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Gilles Deleuze
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Juste après la destruction de l'université de Vincennes en 1980, Deleuze consacre ses premiers cours dans les nouveaux locaux de Saint-Denis à l'Éthique de Spinoza. Ce n'est certainement pas un hasard, étant donné la place centrale chez Deleuze de cette oeuvre immense, unique dans l'histoire de la philosophie, à laquelle il a consacré deux livres.
Ce cours est constitué de quinze séances au cours desquelles Deleuze veut montrer l'importance, non pas théorique, mais profondément vitale de la philosophie de Spinoza. Dans cette traversée, sont abordées des questions fondamentales du spinozisme. Comment se défaire de la négativité des passions mauvaises (haine, ressentiment, envie) ? Comment en finir avec le jugement moral (bien et mal) pour lui substituer une éthique du bon et du mauvais ? Ces questions engagent chez Spinoza une nouvelle théorie des signes. Quels signes doivent guider les existences si elles veulent atteindre, au cours même de cette vie, une forme d'éternité ? Dès lors, quelle différence entre l'éternité - expérimentée ici et maintenant - et l'immortalité que philosophies et religions nous promettent ? De séance en séance, Deleuze montre comment Spinoza met fin à un monde fortement hiérarchisé dont Dieu était le sommet autoritaire et impénétrable, un monde où les individus étaient égarés par des signes sombres et équivoques, pour proposer un monde où règne la lumière de la raison, où Dieu se confond avec les puissances de la nature, où désormais les êtres sont tous à égalité, capables de posséder leur puissance de vie, pourvu qu'ils apprennent à en connaître la logique et la valeur. -
De 1970 à 1987, Gilles Deleuze a donné un cours hebdomadaire à l'université expérimentale de Vincennes, puis de Saint-Denis à partir de 1980. Les huit séances de 1981 retranscrites et annotées dans le présent volume sont entièrement consacrées à la question de la peinture.
Quel rapport la peinture entretient-elle avec la catastrophe, avec le chaos ? Comment conjurer la grisaille et aborder la couleur ? Qu'est-ce qu'une ligne sans contour ? Qu'est-ce qu'un plan, un espace optique pur, un régime de couleur ?...
Cézanne, Van Gogh, Michel-Ange, Turner, Klee, Pollock, Mondrian, Bacon, Delacroix, Gauguin ou le Caravage sont pour Deleuze l'occasion de convoquer des concepts philosophiques importants : diagramme, code, digital et analogique, modulation. Avec ses étudiants, il renouvelle ces concepts qui bouleversent notre compréhension de l'activité créatrice des peintres. Concrète et joyeuse, la pensée de Deleuze est ici saisie au plus près de son mouvement propre. -
Capitalisme et schizophrénie Tome 1 ; l'anti-Oedipe
Gilles Deleuze
- Minuit
- Critique
- 17 Octobre 2013
- 9782707327789
Qu'est-ce que l'inconscient ? Ce n'est pas un théâtre, mais une usine, un lieu et un agent de production. Machines désirantes : l'inconscient n'est ni figuratif ni structural, mais machinique. - Qu'est-ce que le délire ? C'est l'investissement inconscient d'un champ social historique. On délire les races, les continents, les cultures. La schizo-analyse est à la fois l'analyse des machines désirantes et des investissements sociaux qu'elles opèrent. - Qu'est-ce qu'OEdipe ? L'histoire d'une longue « erreur », qui bloque les forces productives de l'inconscient, les fait jouer sur un théâtre d'ombres où se perd la puissance révolutionnaire du désir, les emprisonne dans le système de la famille. Le « familialisme » fut le rêve de la psychiatrie ; la psychanalyse l'accomplit, et les formes modernes de la psychanalyse et de la psychiatrie n'arrivent pas à s'en débarrasser. Tout un détournement de l'inconscient, qui nous empêche à la fois de comprendre et de libérer le processus de la schizophrénie.
La première édition de L'Anti-OEdipe est parue en 1972.
Des mêmes auteurs : Mille plateaux (Capitalisme et schizophrénie 2) -
La philosophie théorique de Spinoza est une des tentatives les plus radicales pour constituer une ontologie pure : une seule substance absolument infinie, avec tous les attributs, les êtres n'étant que des manières d'être de cette substance. Mais pourquoi une telle ontologie s'appelle-t-elle Éthique ? Quel rapport y a-t-il entre la grande proposition spéculative et les propositions pratiques qui ont fait le scandale du spinozisme ? L'éthique est la science pratique des manières d'être. C'est une éthologie, non pas une morale. L'opposition de l'éthique avec la morale, le lien des propositions éthiques avec la proposition ontologique, sont l'objet de ce livre qui présente, de ce point de vue, un dictionnaire des principales notions de Spinoza. D'où vient la place très particulière de Spinoza, la façon dont il concerne immédiatement le non-philosophe autant que le philosophe ?
« Il suffit d'entrer dans ces pages vives, nerveuses, lumineuses, pour se retrouver, comme à chaque fois avec Deleuze, emporté par un tourbillon d'intelligence. Les dernières lignes évoquent, à propos de Spinoza, un vent-rafale, un vent de sorcière. Il se pourrait que Deleuze parle de lui-même.
L'unité de ce volume multiple repose sur l'affirmation que les registres de la vie et de la pensée spinozistes ne se séparent pas.
Vivre en philosophe, polir des lentilles pour microscope, user de la méthode géométrique, c'est finalement une seule et même activité. Elle vise à augmenter la puissance d'agir, donc la joie. Au lieu d'être seulement théoricien, architecte de système, grand maître du rationalisme, Spinoza apparaît ainsi, indissociablement, comme un penseur pratique, engagé dans une transformation permanente de soi et du monde. » (Roger-Pol Droit, Le Monde)
Cet ouvrage est paru en 1981. -
Cette étude n'est pas une histoire du cinéma, mais un essai de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent au cinéma. On considère ici un premier type d'image, l'image-mouvement, avec ses variétés principales, image-perception, image-affection, image-action, et les signes (non linguistiques) qui les caractérisent. Tantôt la lumière entre en lutte avec les ténèbres, tantôt elle développe son rapport avec le blanc. Les qualités et les puissances tantôt s'expriment sur des visages, tantôt s'exposent dans des « espaces quelconques », tantôt révèlent des mondes originaires, tantôt s'actualisent dans des milieux supposés réels. Les grands auteurs de cinéma inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. Ils ne sont pas seulement confrontables à des peintres, des architectes, des musiciens mais à des penseurs. Il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l'invasion de la pensée par l'audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l'image-mouvement, et aussi d'une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes oeuvres. Cet ouvrage est paru en 1983. Du même auteur : Cinéma 2 - L'image-temps (1985).
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Pourquoi réunir des textes d'entretiens qui s'étendent presque sur vingt ans ? Il arrive que des pourparlers durent si longtemps qu'on ne sait plus s'ils font encore partie de la guerre ou déjà de la paix. Il est vrai que la philosophie ne se sépare pas d'une colère contre l'époque, mais aussi d'une sérénité qu'elle nous assure. La philosophie cependant n'est pas une Puissance. Les religions, les États, le capitalisme, la science, le droit, l'opinion, la télévision sont des puissances, mais pas la philosophie. La philosophie peut avoir de grandes batailles intérieures (idéalisme - réalisme, etc.), mais ce sont des batailles pour rire. N'étant pas une puissance, la philosophie ne peut pas engager de bataille avec les puissances, elle mène en revanche une guerre sans bataille, une guérilla contre elles. Et elle ne peut pas parler avec elles, elle n'a rien à leur dire, rien à communiquer, et mène seulement des pourparlers. Comme les puissances ne se contentent pas d'être extérieures, mais aussi passent en chacun de nous, c'est chacun de nous qui se trouve sans cesse en pourparlers et en guérilla avec lui-même, grâce à la philosophie. (G. D.)
Ce recueil est paru en 1990. -
Comment l'image-temps surgit-elle ? Sans doute avec la mutation du cinéma, après la guerre, quand les situations sensori-motrices font place à des situations optiques et sonores pures (néo-réalisme). Mais la mutation était préparée depuis longtemps, sous des modes très divers (Ozu, mais aussi Mankiewicz, ou même la comédie musicale). L'image-temps ne supprime pas l'image-mouvement, elle renverse le rapport de subordination. Au lieu que le temps soit le nombre ou la mesure du mouvement, c'est-à-dire une représentation indirecte, le mouvement n'est plus que la conséquence d'une présentation directe du temps : par là même un faux mouvement, un faux raccord. Le faux raccord est un exemple de « coupure irrationnelle ». Et, tandis que le cinéma du mouvement opère des enchaînements d'images par coupures rationnelles, le cinéma du temps procède à des réenchaînements sur coupure irrationnelle (notamment entre l'image sonore et l'image visuelle). C'est une erreur de dire que l'image cinématographique est forcément au présent. L'image-temps directe n'est pas au présent, pas plus qu'elle n'est souvenir. Elle rompt avec la succession empirique, et avec la mémoire psychologique, pour s'élever à un ordre ou à une série du temps (Welles, Resnais, Godard...). Ces signes de temps sont inséparables de signes de pensée, et de signes de parole. Mais comment la pensée se présente-t-elle au cinéma, et quels sont les actes de parole spécifiquement cinématographiques ?Cet ouvrage est paru en 1985. Du même auteur : Cinéma 1 - L'image-mouvement (1983).
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Comment Foucault définit-il « voir » et « parler », de manière à constituer une nouvelle compréhension du Savoir ? Qu'est-ce qu'un « énoncé », à cet égard, dans sa différence avec les mots, les phrases et les propositions ?
Comment Foucault détermine-t-il les rapports de forces, de manière à constituer une nouvelle conception du Pouvoir ?
Pourquoi faut-il un troisième axe, qui permette de « franchir la ligne » ? Quelle est cette Ligne du Dehors toujours invoquée par Foucault ? Quel en est le sens politique, littéraire, philosophique ?
En quoi la « mort de l'homme » est-elle un événement qui n'est ni triste ni catastrophique, mais une mutation dans les choses et la pensée ?
Ce livre se propose d'analyser ces questions et réponses de Foucault, qui forment une des plus grandes philosophies du XXe siècle, ouvrant un avenir du langage et de la vie.
« Gilles Deleuze a écrit un texte purificateur. Il balaie les bêtises et les miasmes, éclaire comme au laser les points stratégiques. Un texte décisif : il donne à saisir la pensée-Foucault dans sa cohérence totale, et à entrevoir sa plus grande amplitude. Que ce soit pour le soutenir ou le combattre, il ne sera plus possible de lire Foucault sans s'y référer [...]. Il y a, au-delà de leur complicité amicale, tout autre chose : un jeu réciproque de provocation à penser, une façon très inattendue de se répondre, bref, un fort singulier dialogue dont l'histoire de la philosophie, semble-t-il, n'offre pas d'exemple. » (Roger-Pol Droit, Le Monde)
Ce livre est paru en 1986. -
Le pli a toujours existé dans les arts ; mais le propre du Baroque est de porter le pli à l'infini. Si la philosophie de Leibniz est baroque par excellence, c'est parce que tout se plie, se déplie, se replie. Sa thèse la plus célèbre est celle de l'âme comme « monade » sans porte ni fenêtre, qui tire d'un sombre fond toutes ses perceptions claires : elle ne peut se confondre que par analogie avec l'intérieur d'une chapelle baroque, de marbre noir, où la lumière n'arrive que par des ouvertures imperceptibles à l'observateur du dedans ; aussi l'âme est-elle pleine de plis obscurs.
Pour découvrir un néo-Baroque moderne, il suffit de suivre l'histoire du pli infini dans tous les arts : « pli selon pli », avec la poésie de Mallarmé et le roman de Proust, mais aussi l'oeuvre de Michaux, la musique de Boulez, la peinture de Hantaï. Et ce néo-leibnizianisme n'a cessé d'inspirer la philosophie.
Le Pli est paru en 1988. -
À travers des séries de paradoxes antiques et modernes, ce livre cherche à déterminer le statut du sens et du non-sens, et d'abord leur lieu. Où se passe exactement ce qu'on appelle un « événement » ? La profondeur, la hauteur et la surface entrent dans des rapports complexes constitutifs de la vie. Les stoïciens furent un nouveau type de philosophes, Lewis Carroll fut un nouveau type d'écrivain, parce qu'ils partaient à la conquête des surfaces. Il se peut que cette conquête soit le plus grand effort de la vie psychique, dans la sexualité comme dans la pensée. Et que, dans le sens et dans le non-sens, « le plus profond, c'est la peau ».
Logique du sens est paru en 1969. -
- Comment une autre langue se crée dans la langue, de telle manière que le langage tout entier tende vers sa limite ou son propre « dehors ».
- Comment la possibilité de la psychose et la réalité du délire s'inscrivent dans ce parcours.
- Comment le dehors du langage est fait de visions et d'auditions non-langagières, mais que seul le langage rend possibles.
- Pourquoi les écrivains sont dès lors, à travers les mots, des coloristes et des musiciens.
Ce recueil est paru en 1993. -
Francis Bacon ; logique de la sensation
Gilles Deleuze
- Seuil
- L'Ordre philosophique
- 25 Avril 2014
- 9782021010640
«Pitié pour la viande ! Il n'y a pas de doute, la viande est l'objet le plus haut de la pitié de Bacon, son seul objet de pitié, sa pitié d'Anglo-Irlandais. Et sur ce point, c'est comme pour Soutine, avec son immense pitié de Juif. La viande n'est pas une chair morte, elle a gardé toutes les souffrances et pris sur soi toutes les couleurs de la chair vive. Tant de douleur convulsive et de vulnérabilité, mais aussi d'invention charmante, de couleur et d'acrobatie. Bacon ne dit pas «pitié pour les bêtes» mais plutôt tout homme qui souffre est de la viande. La viande est la zone commune de l'homme et de la bête, leur zone d'indiscernabilité, elle est ce «fait», cet état même où le peintre s'identifie aux objets de son horreur ou de sa compassion. Le peintre est boucher certes, mais il est dans cette boucherie comme dans une église, avec la viande pour Crucifié («peinture» de 1946). C'est seulement dans les boucheries que Bacon est un peintre religieux.»
G. D. -
Un concept de différence implique une différence qui n'est pas seulement entre deux choses, et qui n'est pas non plus une simple différence conceptuelle. Faut-il aller jusqu'à une différence infinie (théologie) ou se tourner vers une raison du sensible (physique) ? À quelles conditions constituer un pur concept de la différence ?Un concept de la répétition implique une répétition qui n'est pas seulement celle d'une même chose ou d'un même élément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique. L'art n'est-il pas à la recherche de cette répétition paradoxale, mais aussi la pensée (Kierkegaard, Nietzsche, Péguy) ?Quelle chance y a-t-il pour que les deux concepts, de différence pure et de répétition profonde, se rejoignent et s'identifient ?
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Avec Sacher-Masoch s'ouvre un univers de phantasmes et de suspens, rempli de femmes de pierre, de travestis, de gestes punisseurs, de crucifixions et même de châtiments pour des fautes non encore commises. L'esprit artistique fait de chaque pose une oeuvre d'art, l'esprit juridique y noue de rigoureux contrats entre la victime et le bourreau. Gilles Deleuze montre que le masochisme n'est ni le contraire ni le complément du sadisme, mais un monde à part, avec d'autres techniques et d'autres effets.
Cette étude de Gilles Deleuze était parue en 1967 dans la collection « Arguments » avec, en annexe, le texte intégral de La Vénus à la fourrure dans une traduction de Aude Willm. La présente édition, dans la collection « Reprise », propose seul le texte de Gilles Deleuze. -
Édition préparée par David Lapoujade
« Quoi de plus gai qu'un air du temps ? (...) Il y a actuellement beaucoup d'études profondes sur ces concepts de différence et de répétition. Tant mieux si j'y participe, et si, après d'autres, je pose la question : comment faire en philosophie ? Nous sommes à la recherche d'une "vitalité". Même la psychanalyse a besoin de s'adresser à une "vitalité" chez le malade, que le malade a perdue, mais la psychanalyse aussi. La vitalité philosophique est très proche de nous, la vitalité politique aussi. Nous sommes proches de beaucoup de choses et de beaucoup de répétitions décisives et de beaucoup de changements. »
Gilles Deleuze, mars 1968
Ce recueil est paru en 2002. -
Le mot « signe » est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation. L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
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Les définitions courantes de la philosophie ne s'appliquent pas à Spinoza : penseur solitaire, scandaleux et haï, qui conçoit la philosophie comme une entreprise de libération et de démystification radicales, n'ayant d'équivalent que chez Lucrèce ou, plus tard, chez Nietzsche. Le spinozisme pose aujourd'hui les problèmes les plus actuels, concernant le rôle comparé de l'ontologie (théorie de la substance), de l'épistémologie (théorie de l'idée), de l'anthropologie politique (théorie des modes, des passions et des actions). L'objet de ce livre est de déterminer le rapport de ces trois dimensions : l'affirmation spéculative ou l'univocité de l'Être dans la théorie de la substance ; la production du vrai ou la genèse du sens dans la théorie de l'idée ; la joie pratique ou l'élimination des passions tristes, l'organisation sélective des passions dans la théorie des modes.
Ces trois dimensions s'ordonnent suivant un concept systématique, celui d'expression (la substance s'exprime dans les attributs, les attributs s'expriment dans les modes, les idées sont expressives). Et sans doute le concept d'expression a une longue histoire avant Spinoza, pendant tout le Moyen Âge et la Renaissance. Il a aussi avec Leibniz un développement très différent de celui que lui donne Spinoza. La seule chose commune entre Leibniz et Spinoza, c'est pourtant qu'ils fondent la première grande réaction anti-cartésienne sur cette notion théorique et pratique. Mais la manière dont Spinoza la comprend, lui donnant une structure nouvelle, est peut-être au coeur de sa pensée et de son style, et forme un des secrets de l'Éthique : livre double, composé d'une part par l'enchaînement continu des propositions, démonstrations et corollaires, d'autre part par la chaîne violente et discontinue des scolies - livre deux fois expressif.
Cet ouvrage est paru en 1968. -
Lettres et autres textes est le troisième et dernier volume des textes posthumes de Gilles Deleuze, publié à l'occasion du vingtième anniversaire de sa disparition. Il regroupe de nombreuses lettres adressées à ses contemporains (Michel Foucault, Pierre Klossowski, François Châtelet ou Clément Rosset). Particulièrement importantes à cet égard sont les lettres adressées à Félix Guattari, qui constituent un témoignage irremplaçable sur leur « travail à deux », de L'Anti-OEdipe jusqu'à Qu'est-ce que la philosophie ? On y trouve aussi des lettres plus tardives adressées à des étudiants qui l'interrogent sur son oeuvre et lui permettent de l'éclairer d'un regard nouveau. Y figurent également un ensemble de textes introuvables ou inédits, comme certains essais de jeunesse, quelques dessins insolites, ou un long entretien de 1973 sur L'Anti-OEdipe avec Guattari.
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Périclès et verdi ; la philosophie de François Châtelet
Gilles Deleuze
- Minuit
- 16 Août 2018
- 9782707338525
François Châtelet est mort en décembre 1985. Deux ans après, le Collège de philosophie lui rendait hommage au cours de deux journées où philosophes, journalistes, comédiens et musiciens sont venus évoquer ou analyser la vie et l'oeuvre du penseur. Gilles Deleuze fut le dernier à parler et c'est le texte qu'il a prononcé qui est ici publié.
Ce livre est paru en 1988. -
Spinoza : immortalité et éternité
Gilles Deleuze
- Gallimard Audio
- Écoutez lire
- 19 Juillet 2019
- 9782072859618
Pendant plus de quinze ans, Gilles Deleuze a donné son cours le mardi, de 10h à 13h 30, dans une salle ordinaire de l'université Paris VIII. Il était hostile aux amphithéâtres, dont il disait qu'ils coupaient tout échange. Au premier rang, les prévoyants arrivaient dès 8h30 : étudiants japonais avec magnéto high-tech, retraités ou habitués passionnés. Les suivants se mettaient où ils pouvaient, jusqu'à former des grappes autour de la porte. Ce cours était un mélange incroyable de liberté et d'une parole magistrale avec des moments d'inspiration de haute volée.
Avec passion, Gilles Deleuze transmet un savoir qui s'adresse aussi bien aux non-philosophes qu'aux étudiants. Quiconque l'a entendu a encore distinctement dans l'oreille le magnétisme de sa voix et la puissance de sa pensée. -
L'Anti-Oedipe ; fiche de lecture
Gilles Deleuze
- Les Editions de l'Ebook malin
- 13 Mai 2013
- 9782367881492
La collection Fichebook vous offre la possibilité de tout savoir de L'Anti-Oedipe de Gilles Deleuze et de Félix Guattari grâce à une fiche de lecture aussi complète que détaillée.
La rédaction, claire et accessible, a été confiée à un spécialiste universitaire.
Notre travail éditorial vous offre un grand confort de lecture, spécialement développé pour la lecture numérique. Cette fiche de lecture répond à une charte qualité mise en place par une équipe d'enseignants.
Cet eBook contient :
- Une table des matières dynamique
- Les biographies de Gilles Deleuze et de Félix Guattari
- La présentation de l'oeuvre
- Le résumé détaillé (chapitre par chapitre)
- Les raisons du succès
- Les thèmes principaux
- L'étude du mouvement littéraire de l'auteur -
Deleuze : étude et analyse complète de sa pensée
Gilles Deleuze
- Comprendre la philosophie
- 30 Avril 2020
- 9782759306619
Venez découvrir notre analyse de la pensée de Gilles Deleuze grâce à une étude de référence.
Écrite par un spécialiste universitaire, cet ouvrage est recommandé par de nombreux enseignants de philosophie.
Cet ouvrage contient plusieurs parties : la biographie du philosophe, le résumé détaillé de sa pensée, une bibliographie pour aller plus loin.
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L'anti-Oedipe : fiche de lecture et analyse complète de l'oeuvre
Gilles Deleuze
- Comprendre la philosophie
- 17 Novembre 2020
- 9782759310043
Venez découvrir L'Anti-OEdipe, l'oeuvre de Gilles Deleuze Et Félix Guattari, grâce à une analyse philosophique de référence.
Écrite par un spécialiste universitaire, cette fiche de lecture est recommandée par de nombreux enseignants.
Cet ouvrage contient plusieurs parties : la biographie des philosophes, le résumé détaillé (chapitre par chapitre), le courant philosophique, le contexte de publication de l'oeuvre et l'analyse complète.
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Capitalisme et schizophrénie Tome 2 ; mille plateaux
Gilles Deleuze, Félix Guattari
- Minuit
- Critique
- 17 Octobre 2013
- 9782707327802
L'espace lisse, ou Nomos : sa différence avec l'espace strié. - Ce qui remplit l'espace lisse : le corps, sa différence avec l'organisme. - Ce qui se distribue dans cet espace : rhizome, meutes et multiplicités. - Ce qui se passe : les devenirs et les intensités. - Les coordonnées tracées : territoires, terre et déterritorialisations, Cosmos. - Les signes correspondants, le langage et la musique (les ritournelles). - Agencement des espaces-temps : machine de guerre et appareil d'État.
Chaque thème est censé constituer un « plateau », c'est-à-dire une région continue d'intensités. Le raccordement des régions se fait à la fois de proche en proche et à distance, suivant des lignes de rhizome, qui concernent les éléments de l'art, de la science et de la politique.
Mille plateaux est paru en 1980.
Des mêmes auteurs : L'Anti-OEdipe (Capitalisme et schizophrénie 1)