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Axel Honneth
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Le souverain laborieux : Une théorie normative du travail
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 12 Septembre 2024
- 9782073031808
Un des plus grands défauts de presque toutes les théories de la démocratie consiste à oublier obstinément que les membres de ce Souverain qu'elles invoquent à cor et à cri sont toujours aussi des sujets laborieux.
On s'imagine que les citoyennes et les citoyens se soucient avant tout de prendre part aux débats politiques pour y défendre leurs idées ; mais la réalité sociale est que, jour après jour, la plupart des individus se consacrent à un travail, ce qui - en raison de leur position subalterne, de leur faible rémunération ou du surmenage auquel ils sont exposés - leur interdit en pratique ne serait-ce que de se projeter dans le rôle d'acteurs autonomes de la formation démocratique de la volonté.
Le point aveugle de la théorie de la démocratie est donc une division sociale du travail qui est née sur le sol du capitalisme moderne et qui, en raison de positions très inégalement dotées, détermine qui détient quelles possibilités d'influencer le processus de la formation démocratique de la volonté. Négliger cette sphère est d'autant plus fatal pour une théorie de la démocratie qu'elle perd ainsi de vue l'un des rares leviers qui permettent à l'État démocratique d'agir sur ses propres conditions d'existence : en dehors de l'instruction scolaire, l'État démocratique peut, en agissant sur les conditions de travail, déterminer quels sont les schémas comportementaux bénéfiques, c'est-à-dire coopératifs. -
La reconnaissance ; histoire européenne d'une idée
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 12 Novembre 2020
- 9782072834448
Le concept de "reconnaissance" est aujourd'hui essentiel à notre identité politique et culturelle : il recouvre des exigences aussi diverses que celles de se respecter mutuellement comme membres égaux d'une communauté de coopération ; de garantir une reconnaissance inconditionnelle à la singularité de l'autre ; ou de témoigner de considération aux minorités culturelles.
Or les cultures française, britannique et allemande divergent profondément dans leur façon de concevoir le sens et le contenu de la rencontre interhumaine. Si, dans le contexte français, l'effort individuel pour acquérir un statut social ou une existence socialement assurée fait naître la crainte de la perte de soi, dans le contexte britannique, le besoin individuel d'approbation sociale dispose les sujets à exercer un contrôle moral sur eux-mêmes ; tandis que, dans le contexte germanophone, la nécessité où se trouve l'individu d'entrer dans une relation de reconnaissance réciproque ouvre la possibilité de l'autodétermination.
Axel Honneth s'interroge sur le lien qui existe entre les trois approches : ne font-elles qu'éclairer différemment le même phénomène de reconnaissance intersubjective, ou bien en révèlent-elles des aspects complémentaires qui, rassemblés, fourniraient une image plus complexe de ces processus ?
La reconnaissance est suivi, en annexe, de "Abolir les injustices, l'emporter sur le crime : retour sur les souces de la solidarité européenne" (traduit de l'allemand par Julia Christ). -
L'idée de socialisme ; un essai d'actualisation
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 14 Septembre 2017
- 9782072661587
Nos sociétés sont travaillées par une contradiction étonnante et inexplicable : jamais autant de gens n'ont simultanément dénoncé les conséquences sociales et politiques générées par la mondialisation ; jamais autant de gens n'ont été incapables de dépasser l'état de choses existant et d'imaginer un état social innovant au-delà du capitalisme. Cette dissociation de l'indignation d'avec tout objectif d'avenir est quelque chose de nouveau dans l'histoire de la modernité.
Les processus socio-économiques apparaissent désormais bien trop complexes, voire totalement opaques à la conscience publique pour que soient jugées possibles des interventions humaines ciblées. La célèbre analyse du fétichisme développée par Marx dans le Capital ne prend qu'aujourd'hui son sens historique : ce n'est pas dans le passé du capitalisme, lorsque le mouvement ouvrier imaginait encore pouvoir transformer la situation donnée, mais seulement de nos jours que triomphe la conviction générale selon laquelle les relations sociales sont aussi peu transformables dans leur substance que le sont les choses extérieures.
Si l'indignation générale suscitée par la répartition scandaleuse de la richesse et du pouvoir ne nous rend manifestement plus capable d'identifier un objectif accessible, la raison n'en est pas la disparition de l'alternative au capitalisme incarnée par le régime soviétique qui ne dispensait certains avantages sociaux qu'au prix de la privation de liberté, moins encore une transformation radicale dans notre compréhension de l'histoire et le culte du présent immédiat, mais la prédominance d'une conception fétichiste des rapports sociaux.
À la lumière de cette analyse, Axel Honneth élabore les modifications conceptuelles nécessaires - notamment la "liberté sociale" - afin que les idées socialistes retrouvent leur virulence perdue. -
Ce que social veut dire Tome 1 ; le déchirement du social
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 8 Novembre 2013
- 9782072498084
Ce que social veut dire est un ouvrage en deux tomes, destiné au seul lecteur français. Il entend permettre à ce dernier de comprendre, à travers quelque vingt-cinq textes échelonnés sur vingt ans, l'évolution théorique d'Axel Honneth, représentant de la troisième génération de l'École de Francfort.
Le premier volume (Le déchirement du social) rassemble les contributions dans lesquelles Honneth, à travers la confrontation avec des auteurs classiques (Kant, Fichte, Hegel) ou contemporains et la philosophie sociale (Sartre, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu, Boltanski et Thévenot), précise les caractères constitutifs de la 'lutte' sociale pour la 'reconnaissance'.
Le second (Les pathologies de la raison, à paraître) appliquera la théorie de la reconnaissance au vaste domaine du diagnostic des injustices et des pathologies sociales (confrontations avec Adorno, Benjamin, Neumann, Mitscherlich, Wellmer, mais aussi la psychanalyse et la théorie de la justice).
Ces deux aspects de l'évolution théorique - éclairer les causes des conflits sociaux et étudier comment ils peuvent être justifiés et jugés sur le plan normatif - sont ici distingués en deux volumes pour un souci de lecture, bien qu'ils se soient toujours chevauchés et mutuellement fécondés, dans un projet global très précis : rapporter toute vie sociale au désir des sujets de valoir aux yeux de leurs semblables comme des personnes à la fois dignes de considération et dotées d'une individualité unique.
Ce qui exige que nous comprenions toujours les régulations centrales de la vie sociale comme des ordres de la reconnaissance, mais aussi comme la manifestation sociale d'un devoir-être moral. Prises ensemble, ces deux idées signifient également que la sociologie et la philosophie pratique ne peuvent s'exercer indépendamment l'une de l'autre. -
Le droit de la liberté ; esquisse d'une éthicité démocratique
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 22 Janvier 2015
- 9782072443312
Avec cet ouvrage, Axel Honneth marque une étape décisive dans ce qu'il appelle "le parcours de la reconnaissance", c'est-à-dire l'appréhension de la société contemporaine comme mue par les luttes visant à la reconnaissance par autrui de la spécificité et de l'égale dignité de chaque individualité. Prônant une répartition équitable des libertés individuelles entre tous les membres de la société, il repense à nouveaux frais une théorie de la justice, qui, afin d'échapper à la simple proclamation de principes idéaux, allie impérativement analyse empirique et réflexion normative.
Chaque sphère constitutive de notre société incarne institutionnellement un aspect déterminé de notre expérience de la liberté individuelle : l'idée une, moderne, de justice est donc fragmentée en autant de sphères institutionnalisées d'une promesse de liberté efficiente, selon leurs modalités propres.
Sur la base de cette idée fondatrice, Axel Honneth se livre à l'une des entreprises les plus ambitieuses de la philosophie contemporaine : une "reconstruction normative" destinée à déterminer, à travers l'évolution historique de chacune de ces sphères sociales (les rapports personnels : amitié, relations intimes, famille ; l'économie de marché : marché et morale, consommation, marché du travail ; la formation de la volonté démocratique : vie publique démocratique, État de droit démocratique, culture politique), jusqu'à quel point les conceptions de la liberté qui y furent à chaque fois institutionnalisées (liberté juridique, liberté morale, liberté sociale) ont déjà atteint une concrétisation ou se sont heurtées à des pathologies qui leur sont propres.
Une conscience claire des exigences à venir de la justice sociale n'est possible que si nous gardons le souvenir des revendications d'une liberté institutionnalisée qui sont demeurées jusqu'à aujourd'hui sans réponse. À cette fin, il y a nécessité, pour toute théorie de la justice digne de ce nom, d'une récapitulation des combats menés sur le terrain normatif de la modernité. -
Ce que social veut dire Tome 2 ; les pathologies de la raison
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 15 Janvier 2015
- 9782072500121
Le tome I de Ce que social veut dire (2013), centré sur "Le déchirement du social", dégage, par le biais notamment d'une confrontation avec la tradition de la philosophie sociale (Sartre, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu, Boltanski et Thévenot), le modèle du conflit mis en oeuvre par la théorie de la "lutte pour la reconnaissance".
Mais se pose alors le problème de la justification normative de ce modèle. Deux possibilités s'offrent, qui ont longtemps paru s'exclure mutuellement : soit la valeur normative des luttes pour la reconnaissance est appréciée selon ce qu'elles apportent à la réalisation d'une "vie bonne" parmi les membres de la société ; soit leur rôle normatif se mesure à leur contribution à l'instauration de la "justice" sociale dans la société. Dans le premier cas, c'est la réalisation individuelle de soi qui constitue le critère normatif, et, dans le deuxième, la répartition équitable des libertés individuelles entre tous les membres de la société.
Renouant avec la tradition de la Théorie critique, Honneth se confronte ici avec Adorno, Benjamin, Neumann, Mitscherlich, Wellmer, mais aussi la psychanalyse et la théorie de la justice ; il établit qu'à la différence d'autres terminologies morales qui peuvent être mobilisées pour juger de l'état normatif des sociétés - que ce soient les concepts d'"aliénation" ou de "réification" d'un côté, de "discrimination" ou d'"exploitation" de l'autre, mais qui ne relèvent que de la philosophie sociale ou de la philosophie politique -, la lutte pour la reconnaissance est à la fois l'indicateur d'une pathologie sociale et l'indice d'une injustice. -
In this book Axel Honneth re-examines arguments put forward by Hegel and claims that the 'struggle for recognition' should be at the centre of social conflicts.
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The idea of socialism has given normative grounding and orientation to the outrage over capitalism for more than 150 years, and yet today it seems to have lost much of its appeal. Despite growing discontent, many would hesitate to invoke socialism when it comes to envisioning life beyond capitalism. How can we explain the rapid decline of this once powerful idea? And what must we do to renew it for the twenty-first century?
In this lucid, political-philosophical essay, Axel Honneth argues that the idea of socialism has lost its luster because its theoretical assumptions stem from the industrial era and are no longer convincing in our contemporary post-industrial societies. Only if we manage to replace these assumptions with a concept of history and society that corresponds to our current experiences will we be able to restore confidence in a project whose fundamental idea remains as relevant today as it was a century ago ? the idea of an economy that realizes freedom in solidarity.
The Idea of Socialism was awarded the Bruno Kreisky Prize for the Political Book of 2015. -
La Lutte pour la reconnaissance : fiche de lecture et analyse complète de l'oeuvre
Axel Honneth
- Comprendre la philosophie
- 30 Avril 2020
- 9782759306404
Venez découvrir La Lutte pour la reconnaissance, l'ouvrage de Axel Honneth, grâce à une analyse philosophique de référence.
Écrite par un spécialiste universitaire, cette fiche de lecture est recommandée par de nombreux enseignants.
Ce livre contient plusieurs parties : la biographie du philosophe, le résumé détaillé, le courant philosophique, le contexte de publication et l'analyse complète.
Retrouvez tous nos titres sur : www.fichedelecture.fr.
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What role does the organisation of labour relations play in the health of a democratic society? Axel Honneth's major new work is devoted to answering this question. His central thesis is that participation in democratic will formation can only proceed from a transparent and fairly regulated division of labour.
The social world of work - where we spend so much of our time - is almost unique in being a space in which we have experiences and learn lessons that we can use to influence the attitudes of a political community. Therefore, by shaping working conditions in a particular way, we have a prime opportunity to foster cooperative forms of behaviour that benefit democracy, both by making mental room for these to flourish and by using the workplace as a rehearsal for democratic interaction in wider society.
A job cannot be so tiring that a worker cannot think about political events; a job cannot pay so little that one cannot engage in political activity in his or her free time; a job cannot demand subordination which inhibits deserved criticism of one's superiors: economic independence, intellectual and physical autonomy, reduction of strain and crushing boredom, sufficient free time, self-respect and the confidence to speak up, and the chance to practice democratic interaction are all things which we must encourage in order to unblock access to democratic participation. Honneth argues that the reality of labour today increasingly undermines this participation - and he sets out the conditions necessary for a reversal of this injustice.
Tracking the development of labour conditions since the birth of capitalism, this important book engages with a vital topic that has been neglected in democratic theory. It will be of great interest to students and scholars in philosophy, sociology, politics and the humanities and social sciences generally. -
Over the last decade, Axel Honneth has established himself as one of the leading social and political philosophers in the world today. Rooted in the tradition of critical theory, his writings have been central to the revitalization of critical theory and have become increasingly influential. His theory of recognition has gained worldwide attention and is seen by some as the principal counterpart to Habermass theory of discourse ethics. In this important new volume, Honneth pursues his path-breaking work on recognition by exploring the moral experiences of disrespect that underpin the conduct of social and political critique. What we might conceive of as a striving for social recognition initially appears in a negative form as the experience of humiliation or disrespect. Honneth argues that disrespect constitutes the systematic key to a comprehensive theory of recognition that seeks to clarify the sense in which institutionalized patterns of social recognition generate justified demands on the way subjects treat each other. This new book by one of the leading social and political philosophers of our time will be of particular interest to students and scholars in social and political theory and philosophy.
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In this volume Axel Honneth deepens and develops his highly influential theory of recognition, showing how it enables us both to rethink the concept of justice and to offer a compelling account of the relationship between social reproduction and individual identity formation.
Drawing on his reassessment of Hegel's practical philosophy, Honneth argues that our conception of social justice should be redirected from a preoccupation with the principles of distributing goods to a focus on the measures for creating symmetrical relations of recognition. This theoretical reorientation has far-reaching implications for the theory of justice, as it obliges this theory to engage directly with problems concerning the organization of work and with the ideologies that stabilize relations of domination.
In the final part of this volume Honneth shows how the theory of recognition provides a fruitful and illuminating way of exploring the relation between social reproduction and identity formation. Rather than seeing groups as regressive social forms that threaten the autonomy of the individual, Honneth argues that the `I' is dependent on forms of social recognition embodied in groups, since neither self-respect nor self-esteem can be maintained without the supportive experience of practising shared values in the group.
This important new book by one of the leading social philosophers of our time will be of great interest to students and scholars in philosophy, sociology, politics and the humanities and social sciences generally. -
The theory of justice is one of the most intensely debated areas of contemporary philosophy. Most theories of justice, however, have only attained their high level of justification at great cost. By focusing on purely normative, abstract principles, they become detached from the sphere that constitutes their "field of application" - namely, social reality.
Axel Honneth proposes a different approach. He seeks to derive the currently definitive criteria of social justice directly from the normative claims that have developed within Western liberal democratic societies. These criteria and these claims together make up what he terms "democratic ethical life": a system of morally legitimate norms that are not only legally anchored, but also institutionally established.
Honneth justifies this far-reaching endeavour by demonstrating that all essential spheres of action in Western societies share a single feature, as they all claim to realize a specific aspect of individual freedom. In the spirit of Hegel's Philosophy of Right and guided by the theory of recognition, Honneth shows how principles of individual freedom are generated which constitute the standard of justice in various concrete social spheres: personal relationships, economic activity in the market, and the political public sphere. Honneth seeks thereby to realize a very ambitious aim: to renew the theory of justice as an analysis of society. -
There is no normative concept more appealing today than the idea of individual freedom. Political party manifestos are drawn up, legal reforms are defended, military interventions are undertaken, even decisions in personal relationships are justified - all in the name of individual freedom. But our understanding of freedom is impoverished if we try to grasp its essence merely in terms of the subjective rights of the individual.
In his new book, Axel Honneth shows that we still have a lot to learn from the tradition of philosophy about a rational concept of freedom. Honneth begins by re-examining the work of Hegel and Marx in order to clarify the concept of freedom. He then explores various social problem areas in which the ideals of freedom are directly confronted by contemporary obstacles. Honneth ends by examining potential forces which could give new impetus to our struggle for freedom.
This new book by one of the leading social and political philosophers writing today will be of great interest to students and scholars of philosophy, political theory, social theory, and the social sciences and humanities generally. -
Agire sociale e natura umana
Axel Honneth, Hans Joas
- Rosenberg & Sellier
- 15 Février 2023
- 9791259931399
Nel 1980 Axel Honneth e Hans Joas pubblicano a quattro mani Soziales Handeln und menschliche Natur, un'opera di antropologia filosofica. Sulla scia dei movimenti femministi, ecologisti e controculturali, i due autori sfidano i consueti timori verso una ripresa del concetto di natura umana e riportano al centro del dibattito delle scienze sociali l'urgenza di ripensare l'essere umano alla luce della sua appartenenza alla natura e della sua relazione pratica con essa, cogliendone la creatività, il carattere significativo e l'intrinseca radice intersoggettiva. Attraverso la ricostruzione delle riflessioni antropologiche sviluppate da Feuerbach, dal marxismo, dall'antropologia filosofica tedesca, sino ad arrivare a Foucault e Habermas, Honneth e Joas dischiudono nuovi orizzonti di critica sulle società contemporanee. Questo nuovo volume della collana "La critica sociale" è la prima traduzione italiana di Soziales Handeln und menschliche Natur, a cura di Francesca Sofia Alexandratos, con un'introduzione degli autori all'edizione italiana, la prefazione di Charles Taylor all'edizione inglese e una postfazione di Francesca Sofia Alexandratos.