André Maurois raconte l’histoire de France comme on l’a rarement lue. Sous sa plume lumineuse, les personnages historiques prennent vie, leur caractère, leurs passions, leurs succès et leurs échecs font toute la chair des événements qui, peu à peu, ont construit la France.
Dans un style aussi clair que synthétique, ce récit nous fait comprendre « pourquoi la France devint la France ». Rédigé aux heures les plus noires du XXe siècle, alors que les Français doutaient d’eux-mêmes, il propose l’histoire réjouissante, positive et glorieuse d’une Nation jamais achevée.
Véritable chef-d’œuvre oublié, l’Histoire de la France, rééditée ici pour la première fois depuis plus de cinquante ans, s’impose comme un classique à transmettre entre générations.
André Maurois (1885-1967) est l’auteur de nombreux romans et de biographies d’écrivains qui ont rencontré d’immenses succès et lui valurent d’être élu à l’Académie française en 1938. C’est lors de son exil aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale qu’il écrivit cette Histoire de la France.
« Nous devons toujours nous rappeler que nous sommes voisins, mais non partie du Continent. » Ce mot de Bolingbroke définit la position originale de l'Angleterre. Celle-ci est si voisine du Continent que, de la plage de Calais, on aperçoit les blanches falaises de Douvres, tentation pour l'envahisseur. Pendant des milliers d'années elle fut même reliée à l'Europe et la Tamise longtemps se jeta dans le Rhin. Mais si peu profond et si étroit que soit le bras de mer qui sépare aujourd'hui l'île anglaise de la Belgique et de la France, il a suffi pour assurer au pays qu'il protège une destinée singulière.
« Insulaire mais non point isolée. » L'Europe est trop proche pour que l'insularité des idées et des moeurs soit, chez les Anglais, sans mélange. Située exactement en face de la frontière qui sépare les langues romanes des langues germaniques (aujourd'hui le flamand du français), elle était donc destinée à recevoir aussi bien des messagers de la culture romaine et latine que des messagers de la culture teutonique. Ce sera, au cours de l'histoire, un autre de ses caractères particuliers que de combiner, pour s'en faire un génie propre, les éléments de ces deux cultures. Trois fois, par la conquête romaine, par le christianisme, par les Normands, l'Angleterre prendra contact avec le monde latin et l'impression que celui-ci laissera sur elle sera profonde.
Il semble paradoxal mais il est vrai de dire que la position de l'Angleterre sur le globe a changé entre le XVe et XVIIe siècle. Toute activité humaine prend alors pour objet, direct ou indirect, le bassin de la Méditerranée. Il faudra la barrière de l'Islam, la découverte de l'Amérique et surtout l'émigration des Puritains pour déplacer les routes du commerce, et pour faire des îles Britanniques, en face d'un monde nouveau, la base navale la plus avancée de l'Europe. Enfin c'est au XVIIIe et au XIXe siècle que l'insularité permettra, grâce à cette même flotte, de conquérir un Empire mondial. La maîtrise des mers explique, pour une part, l'histoire impériale de cette nation. La découverte de l'aéroplane est aussi pour elle l'événement historique le plus important et le plus dangereux de notre temps...