C'est l'histoire d'un rêve millénaire. Concrétisé il y a à peine cent ans, le vol piloté ne cesse de se transformer et de nous surprendre. Aussi, difficile d'imaginer qu'à la fin des années 1930, les passagers avaient droit à des repas de haute qualité servis dans de la porcelaine chinoise, avant de se préparer à dormir dans une couchette confortable. Il fallait toutefois compter de longues heures de trajet pour de courtes distances en traversant fréquemment des zones de turbulence. Depuis l'ère du jet set, les avancées technologiques assurent désormais la rapidité et la sécurité des services à toutes les catégories de voyageurs. Il en va certes différemment de leur bien-être. Si le luxe offert en première classe par certaines compagnies aériennes se compare à celui des grands hôtels, l'espace réservé aux classes économiques procure généralement une aisance plutôt modeste.Néanmoins, les fabricants d'équipement aéronautique et les compagnies aériennes elles-mêmes songent désormais au mieux-être de cette clientèle régulière. On pourrait donc, dans un futur proche, avoir droit à des couchettes aménagées dans des modules amovibles situés dans la soute à bagages, ou encore à des couchettes superposées installées à l'arrière de certains appareils. Voilà un premier aperçu de l'histoire singulière de l'aviation civile jusqu'au XXIe siècle.
Les pirates des Caraïbes avaient imaginé le Draque, l'ancêtre du Mojito, dès le 16e siècle. Et les marins anglais, aidés des Amérindiens, avaient inventé le Punch avant que la Marine anglaise songe elle-même au Gin Fizz et au Gin Tonic pour guérir ses troupes. Aux États-Unis, les bars clandestins, les speakeasies, qui ont proliféré à l'époque de la prohibition ont mis à la mode certaines mixtures, souvent pour camoufler le goût douteux de l'alcool frelaté qu'on y servait. Les palaces partout dans le monde avaient par la suite retenu le principe du mélange en utilisant des alcools purs qu'ils servaient une clientèle d'initiés. Ingénieusement réhabilité depuis la fin du 20e siècle, le cocktail est aujourd'hui synonyme d'élégance, de raffinement accessible à tous, avec des ingrédients atypiques et des accessoires décoratifs et ludiques. Bref, une histoire sinueuse pleine d'astuces et de singularités. Une mixture complexe d'imagination et de liquides qui a donné lieu à une école de bar baptisée Made With Love, à un festival Invasion Cocktail et à bien d'autres savoureux concepts.
Notre aïeul Homo sapiens était nomade. Ses descendants ont vagabondé longtemps sur la planète avant d'habiter un domicile fixe. Pourquoi l'ont-ils fait? Pourquoi ont-ils ensuite peiné pour faire pousser du blé et finalement domestiquer des bêtes, alors que les céréales sauvages et les animaux de chasse abondaient sur leur territoire? De toute évidence, nos ancêtres possédaient une imagination très fertile.
Lu par Michel Keable
Durée :65 min
De toute éternité, les communications à distance, les télécommunications, se sont avérées essentielles pour les humains. Selon les époques, elles ont fait appel à l'imagination ou à l'ingénierie, et toujours de manière industrieuse. Ainsi, les trompettes, les tambours, la fumée ou le langage sifflé transmettaient des messages aux populations locales bien avant l'avènement du télégraphe optique, du télex ou de la téléphonie. Au XXIe siècle, la science et la technologie ont radicalement modifié notre rapport à la distance, si éloignée soit-elle, au point de nous rendre impatients au moindre délai. Pourtant, le cyberespace abolit les frontières et les contraintes de temps, de sorte que les informations et les images circulent désormais à une vitesse prodigieuse. Et qui plus est, à l'heure actuelle, les télécommunications dépassent de loin l'interactivité entre individus ; l'Internet des objets, l'IdO, permet de connecter entre eux des individus et des objets sécuritaires et pratiques tels des électroménagers, des montres et des bracelets avertisseurs, sans compter de nombreux systèmes médicaux. Là comme ailleurs, l'imaginaire, le génie et la technologie n'ont pas fini de nous surprendre et de nous solliciter pour le meilleur, parfois pour le doute, et souvent aussi pour nous égayer.
En 2021, le site Ethnologue, le Centre de recherche sur l'intelligence linguistique, estimait à plus de 7000 le nombre de langues parlées dans le monde, auxquelles s'ajoutent des milliers de dialectes. La raison d'être fondamentale et l'origine exacte de cette ingénieuse invention demeurent sujet de controverse parmi les spécialistes. Par ailleurs, tous s'accordent sur le fait que les langues parlées s'accommodent d'adaptation, de nuances, d'emprunts et de transformations astucieuses, étonnantes, voire amusantes. À titre d'exemple, au Canada, en Belgique et en Suisse, un temps cru se dit pour un temps froid et humide alors qu'en France, c'est un archaïsme. Au Québec, on magasine pour regarder ou acheter des vêtements tandis qu'en France, on fait du shoping ou du lèche-vitrine. En Afrique francophone, cadeauter c'est offrir un cadeau ; radio-trottoir fait référence à la rumeur publique et le deuxième bureau indique une aventure extra-conjugale. Enfin, les dix langues maternelles les plus parlées au monde en 2020 étaient les suivantes : le chinois, l'espagnol, l'anglais, l'hindi, l'arabe, le portugais, le bengali, le russe, le japonais et le pendjabi. Le français arrive au 14e rang des langues maternelles, mais il fait partie des six langues officielles de l'Organisation des Nations Unies, avec l'anglais, l'arabe, le chinois, l'espagnol et le russe. C'est donc une illustration de l'histoire singulière de ces langues, dont le vocabulaire ne cesse de s'adapter à la réalité de l'époque, que nous vous présentons dans cet enregistrement.
Jouissif et décomplexé, «S'appartenir(e)» rassemble les paroles de huit auteures. On y parle de notre façon d'être moderne et préhistorique à la fois. De notre rapport à l'éducation. De cette foutue question du pays qui se pose encore bizarrement. De nos paradoxes si multiples. De l'Histoire. Celle qui s'écrit. Celle qui nous échappe parce que trop peu enseignée. Celle des peuples autochtones encore mal comprise. Celle qui nous définit. On y parle des nuances qui s'évaporent dans les brumes de l'inconscience collective. «S'appartenir(e)» est un cri de solidarité et de provocation, au féminin.
Après la pandémie, notre théâtre saura-t-il se relever et retrouver son ampleur, son dynamisme, son rayonnement ? Ce dossier « Renaissance » de la revue JEU traite de mémoire et de transmission, de deuil et de guérison, de filiation et de rupture générationnelle, d'espoir et de renouveau. D'une part, on y jette un regard sur des traumatismes sociaux vécus par l'humanité au cours de son histoire ; d'autre part, on y cherche dans notre passé récent des réponses d'artistes aux maux de l'ici et après, notamment celles et ceux dont la longévité au théâtre contribue à nous éclairer. Michel Vaïs y fait une confession audacieuse sur le retour en salle, à laquelle répondent quelques témoignages du public. On y donne la parole à des interprètes qui persistent et signent malgré « l'outrage des ans », dont Louise Laprade - qui partage la couverture avec François Grisé, créateur de Tout inclus, et Lydie Dubuisson, fière représentante de la génération montante. (source : JEU)