Qu'est-ce que l'homme ? Bien des idées préconçues, souvent anciennes, ont détourné du questionnement ou oblitéré des éléments de réponse, et les avancées actuelles des neurosciences cognitives ne remédieront pas seules à ce déficit de connaissance.
François Flahault trace une voie nouvelle : l'écologie scientifique, qui étudie le vivant en relation avec ce qui le fait vivre, qui pense ensemble l'organisme et son milieu, ouvre à l'anthropologie générale un nouveau champ d'exploration. Nous commençons à savoir aujourd'hui ce que ce paradigme scientifique implique pour notre vie physiologique (l'air que nous respirons, ce que nous mangeons, etc.). Il reste à comprendre ce qu'il implique quant à notre existence psychique.
L'homme, en son activité psychique, est lui aussi soumis à la propension à vivre qui anime tous les vivants et aux contraintes de son environnement : notre je est le fruit d'une symbiose complexe entre biologie, société et culture...
Cet ouvrage, mené sous la forme d'une enquête, met en oeuvre une démarche inédite, qui articule sciences humaines et biologie et vise à appréhender ensemble le physiologique et le psychique. Il nous apprend comment nos manières d'être se forgent en amont de nos réflexions conscientes, le versant informationnel et cognitif de nos activités étant inévitablement sous-tendu par l'enjeu vital de nourrir le sentiment d'exister, avec les autres ou contre eux. Il montre enfin comment ce qui rend l'espèce humaine remarquablement adaptable et perfectible l'expose à des dérives et à un déboussolement.
Aujourd'hui, l'intérêt individuel et privé règne dans les sociétés qui ne se définissent que comme la libre association d'individus dotés de droits. L'idée de bien commun a été évacuée. Pourtant, elle traduit un souci réel. Comment penser le bien commun dans un contexte où le politique est dominé par les puissances économiques et financières ? François Flahault retrace l'histoire de cette idée et expose comment, récemment, en réduisant la politique à une habile gestion des affaires publiques, elle a été écartée, et comment les droits de l'homme ont fini par l'évincer... Quand bien même les droits humains ne substituent pas à lui, car ils ne permettent pas de le penser : la Déclaration des droits de l'homme ne dit en effet rien de la finalité des sociétés humaines au-delà de leur utilité pratique, ni ce qui relie entre eux leurs membres. François Flahault redéfinit le bien commun sans faire appel à une quelconque transcendance et éclaire ainsi tous les enjeux actuels de l'existence sociale, autrement recouverts par l'économisme. En quoi coïncide-t-il avec le bien premier de chacun ? Comment s'articulent les liens et les biens ? Quelles sont les relations entre le bien commun (au singulier), les biens communs (au pluriel) et les biens privés ? Quels rapports entre économie marchande et biens communs ? Un État démocratique doit-il assigner une responsabilité aux pouvoirs économiques et financiers au regard du bien commun ? Faut-il, au nom de la liberté individuelle, laisser sans réponse la question de ce qu'est la « vie bonne » ?
Alors que la croissance matérielle exponentielle se heurte aujourd'hui aux limites de la planète, des regards inquiets, voire accusateurs, se portent sur la technoscience et le capitalisme. C'est oublier que la science, la technique et l'économie ont fait alliance dans le cadre d'une conception prométhéenne du progrès. Le dynamisme de cet idéal d'émancipation par la connaissance et la domination a fait la modernité. Il faut donc interroger ce cadre.
Si la prise en compte des contraintes écologiques passe par des mesures concrètes, elle exige aussi un renouvellement philosophique : l'élaboration d'une pensée post-prométhéenne.
Pour contribuer à celle-ci, François Flahault propose une archéologie de l'idéal prométhéen ; il montre comment, sous couvert de rationalisme, celui-ci est travaillé par la démesure. La vision prométhéenne de l'homme et de la société répond au désir d'exister ; elle a servi aussi bien l'imaginaire romantique, le positivisme, le communisme que l'idéologie ultralibérale de la droite américaine. En analysant les erreurs fondamentales du prométhéisme, François Flahault ouvre des pistes qui permettront de penser autrement : ce que nous sommes et nos relations avec l'environnement naturel et social.Philosophe, directeur de recherches au CNRS, François Flahault anime un séminaire d'anthropologie générale à l'École des hautes études en sciences sociales. Il a récemment publié Le Sentiment d'exister (Descartes & Cie, 2002) ou encore La Pensée des contes (Anthropos, 2001). Il est notamment l'auteur de Le Paradoxe de Robinson. Capitalisme et société (Mille et une nuits, 2005) et « Be yourself ! ». Au-delà de la conception occidentale de l'individu (Mille et une nuits, 2006).
Ce livre vise quelque chose de central : le désir d'être. Cependant, cet effort d'approfondissement s'accompagne du souci de ne pas perdre pied ; aussi l'auteur ne s'avance-t-il qu'en des terrains aux dimensions modestes : deux mythes de Platon, quelques contes d'Andersen, défrichés à l'aide d'un instrument méthodologique déjà éprouvé : l'analyse structurale. La méthode s'essaie ici sur des objets qui ne lui sont pas familiers. D'abord, les textes analysés ne sont pas tout à fait des mythes, puisqu'ils ont un auteur. Ensuite, ils sont intérieurs à cette culture même qui, à l'ordinaire, prend plus volontiers pour objet de science les autres cultures. Ce que l'analyse met à jour en ces discours, ce sont des représentations idéologiques de l'homme, construites de telle manière que s'y puisse inscrire la possibilité d'un aboutissement du désir d'être. En même temps qu'ils permettent de penser l'homme comme intériorité, les systèmes d'oppositions, et les codes propres aux textes, inscrivent celle-ci au-dessus des aléas et des limitations du social, pour lui donner à déchiffrer (mais aussi à méconnaître) sa vérité sur un plus vaste théâtre.
Que se passe-t-il quand des gens parlent ? Qu'est-ce qui est en jeu lorsque nous parlons ? Faire de la transmission la fonction essentielle du langage, c'est ignorer, au-delà de ce que l'énoncé donne à connaître, ce qui s'y donne à reconnaître comme relation intersubjective. La parole est mixte, intermédiaire entre ces deux registres : si captive qu'elle soit du discours qui la détermine et de la référence à un quelque-chose dont il est parlé, elle ne cesse pour autant d'opérer dans l'ordre du qui je suis pour toi, qui tu es pour moi. Ce versant où la parole agit dans un rapport de places, il ne suffit pas de le désigner comme affectif pour qu'il sorte de l'ombre. Il fallait s'attacher à concevoir son ordre, interroger son fonctionnement (à travers la matière de la parole quotidienne, de conversations même très banales) ; chercher des points de jonction entre une théorie du sujet et ce qui, dans les travaux sur le langage, ou sur l'idéologie, s'y accroche et la requiert.
Relations presse, communication institutionnelle, interne ou de crise, ou encore lobbying font partie de ce qui relève des relations publiques. La variété des objectifs comme des outils des RP les rend difficiles à cerner. Elles sont pourtant essentielles dans la société de communication qui est la nôtre.En partant de l'expérience du terrain et grâce à de nombreux exemples, cet ouvrage expose comment les relations publiques assoient, légitiment et crédibilisent les messages, les images, les notoriétés des individus, des entreprises ou des institutions. Il montre comment elles préparent, installent et amplifient nombre de démarches ou de discours publicitaires. Il pose enfin la question de la place des RP en France par rapport aux autres pays occidentaux.