les livres / quand ils chatoient / une rue étroite enveloppant les épaules / soudain tranquilles / adoucir l'écho des pièces vides / par la flânerie / frôlant les parois mes fantômes / la peau intelligible dans les cités vieillies / c'était fêler les soliloques
Carole Forget a vécu sur plusieurs continents et a beaucoup voyagé. Son oeuvre est animée depuis ses débuts par une réflexion sur les lieux et la langue. Dans cet essai poétique à la portée philosophique, elle s'interroge sur ce que le départ pour l'ailleurs et le retour qui s'ensuit laissent comme empreintes sur la langue et l'identité. Comment notre présence dans le monde forge-t-elle l'essence même de notre rapport au verbe ? Comment nos déplacements et les lieux que nous habitons façonnent-ils nos enjeux mémoriels personnels et collectifs ?
Avec comme compagnons de route la littérature et les livres fréquentés depuis l'enfance, Carole Forget nous offre un essai poétique intellectuellement stimulant, libre, généreux et attentif, porté par des images d'une grande beauté que l'autrice met à profit pour appuyer la puissance de sa réflexion.
Les cinq carnets de Langue d'arrivée forment un ouvrage qui relève haut la main le défi de faire poindre une universalité du propos à travers le prisme et la singularité d'un parcours et d'une réflexion tout personnels.
une part du monde
met du temps à mourir en moi
l'enseveli
devient laboratoire d'aspirations
des noms adorés se hasardent
fort-de-france le temple
la ligne parfaite des palmes
quand le corps s'incline
à la fenêtre
je vis à l'étranger
Maman adore la salade et les bains de boue. Elle passerait sa vie dans le jardin si ses filles n'avaient pas besoin d'elle. Quand l'aînée doit se préparer pour son premier entraînement de hockey, elle trouve que sa maman ne va pas assez vite. Elle découvrira qu'à défaut d'être rapide, une maman tortue peut avoir bien d'autres avantages...
Le samedi, c'est jour de congé pour maman. Elle fait tout plein de choses pour se reposer. Tellement que, parfois, je me demande si elle n'a vraiment que deux bras... Et si maman était une pieuvre?
Le thème du territoire impose la prospection, l'exploration, le mouvement. Il résonne depuis toujours dans notre littérature, dans nos imaginaires. Que dire aujourd'hui, dans la cartographie connue du monde connu, dans la planète Google accessible de partout du bout du doigt? Qu'intime le territoire aux écrivains d'ici, alors que les déplacements GPS se calculent en nombre de minutes restantes, de tracés prédéfinis et sans surprise, que les paysages défilent sous la poésie d'une voix robotisée servant momentanément de copilote? Le territoire se redéfinit et l'immensité s'amenuise comme peau de chagrin. À la limite des territoires, subitement, la menace du seul et du même, du standardisé et du sans rêve. Les imaginaires se doivent de contre-attaquer. C'est dans cette urgence que Mathieu Blais a suggéré ce projet d'un numéro sur le territoire.
Depuis quelque temps, maman s'habille toujours en noir et blanc. Elle raconte sa vie à tous les passants. Elle est attirée par tout ce qui brille... Et si maman était une pie ?
Maman chante admirablement et elle nage comme un poisson. Si elle est capable de nous sauver de la noyade sans fausses notes, notre maman sirène peut aussi nous faire frôler la catastrophe !