L'unique tâche philosophique de Lequier a consisté dans la recherche d'une première vérité. Si une méthode réflexive ne parvient jamais à établir définitivement celle-ci et si la méthode dialectique se heurte sans fin aux apories, spécialement celles de la nécessité et de la liberté, une autre voie s'ouvre, celle du récit existentiel. Or cette voie, loin de mettre en question la métaphysique, est plutôt celle qui expose, sous une forme phénoménologique, comment la vérité peut s'accomplir comme liberté dans l'histoire par laquelle un être humain effectue son identité.
La pensée de Lequier, qui porte sur les actes les plus communs de l'existence, examine d'une manière très classique les principes métaphysiques. Ainsi au lieu que la métaphysique et l'existence soient antagonistes et disjointes, c'est dans les situations vécues qu'est reconnue, et même qu'est « faite », la première vérité sous la figure de la liberté.
André Clair est professeur émérite à l'Université de Rennes I. Ses publications portent principalement sur Kierkegaard et sur la philosophie morale, juridique et politique.
Les philosophes de l'existence se sont particulièrement attachés à explorer le sentiment et la passion, accordant ainsi une place éminente à l'intimité, s'interrogeant sur les multiples replis et détours de l'âme, cherchant à dévoiler les aspects les plus secrets de la conscience. L'objet de leur investigation, c'est d'abord la subjectivité passionnée. Or l'intériorité, certes irréductible à l'extériorité, ne peut être conçue qu'en relation avec elle. Le sujet est, comme tel, un être au monde, existant dans un monde naturel et historique, en rapport constitutif avec l'espace et le temps.
Reprenant sous des formes très diverses et par des chemins multiples une seule question : que signifie exister - le fait et l'acte pour quelqu'un d'exister ?, la présente étude vise à renouveler cette réflexion sur le fond de cette nécessaire reconnaissance de l'altérité, et en raccordant au fil de parcours philosophiques dûment explorés et croisés - Kierkegaard demeurant la grande origine - les recherches les plus actuelles : l'interrogation phénoménologique et la philosophie du langage.
Comment un existant se singularise-t-il dans une communauté ? Plus largement, qu'en est-il du rapport de l'homme singulier au monde ? L'investigation, centrée sur les concepts d'appartenance et d'historicité, est guidée par une conception polysémique du sens, entendu à la fois comme signification, (et rapporté alors à l'interprétation de l'existence, en référence attentive aux recherches herméneutiques) et comme orientation, selon une pensée de l'existant ordonné à soi-même. Penser le sens - ou plutôt les sens - de l'existence se précise comme l'acte d'articuler les relations entre une intellection de la communauté et une orientation vers la singularité. Soit une affirmation qui va bien au-delà d'une philosophie particulière. André CLAIR, né en 1939, agrégé de philosophie, docteur ès lettres et sciences humaines, est professeur à l'université de Rennes-1, où il enseigne l'éthique et l'histoire de la philosophie.
« Nous avons décidé d'écrire ce livre pour dire la vérité sur les médicaments. » Les malades et leur entourage ne savent plus à quel saint se vouer. Qui croire ? Faut-il se méfier des médicaments ? Peut-on faire confiance à son médecin ? à son pharmacien ? Les responsables publics contrôlent-ils réellement l'industrie pharmaceutique ? Les experts sont-ils tous « achetés » ou « vendus » ? Consommons-nous trop de médicaments ? Comment s'y retrouver ? Résultat de l'expérience croisée de 32 spécialistes et de l'analyse d'essais cliniques d'envergure mondiale, ce livre apporte des réponses scientifiquement validées. Alliés indispensables de la médecine et moteurs de son progrès, les médicaments sont au coeur du système de santé. Ils ont permis le recul des maladies contagieuses, opéré de grands bouleversements en cancérologie, des quasi-miracles en cardiologie, en rhumatologie, en gastro-entérologie... Ils ont rendu possibles les greffes d'organes, de tissus ou de cellules. Si l'on guérit de plus en plus de nos jours et si l'on soigne de mieux en mieux les maladies chroniques, le diabète ou l'asthme, ce n'est jamais sans l'aide des médicaments. Telle est la vérité qu'il nous a paru urgent de rappeler. Sans ignorer que le progrès a son revers : les abus, les falsifications, les scandales. Chaque auteur a déclaré ses liens d'intérêts, défendu ses thèses en toute indépendance et, lorsqu'il y a lieu, les désaccords entre spécialistes ont été signalés. Les droits d'auteur issus de ce livre sont intégralement versés à la Fondation pour la Recherche Médicale. Une analyse indépendante, sans parti pris, sur les médicaments en France, leur développement, leur évaluation, leur bon et leur mauvais usage. Les professeurs Jean-François Bergmann, François Chast, André Grimaldi, Claire Le Jeunne, avec l'aide de Claire Hédon, journaliste à RFI, et avec les contributions des docteurs et professeurs Joël Ankri, Thomas Bardin, Arnaud Basdevant, Marc-André Bigard, Jacques Blacher, Éric Bruckert, Karine Clément, Jean- Philippe Collet, Louis-Jean Couderc, Bertrand Dautzenberg, Anne Ducros, Irène Frachon, Alain Gaudric, Serge Gilberg, Anne Gompel, Marc Labetoulle, Patrick Lemoine, Jean-Pierre Lépine, Isabelle Mahé, Arnaud Méjean, Jean-Michel Pawlotsky, Serge Perrot, Éric Pujade-Lauraine, Antoine Rousseau, Willy Rozenbaum, François Trémolières, Philippe Ruszniewski, Marie-Christine de Vernejoul.
Vers 1910, le tout jeune Albarka mène une vie tranquille à Fonéko, petit village sonraï du Niger. Et puis un jour, un messager arrive, apportant un ordre du commandant blanc. L'épouvante entre dans le coeur d'Albarka dont toute la vie va être bouleversée.
Depuis quelque temps deja, plusieurs expositions d'arts visuels font la part belle aux objets. Non pas les objets qui ont deja une valeur esthetique inherente a ce qu'elle represente au sein du monde de l'art, mais plutot ceux qui partagent notre quotidien et qui s'accumulent autour de nous, alors que certains, devenus inutiles, pourraient etre detruits. Mais pourquoi s'y interesser dans le domaine de l'art contemporain ? Est-ce une facon de resister au systeme des objets voue a la deterioration programmee ? Est-ce pour combattre l'esthetique de l'immaterialite, en soulignant l'importance de s'entourer de choses qui, en tant qu'objet d'affection, participent de notre subjectivite ? En leur offrant une « seconde vie », ce phenomene de reinscription d'objets au sein d'une ecologie de la conservation est-il si eloigne de ce que l'on entend par objet-fetiche?
Hérissée de difficultés de tous ordres, de plus en plus mal assimilée, l'orthographe résiste victorieusement aux tentatives de simplification. Le « réformisme » s'est trop longtemps contenté de la vilipender, offrant des contre-attaques aisées aux partisans du statu quo. Mais la crise de l'orthographe s'aggrave sans cesse, aux dires de tous les observateurs, et l'on voit poindre le jour où une intervention sera nécessaire. Une description minutieuse du phénomène orthographique, appuyée sur une analyse linguistique des problèmes, oblige à renoncer à tout espoir de réforme : il apparaît impossible d'améliorer de l'intérieur un édifice à la fois aussi cohérent et aussi composite. La solution, découverte il y a quatre siècles, est d'ordre alphabétique. On ne peut pas réformer l'orthographe, on ne peut que la supprimer et donner au français une nouvelle écriture, fondée sur la langue parlée. Utopie ?... Cette promotion de la langue parlée s'inscrit dans la perspective des bouleversements culturels du monde contemporain.
Ce numéro de printemps s'engage dans les mutations contemporaines du septième art en ouvrant ses pages à des films inédits, soit carrément en salles, soit sur nos écrans nord-américains. En couverture, celui d'Hong Sang-soo, On the Beach at Night Alone, découvert par Anne-Christine Loranger lors de la dernière Berlinale. Le réalisateur coréen, à la fois prolifique et contemplatif, offre ici une rare entrevue éclairant son nouveau portrait de femme. Autre oeuvre, autre entrevue : avec Defenders of Life, la documentariste d'origine kazakhe Dana Ziyasheva s'intéresse à l'ancienne civilisation Ngäbe du Costa Rica, et particulièrement au sort de leurs jeunes femmes. Suspendu sur le fil entre modernité et résistance des traditions, ce film aux images resplendissantes fait le tour du monde. Sami Gnaba nous propose quant à lui une longue rencontre avec Bertrand Bonello, fascinant créateur d'oeuvres au parfum de soufre : le dernier-né, Nocturama, est un reflet du malaise et de la violence sociale ressentie par une certaine jeunesse française.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Il y a 50 ans paraissait le premier numéro de la revue Parti pris. Bien que de courte durée (1963-1968), le phénomène partipriste a profondément marqué l'histoire intellectuelle du Québec, en accélérant notamment son entrée dans la modernité. Spirale a voulu témoigner de cet héritage en réunissant dans un dossier spécial des entretiens avec les membres fondateurs de la revue (André Brochu, Paul Chamberland, Pierre Maheu, André Major, Jean-Marc Piotte) et des comptes-rendus d'ouvrages consacrés au phénomène, dont l'anthologie de Jacques Pelletier parue tout récemment chez Lux Éditeur. Ailleurs dans ce numéro, le portfolio de Vida Simon, Guillaume Asselin analyse Le cerveau en feu de M. Descartes de Michëal Lachance et Gilbert David revient sur quatre oeuvres jouées lors du dernier FTA.
La huitième édition de Cinélekta, série de numéros de la revue Cinémas consacrés à l'actualité de la recherche, est marquée par la présence de jeunes chercheurs et un biais transdisciplinaire fort. Emmanuelle André cherche à situer la définition de l'effet spécial dans une histoire plus large du cinéma et de l'histoire de l'art. Nicolas Appelt traite, lui, de l'usage de références historiques dans le cinéma syrien après 2011. Isabelle Dame vous propose une lecture existentielle du film Bleu de Krysztof Kie´slowski. Marie Fallon, elle, recense les diverses formes de citations littéraires dans la critique cinématographique de Jean-Luc Godard. Maurizio Guercini étudie le réalisme dans la réflexion théorique d'André Bazin et Nadège Mariotti, elle, se penche sur l'évolution de la relation ouvriers et machines dans les films miniers et sidérurgiques (1930 -1960). Claire Mouflard présente une étude comparative des films Les revenants et Caché, alors que João Vitor Resende Leal discute du jeu des acteurs dans la construction de personnages d'androïdes dans les films de science-fiction
Avec ce numéro 107, la revue Espace inaugure un nouveau format, logo et design. Pour marquer le coup, le dossier « Re-penser la sculpture? » propose de se questionner sur ce que veut dire la pratique de ce medium aujourd'hui. Après un bref historique de la sculpture depuis les années 1960-1970, certaines propositions d'artistes (Tatiana Trouvé, Guillaume Leblon, Thea Djordjaze) sont interrogées dans leur rapport au concept de « champ élargi » avancé par Rosalind Krauss. La question de l'ombre projetée en sculpture (Tim Noble & Sue Webster, Mac Adams, mounir fatmi), trop peu souvent analysée, est aussi investiguée, ainsi que le travail d'artistes de la jeune génération (Francis Arguin, Chloé Desjardins, Dominic Papillon), caractérisé par une esthétique de la répétition.
À partir d'une enquête de terrain au sein d'une organisation française de désobéissance civile et d'entretiens semi-directifs avec des journalistes qui ont couvert ses actions, cet article interroge les rapports entre militantisme et médias. Il montre que la médiatisation de l'organisation contestataire étudiée entretient de fortes interactions avec sa structuration interne. L'omniprésence des journalistes contribue à hiérarchiser les rapports entre militants en consolidant la domination du leader sur le reste du groupe et celle des salariés sur les bénévoles. Ce processus alimente la personnalisation de l'organisation et renforce les rétributions matérielles et symboliques attachées à la position de leader.
Retrace la vie de J.-F.J. Geffrard de La Motte, comte de Sanois, qui ayant fui famille et difficultés financières en 1785, fut accusé par sa propre famille de détournement de fonds, et par lettre de cachet, interné à l'asile de Charenton. A sa libération, il rendit publique cette situation et entama un procès, déclenchant l'affaire des lettres de cachet qui marqua la fin du règne de Louis XVI.