"Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. [...] "Que m'est-il arrivé?" pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. [...] "Et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises", pensa-t-il, mais cela était tout à fait irréalisable, car il avait coutume de dormir sur le côté droit et il lui était impossible, dans son état actuel, de se mettre dans cette position. Il avait beau se jeter de toutes ses forces sur le côté droit, il rebondissait sans cesse sur le dos."
Un matin, au réveil, alors qu'il n'est coupable d'aucun crime, Joseph K. est accusé et arrêté. Arrêté, mais laissé entièrement libre. Accusé, mais sans savoir ni de quoi ni par qui. Ainsi s'ouvre Le Procès, qui dépeint les affres d'un personnage aux prises avec un adversaire aussi implacable qu'insaisissable, la Loi.
Terreur, mépris, révolte, indifférence : quoi qu'il éprouve ou fasse, le prévenu s'enferre, aggrave son cas, court à sa perte. Et, à mesure que s'effondrent toutes ses hypothèses, la réalité se dévoile pour ce qu'elle est... un univers de faux-semblants.
Roman de la justification impossible, Le Procès nous invite à emboîter le pas à Joseph K., au narrateur et à Kafka lui-même, pour méditer sur le destin d'un individu, le sens de la vie et la question du salut.
© 1983, Flammarion, Paris, pour la traduction française.
VO : "Der Process"
Édition corrigée et mise à jour en 2011
Couverture : Virginie Berthemet © Flammarion
' Blumfeld, un célibataire plus très jeune, regagnait un soir son logement, ce qui était une tâche éprouvante, car il habitait au sixième étage. Pendant cette ascension, il pensait, comme souvent ces derniers temps, que cette existence totalement solitaire était bien ennuyeuse, qu'il était là réduit à gravir ces six étages littéralement à l'insu de tous pour arriver en haut dans sa chambre déserte, pour à nouveau littéralement à l'insu de tous y passer sa robe de chambre, allumer sa pipe, lire un peu une revue française à laquelle il était abonné depuis des années, tout en sirotant un kirsch qu'il faisait lui-même, et finalement, au bout d'une demiheure, se mettre au lit. '
Empreints de thématiques chères à l'auteur, comme les rapports sociaux ou le sens de la vie, ces textes reflètent la singularité et l'originalité de la plume d'un des écrivains majeurs du XXe siècle.
"Dans ces douze cahiers, que Kafka qualifie parfois de Journal, observations de vie quotidienne, rêves, visions, fulgurations, réflexions et même dessins alternent avec de multiples débuts de récit, certains répétés comme s'il s'agissait de réchauffer un moteur narratif refroidi. Dans cette galaxie brille un seul récit achevé, Le Verdict, écrit d'une traite une nuit de 1912, devenu pour l'écrivain le modèle du bonheur de raconter.
Mille et une nuits d'écriture de notations et de récits qui mettent en scène les affres et les exaltations de celui qui dit de lui-même :
Finir prisonnier - ce serait un but dans la vie. Mais c'était une cage entourée d'une grille... comme s'il était chez lui le bruit du monde affluait et ressortait par la grille, en fait le prisonnier était libre, il pouvait avoir part à tout, rien au dehors ne lui échappait... il n'était même pas prisonnier.
Loin des sanctifications et des discordes, ces carnets nous font entrer avec Kafka au pays de l'écriture."
Dominique Tassel
'Très cher père,
Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre...'
Réel et fiction ne font qu'un dans la lettre désespérée que Kafka adresse à son père. Il tente, en vain, de comprendre leur relation qui mêle admiration et répulsion, peur et amour, respect et mépris.
Réquisitoire jamais remis à son destinataire, tentative obstinée pour comprendre, la Lettre au père est au centre de l'oeuvre de Kafka.
Étrange et lointain, le château se dresse dans la nuit. Tout juste arrivé au village voisin, K., le nouvel Arpenteur, ne sait ni en quoi consiste son travail, ni comment accéder au château. Il se trouve confronté au chaos d'un système conçu pour être appliqué tel qu'il est : inflexible, imparable... absurde.
Tour à tour onirique ou réaliste, drôle et terrifiant, Le Château est beau comme un oxymore.
Auteur majeur de la littérature mondiale du XXe siècle, Franz Kafka, écrivain tchèque né en 1883, est également l'auteur du Procès et de La Métamorphose. Il meurt en 1924. Ses romans seront publiés à titre posthume.
" Le génie de Kafka, c'est justement de se dérober à toute interprétation, d'aller toujours au-delà de ce qu'on en dit. "
Georges-Arthur Goldschmidt
Traduit de l'allemand et présenté par Georges-Arthur Goldschmidt
"L'officier mit la machine en route et, dans le silence qui s'instaurait, le condamné fut couché sous la herse. On détacha les chaînes et, à leur place, on fixa les sangles ; il sembla tout d'abord que, pour le condamné, ce fût presque un soulagement. Et puis la herse descendit encore un peu plus bas, car l'homme était maigre. Quand les pointes le touchèrent, un frisson parcourut sa peau..."
Avec " Le Soutier " premier chapitre d'Amerika, et La Métamorphose, ce recueil de nouvelles constitue l'essentiel de l'oeuvre qu'a voulu produire et publier Kafka. C'est donc là-dessus d'abord et surtout, si du moins c'est à l'écrivain qu'on s'intéresse, qu'il convient de le juger.
Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1912, Kafka a écrit "Le Verdict". De la première ligne à la dernière, ce texte est empreint de vertige. Kafka nous propose la traversée périlleuse d'un pont qui mène d'une rive - l'enfance - à une auter, qui n'a pas de nom. Le père est le gardien royal de ce pont et il convient, malgré l'amour et la piété, de monter sur ses épaules pour voir plus loin, mieux et ailleurs, quelle que puisse être la douleur éprouvée.
El Proceso es la obra más significativa de Kafka y la que mejor refleja "lo kafkiano": ese malestar existencialista que se apodera del personaje al verse atrapado en una situación insólita, absurda, cuyas buenas intenciones y sereno razonamiento no sólo no alcanzan a resolver nada sino que facilitan un equívoco mayor.
Kafka narra en "La metamorfosis" la espeluznante transformación de un hombre en insecto. En un ambiente de pesadilla, la novela transmite al lector la sensación de excentricidad y de extrañamiento que asalta al protagonista, quien poco a poco va tomando conciencia de que se ha convertido en un parásito con respecto a sus seres queridos Kafka desgrana el trato de una sociedad autoritaria y didáctica hacia el individuo diferente, donde éste queda aislado e incomprendido.
A Metamorfose, de Franz Kafka (1883-1924), é uma narrativa fantástica em que o personagem central, o caixeiro-viajante Gregor Samsa, ao despertar certa manhã, se sente um monstruoso insecto, oprimido pelo trabalho, pelas dívidas e pelo desprezo da própria família.
A obra é de um realismo impressionante centrado no ser humano que sucumbe diante da pressão da vida quotidiana, através do humor "negro", num desfile de situações que juntam o inverosímil ao grotesco e cruel da frágil condição humana.
A Metamorfose (Die Verwandlung, em alemão) tornou-se o texto mais conhecido das obras de Kafka. Escrita em Novembro de 1912, foi terminada em 20 dias.
A Metamorfose faz parte integrante da colecção Clássicos do Mundo, da editora Atlântico Press, uma publishing company, no mercado editorial desde 1992.
O Processo é um romance que conta o caso do bancário Josef K., que na manhã em que completa 30 anos, se vê envolvido num nebuloso processo de acusação por um crime que garante desconhecer...
A acção desenvolve-se num clima de sonhos e pesadelos, que compõem uma trama em que a irrealidade beira a loucura.
Do ponto de vista histórico, esta obra de Franz Kafka é considerada uma antevisão do nazismo.
O Processo faz parte integrante da colecção Clássicos do Mundo, da editora Atlântico Press, uma publishing company no mercado editorial desde 1992.
Le Terrier, l'une des dernières nouvelles écrites par Franz Kafka, est celle où se mêlent avec le plus de violence l'issue inexorable d'une destinée tragique et une extraordinaire distanciation comique. L'humour noir atteint ici un paroxysme.
Un troglodyte nous fait partager l'extrême ingéniosité de sa vie enterrée, et ce lieu de sécurité maximale devient celui de tous les dangers ; lieu où la paix du « chez-soi » devient mortelle : un tombeau pour l'éternité.