Ce livre propose, pour l'apprentissage des langues, une alliance originale entre la didactique et la reconnaissance de l'élève. Une prise de conscience en matière de conception du sujet apprenant apparaît comme un élément susceptible d'apporter au professeur des éléments opérationnels de choix et de mise en oeuvre d'une didactique appropriée. A l'inverse, les savoirs à construire ne sont pas considérés en eux-mêmes comme des objectifs, mais comme des moyens de changement et d'adaptation pour le sujet.
Qui sommes-nous ? Qui sommes-nous en usant de telle ou telle langue dans telle ou telle situation - langue parfois décriée, sous-langue : patois, créole, langues des banlieues... Comment, sans se nier, sans se renier, accepter d'utiliser la langue officielle, la langue de l'école, comment ne pas trahir la langue de la famille, celle où l'on se sent bien, où se vivifie le plus souvent une grande part de ses ancrages identitaires ? Cet ouvrage pose avec rigueur que notre identité est nécessairement plurielle.
Se distinguer, se différencier tout en demeurant ou/et en devenant un, unité, unique, unifié... L'éternelle préocuppation des êtres de symbole, d'histoire et d'émotion que nous sommes prend, dans l'espace de l'Océan indien, une dimension à la mesure d'un imaginaire passé et présent à la fois, torturé, écartelé ethniquement, souvent commun en raison des aléas de l'Histoire - et tendu vers l'avenir. Cet ouvrage tend vers la métropole un portrait composite et actuel de ces îles où elle s'est affirmée.
Longtemps réduite aux images du bagne et d'Ariane, la Guyane, département français depuis 1946, défie le didacticien : près de vingt langues s'y côtoient, autant de communautés, des Améridiens aux Noirs Marrons en passant par les créoles, les Hmongs, les Chinois.Si le français est langue officielle, les langues du quotidien alternent et se mêlent. Mal armés, les enseignants méconnaissent bien souvent cette réalité, riche mais diversifiée.