Un roman cosmopolite et européen qui évoque la France, l'Angleterre et l'Italie à l'aube du romantisme dans la diversité de leurs moeurs et de leurs cultures. L'histoire d'une femme, la poétesse Corinne, qui inaugure le débat sur la condition féminine, sur le droit de la femme à vivre en être indépendant et à exister en tant qu'écrivain. Corinne, c'est Mme de Staël elle-même, "la femme la plus extraordinaire qu'on vit jamais" selon Stendhal, "un être à part, un être supérieur tel qu'il s'en rencontre peut-être un par siècle", disait Benjamin Constant. Napoléon lui-même, qui voyait en Mme de Staël une dangereuse messagère de liberté, déclara un jour : "Il faut reconnaître après tout que c'est une femme d'un très grand talent ; elle restera."
Édition enrichie de Aurélie Foglia comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Delphine d'Albémar, une jeune veuve riche et cultivée, qui dispose de ses idées, de son coeur et de ses biens - une femme libre -, vit un amour impossible, empêché par la distance et l'interdit, au lendemain de la Révolution. En entretissant des vies et des voix haletantes, et en puisant dans son expérience personnelle, Mme de Staël analyse ce qu'a de cruel et d'injuste la condition féminine. À sa parution en 1802, le roman fait sensation, et l'auteure est condamnée à l'exil. Car Delphine met en scène l'écart entre les avancées de la Révolution et le conservatisme de la société, dans un pays meurtri qui a besoin de compassion. Romancière dans un monde où les femmes sont réduites au silence, Mme de Staël est révolutionnaire. Ce temps n'est pas si reculé, et les problèmes qu'elle soulève n'ont rien d'inactuels.
'Dans ces climats brûlants, où les hommes, uniquement occupés d'un commerce et d'un gain barbares, semblent, pour la plupart, avoir perdu les idées et les sentiments qui pourraient leur en inspirer l'horreur, une jeune fille, nommée Pauline de Gercourt, avait été mariée à l'âge de treize ans à un négociant fort riche, et plus avide encore de le devenir. Orpheline et mal élevée par un tuteur ami de son époux, et tout à fait dans le même genre, elle épousa M. de Valville, sans connaître la valeur de l'engagement qu'elle prenait, sans avoir réfléchi sur le présent ni sur l'avenir.'
Germaine de Staël (1766-1817) est l'auteur d'une oeuvre considérable à laquelle sa dimension historique, politique, philosophique et littéraire assure une place de premier plan. Fille de Necker, longtemps compagne de Benjamin Constant, elle fit de sa résidence de Coppet un centre de diffusion exceptionnel des idées libérales et romantiques.
Le plus grand grief de l'empereur Napoléon contre moi, c'est le respect dont j'ai toujours été pénétrée pour la véritable liberté. (Mme de Staël) Mme de Staël (1766-1817), témoin et fine observatrice de l'histoire politique de son temps, raconte, dans ce livre, ses différentes pérégrinations en Europe (Suisse, Allemagne, Autriche, Suède, Pologne, Russie) dues à son bannissement de France par Bonaparte. Cette femme, disait le Premier Consul, apprend à penser à ceux qui ne s'en aviseraient point, ou qui l'auraient oublié. (Mme de Rémusat)
La vie et l'oeuvre de Germaine de Staël se situent sous le double signe de l'empire du coeur et du pouvoir de la raison, à la jointure de la philosophie des Lumières et du romantisme naissant. Toutes deux convergent vers une passion raisonnée, celle de la liberté. C'est à la conquérir que Mme de Staël a employé une énergie débordante, une intelligence acérée et un immense talent d'expression. Elle n'a cessé de travailler, en faveur des peuples et des individus, à l'avènement de toutes les libertés, publiques et individuelles, notamment celles des femmes. Combat incessant dont elle fut l'une des pionnières en France et dans l'Europe éclairée, au point d'apparaître comme la principale " rivale " de Napoléon. Depuis la publication en 1820 de ses OEuvres complètes, en partie tronquées, ses ouvrages n'ont plus été regroupés dans un ensemble cohérent et accessible au grand public. Publiés entre 1796 et 1817, ils témoignent de l'engagement de leur auteur dans des débats dont les termes demeurent actuels : comment l'homme peut-il trouver les voies du bonheur au sein de la société ? Existet- il un équilibre entre violence et justice, entre expression de la volonté populaire et gouvernement des meilleurs ? Jusqu'où peut conduire une révolution ? La réflexion philosophique et l'analyse de situations concrètes se mêlent ici à un art de la description et du portrait qui laisse transparaître le bouillonnement des sentiments. Ce volume contient : De l'influence des passions sur le bonheur - Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution - Considérations sur la Révolution française - Dix années d'exil.
Édition enrichie (Préface, notes, chronologie et bibliographie)Née une vingtaine d'années avant la Révolution, disparue peu après la chute de l'Empire, liée par son père, Necker, et son mari, ambassadeur de Suède en France, à toute l'Europe éclairée, Germaine de Staël a, comme Chateaubriand, vécu le passage d'un monde à un autre. Or ce passage, c'est aussi celui des Belles-Lettres - l'éloquence, la philosophie, l'histoire et la poésie entendue au sens le plus large - à ce que nous appelons de manière plus restreinte la littérature et où le roman prend une place capitale.
Si, en 1800, son livre majeur s'intitule De la littérature dans ses rapports avec les institutions sociales, c'est qu'elle entend ne pas séparer cette littérature de l'Histoire et de la politique, ni de la perfectibilité humaine et des réalités de chaque nation : nouvelle manière de considérer la littérature que cette anthologie, qui accueille également des extraits d'autres livres, permet de découvrir ou de mieux comprendre. « Cette femme apprend à penser à ceux qui ne s'en aviseraient pas ou qui l'auraient oublié », disait Napoléon, son farouche ennemi : cette théorie de la littérature qu'elle invente et qui demeure la nôtre ne cesse pas d'en donner la preuve.
Édition d'Éric Bordas
Dans le monde aristocratique que la Révolution s'apprête à balayer, un principe de conduite l'emporte sur tous les autres : le respect des convenances. Pour avoir voulu sauver l'honneur d'une de ses amies, Delphine commet une imprudence qui la perd de réputation auprès de Léonce, l'homme qu'elle aime et dont elle est aimée. Sous le prétexte d'intercéder en sa faveur, sa tante, Sophie de Vernon, achève de compromettre Delphine, et convainc Léonce d'épouser sa propre fille...Roman épistolaire, publié en 1802, Delphine dépeint tous les mouvements de l'âme amoureuse et préfigure le ton et la manière des Romantiques.
« Delphine..., tout le monde l'a lu ou veut le lire. »
Benjamin CONSTANT
« Derrière cette prose limpide et par cela trompeuse, très proche encore du XVIIIe siècle, derrière l'arsenal romantique des tombes, des maladies de poitrine et des paysages échevelés se cache un monde d'idées que seul le temps écoulé permet de comprendre. On comprend... que ce livre profondément féministe soit presque tombé dans l'oubli malgré son succès au moment de la parution. Madame de Staël l'avait prévu : c'est le bouquet jeté dans les eaux par la religieuse qui est annoncé à coups de canon mais englouti dans les flots, avis solennel qu'une femme résignée donne aux femmes qui luttent encore contre le destin...?. Cette édition de Corinne n'a aucune prétention à l'érudition. Elle s'attache surtout à la signification féministe de l'oeuvre. » Claudine Herrmann
Germaine de Staël, qui signe "Necker, baronne de Staël-Holstein" a vécu la Révolution française aux toutes premières loges - si elle échappe au massacre, elle connaîtra l'exil, puis la haine privée de Napoléon Bonaparte, et n'aura que trois brèves années pour profiter de son retour en France.
Et quelle rage, chaque fois qu'on lit quelque chose qui la concerne, de constater une fois de plus que sa vie de femme, voire sa vie sentimentale, passent avant l'oeuvre même: oui, sa relation avec Benjamin Constant a compté, mais elle a aussi croisé Goethe et Schiller, et est accueillie dans ses voyages en politique de haut rang.
Sand ou Balzac ne s'y tromperont pas - mais on continue de faire peser sur l'importance de Germaine de Staël les préjugès qui s'exercèrent à son égard. C'est une écrivain, écrivaine comme vous préférez, majeure, émergeant depuis ces mêmes fissures où surgit Chateaubriand, là où le monde est un chaos en dérive, où on tue parfois pour rien - apprentissage pour nos nouvelles époques de crise. Et dans son approche, qu'elle soit narrative comme dans "Delphine", ou si moderne dans "De l'Allemagne", mêlant tous les genres, ou purement réflexive dans ces "Réflexions sur le suicide", c'est bien le centre de gravité qui se déplace. Sexes à égalité, et plus question de sacrifice. Voir comment elle reconstruit, à la fin de ces "Réflexions sur le suicide", le protrait de l'anglaise Jane Gray.
Dans ses dernières années d'exil, elle passera de Petersbourg à Stockholm, d'où l'adresse de ce texte, publié en 1814. Mais ne pas s'attarder à la politesse de forme, pour le prince qui paye : dessous, volcan.
FB
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Madame de Staël. Bien que publiée à l'origine dans un recueil, Histoire de Pauline est une nouvelle à part dans les oeuvres de jeunesse de Anne-Louise Germaine Necker, plus connue sous le nom de Madame de Staël. À Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti) la jeune Pauline doit épouser M. de Valville, qui empoche sa dot. Elle le trompe, il meurt. Elle s'installe au Havre où elle rencontre un autre homme qu'elle épouse, mais son passé est bientôt découvert. La honte la pousse à se suicider. Féministe et anti-colonialiste avant l'heure, cette magistrale nouvelle sentimentale, où l'on perçoit l'influence de Jean-Jacques Rousseau et notamment de La Nouvelle Héloïse, contient déjà en germe le style et plusieurs grands thèmes développées plus tard dans ces chefs-d'oeuvre du Romantisme que seront Corinne ou l'Italie et De l'Allemagne. "Dans ces climats brûlants, où les hommes, uniquement occupés d'un commerce et d'un gain barbares, semblent, pour la plupart, avoir perdu les idées et les sentiments qui pourraient leur en inspirer l'horreur, une jeune fille, nommée Pauline de Gercourt, avait été mariée à l'âge de treize ans à un négociant fort riche, et plus avide encore de le devenir. Orpheline et mal élevée par un tuteur ami de son époux, et tout à fait dans le même genre, elle épousa M. de Valville, sans connaître la valeur de l'engagement qu'elle prenait, sans avoir réfléchi ni sur le présent ni sur l'avenir."
Extrait : "La plus intime de toutes les douleurs, la perte d'un père, était la cause de sa maladie ; des circonstances cruelles, des remords inspirés par des scrupules délicats, aigrissaient encore ses regrets, et l'imagination y mêlait ses fantômes. Quand on souffre, on se persuade aisément que l'on est coupable, et les violents chagrins portent le trouble jusque dans la conscience."
Extrait : "Je serai trop heureuse, ma chère cousine, si je puis contribuer à votre mariage avec M. de Mondoville ; les liens du sang qui nous unissent me donnent le droit de vous servir, et je le réclame avec instance. Si je mourais, vous succéderiez naturellement à la moitié de ma fortune : me serait-il refusé de disposer d'une portion de mes biens pendant ma vie, comme les lois en disposeraient après ma mort ?"
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :
o Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
o Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
Mme Emile de Girardin avait de qui tenir : sa mère fut une femme de lettres et d'esprit. Elle s'appelait Marie-Françoise-Sophie Michault de Lavalette-Gay, plus simplement Sophie Gay et fut aussi belle qu'intelligente. Elle eut elle-même une mère d'une grande beauté ; on la comparait à la Contat, célèbre actrice sous Louis XV. Elle était née Françoise Peretti ; retenez ce nom, qui reviendra plus bas.Sophie Gay eut une éducation soignée et montra de bonne heure de l'esprit naturel.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Ce n'est point pour occuper le public de moi que j'ai résolu de raconter les circonstances de dix années d'exil : les malheurs que j'ai éprouvés, avec quelque amertume que je les aie sentis, sont si peu de chose au milieu des désastres publics dont nous sommes témoins, qu'on aurait honte de parler de soi, si les événements qui nous concernent n'étaient pas liés à la grande cause de l'humanité menacée. L'empereur Napoléon, dont le caractère se montre tout entier dans chaque trait de sa vie, m'a persécutée avec un soin minutieux, avec une activité toujours croissante, avec une rudesse inflexible ; et mes rapports avec lui ont servi à me le faire connaître, longtemps avant que l'Europe eût appris le mot de cette énigme.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Ce n'est point pour occuper le public de moi que j'ai résolu de raconter les circonstances de dix années d'exil ; les malheurs que j'ai éprouvés, avec quelque amertume que je les aie sentis, sont si peu de chose au milieu des désastres publics dont nous sommés témoins, qu'on aurait honte de parler de soi, si les événements qui nous concernent n'étaient pas liés à la grande cause de l'humanité menacée. L'empereur Napoléon, dont le caractère se montre tout entier dans chaque trait de sa vie, m'a persécutée avec un soin minutieux, avec une activité toujours croissante, avec une rudesse inflexible ; et mes rapports avec lui ont servi à me le faire connaître, longtemps avant que l'Europe eût appris le mot de cette énigme.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.