Filtrer
Rayons
Éditeurs
Langues
Elisabeth Filhol
-
2097, la conquête spatiale est en passe de franchir une étape majeure. Trois vaisseaux rejoindront Titan, la plus grande lune de Saturne, avec cinquante-trois cuves d'azote liquide contenant le patrimoine génétique terrestre d'un million d'espèces. Mais le temps presse, devant la dégradation irrémédiable de notre planète Terre.
Depuis l'envoi réussi de la sonde Huygens sur Titan le 14janvier 2005, Élisabeth Filhol imagine une mission spatiale en direction de Titan. Sister-ship est construit en deux temps parallèles. D'une part le discours de Lee Wang (directeur de l'Agence spatiale internationale) pour le Congrès annuel d'astronautique à Darwin en 2082, qui annonce le lancement de ce vaste programme de sauvegarde du vivant, sur le modèle de la grande Arche biblique. Et d'autre part, quinze ans plus tard, le journal de bord de l'équipage de l'Olympic, un des trois vaisseaux jumeaux (sister-ships) en approche de Titan, le corps céleste qui ressemble le plus à ce qu'était notre Terre primitive dans tout le Système solaire. On accompagne les cinq astronautes sous la protection de Milena, l'intelligence artificielle de la mission, avec dans les soutes du vaisseau ce que la planète a de plus précieux, graines, spores et gamètes mâle et femelle de chaque espèce. Le contenu d'une cinquante-troisième cuve qui contient le génome humain a fait débat. Pourtant la mission de l'équipage est claire à son sujet. Mais comment se faire entendre à contre-courant du récit dominant? Que révèle cette épopée ambivalente de notre rapport au vivant, à la Terre, à notre destin d'humanité? C'est la question que vient poser le livre d'Élisabeth Filhol à ce grand discours, projeté avec une formidable précision romanesque. -
«Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes manoeuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à le suivre.»
-
Il y a huit mille ans, une grande île s'étendait au milieu de la mer du Nord, le Doggerland. Margaret en a fait son objet d'étude. Marc aurait pu la suivre sur cette voie, mais c'est le pétrole qu'il a choisi. Il a quitté le département de géologie de St Andrews, pour une vie d'aventure sur les plateformes offshore. Vingt ans plus tard, une occasion se présente. Ils pourraient la saisir, faire le choix de se revoir. On dit que l'histoire ne se répète pas. Mais les géologues le savent, sur des temps très longs, des forces agissent à distance, capables de réveiller d'anciens volcans, de rouvrir de vieilles failles, ou de les refermer.
-
Nous, son comité d'accueil, ouvriers, administratifs, agents de maîtrise, avant d'être des voix dans la nuit qui n'auront de cesse de se relayer pour se faire entendre, comme une seule et même voix infatigable et qui ne dort jamais, quand lui tombera de sommeil, avant d'être cette voix une et indivisible, nos corps font bloc. Et c'est un beau matin calme de juillet sous le soleil. On l'attend.