'ambition, ni les projets n'auraient dû réunir et qui vont conjuguer bravoure et amitié pour se sortir du bourbier où les a jetés le grand massacre. Ce n'est pas seulement sur le front, où, dans l'horreur et la folie, les mutineries se préparent, que Vautrin nous emmène. Avec la verve, le souffle et l'humanité qui sont sa marque, il dresse aussi le portrait romanesque et flamboyant de toute une époque. -
Gardez le tronc, jetez les branches ! En obéissant à cet unique mot d'ordre, pour résister à la vacherie de l'époque qui déjante et suppléer à la disette des âmes, j'ai raclé jusqu'à l'os ces dix nouvelles.
Dans ma tête, elles fredonnaient d'un continent à l'autre la chanson triste et désopilante de gens de toutes les peaux, de toutes les confessions et de tous les pays - des types, des femmes ou des gosses - agités par les tracasseries de leurs démangeaisons personnelles, par les turpitudes du moment, par le chômage, par l'enfance, l'obésité, l'alcoolisme, la guerre, les drames de la vie conjugale, ou tout simplement taraudés par une solide envie de baiser.
J'ai gardé le tempo des personnages, j'ai préservé la scansion de leur folie intérieure. J'ai voulu qu'ils balancent et qu'ils swinguent au rythme de leurs obsessions.
Ils ont été pour ainsi dire gourmands de mon énergie. Sans doute parce qu'ils faisaient irruption dans l'imaginaire d'un écrivain en un moment de l'hiver de son existence où l'incapacité d'aimer comme un jeune homme, sa rugissante envie de mordre encore la vie et l'approche de la mort aiguisaient l'acuité du regard.
D'un mot, j'ai réveillé ce qui bouge toujours en moi.
Si on s'aimait ?
J.V. -
Parcours peu banal que celui de Jean Vautrin : à quarante ans, jugeant ses films avec sévérité, ce cinéaste, naguère assistant de Rossellini, se tourne vers l'écriture et troque son patronyme - Jean Herman - pour celui d'un personnage balzacien. Quinze ans plus tard, le prix Goncourt viendra consacrer cette deuxième vie.Jean Vautrin s'est prêté au jeu de l'entretien avec Noël Simsolo. L'écrivain y évoque son enfance sous l'Occupation, ses lectures initiatiques, la découverte de l'Inde et son travail avec Satyajit Ray, puis Rivette, Rossellini, Minnelli et Zanuck sur Le Jour le plus long. Après une période nouvelle vague et Cahiers du cinéma, Vautrin connaît le succès commercial en travaillant pour Alain Delon, alors au sommet de sa popularité. À l'aube des années 1970, une grave crise morale l'oriente vers la littérature, tout d'abord par le biais de l'écriture scénaristique (pour Audiard), puis de la Série noire et du " néo-polar ", dont il est l'un des créateurs. La découverte de Raymond Carver achève sa conversion, couronnée en 1989 par le prix Goncourt - l'occasion d'observer la faune des éditeurs, écrivains et critiques. Au fil de ces entretiens, Jean Vautrin évoque bien d'autres sujets qui lui tiennent à coeur : le vin, le combat écologique, l'antimilitarisme, la bande dessinée (les quatre tomes du Cri du peuple de Tardi, dont il est le scénariste), ses engagements politiques, où encore la lutte contre l'autisme.
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Quatre soldats français ; l'intégrale
Jean Vautrin
- Robert Laffont
- Roman
- 28 Novembre 2013
- 9782221915837
Des tranchées de la guerre de 1914 au Paris des années folles, un grand roman en quatre tomes dans l'esprit des Aventures de Boro ! 16 avril 1917: l'offensive Nivelle est lancée contre la ligne Hindenburg. Une compagnie de chasseurs tente de gagner la crête du Chemin des Dames. Au petit matin, Ramier, projeté dans un trou boueux par une explosion et abandonné sur le champ de bataille, appelle ses trois copains à l'aide. Le soir même, les quatre hommes seront réunis pour un assaut absurde et suicidaire. Parmi les rares hommes de la compagnie qui auront survécu à la boucherie ordonnée par un commandant incompétent, quelques-uns devront encore faire face au peloton d'exécution. Comment vont réagir nos quatre amis ? Il y a Guy Maupetit, dit Ramier, l'ouvrier ; Raoul Montech, le viticulteur ; Arnaud de Tincry, l'aristocrate cambrioleur ; et Boris Malinowitch-Korodine, dit Malno, le peintre russe de Montmartre. Jean Vautrin raconte le destin de ces quatre soldats français que rien, ni la géographie, ni l'origine sociale, ni l'ambition, ni les projets n'auraient dû réunir et qui vont conjuguer bravoure et amitié pour se sortir du bourbier ou les a jetés le grand massacre. Ce n'est pas seulement sur le front, ou, dans l'horreur et la folie, les mutineries se préparent, que Vautrin nous emmène. Avec la verve, le souffle et l'humanité qui sont sa marque, il dresse aussi le portrait romanesque et flamboyant de toute une époque.
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Typhon-gazoline
Jean Vautrin
- FeniXX réédition numérique (Fleuve Éditions)
- Fleuve noir crime
- 12 Décembre 2018
- 9782402320450
Saint-chély est un petit village comme un autre. Sans autre histoire que ses propres petites histoires. - Et puis voilà qu'un beau jour on y colporte d'étranges rumeurs. Et qu'on va même jusqu'à dire que, sous les pieds des habitants, se trouveraient des nappes de pétrole. Il n'en faut pas davantage pour que le pays devienne invivable, et que la mort violente, elle, se mettre à rôder. Une histoire grinçante, écrite à grands coups de ripolin.
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Le tonnerre du ciel, l'affolement de nos coeurs, le crépitement des armes, les grincements de l'argent, la banquise qui fendille, l'atome qui déconne, la morale qui fout le camp et vous, chers amis, qui vous battez avec le fric, les machines, le chômage, les délocalisations, le système bling-bling et le climat qui s'échauffe, m'avez décidé à réunir ces textes, ces paroles envolées, ces cris poussés au fil des années, ces lettres, ces bribes de journal qui racontent mieux qu'un long roman pourquoi -malgré la saumure où nous sommes- j'ai toujours aimé vivre.
Parler des rencontres essentielles, écrire, dire l'aventure des livres, mesurer la vérité de l'amour, évoquer les amis, revoir les sourires à demi effacés, manger avec gourmandise, épeler le temps, sortir des nuages, réclamer justice, photographier les hommes, fouiller dans la vieille malle aux souvenirs, renoncer à l'inutile, prêcher pour la liberté des esprits, lécher les blessures de l'homme abandonné, sont de ma paroisse.
Je vous invite à venir me rejoindre au fond de mon jardin japonais pour regarder passer sur un lit de graviers minuscules l'énorme torrent de la vie.
J. V.
Romancier, nouvelliste, essayiste mais aussi cinéaste, Jean Vautrin est l'un des pères fondateurs du néo-polar. Pour La Vie ripolin il est couronné en 1986 par le Grand Prix du roman de la Société des gens de Lettres. Un grand pas vers le bon Dieu lui vaut de recevoir en 1989 le Prix Goncourt puis, la même année, le Goncourt des Lycéens. Pour Baby boom, il avait reçu auparavant la Bourse Goncourt de la nouvelle. Co-auteur avec son ami Dan Franck de la série des Aventures de Boro, il a publié une trentaine de romans et recueils chez Fayard. Il a reçu le prix Louis-Guilloux pour l'ensemble de son oeuvre. -
Quatre soldats français ; la grande zigouille
Jean Vautrin
- Robert Laffont
- Roman
- 7 Avril 2011
- 9782221121726
Jean Vautrin déploie des prodiges d'écriture et poursuit sa fresque sur la Grande Guerre. Un magistral morceau de littérature, un livre destiné à rester.
Ils sont quatre soldats, quatre amis jetés dans la tourmente de la guerre de 14-18. Arnaud de Tincry, séduisant aristocrate cambrioleur, a quitté le front. Associé à un as de l'aviation, il est aux trousses de Rosa Lumière, agent double à la solde du Kaiser et de l'Empire ottoman.... Les deux hommes, l'un au volant d'une Bugatti, l'autre aux commandes de son biplan, vont tâcher d'arrêter la redoutable, l'irrésistible espionne, au terme d'une course-poursuite qui les mènera jusqu'aux chambres lambrissées d'un château moyenâgeux situé au coeur des Alpes suisses... À l'arrière du front lui aussi, Guy Maupetit, dit Ramier, ajusteur de son état, se remet de ses blessures dans les bras d'une veuve revenue éplorée des colonies, mais dont l'appétit sexuel est resté intact. Ce grand amoureux de la pêche au brochet a juste le temps de se livrer à son passe-temps favori avant de retourner à la sanglante boucherie. Il y retrouvera ses amis, le distingué Raoul Montech, éleveur de vins en pays sauternais, et le sensible Boris Malinowitch-Korodine, peintre russe domicilié sur la butte Montmartre. Tous deux viennent de sortir de la geôle où ils croupissaient pour s'être révoltés contre la tuerie causée par l'infâme Rémuzat de Vaubrémont, commandant incompétent qui incarne à lui seul toute l'horreur de la guerre. Bientôt Tincry rejoint ses camarades et les quatre se retrouvent en première ligne, face à Vaubrémont... Combien de temps tiendront-ils avant de lui faire payer son ignominie ? -
UN ASSASSIN MORALISTE CONTRE UN FLIC SANS MORALITÉ. UN ROMAN NOIR REMONTÉ COMME UNE HORLOGE FOLLE OÙ, TOUT AU LONG DE SEPT CRIMES, VONT S'ENTRECROISER PLUSIEURS FOIS LA ROUTE DE CELUI QUI VOULAIT ANÉANTIR LA VIE ET CELLE DU TYPE QUI NE SAVAIT PAS COMMENT L'APPRÉHENDER. SERVI PAR VAUTRIN, UN DOUBLE "NOIR" BIEN SERRÉ. Romancier, cinéaste, Jean Vautrin a obtenu le prix Goncourt en 1989 pour Un grand pas vers le Bon Dieu. Il est notamment l'auteur chez Fayard du Roi des ordures, de Un Monsieur bien mis, et de nouvelles : Patchwork, Baby-Boom, Dix-huit tentatives pour devenir un saint, Courage, chacun ainsi que des Aventures de Boro, reporter photographe, en collaboration avec Dan Franck.
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Il y a la Ville-achélème avec ses alvéoles. Chacun sa petite case, les gens comme des guêpes. Escalier C. Appartement 412. Un drôle de bonheur. Il y a Locomotive-Baba N'Doula, laveur de carreaux, malien esporté-boeing, qui monte et descend le long de la plus haute façade de la tour. Et son vieil ennemi, un merle des Indes à qui son maître a appris des quolibets racistes. Il y a Théo-le-surinformé qui passe sa vie dans l'actualité : cinq transistors, distributeurs de kidnappings, viols et détournements, branchés en permanence. Il y a Émile, l'égoutier, qui s'est fabriqué dans le grand collecteur une pisciculture « toute en eau de Seine », où vivent des carpes de plus de sept étés. Des monstres qu'Émile repêche au milieu des hydrocarbures, en bouffant des pilules à bronzer.
Quoi encore ? Il faudrait aussi comprendre ce qui accule Jean-Y, le loubard de nord-banlieue à faire péter la Société à coups de grenades. Et ce qui fait perdre son sang-froid à Sam Schneider, affreux flicard, poulet exemplaire, redresseur de l'Ordre. Bloody Mary, sa femme, peut-être. Une foldingue atteinte de bovarysme aigu, qui se prend toujours pour quelqu'un d'autre. Une pousse-au-crime, celle-là...
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D'un côté de la plaine, blé-betteraves et pylônes haute tension, la Ville-achélème. Indifférence et noire bêtise. De l'autre côté, les occupants de l'hôtel Algonquin: Moi, votre groom, 12 ans à peine. Uniforme rouge et toque sur la tête, toc. Annonciata, portugaise femme de chambre, 18 balais et un aspirateur Tornado. Un jour, je la coincerai. Mrs. Abercromby, notre cliente américaine, le ventre extra-plat et des exigences sexuelles, je vous raconterai. Jépha, forcément. Rouée coquine. 13 ans à peine. Native Guadeloupe et toujours après trois punchs. Facho Irma Goudénèche et ses fantasmes à croix gammée, Teddy Broom, le bagagiste complètement funk, le sergent Harsh, retour du Vietnam, qui parle de balancer du napalm sur la région parisienne...
Mais il y a principalement moi, Haïm Bronstein, 25 ans, tartissure d'infirme et boule-merde d'imagination qui, à force d'avoir peur des guerres, de marcher comme Cary Grant et de fumer comme Bogart, ai fini par suivre les conseils de Monsieur Bing, un vieux végétarien cancéreux: j'ai commencé à assassiner les gens de l'autre monde... -
Quatre soldats français Tome 2 ; la femme au gant rouge
Jean Vautrin
- Robert Laffont
- Roman
- 7 Avril 2011
- 9782221121733
De nouveaux personnages, de nouvelles intrigues: entre roman d'amour et roman d'espionnage, la veine feuilletonesque s'affirme pleinement...
Dans "Adieu la vie, adieu l'amour", le nez dans la boue des tranchées, on ne faisait qu'apercevoir l'arrière du front. Dans ce second volet de la trilogie, la perspective s'inverse... Nous échappons à l'abominable tuerie et retrouvons nos quatre héros (le viticulteur, le peintre, l'ouvrier et l'aristocrate) lors d'une permission. C'est le volume des femmes. On rencontrera Rosa Lumière, danseuse et espionne, la "femme au gant rouge" du titre; la maternelle et possessive princesse Maria Ivanovna; la blonde Alsacienne Cora Sexschneider qui sait si bien adoucir la peine des blessés de guerre; la jolie et malheureuse Pauline Montech qui n'a pas pu résister, en l'absence de son mari, aux appas d'un beau contremaître (et ses deux affreuses cousines Vertamont qui la font chanter); Génia Bistoufle et Fariba Faribole, femmes dites de mauvaise vie, et beaucoup d'autres personnages, parfois célèbres ? entre autres: Pétain, Clemenceau, Mandel, Picasso, Braque, Suzanne Lenglen...À chaque page, la mort et l'amour se regardent dans un terrible face-à-face. Un récit poignant, tendu, drôle aussi, empreint de force et de vie: de la grande littérature! -
Happés dans le tourbillon de l'après-guerre, ils sont rattrapés par un crime qu'ils ont commis sur le front...
C'est l'armistice ! Ils sont quatre soldats français tout juste sortis de la Grande Guerre, quatre amis soudés à la vie à la mort par l'expérience du front. Et liés par un lourd secret : ensemble, au coeur de la boucherie, ils ont assassiné un colonel de l'armée française. Dans un monde qui se prépare à verser dans la fièvre des années folles, chacun retourne à sa vie d'avant guerre. L'ouvrier Guy Maupetit cherche le réconfort dans le sein des femmes. Raoul Montech retrouve son domaine viticole, son épouse adultère et ses ambitions politiques. Le peintre russe Boris Malinowitch-Korodine glisse de la butte Montmartre aux ateliers de Montparnasse. Quant à Arnaud de Tincry, l'aristocrate cambrioleur, il reprend ses activités sous le masque de Spector, et défraye bientôt la chronique des faits divers... Les quatre hommes ne sont pas seulement poursuivis par le remords, mais par un ancien camarade de tranchée devenu policier : l'ex-caporal Charpaillez. Témoin de leur crime, cet individu dépourvu de sens moral n'hésite pas à se livrer au chantage. Les fantômes sortis des tranchées viendront-ils obscurcir le destin des quatre soldats français ? Dans ce grand roman à la verve feuilletonesque et aux accents policiers, Jean Vautrin, avec autant d'humanisme que de fantaisie, dresse le portrait d'une génération multipliant les audaces pour oublier ses blessures de guerre et déjà prête à retomber entre les griffes du mal...