Le commencement d'un commencement. C'est ainsi que Karl Rahner définissait le concile Vatican II, qui secoua, il y a cinquante ans, le monde catholique. L'aggiornamento de l'Eglise était en marche. Ou presque. Il fut ralenti par des débats et des querelle
Si l'Exhortation apostolique Amoris laetitia a été violemment prise à partie, on peut également dire qu'elle n'a pas été prise au sérieux et bien peu mise en oeuvre. Plusieurs, après l'avoir lue, sont restés fort silencieux et très peu actifs, se contentant d'une réception molle. Seuls quelques épiscopats - dont celui de l'Argentine - y a donné un écho significatif. On attendait du pape François une directive magistérielle universelle alors que, adoptant une approche inédite, il renvoie chacun à la responsabilité et au discernement et invite à pratiquer le dialogue pastoral pour créer des processus et des itinéraires adaptés.
Le moment est venu de tirer de l'oubli cette Exhortation et d'en reprendre sereinement la lecture pour en comprendre le sens et la portée, mais également pour en saisir les interpellations et toute la fécondité potentielle. Il faut se rapproprier ce texte et mettre en oeuvre localement des chemins qui permettent à des personnes de retrouver la joie de l'amour. Six théologiens et pasteurs, de l'Europe et du Québec, ont entrepris de relire Amoris laetitia et d'en faire ressortir les voies d'avenir. L'Église est fermement exhortée à prendre en compte la situation réelle des familles et à écouter avec elles l'Évangile afin de discerner des voies de croissance. Parce que, nous dit le pape François, les processus et les démarches pastorales comptent plus que les savoirs et les législations.
DIRECTEURS DU PROJET
Gilles Routhier est le Doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval (Québec). Spécialiste de Vatican II et de sa réception, il s'intéresse au devenir de l'Église catholique depuis Vatican II, notamment la métamorphose des paroisses, les défis de la transmission et l'émergence des nouveaux ministères.
Arnaud Join-Lambert, né en France, est marié et père de trois enfants. Docteur en théologie, il est professeur à l'UCL (Université catholique de Louvain) en Belgique. Il y enseigne la théologie pratique et la liturgie. Ses recherches actuelles portent sur la synodalité dans les Églises particulières ; les mutations des paroisses et du ministère des prêtres ; la prière des Heures ; les liens entre culture, spiritualité et théologie.
Le dogme est immuable, mais l'Église ne cesse de se réinventer. Contre l'illusion de la fixité, ce livre montre que la Tradition a toujours été créatrice et la réforme continue. C'est aux hommes réels dans leur temps que, de siècle en siècle, s'adresse l'Évangile. Une démonstration révolutionnaire.
Réformer ? Parce qu'on associe ce mot à la
restructuration, au
réaménagement, au
dégraissage, le mot fait peur, évidemment. Voilà pourquoi il importe aujourd'hui de préciser la finalité et les fondements d'une véritable réforme de l'Église. C'est le but de cet ouvrage écrit par Joseph Famerée et Gilles Routhier.
Songeant aux siècles à venir, comme à ceux qui se sont écoulés, les deux professeurs d'ecclésiologie démontrent que la fin de toute réforme serait de rendre l'Église plus apte à annoncer l'Évangile, et d'une manière authentique et crédible -; non seulement en discours et par le témoignage de ses membres, mais par son être même, jusque dans ses dimensions pratiques, juridiques et institutionnelles.
On comprendra donc, en lisant ce livre plein d'espérance, que toute réforme ecclésiale ne pourra se réduire à une simple réorganisation en vue d'une plus grande efficacité. Ce qu'il faudrait, et qu'annoncent les auteurs, est une véritable " conversion pastorale ", ce qui indique tout du caractère spirituel et évangélique de la réforme, sans en taire les exigences institutionnelles.
N'ayons pas peur de nous réformer !
Le vieillissement marqué des communautés religieuses dans un Occident sécularisé pose la question de leur avenir. Qu'est-ce qui disparaît, mais aussi qu'est-ce qui perdure ? Y a-t-il un substrat qui traverse le temps ? La vie religieuse ne reprendra vraisemblablement pas la forme puissante et imposante qui a été la sienne à certaines périodes et notamment durant la première moitié du XXe siècle. C'est plutôt dans l'humilité et la pauvreté qu'elle se développera, comme cela a été le cas le plus souvent dans l'histoire. Elle devra aussi, comme au temps des fondations, repartir des besoins humains et spirituels de ses contemporains. Trois figures reconnues de l'Église du Québec, l'abbé Gilles Routhier, soeur Lorraine Caza et le frère Daniel Cadrin portent ici un regard serein, réaliste et plein d'espérance sur l'avenir. Gilles Routhier est doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval. Daniel Cadrin, o.p., est directeur de l'Institut de pastorale des dominicains. Lorraine Caza a été professeure puis doyenne au Collège universitaire dominicain d'Ottawa et supérieure générale de la Congrégation de Notre-Dame.
L'année 2013 marque le 350e anniversaire de tout un chapelet d'événements historiques qui ont profondément marqué la Nouvelle-France. En effet, c'est en 1663 que s'établit le Conseil souverain à Québec (Louis XIV prend le contrôle de la colonie et en fait une province royale), la ville accueille les premières Filles du roi et Mgr François de Laval fonde le Séminaire de Québec. Associé à l'exposition Gouverner en Nouvelle-France inaugurée le 21 février dernier à l'hôtel du Parlement à Québec, ce numéro spécial de Cap-aux-diamants consacre un grand dossier à cette fascinante période de l'histoire de la colonie française à l'aube « d'un temps nouveau ».