La vie de Casanova est un roman vécu. Ses Mémoires relatent les aventures à travers l'Europe du célèbre aventurier, tour à tour abbé, militaire, historien, antiquaire, homme de lettres, poète, violoniste, chimiste, magicien, espion, et même industriel
Mais que celui qui n'ose s'aventurer dans les Mémoires complètes de Casanova (quelques 4500 pages) se plonge dans cette édition qu'en fit Guillaume Apollinaire en 1921 dans sa collection " Les Maîtres de l'amour ". Ces Aventures d'amour à travers l'Europe sont un " digest " en somme, qui rend accessible, sans rien trahir, ce qui a immortalisé Casanova : son amour effréné des aventures, son goût du libertinage, ses légèretés de conduite, et sa hâblerie...
De toute façon, soyons honnêtes : dans la collection " Lectures amoureuses ", ce sont bien les Aventures d'amour qui seules valent la peine d'être lues, non ?
" Je considère les Mémoires de Casanova comme la véritable Encyclopédie du XVIIIe siècle " (Blaise Cendrars)
Il y a dans ces pages une richesse documentaire foisonnante mise au service d'un regard sans concession porté sur les coulisses d'un monde finissant. Casanova n'est pas que le débauché et le cynique qu'il aime mettre en scène, il est aussi et d'abord un écrivain du siècle des Lumières qui prête à la nature de grandes vertus et rêve d'un retour à l'innocence primitive. Casanova s'inscrit dans la lignée des grands voyageurs vénitiens. Certes, il n'est pas Marco Polo, mais il visitera longuement l'Europe, de Londres à Constantinople, de Paris à Saint-Pétersbourg, de Vienne à Madrid. Chaque fois, les frasques qui feront sa renommée, et elles furent légions, s'ajouteront aux rencontres les plus étonnantes.
Ses aventures amoureuses autant que ses opinions subversives vont conduire Casanova à la célèbre prison de Venise, les Plombs. Celle dont on ne s'évadait pas. Il réussira pourtant à prendre la fuite et trouvera refuge à Paris. Profitant de l'appui de l'abbé de Bernis, devenu ministre de Louis XV, après en avoir été l'ambassadeur à Venise, il mènera grand train, offrant à quelques Grands et à leurs dames, ses services de conspirateur, d'espion ou de diplomate. Il a su admirablement jouer, pour mener sa barque, des travers et des ressources d'une société décadente et se servir des ambitions et des vanités. Le monde qu'il observe, est celui des palais, des salons et des rues. Il passe sans transition de la compagnie des souverains, des savants à celle des prostituées. Il trouvera même le temps sinon d'inventer, du moins de s'approprier une « loterie » (pour financer la construction de l'École militaire, sans alourdir la fiscalité), ce qui lui assura une belle fortune. Le personnage est là tout entier : séducteur, habile, souvent manipulateur, parfois même un peu escroc, mais toujours attentif aux idées nouvelles qui vont bientôt emporter le vieux monde.
Elles courent, elles courent, les maladies d'amour. Bienvenue au SIDA-Club. Les Cosaques de la roulette russe. Attention, Séducteur... Annie se méfie des sucettes. Qu'un sang impur. Sens interdits. Sea, Sex and Sun : classe tous risques. Salut, demeure chaste et pure. Le retour à la monogamie. Un bon placement : la virginité. Et si le sexe n'était plus dans le sexe ? Jeux de main, jeux de demain. Caressez ce cercle, il deviendra vicieux. Le clitoris n'est pas un bateau grec. Conservateurs ? Non, préservatifs ! Les plaisants simulacres. Et si on faisait autre chose ? Quand le virus fou, ramène à l'amour fou. L'espoir au-delà du désespoir. Propos recueillis par André Bercoff.
Casanova (1725-1798) ne déroule pas seulement l'histoire de sa vie : il la recrée par la littérature. Il n'a pas le goût de la confession, mais celui du spectacle. Son pouvoir de séduction, c'est le pouvoir du récit. Chercher les mots qui sachent rendre une silhouette, un vêtement, une attitude, une étreinte, c'est donner forme à des souvenirs, c'est se laisser aller à un roman qui déborde le souvenir. Écrite dans une langue toute personnelle, où le français emprunte constamment à l'italien, l'Histoire de ma vie est la réunion, brillante et jouissive, d'un mémorial et d'une réinvention de soi.
Aventurier, libertin, grand européen, Casanova apparaît aussi sous un jour plus sombre : inquiet de Dieu et de la mort, vieil homme qui se penche avec mélancolie sur les coups d'éclat d'une jeunesse perdue. Sa nostalgie de l'Ancien Régime va de pair avec ses revendications de plébéien. L'exaltation d'une réciprocité en amour s'accompagne de la pire répétition de la violence contre les femmes. Voici un témoignage rare sur la lucidité et l'inconscience d'un homme qui a voulu libérer les élans amoureux sans toujours se libérer des réflexes de la domination masculine. Casanova y échappe en inventant une écriture à nulle autre pareille : son français de l'extérieur nous conduit, comme rarement, au coeur d'un être qui s'est aventuré dans la différence des sexes.
Les célèbres Mémoires de Casanova, dans une nouvelle édition établie d'après le manuscrit original acquis par la BnF, accompagnée d'un appareil critique et renouvelé.
Cette nouvelle édition, remaniée en profondeur, de l'Histoire de ma vie est entièrement fondée sur le manuscrit acquis par la BnF en 2010. Elle en respecte le découpage et procure pour la première fois un texte fiable, corrigé des erreurs de transcription de la précédente édition Brockhaus-Plon de 1960 (reprise dans la collection " Bouquins " par Francis Lacassin en 1993). Ce premier volume reproduit les tomes 1 à 3 des Mémoires, depuis l'enfance de Giacomo jusqu'à son évasion de la prison des Plombs, en novembre 1756. Une nouvelle préface présente un Casanova éloigné des clichés pour faire apparaître l'importance de l'écrivain et du penseur. L'appareil critique, lui aussi renouvelé et enrichi, se concentre sur le travail d'écriture de Casanova : il restitue l'histoire de la langue, éclaire son choix d'écrire en français sans renoncer à l'italianité (" La langue française est la soeur bien-aimée de la mienne ; je l'habille souvent à l'italienne ", écrit-il) et retranscrit dans la mesure du possible les passages biffés sur le manuscrit. Ce volume 1 reproduit trois variantes importantes : les différents projets de préface de l'auteur, les deux versions du premier séjour parisien (1750-1752), et le récit de l'évasion publié en 1788 sous le titre Histoire de ma fuite des Plombs. Enfin, on y trouvera plusieurs documents permettant de mieux comprendre le monde de Casanova : évaluation de ses revenus, tables de conversion des monnaies européennes, règles de jeux comme le pharaon, cartes illustrant les déplacements du Vénitien (monde méditerranéen, quartiers de Venise et de Paris).
"J'ai toujours cru que lorsqu'un homme se met dans la tête de venir au bout d'un projet quelconque et qu'il ne s'occupe que de cela, il doit y parvenir malgré toutes les difficultés ; cet homme deviendra grand vizir, il deviendra pape, il culbutera une monarchie pourvu qu'il s'y prenne de bonne heure." Le récit de ce qui restera sans doute la plus extraordinaire aventure de Casanova : sa spectaculaire évasion de la prison des Plombs.
Edition enrichie (Introduction, notes, chronologie, index, glossaire et bibliographie)
Les mémoires de Casanova ne sont pas seulement, comme on le croit trop souvent, le catalogue de ses conquêtes, fussent-elles évoquées avec verve. Leur auteur, certes, est un aventurier, mais c'est également un homme cultivé et brillant qui parle latin et a fait paraître d'autres livres, et puis surtout un véritable Européen qui parcourt tout le continent de Venise à Moscou, de Paris à Naples ou de Londres à Constantinople, toujours guidé par ses désirs et ses plaisirs, le goût du jeu, de l'opéra et de la danse. Casanova a soixante-quatre ans lorsqu'il entreprend de rédiger ses mémoires en 1789 et si le récit de ses succès féminins lui permet de les revivre et d'en éprouver une seconde fois la jouissance, il y retrouve aussi la douceur d'un passé que la Révolution vient d'abolir. Quant à nous, ce que nous découvrons dans l'évocation enjouée de ses conquêtes mais aussi de ses aventures et mésaventures, de ses démêlés avec les autorités et de ses rencontres avec les grands, c'est toute la séduction d'un témoignage vivant sur une certaine Europe où les élites parlaient français.Édition de Jean Marie Goulemot.
Établi d'après le manuscrit et accompagné d'un appareil critique entièrement renouvelé, ce troisième et dernier volume de l'Histoire de ma vie contient les tomes VIII à X, couvrant les années 1763-1774. Casanova voyage à travers l'Europe (Angleterre, Russie et Pologne, Espagne...) avant de se fixer à Trieste où il devra attendre deux ans l'autorisation de revenir dans sa patrie. L'aventurier fréquente les cours et s'entretient avec les princes (Frédéric II, Catherine II) mais, souvent chassé des villes où il séjourne, il éprouve les effets du vieillissement. Retrouvailles avec d'anciennes connaissances, retour sur des lieux déjà parcourus... les temporalités, littéraires et vécues, se juxtaposent à l'écoulement continu du temps. Le récit s'interrompt avant le retour tant désiré à Venise. On lira également en annexe la première narration publiée du haut fait de cette période : le duel à Varsovie contre le comte Branicki, moment qui entre en résonance avec l'évasion des Plombs. Paru en italien en 1870, ce texte figure ici dans une nouvelle traduction, accompagnée de documents et de témoignages des premiers lecteurs de l'Histoire de ma vie (le prince de Ligne, Musset, Sainte-Beuve...). S'ajoutent enfin un répertoire de toutes les citations latines et italiennes qui ponctuent ces Mémoires ainsi que des tableaux de la géographie casanovienne. " Bouquins " offre ainsi la nouvelle édition de référence du chef-d'oeuvre de Casanova.
Établi d'après le manuscrit originel et accompagné d'un appareil critique entièrement renouvelé, le deuxième volume de l'Histoire de ma vie contient les tomes IV à VII. Le Vénitien y relate son arrivée à Paris en 1757 après sa spectaculaire évasion des Plombs, les moyens employés pour faire fortune, ses voyages et ses rencontres à travers la Hollande, l'Allemagne, la Suisse, la Provence, ses retrouvailles avec ses anciennes connaissances en Italie... Casanova contribue à la création de la loterie à l'École militaire parisienne dont il défend le projet en présence de d'Alembert. Il s'entretient avec Haller et Voltaire, se fait passer pour un cabaliste aux pouvoirs surnaturels auprès de la richissime marquise d'Urfé. Le récit de cette période faste ne cesse de dialoguer avec les grands textes littéraires et les idées philosophiques de son siècle. Cette édition comporte plusieurs variantes : un chapitre du manuscrit non transcrit dans les précédentes éditions, des brouillons conservés aux Archives de Prague, ainsi qu'une autre version des chapitres manquant dans le tome VI, publiés dans une traduction allemande en 1825 et retraduits ici en français par Laurent Cantagrel. On trouvera aussi en annexe un texte de Casanova sur Pétrarque, des lettres de sa " fi ancée parisienne " Manon Balletti et de Mme du Rumain, ainsi que plusieurs documents qui permettront d'apprécier la richesse littéraire et culturelle de ce deuxième volume. Il constitue, comme le précédent, l'édition de référence des Mémoires de Casanova.
La République mondiale des lettres
Quoi qu'en dise la légende dorée de la littérature, il existe une invisible et puissante fabrique de l'universel littéraire. Cette République mondiale des Lettres a son méridien de Greenwich, auquel se mesurent la nouveauté et la modernité des œuvres. Ce livre retrace l'histoire et décrit la structure de ce monde littéraire.
Mais le pays de la littérature n'est pas l'Île enchantée des formes pures. C'est un univers inégal, un territoire où les plus démunis littérairement sont soumis à une violence invisible. L'histoire proposée ici est celle des révoltés et des révolutionnaires littéraires qui sont parvenus à inventer, par la création de formes nouvelles, leur liberté d'écrivains.
Pascale Casanova
Chercheur et critique littéraire, elle a notamment publié, au Seuil, Beckett l'abstracteur (1997), Kafka en colère (2011) et La Langue mondiale (2015). La République mondiale des Lettres a été traduit dans une douzaine de langues.
Les Mémoires de J. Casanova de Seingalt, écrits par lui-même, sont l'ancienne édition des Mémoires de l'aventurier vénitien Giacomo Casanova. Écrits en français entre 1789 et 1798, ils sont publiés à titre posthume autour de 1825 en version censurée. En 1834, l'ouvrage est mis à l'Index des livres interdits avec toutes les oeuvres de Casanova. Une nouvelle édition, conforme au manuscrit original, l'a finalement remplacée sous son titre original Histoire de ma vie (1960-1962).
Giacomo Casanova, né le 2 avril 1725 à Venise et mort le 4 juin 1798 à Dux, fut tour à tour violoniste, écrivain, magicien (dans l'unique but d'escroquer Madame d'Urfé), espion, diplomate, bibliothécaire mais revendiquant toujours sa qualité de « Vénitien ». Il utilisa de nombreux pseudonymes, le plus fréquent étant le chevalier de Seingalt (prononcer Saint-Galle) ; il publia en français sous le nom de « Jacques Casanova de Seingalt ». De lui subsiste une oeuvre littéraire abondante, mais Casanova est célèbre aujourd'hui comme aventurier et surtout comme l'homme qui fit de son nom le symbole de la séduction. Il savait user aussi bien de charme que de perfidie pour conquérir les femmes. Sa réputation en cela dérive d'une oeuvre autobiographique Histoire de ma vie, rédigée en français et considérée comme l'une des plus authentiques sources à propos des coutumes et de l'étiquette de la vie sociale de l'Europe du XVIIIe siècle. Il y mentionne 142 femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles, dont des filles à peine pubères et sa propre fille, alors mariée à l'un de ses « frères » francs-maçons, avec laquelle il aurait eu le seul fils dont il eût connaissance. Bien qu'il soit souvent associé à Don Juan comme séducteur, sa vie ne procédait pas de la même philosophie : ce n'était pas un collectionneur. Parfois présenté (ainsi par Fellini dans son film éponyme) comme un pantin ou un fornicateur mécanique, qui se détourne de sa conquête dès lors qu'elle s'est abandonnée à lui, il s'attachait, il secourait éventuellement. Personnage historique et non de légende, jouisseur et exubérant, il vécut en homme libre de pensée et d'action, des premiers succès de sa jeunesse à sa longue déchéance.
Et si Kafka pratiquait la critique sociale la plus radicale? S'il s'était attaché à la question du pouvoir, notamment sous sa forme la plus invisible : le pouvoir symbolique ? S'il avait cherché à nous aveugler par des narrations qui soient des sortes de pièges ?
L'hypothèse ici développée est qu'il prit d'abord conscience du sort tragique des Juifs de langue allemande dans la Prague du début du XXe siècle ; puis, élargissant et comparant différentes situations d'humiliation socialement autorisées, il fut amené à réfléchir aussi sur la domination masculine et sur l'emprise des colons blancs dans les colonies européennes. Mais, pour cela, il semble qu'il travailla ses récits comme de véritables leurres.
Telle est l'interprétation des fictions de Kafka qui est proposée ici : l'invention révolutionnaire d'un " narrateur-menteur " qui renverse tout le processus de la lecture identificatoire.
Curieusement, ce n'est pas dans la littérature qu'on peut trouver des réponses à ces questions, mais bien plutôt dans l'ethnologie allemande, que, en tant que Pragois germanophone, il connaissait bien.
La recherche minutieuse de Pascale Casanova nous fait découvrir un Kafka inédit et combatif, ethnologue et enquêteur, dénonçant sans relâche toutes les formes de la domination avec cette sorte de rage inlassable et invisible qui le caractérise. Elle éclaire les raisons profondes de la colère de Kafka.
Le Roi René (1409-1480) fut étudié à de nombreuses reprises et sa passion pour les tournois et pour les arts lui a valu sa renommée. Mais on connaît moins l'importance que la musique occupe à sa cour. Pourtant, omniprésente chez René d'Anjou, elle se manifeste par la présence d'instruments de musique, de chanteurs et des archives font état de dépenses à ce sujet. Du château d'Angers à celui de Tarascon en passant par la Lorraine, la musique est de toutes les fêtes.
Parmi les milliers de langues qui existent ou ont existé, il semble qu'il y en ait toujours eu une qui ait été plus " prestigieuse " que ses contemporaines. Le latin fut en ce sens une langue dominante jusqu'au XVIIIe siècle, le français en devint une à son tour jusqu'au XXe siècle et l'anglais a incontestablement acquis le statut de langue mondiale depuis lors. L'exemple antique du bilinguisme latin/grec des Romains cultivés montre que la langue dominante n'est pas nécessairement la langue du pays le plus puissant économiquement ou militairement (comme la situation contemporaine tendrait à le faire croire), mais que la hiérarchisation linguistique repose sur des processus spécifiques que ce livre met au jour.
Le bilinguisme, la diglossie (l'usage au sein d'une même communauté de deux idiomes remplissant des fonctions communicatives complémentaires) et, dans le champ littéraire international, les traductions d'ouvrages sont de précieux indicateurs de ce phénomène.
À travers le cas exemplaire du français, de ses transformations, des formes de domination qu'il a exercées, de l'évolution de son statut, des commentaires que son rôle et sa place ont occasionnés, Pascale Casanova propose un cadre d'analyse novateur des mécanismes de la domination linguistique.
Pascale Casanova enseigne la littérature à Duke University. Elle a notamment publié, au Seuil, La République mondiale des lettres (rééd. " Points Essais ", 2008), traduit dans une douzaine de langues, et Kafka en colère (2011).
Dans la crise ivoirienne, la télévision et l'Etat français, présidé par Nicolas Sarkozy, ont noyé le citoyen d'informations inexactes. La France, par une ingérence militaire, un coup d'Etat, a décidé, avec la "communauté internationale", d'écarter le président élu, Laurent Gbagbo, pour en imposer un autre. Cet opuscule est donc une manifestation d'indignation citoyenne et de résistance démocratique.
Et si Beckett n'avait dû sa consécration qu'à un malentendu si insistant que seule une révolution de sa lecture pouvait restituer la révolution qu'il a accomplie.
Il arrive en effet que l'interprétation obligée et autorisée d'un travail littéraire, relayée par les dévots de la mystique poétique, occulte l'immensité d'une oeuvre et en inverse le sens.
Beckett a introduit en littérature une subversion aussi radicale que celle de Duchamp en art : il a inventé l'art littéraire abstrait. Entreprise si attentatoire aux credos de la "profondeur" qu'on n'a su appliquer à son oeuvre que l'idée la plus rebattue de la poésie qu'il avait passé sa vie à refuser : " Ah, les vieilles questions, les vieilles réponses, il n'y a que ça! " ironisait-il.
Au terme d'une enquête qui réintroduit l'histoire (Goyce, Yeats, la littérature et l'Irlande...) au sein de cette oeuvre réputée la plus pure ", voici le portrait inédit de l'artiste en " abstracteur", inventeur des règles spécifiques de l'abstraction littéraire; et un démontage de sa combinatoire logique qui donne la clé des énigmes les plus obscures du Dépeupleur ou de Cap au pire.
Comme dit Beckett : "Encore. Dire encore. Soit dit encore. Tant mal que pis encore. Jusqu'à plus mèche encore. Soit dit plus mèche encore."
Cet ouvrage se propose d'interroger la genèse des figures de Dieu dans une longue durée où Adam n'en finit pas de conforter une domination longtemps restée sans partage. En replaçant ces constructions symboliques au coeur des enjeux sociétaux, il explore l'histoire des rapports entre féminin et masculin, depuis l'émergence des pères, patriarches, maîtres, rois et dieux dans les Cités-Etats du Proche-Orient, jusqu'à la résilience des inégalités entre les sexes dans les sociétés de l'âge capitaliste.
Casanova lui-même nous fait le récit de sa vie riche et dense, dans laquelle séductions et aventures sont intimement liées...
POUR UN PUBLIC AVERTI. Les Mémoires de Casanova sont écrits entre 1789 et 1798. Publiés à titre posthume en 1825 dans une version censurée, ils sont mis à l'index en 1834, avec les autres oeuvres de l'auteur. Cette autobiographie, qui se lit comme un roman, retrace non seulement les amours passagères et libertines du célèbre auteur, mais également sa vie d'aventurier vénitien, parcourant les capitales de l'Europe et embrassant tour à tour les carrières d'abbé, de militaire, de poète, de magicien, d'espion, etc. Casanova a vécu en homme libre de pensée et d'action dans un siècle des Lumières dont il est un des représentants.
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EXTRAIT
Je commence par déclarer à mon lecteur que, dans tout ce que j'ai fait de bon ou de mauvais durant tout le cours de ma vie, je suis sûr d'avoir mérité ou démérité, et que par conséquent je dois me croire libre.
La doctrine des stoïciens et de toute autre secte sur la force du destin est une chimère de l'imagination qui tient à l'athéisme. Je suis non seulement monothéiste, mais chrétien fortifié par la philosophie, qui n'a jamais rien gâté.
Je crois à l'existence d'un Dieu immatériel, auteur et maître de toutes les formes ; et ce qui me prouve que je n'en ai jamais douté, c'est que j'ai toujours compté sur sa providence, recourant à lui par la prière dans mes détresses, et m'étant toujours trouvé exaucé.
Le désespoir tue ; la prière le fait disparaître, et, quand l'homme a prié, il éprouve de la confiance et il agit. Quant aux moyens dont le souverain des êtres se sert pour détourner les malheurs imminents de ceux qui implorent son secours, cette connaissance est au-dessus du pouvoir de l'entendement de l'homme qui, dans le même instant où il contemple l'incompréhensibilité de la providence divine, se voit réduit à l'adorer. Notre ignorance devient notre seule ressource, et les vrais heureux sont ceux qui la chérissent. Il faut donc prier Dieu et croire avoir obtenu la grâce que nous lui avons demandée, même quand l'apparence nous montre le contraire. Pour ce qui est de la posture du corps dans laquelle il faut être quand on s'adresse au Créateur, un vers de Pétrarque nous l'indique : « Con le ginocchia della mente inchine. » (« De l'âme et de l'esprit fléchissant les genoux. »)
À PROPOS DE L'AUTEUR
Giacomo Girolamo Casanova (1725-1798) est un aventurier et auteur de la République de Venise. Il est connu comme celui dont le nom est entré dans le vocabulaire de la séduction. À la fin de sa vie, il s'établit à Dux en Bohème, pour se consacrer pleinement à l'écriture, et rédige pendant près de dix ans ses mémoires, en français. Son autobiographie est une des sources les plus denses et authentiques des us et coutumes de la société européenne du XVIIIe siècle.
À PROPOS DE LA COLLECTION
Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces oeuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.
Robert Marteau (1925-2011) est l'un des derniers grands poètes français de notre époque. Son écriture est hors temps, hors modes, et s'inscrit dans une tradition renouvelée et féconde, à l'écart des sentiers battus.
Venu de son Poitou natal à la fin de la Deuxième Guerre, Robert Marteau collabore, dès son arrivée à Paris, à la revue Esprit, et publie ses premiers recueils de poésie au Seuil, puis des récits et des journaux chez Gallimard. Un long séjour au Québec, de 1972 à 1984, en fait l'un des écrivains français les
plus lus outre-Atlantique. Soutenu par Michel Deguy, il participe à Po&sie, puis à Recueil, tout en continuant son travail en prose qui culmine à la parution de Dans l'herbe (2006).
Cet essai biographique entend faire connaître l'homme et donner à son oeuvre la place qui lui revient.
Jean-Yves Casanova est écrivain et universitaire. Il a participé, en 2013, à l'organisation d'un colloque sur Robert Marteau (Robert Marteau, arpenteur en vers et en prose, Presses universitaires de Rennes, 2015).
Attentats, assassinats, mafia. Le nationalisme corse fait régulièrement la une des journaux, mais sait-on toujours de quoi on parle ? La Corse laisse trop souvent perplexe, de nombreuses questions restant en suspens. Cette réflexion sur le nationalisme corse, de sa genèse au milieu des années quatre-vingt, est suivie d'un long entretien avec le leader autonomiste Edmond Simeoni qui nous fait part de son engagement, de ses luttes et de ses défaites.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Giacomo Casanova. En 1766, le célèbre aventurier est à Varsovie. À la suite d'une aventure avec la danseuse vénitienne Anna Binetti, il est amené à se battre en duel avec le puissant comte Vladislav Branicki. L'affrontement, dans un parc désert, en pleine campagne polonaise, n'est pas entre deux hommes du même monde, mais entre deux mondes. Récit autobiographique, "Le Duel" ou "Essai sur la vie de J. C. Vénitien", publié par Casanova à Venise en 1780, relate méticuleusement les faits, à la troisième personne et dans le style unique qui assurera plus tard la gloire du mémorialiste.
Lors d'une balade en forêt, Alina, 17 ans, tombe littéralement dans un autre monde. Elle y rencontre Evan et ensemble, ils décident de se rendre au Palais du Prince et d'y consulter le chamane pour connaître son destin. Ce monde semble merveilleux, jusqu'à ce que des « ombres» les attaquent. Les grands pouvoirs d'Alina vont alors lui être progressivement révélés. Elle est l'une des dernières Ensorceleuses de pure lignée, et héroïne d'une prophétie qui vise à éliminer le Maître des « ombres ». Elle y découvrira aussi sa soeur Faith. Qui sont-elles vraiment ? Les révélations se succèdent, les péripéties aussi. Tout est remis en question pour celles qui redécouvrent leur histoire familiale et se destinent à sauver leur monde. Aventure, amour et épreuves se succèderont sur leur chemin.
Ici et maintenant Nous sommes les meilleurs des êtres vivants Nous sommes, des choses qui pleurent, la mélasse fondue de chairs et de divalis parfois bleu fleur parfois grives de glace - Nous sommes les eaux captives par tous les mystères dévolus
À PROPOS DE L'AUTEUR
Toute littérature provient d'une part cachée - et rarement avouée - de frustration. Au regard de la production poétique contemporaine, c'est cette frustration qui a conduit Pierre-Noël Casanova à rechercher une autre esthétique, une autre poésie qui aurait plus de force, d'énergie, de passion, tout en n'omettant pas de s'inspirer du contexte culturel actuel. Inspiré par la philosophie nietzschéenne et deleuzienne, c'est surtout l'idée de la vie comme plus haute et plus importante valeur qui a pu le guider au cours de la rédaction de ces petites pièces, autonomes et pourtant porteuses d'un même message.