À Sainte-Hélène, Napoléon n'était pas seulement un prisonnier en conflit avec ses geôliers, il était encore et toujours un homme d'action. En plus de dicter ses mémoires, il a eu une passion méconnue et dévorante : sa bibliothèque. Il finit par s'y investir totalement, comme dans le seul domaine où il pouvait retrouver son pouvoir perdu. Les livres étaient désormais les seuls champs de bataille sur lesquels il pouvait s'illustrer. La bibliothèque est une autre facette du Napoléon prisonnier largement ignorée jusqu'à maintenant. À la faveur de cette histoire, c'est bel et bien un portrait jamais dessiné des dernières années de Napoléon que dessine ici Jacques Jourquin, celui d'un homme qui retrouve un de ses plus vieux engouements, sur lequel il concentre ses dernières forces, ses derniers espoirs. Tiré d'archives inédites, ignorées pendant deux cents ans, de Saint-Denis, le « garde des livres » de l'Empereur, ce livre renouvelle considérablement la connaissance que nous avions de l'exil à Sainte-Hélène.
L'abattement deNapoléon devant les défaites de 1813. Sa tentative d'empoisonnement en avril 1814. Ses entretiens tendus aux Tuileries avec les maréchaux Oudinot et Mortier... Autant de scènes parmi beaucoup d'autres, mêlées à de minutieuses descriptions des lieux que raconte le mameluck Ali, témoin proche et privilégié. Ce mameluck de fonction s'appelait en réalité Louis-Étienne Saint-Denis. Ses "Souvenirs" scrupuleux qu'il mit quinze ans à rédiger dans un style réaliste et direct en font un mémorialiste objectif et inclassable.
Le mameluck Ali (de son vrai nom Louis-Etienne Saint-Denis) est un des plus intéressants mémorialistes de son temps. De 1812 à 1821, il a vécu dans l'intimité de Napoléon, en particulier à Saint-Hélène. C'est le récit complet en très grande partie inédit de sa campagne de Russie qui est ici exhumé. Le texte est précédé d'une longue introduction sur le mameluck Ali et son travail de rédaction enrichi de notes et d'illustrations.